Si les indicateurs de la filière automobile française sont repassés au vert, celle-ci reste néanmoins confrontée à des défis majeurs : le passage au moteur électrique et l'évolution du mix énergétique d'une part, la voiture connectée d'autre part et enfin, la profonde évolution de notre rapport à la voiture. C'est dans ce contexte que s'est tenu le 22 mai 2018 à Bercy le comité stratégique de la filière automobile, où la feuille de route du plan d'actions permettant de relever ces défis a été actée.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a participé au comité stratégique de la filière automobile, à Bercy avec Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports et Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, Filière Automobile & Mobilités, ainsi que les présidents des principales entreprises de la filière automobile.
Dans la suite de la nouvelle impulsion donnée au Conseil national de l’industrie (CNI) par le Gouvernement, le comité exécutif du CNI a arrêté le 26 février 2018 une nouvelle liste de 10 Comités stratégiques de filière (CSF), dont le CSF automobile présidé par Luc Chatel.
La filière automobile, un « poids lourd » de l'industrie en France
La « filière automobile » rassemble les constructeurs automobiles implantés sur le territoire, les équipementiers et fournisseurs de rang 1, ainsi que de nombreux sous-traitants appartenant à des secteurs très divers (mécanique, plasturgie, emboutissage, fonderie, électronique, etc.). Elle comprend également les constructeurs de véhicules poids lourds, bus et autocars, ainsi que les carrossiers. Ce volet amont de la filière comprend près de 4 000 entreprises industrielles et emploie 400 000 salariés en France. Il représente un chiffre d’affaires de 155 milliards d’euros et un volume d’exportation de 49 milliards d’euros.
Il s’agit de la filière qui dépose le plus de brevets ; elle investit plus de 6 milliards d’euros par an en R&D. Le volet aval de la filière comprend les entreprises de service qui représentent un écosystème d’ETI, de PME et de TPE particulièrement dense. Ce secteur se structure autour de cinq principaux pôles métiers : la distribution (véhicules et carburants), la maintenance automobile, les services aux automobilistes, l’éducation à la route et le recyclage. Il représente 139 000 entreprises, et plus de 400 000 salariés. Enfin, la filière comprend également de nombreux acteurs de la R&D, notamment les pôles de compétitivité et les grands organismes de la recherche publique (IFP EN, IFSTTAR, CEA, Universités).
Un plan d’actions autour de projets structurants
Si les indicateurs de la filière automobile sont, pour l'heure, repassés au vert, la filière est néanmoins confrontée à des défis majeurs :
- en premier lieu, elle est confrontée à une disruption technologique, liée notamment à l’agenda environnemental, avec le moteur électrique et l’évolution du mix énergétique qui vont profondément impacter l’ensemble de la filière;
- elle est également confrontée à une disruption numérique avec le véhicule connecté, intelligent, autonome et l’émergence de sujets aussi complexes que la protection des données détenues par un véhicule;
- enfin, à une disruption sociétale, avec de nouvelles offres de mobilité et une profonde évolution du rapport à la voiture.
Ainsi, conformément à l’orientation donnée par le CNI, la filière a élaboré un plan d’actions portant sur un nombre limité de projets structurants à forts enjeux. Cette réunion du comité stratégique sera l’occasion de proposer à l’État sous la forme d’un contrat de filière un ensemble d’engagements réciproques visant à accompagner leur réalisation.
.@BrunoLeMaire : "nous devons développer une filière autonome européenne pour les batteries lithium-ion"#automobile pic.twitter.com/1Fp8m88WdK
— Ministères de Bercy (@_Bercy_) 22 mai 2018
Presse
Contrat stratégique de la filière Automobile 2018-2022 [PDF ; 630 Ko]