Les causes de la crise de l’euro

Un enchaînement de circonstances négatives a mené à la situation actuelle.

 

La crise des subprimes

Elle a provoqué des pertes dans les banques, d’où des résultats annuels plus faibles. Les États ont dû aider les banques, d’où des déficits publics plus importants. Ces effets négatifs se sont répandus dans plusieurs États européens, créant ainsi un véritable phénomène de contagion. De plus, les différents plans de sauvetage mis en place et se révélant inefficaces ont créé un doute, ce qui aggrave la situation.

Les "défauts de fabrication" de l’euro

D’après certains observateurs, cette crise a révélé de nombreux défauts de fabrication de l’euro. On peut en relever quelques-uns comme :

  • Une politique monétaire commune conçue avec une BCE cantonnée à la stabilité monétaire (dogme de l’inflation et interdiction de prêter directement aux États).
  • Une absence de politique budgétaire, économique ou fiscale commune (au contraire la dérèglementation et la concurrence fiscale opposent les États).
  • Pas de spécificité de la zone euro dans le fonctionnement général de l’Union européenne. Bien qu’il y ait une zone euro, il n’y a pas de coordination entre les pays et il n’existe pas de solidarité entre les Etats.

" Le ver était dans le fruit ". Ce qu’on vantait dans l’euro, c’était qu’il permettait des taux d’intérêt et des taux de change bas et uniformes, et c’est précisément ce qui a masqué les différences entre les économies et incité certains pays à s’endetter massivement, créant des bulles (immobilière en Espagne par exemple). Finalement, en cherchant à faire converger les économies, on a renforcé la divergence des économies et on a favorisé la création de deux Europe (le Nord et le Sud).

Lecture du graphique : l’entrée dans la zone euro des pays du Nord a contribué à la réduction de leurs taux de chômage respectifs qui convergent vers le taux de chômage moyen des pays du Sud. En effet, sur la période 2002-2007, les taux de chômage moyens des deux zones, Nord et Sud, sont compris entre 8 % et 10 %. Lorsque la crise financière éclate en 2008, les taux de chômage divergent de nouveau.

 

Lecture du graphique : la balance courante  comptabilise l’ensemble des flux (entrants et sortants) d’un pays avec le reste du monde. Le solde de la balance courante est la somme de trois soldes :

• Le solde de la balance commerciale (exportations-importations) ;

• Le solde de la balance des revenus (transactions entre résidents et non résidents) ;

• Le solde de la balance des transferts courants (transferts publics et privés sans contrepartie, par exemple des subventions de l’État).

Ainsi, on constate que la plupart des pays du Nord ont une balance courante excédentaire (notamment, leurs exportations sont supérieures à leurs importations) contrairement aux pays du Sud.

 

Autre constat révélée par la crise financière : la disparité des situations budgétaires entre les différents États membres de la zone euro. Pour rappel, la dette publique est la somme des déficits des administrations publiques (État, collectivités locales, Sécurités sociale, organismes divers d’administration centrale) cumulés sur plusieurs années.

Au regard de ce graphique, on constate que la dette publique s’envole pour les pays du Nord comme du Sud entre 2008 et 2009 (les États étant intervenu pour soutenir leurs économies respectives) mais dans une moindre mesure pour les pays du Nord : le poids de leurs dette rapporté à leur PIB respectif se stabilise à 80% début 2012 contre plus de 100 % pour les pays du Nord.

 

 

Dossier réalisé en 2013 par