Tracfin a présenté son rapport annuel 2017 / 2018 « Tendances et analyse des risques de blanchiment et de financement du terrorisme en 2017 / 2018 ». Le rapport met en évidence et analyse les principales typologies de fraudes et de risques émergents traités par le service.
Analyse des principales typologies de fraudes et de risques émergents
Le rapport 2017 / 2018 suit l’évolution de certaines menaces déjà signalées par Tracfin en 2015 et 2016 et met en exergue de nouveaux domaines sensibles en matière de risques de blanchiment de capitaux, de fraudes et de financement du terrorisme.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des recommandations du groupe d’action financière (GAFI) en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Le rapport souligne :
- La valeur ajoutée du renseignement financier dans le dispositif d’ensemble de lutte contre la menace terroriste. En 2017, Tracfin a traité 1 379 déclarations portant directement sur des soupçons de financement du terrorisme (+ 17 %) et externalisé 685 notes (+ 73 %), dont 459 aux services de renseignement et 226 aux services judiciaires.
- La persistance du développement des escroqueries commises en bande organisée : faux ordres de virement ; fausses offres d’investissement sur le marché des changes (forex), les diamants ou le bitcoin ; fraudes aux certificats d’économie d’énergie (CEE) se renouvellent pour continuer de créer des préjudices économiques et financiers importants.
- Les risques avérés sur certains secteurs d’activité particulièrement sensibles, notamment :
- le manque de transparence générale des règles applicables aux associations en termes d’organisation, de publicité et de relations financières. Certaines structures associatives peuvent présenter des risques en matière de financement du terrorisme mais également de radicalisation, nécessitant une réflexion sur l’adaptation du cadre juridique.
- le secteur du marché de l’art comporte des risques élevés en matière de BC/FT, face auxquels les professionnels n’ont pas mis en place de mesures d’atténuation adéquates, qu’il s’agisse des professions régulées (commissaires-priseurs judiciaires, sociétés de ventes volontaires) et a fortiori des professions non régulées (antiquaires, galeristes).
- les risques fondamentaux qui affectent les systèmes français et international via des réseaux de sociétés éphémères, nouveaux prestataires de services de paiement et de monnaie électronique.
- les crypto-actifs présentent des risques élevés en matière de fraude et de blanchiment de capitaux par leur opacité et l’anonymat engendré, blanchiment de fraude fiscale, exercice illégal de la profession d’intermédiaire en opérations de banque et de services de paiement, escroqueries (manipulations de cours, sites frauduleux d’investissements en bitcoins).
- la contribution de Tracfin en matière de lutte contre les fraudes fiscales et sociales. Tracfin souligne dans le présent rapport le caractère toujours endémique des fraudes à la TVA, qui constituent un enjeu financier de premier ordre. S’agissant des personnes physiques, Tracfin souligne les risques de fraude sur les droits de succession, les droits de mutation et l’imposition des revenus de capitaux mobiliers (RCM).
Les chiffres clés
Les marqueurs d’activité 2017 et des premiers mois 2018 de Tracfin démontrent la prise de conscience collective et l’engagement constant des partenaires publics et privés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, les fraudes aux finances publiques et le financement du terrorisme. En 2017, Tracfin a reçu et analysé 71 070 informations (+ 10 % en 1 an). Ces enquêtes ont débouché sur l’externalisation de 2 616 notes (+ 38 %) à l’autorité judiciaire et aux autres partenaires. Les chiffres d'activité de Tracfin entre le 1er janvier et le 31 octobre 2018 montrent une nouvelle progression : 65 509 informations reçues (+ 13 % par rapport à la même période 2017). Sur cette même période, le service a transmis 2 727 notes d’information (+ 28 %) à ses partenaires.
À télécharger
Rapport annuel 2017-2018 [ PDF; 3,61 Mo]
Synthèse du rapport 2017-2018 [PDF; 785,34 Ko]
Tracfin
Tracfin est un service de renseignement placé sous l'autorité du ministère de l'Action et des Comptes publics. Il concourt au développement d’une économie saine en luttant contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Tracfin est chargé de recueillir, analyser et enrichir les déclarations de soupçons que les professionnels assujettis sont tenus, par la loi, de lui déclarer. Tracfin n'est pas habilité à recevoir et traiter les informations transmises par des particuliers.
Site internet : economie.gouv.fr/tracfin
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#Tracfin : le rapport annuel souligne le développement des escroqueries commises en bande organisée
Attention notamment aux arnaques sur les investissements en #bitcoinpic.twitter.com/2i2e54fA97
— Ministère de l'Économie et des Finances (@Economie_Gouv) 28 novembre 2018
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