La douane renforce sa lutte contre les drogues de synthèse

Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer les moyens des douaniers dans la lutte contre les drogues de synthèse.

©BercyPhoto Célia Bonnin

Les saisies de drogues de synthèse ont quadruplé en trois ans avec plus de 1 500 kg de produits interceptés par la douane en 2023. Face à ce fléau, l’État renforce les moyens de la douane pour lutter contre les réseaux internationaux d’importation des substances chimiques dites « précurseurs » en provenance d’Asie qui sont ensuite transformées en drogues de synthèse dans des laboratoires clandestins en Europe. Thomas Cazenave a annoncé le renforcement des pouvoirs de contrôle et d’enquête de la douane.

Le renfort des pouvoirs d’enquête

Grâce à la clause européenne dite « attrape-tout  » ou « catch all », la douane est autorisée à saisir les substances dites « légales » qui servent de précurseurs à la fabrication des drogues de synthèse, dès lors qu’un faisceau d’indices permet de supposer une utilisation illicite.

Le dispositif « catch all » permet également de recourir à des techniques spéciales d’enquête (livraison surveillée et visite domiciliaire) pour identifier et démanteler les laboratoires clandestins.

L’élargissement des équipes de cyberdouaniers

Pour lutter contre les plateformes de distribution de stupéfiants sur le darknet ou internet clandestin,  70 agents viendront d’ici la fin de l’année renforcer l’unité dédiée de la direction nationale du renseignement et des enquêtes (DNRED) spécialisée dans la lutte contre la cybercriminalité.

L’adaptation des contrôles des colis

En 2023, les saisies de drogues sont principalement réalisées lors de contrôles sur des colis transportés par fret express et postal. Pour renforcer l’efficacité des contrôles sur les plateformes logistiques, la douane a développé un outil de scan des colis qui identifie automatiquement la drogue.

En phase de test dans deux entrepôts de fret sur le cannabis et la cocaïne, les résultats de l’outil s’avèrent très concluants permettant dès lors d’envisager d’une part un déploiement à grande échelle et d’autre part une adaptation du système pour détecter les drogues de synthèse.