Avis de la Commission de la sécurité des
consommateurs relatif aux appareils de recherche des victimes davalanche
(ARVA)
NOR : ECOC0000391V
La Commission de la sécurité des consommateurs,
Vu le code de la consommation, notamment ses articles L. 224-1, L. 224-4, R. 224-4 et R. 224-7 à R. 224-12 ;
Vu la requête no 99-028,
Considérant que :
Introduction
1. Chaque année, en France, plus dune cinquantaine de personnes se trouvent ensevelies sous une avalanche. Leurs chances de survie dépendent presque exclusivement de leur durée densevelissement sous la neige :
jusquà 15 minutes, les chances de survie sélèvent à plus de 90 % ;
entre 15 et 45 minutes, le pourcentage de survie nest que de 25 % (mortalité par asphyxie) ;
au-delà de 45 minutes, certaines victimes peuvent encore respirer grâce à une poche dair mais le risque de décès par hypothermie se produit généralement après 90 minutes.
2. Dès lors que chaque minute compte, les moyens de détection les plus efficaces sont ceux dont séquipent les randonneurs puisquen cas densevelissement les rescapés sont susceptibles dintervenir plus rapidement.
3. Léger et très facilement transportable, lARVA (Appareil de recherche de victimes davalanches) est un appareil électronique qui permet la localisation des victimes ensevelies. Les professionnels de la montagne lutilisent largement.
Saisine et instruction
4. La Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) a été saisie le 19 mars 1999 par le ministère de lintérieur (direction de la défense et de la sécurité civiles), à la suite dune réunion de la Commission de linformation et de la sécurité du Conseil supérieur des sports de montagne, dune demande dexpertise des différents modèles dARVA proposés à la vente aux usagers de la montagne afin de vérifier « si tous les appareils commercialisés offrent les mêmes garanties de sécurité et de fiabilité » (requête no 99-028).
5. Par ailleurs, le président de lAssociation nationale pour létude de la neige et des avalanches (ANENA) a demandé à la présidente de la CSC, par lettre du 6 août 1998, dappuyer sa démarche en vue de lobtention dune exonération ou dune baisse de la TVA sur les ARVA, au motif que ceux-ci peuvent sauver des vies.
6. Il a été procédé à 9 auditions :
Des professionnels de la montagne :
le Syndicat national des guides de haute montagne ;
lAssociation nationale des directeurs de piste et de la sécurité des stations de sports dhiver ;
le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix.
Des entreprises commercialisant des ARVA :
Richochet ;
Nic-Impex ;
Alizés.
Des associations de parents de victimes davalanches :
Génération glisse snowboard protection ;
Aval 98,
ainsi que de lANENA (1).
Quelques rappels au sujet des avalanches
7. Les ingénieurs du centre détudes de la neige à Grenoble classent les avalanches en trois catégories :
avalanches de poudreuse (un trop-plein de neige légère) ;
avalanches de plaques (strates instables et accumulées par le vent) ;
avalanches de fonte (neige mouillée, compacte et lourde).
8. La prévision des avalanches. Plusieurs systèmes existent, qui ne sont pas infaillibles, mais qui consistent en des aides à la décision.
Météo-France diffuse chaque soir à 16 heures un bulletin destimation du risque davalanches (BRA). En cas de risque élevé, le plan dintervention et de déclenchement des avalanches (PIDA) est déclenché dans la plupart des cas 12 heures après, ce qui laisse une marge possible dévolution. Les prévisions de Météo-France se font à léchelle du massif, ce qui est relativement vaste.
LAssociation des maires des stations françaises de sports dhiver et dété a signé en 1993 avec Météo-France une charte qui précise les modalités daffichage des bulletins météorologiques dans les stations. Par ailleurs, une dizaine de stations ont mis en place, certaines en partenariat avec Météo-France, un système de prévisions locales du risque davalanches (PRA) à une échelle plus fine, qui représente un coût important (2). Quel que soit le degré de précision des prévisions, il ne peut être parfaitement fiable : ainsi, Val-dIsère est une station qui comporte 3 massifs avec 4 expositions différentes dun versant à lautre. Chaque secteur peut devenir dangereux en fonction de létat du manteau neigeux ou de la température, et ces paramètres peuvent évoluer très vite.
Il existe par ailleurs des outils daide à la décision, mis au point en Suisse, lun par Werner Munter, lautre par Robert Bolognesi (système Nivotest), qui sont fondés sur une analyse de type multi-critères. Selon M. Costerg, président de lAssociation nationale des directeurs de piste et de la sécurité des pistes des stations de sports dhiver, le premier serait plutôt réservé aux guides de haute montagne ou alpinistes chevronnés, le second, difficile dutilisation, ne représenterait quune fausse sécurité.
