Depuis 2022, une démarche d’intelligence collective accompagnée par le BercyLab a été initiée à la Direction Nationale des Garde-Côtes des Douanes (DGNCD). Après un premier atelier en mars dernier qui a rassemblé tous les collaborateurs, la dynamique est lancée. Entretien avec Ronan Boillot, Directeur de la DNGCD, Yona, psychologue du travail et membre de l’équipe-projet, Elise et Mélanie, deux participantes à l’atelier, et May, facilitatrice du BercyLab.
La démarche d’intelligence collective est-elle nouvelle pour la Direction nationale des Garde-Côtes des Douanes (DGNCD)?
Yona Mendu, psychologue du travail à la DNGCD, et membre de l’équipe-projet : Cette démarche est en effet totalement nouvelle. La DNGCD est récente, elle a été créée en 2019. Le directeur, Ronan Boillot, qui a été nommé en novembre 2020, souhaite apporter une dynamique nouvelle qui s’inscrit dans une recherche perpétuelle d’innovation et de nouvelles modalités de travail. Dans les systèmes spécifiques et complexes comme celui de l’aéromaritime, l’intelligence collective peut être une ressource.
Comment le BercyLab accompagne-t-il les équipes quand il s’agit d’une première approche de l’intelligence collective?
May Barthélemy, facilitatrice au BercyLab : Nous avons fait comme nous faisons d’habitude avec les directions et services que nous accompagnons. Nous procédons à des réunions de cadrage pour comprendre les besoins de nos commanditaires. S’agissant de la DNDCD, comme c’était la première fois, nous avons apporté plus de détails quand c’était nécessaire. Comprendre le pourquoi est essentiel. Un bon cadrage sert à fixer le cap.
Comment en tant que participantes avez-vous appréhendé ce séminaire?
Yona Mendu : Dans l’annonce de ce séminaire, nous avions donné très peu d’information sur le déroulé de cette journée. Les participants se sont beaucoup questionnés sur les attendus, le déroulé, ils s’interrogeaient notamment sur leur plus-value dans les échanges.
Elise Chantrait, documentaliste alternante à la DNGCD : On pensait effectivement que ce séminaire était organisé pour célébrer pour la direction et être un temps de cohésion. Participer à des ateliers collaboratifs a donc été une belle découverte.
En tant que facilitatrice, quel regard portez-vous sur la réception des méthodes pendant l’atelier?
May Barthélemy : En tant que facilitatrice, il y a toujours un questionnement sur la manière dont le groupe va adhérer à la démarche, la manière dont « ça va prendre ». Et cela a été une bonne surprise. La dynamique collective s’est très vite mise en place.
En tant que psychologue du travail, qu’avez-vous observé ? Qu’est-ce qui vous a marqué?
Yona Mendu : La direction a été créée juste avant la crise COVID, c’était donc important de se retrouver tous ensemble, d’échanger et de partager. Certaines personnalités se sont révélées pendant les différents ateliers. Malgré le rapport hiérarchique dans certains groupes, chacun a su trouver sa place et a pu s’exprimer librement.
En tant que participantes, comment avez-vous perçu la démarche d’intelligence collective?
Mélanie Guyon, chargée de mission pilotage de la transversalité et relations institutionnelles à la DNGCD : Au-delà des pistes de réflexion qui sont sorties des ateliers, cela a permis de créer une réflexion commune, de voir que de collègues avaient des ressentis et des approches différents. C’est une journée qui nous a permis de parler, de faire de la cohésion et d’amorcer la création d’une culture commune.
Elise Chantrait : C’est une nouvelle manière de travailler et je pense qu’au quotidien, ça ne pourra qu’être bénéfique à la fois dans nos méthodes de travail, mais aussi dans les travaux collectifs. C’est vraiment une approche positive. Il faut cependant trouver un sujet de travail sur lequel on peut l’appliquer car tous les sujets ne s’y prêtent pas et nous travaillons tous sur des thématiques différentes.
Et après l’atelier, la dynamique collective continue-t-elle de rayonner?
Yona Mendu : On note un réel changement chez certains collaborateurs, il y a plus d’échanges entre les bureaux, plus de dialogues. On garde cette même dynamique lors de réunions ou d’ateliers de travail, afin de progresser ensemble sur des sujets communs.
Elise Chantrait : On constate qu’on a plus de facilités à échanger avec les collègues et une volonté de faire davantage de cohésion. C’est progressif. Il y a eu des déclics et cela a permis d’apporter une réflexion sur notre manière de travailler, notre environnement de travail. Certaines personnes se sont un peu découvertes. Des événements ont été organisés à l’extérieur et au sein de l’Etat-
Quelles premières conclusions tirez-vous de cette démarche collective?
Mélanie Guyon : Cette journée de séminaire s’inscrit dans une démarche plus globale avec d’autres travaux, une démarche stratégique. Je la perçois comme un outil qui permet de se forger une identité, une culture commune et aussi des objectifs.
Yona Mendu : Qui dit intelligence collective, dit interaction. Un de nos objectifs est de développer la transversalité. En ce sens, l’intelligence collective apparaît comme un outil intéressant car cela incite à plus d’échanges, plus de communications. Avec l’appui du manager, qui propose un cadre de confiance à son équipe et fixe les objectifs à atteindre, ces méthodes innovantes peuvent nous permettre d’aller plus loin ensemble.
Ronan Boillot, Directeur national des Garde-Côtes des Douanes : Au travers cette démarche collective, la garde-côtes des Douanes a consolidé les bases de l’esprit d’équipage qu’elle tisse depuis sa création. Cette démarche répond également à la volonté de son équipe directoriale d’innover quotidiennement. Cette démarche a permis à chacun des agents de l’état-major de se féliciter du chemin parcouru jusqu’alors et d’envisager l’avenir avec hauteur de vue.
En quoi est-ce important pour le BercyLab de réaliser des accompagnements dans les territoires?
May Bathélemy : Le BercyLab a mené beaucoup d’accompagnements en administration centrale. Accompagner les services dans les territoires dans leur démarche d’intelligence collective marque une nouvelle étape dans la diffusion des méthodes collaboratives au sein du ministère. J’ai une courte expérience de facilitatrice, mais je constate qu’il y a eu une bonne réception à la DNGCD et surtout l’envie d’approfondir ces démarches.
Ronan Boillot : L’accompagnement du BercyLab fait écho à l’appartenance de la Douane au Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. L’esprit d’équipage est également ministériel !
Un entretien réalisé par la Mission Innovation avec Ronan Boillot, Directeur national des Garde-Côtes des Douanes, Yona Mendu, psychologue du travail, Elise Chantrait, documentaliste alternante, Mélanie Guyon, Chargée de mission pilotage de la transversalité et relations institutionnelles à la DNGCD et May Barthélemy, facilitatrice au BercyLab.