Bruno Le Maire et Cédric O ont dévoilé, le 5 juin, le plan de soutien pour les entreprises technologiques de la French Tech, durement touchées par la crise du coronavirus. Ce plan prévoit des mesures conjoncturelles de soutien public sous forme d’investissements, de prêts et d’aides afin que les entrepreneurs et ces entreprises puissent continuer à se lancer, croître et innover.
Bruno Le Maire et Cédric O visitent la start-up «EarthCube», le 05/06/2020 © Bercy Photos
Les entreprises technologiques ont un poids économique croissant, notamment en matière d’emplois, et sont un vecteur essentiel de la souveraineté de la France. Elles sont au cœur de la politique économique menée depuis 2017 avec l’ambition de faire de la French Tech un écosystème d’innovation leader au niveau mondial. Alors qu’il était en plein essor avec la multiplication par deux des levées de fonds entre 2017 et 2019, l’écosystème est fortement affecté par la crise du Coronavirus-Covid19. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de mettre en œuvre un plan de soutien public conjoncturel destiné aux entreprises technologiques, financé pour l’essentiel par le Programme d’investissement d’avenir (PIA).
Ce plan de soutien vient s’ajouter aux mesures d’urgence annoncées en mars dernier, dont les entreprises technologiques ont pleinement bénéficié avec 3 milliards d'euros de prêts garantis par l'État (PGE) et 2,5 milliards d'euros d’avances de trésorerie sur le crédit d'impôt recherche (CIR).
Le 5 volets du #PlanTech :
1) Lancement d’un fonds « French Tech Souveraineté »
Des entreprises technologiques françaises développant des technologies d’avenir à caractère souverain pourraient dès les prochains mois être la proie de grands acteurs étrangers ou être dépassées par des concurrents parvenant à mieux se financer. Le Gouvernement lance donc un véhicule d’investissement géré par Bpifrance, à vocation à la fois offensive et défensive, disposant dès à présent d’une première poche de 150 millions d'euros afin de soutenir ces entreprises, acteurs clés de notre autonomie technologique. En fonction des besoins, la taille de ce fonds pourra être augmentée en 2021 pour atteindre plus de 500 millions d'euros.
2) Soutien au financement des entreprises technologiques pour environ 500 millions d'euros
Du fait de la crise et de la contraction du capital-risque, de nombreuses start-ups ont des difficultés à accéder à des financements malgré leur fort potentiel. Le Gouvernement prend les mesures suivantes :
- soutien à la trésorerie : réabondement de 80 millions d'euros du fonds French Tech Bridge, dont l’enveloppe atteint un total de 160 millions d'euros, qui vise à financer des bridges entre deux levées de fonds et lancement d’une offre de prêts, d’un total de 100 millions d'euros, distribués par Bpifrance à des start-ups prometteuses ayant conjoncturellement le statut d’entreprise en difficulté et ne pouvant accéder au prêt garanti par l’Etat (PGE);
- rechargement du fonds d’investissement PSIM pour 120 millions d'euros afin d’accompagner de nouvelles start-ups lauréates du Concours mondial d’innovation ;
- renforcement de dispositifs d’aides à l’innovation : extension du concours d’innovation (i-Nov) avec une dotation supplémentaire de 20 millions d'euros pour une enveloppe totale de 80 millions d'euros et lancement d’une nouvelle vague de Challenges IA pour 15 millions d'euros.
3) Soutien à l’émergence d’un nouveau vivier de start-ups pour près de 200 millions d'euros
Alors que la crise de 2008 a vu l’émergence de grandes entreprises technologiques comme Uber ou Airbnb et que près d’un jeune chercheur sur deux envisage de créer une start-up, plusieurs mesures de soutien à la maturation et à l’incubation de projets technologiques sont mises en œuvre dans la continuité du plan Deep Tech opéré par Bpifrance, afin de ne pas compromettre la création de nouvelles start-ups :
- déblocage d’une troisième tranche de financement de 65 millions d'euros en faveur de SATT (société d'accélération du transfert de technologies) dont la mission est de valoriser les résultats de la recherche académique ;
- soutien à l’accompagnement : lancement d’une deuxième vague d’appel à projets dotée de 15 millions d'euros à destination de programmes spécialisés sur l’entreprenariat Deep tech, et création du fonds d’investissement French Tech accélération n°2, doté de 100 millions d'euros, qui a vocation à soutenir le développement d’accélérateurs de start-ups, avec un focus sur celles fortement technologiques.
4) Soutien à la demande : inventaire des verrous pour accélérer la numérisation de la société et de l’économie
La crise sanitaire s’est traduite par un recours massif au numérique par les entreprises et citoyens français, à la fois en matière de télétravail, achats ou communication avec ses proches. Certains verrous législatifs et réglementaires ont pu être levés dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire pour faciliter les usages numériques, comme pour la télémédecine.
Afin de recenser les mesures à maintenir et les nouvelles dispositions à prendre pour accélérer le développement des usages numériques, un large appel à contribution auprès du grand public et des entreprises sera lancé dans les prochains jours et durera jusqu’au 31 juillet 2020. L’ensemble des propositions alimenteront un projet de loi présenté d’ici la fin 2020 au Parlement, dans le cadre de la relance.
5) Soutien au recrutement par des actions d’information
Comme en 2008, les start-ups peuvent offrir rapidement des débouchés aux jeunes diplômes touchés par un marché de l’emploi en berne.
Afin d’améliorer l’orientation des candidats potentiels et la connaissance des carrières dans les start-ups, une plateforme de contenus en ligne présentant les métiers de la tech, et une campagne de communication sur les opportunités d’emploi dans la French Tech seront lancée pendant l’été .
Par ailleurs, la moitié du French Tech community fund 2020 (1 million d'euros) financera des initiatives locales sur le thème des carrières et des opportunités dans la French Tech. L’appel à projets sera lancé dès juillet 2020. Une attention particulière sera portée aux projets à destination de publics peu représentés dans l’écosystème.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances :
« Les entreprises technologiques sont au cœur de la reconstruction économique de notre pays. Les soutenir est un impératif car elles sont essentielles à l’innovation et à notre souveraineté technologique. La crise du Covid-19 a montré l’importance croissante de l’économie numérique dans nos sociétés. Nous devons protéger nos start-ups et les aider à se développer face à la concurrence américaine et chinoise. C’est toute l’ambition que nous portons avec ce plan de soutien. »
Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique :
« Grâce aux femmes et aux hommes de la French Tech, la France dispose désormais de l’un des écosystèmes d’innovation les plus dynamiques du monde. Cependant, les start-ups sont aussi fortement affectées par la crise alors que le développement de technologies, notamment souveraines, peut nécessiter de nombreuses années. C’est dans cette perspective que le Gouvernement a dès mars mobilisé des mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises et en particulier un plan d’urgence spécifiquement destiné aux start-ups. Il est à présent impératif de renforcer et d’élargir ce soutien conjoncturel. »
Presse
Dossier de presse : Plan de soutien aux entreprises technologiques - #PlanTech - 05/06/2020 [PDF; 1,1Mo]
Communiqué : Bruno Le Maire et Cédric O annoncent un plan de soutien public conjoncturel pour les entreprises technologiques - 05/06/2020 [PDF; 354 Ko]
Communiqué : Bruno Le Maire et Cédric O announce a short-term public support plan for tech companies - 05/06/2020 [PDF; 354 Ko]
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Coronavirus COVID-19 : Les mesures de soutien aux entreprises