9. La signalisation. Dans son avis du 2 décembre 1999 relatif à la sécurité des pistes de ski, la Commission avait, entre autres, demandé que la mise en place des drapeaux de signalisation soit actualisée au jour le jour, en fonction du risque davalanche prévu, de manière à donner aux usagers des pistes une information en temps réel. Le groupe juridique constitué au sein du Conseil supérieur des sports de montagne sest réuni le 18 janvier 2000 et a proposé (3) de maintenir le principe daffichage du risque au moyen du drapeau davalanche, mais selon trois modalités différentes (au lieu de deux actuellement) (4) :
le drapeau jaune pour afficher un « danger davalanche limité » qui correspond aux risques 1 et 2 sur léchelle européenne de risques davalanche ;
le drapeau à damier jaune et noir pour un « danger davalanche important » (risques 3 et 4) ;
le drapeau noir pour un « danger davalanche très fort » (risque 5).
10. Le niveau de risque affiché est calé sur la prévision déterminée par les services de Météo-France à léchelle du massif, complétée, si besoin est, par linformation issue de la prévision locale du risque davalanche.
11. Le président de lAssociation des maires des stations françaises de sports dhiver et dété (AMSFSHE) a, dans une lettre du 4 février 2000 adressée à la présidente de la CSC, constaté que « seuls 6 % des skieurs connaissent la signification du drapeau à damier jaune et noir, qui bien souvent reste hissé toute la saison quel que soit le niveau de risque ». Certaines stations, telles que Méribel et Val-dIsère, ont expérimenté dès lhiver 1999-2000 la mise en place du nouveau dispositif. Lutilisation de trois types de drapeaux sera généralisée durant la saison dhiver 2000-2001. Lenvoi du drapeau et le choix de son emplacement relèveront de la compétence des responsables de la station. Les caractéristiques du drapeau seront décrites en détail dans une norme française expérimentale en cours délaboration. La mise en application de ce nouveau dispositif appelle lorganisation dune campagne dinformation très ciblée dont la coordination pourrait être confiée à lANENA.
12. La prévention des avalanches. Afin de protéger la partie du domaine skiable qui est balisée et sécurisée, le plan dintervention et de déclenchement des avalanches (PIDA) est mis en uvre.
M. Costerg a indiqué que des tirs sont effectués la nuit ou tôt le matin avant louverture de pistes par des artificiers diplômés. Puis, si le tir a été positif, cest-à-dire si le manteau neigeux est descendu, la piste est considérée comme sûre et ouverte. Dans le cas contraire, elle ne lest pas. La fermeture dune piste est signalée par un panneau, une corde ou un filet. La cause de la fermeture de la piste est généralement indiquée. Il arrive cependant que des skieurs enfreignent linterdiction.
Les victimes en France et à létranger et le rôle des ARVA
13. En France : lANENA a dressé pour le compte de la Commission un bilan détaillé des accidents davalanche survenus en France (5). Il en ressort quau minimum 328 personnes sur 517 trouvées ensevelies ont trouvé la mort à la suite dune avalanche au cours de ces dix dernières années. Daprès un bilan des avalanches publié par la CISA-IKAR pour la saison 1997-1998, la France est le pays où lon compte le plus grand nombre de victimes daccidents par avalanches, 35 décès sur un total de 138. Cette place est confirmée par le bilan de la saison 1998-1999 qui a été particulièrement meurtrière avec 44 décès. Au 16 juin 2000, 27 décès avaient déjà été enregistrés dont 8 pour le seul département des Hautes-Alpes.
14. A létranger : daprès un bilan des avalanches publié par la CISA-IKAR pour la saison 1997-1998, on dénombre 26 décès aux Etats-Unis et 21 au Canada. En Suisse (6), de 1985 à 1998, la moyenne de décès dans les avalanches est de 22 personnes par an. 88 % des personnes décédées au cours dune avalanche étaient entièrement ensevelies, les autres sont toutes décédées de blessures mécaniques (chocs sur des rochers ou autres obstacles). Sur les 495 personnes ensevelies par des avalanches au cours de cette période, 255 sont décédées et 240 ont survécu. 5 % des personnes entièrement ensevelies ont pu se libérer elles-mêmes, 45 % ont été retrouvées par leurs camarades et 50 % par les équipes de sauvetage. 70 % des personnes retrouvées par leurs camarades ont survécu tandis que le pourcentage de personnes retrouvées en vie par les équipes de sauvetage, compte tenu des délais plus longs dintervention, nest que de 24 %.
Le rôle des ARVA
15. LARVA est un appareil de détection utile bien que sans doute perfectible dans sa fiabilité et son maniement : grâce à lui, au moins 67 vies ont pu être épargnées au cours des dix dernières années même si 63 personnes portant un ARVA ont néanmoins trouvé la mort durant la même période. Dans le bilan provisoire des accidents davalanches répertoriés du 1er octobre 1999 au 16 juin 2000 en France par lANENA, lARVA supplante les instruments de sondage et le recours aux chiens davalanches comme moyen de localisation des victimes. Parmi les personnes retrouvées par leurs camarades, 48 % ont été localisées grâce à un ARVA et 37 % grâce à des parties du corps ou de léquipement visibles en surface. 49,5 % (53 personnes) des victimes localisées par ARVA et 87 % (72 personnes) des victimes localisées grâce aux parties visibles ont survécu, le taux élevé de survie de ces dernières étant lié à la faible profondeur denfouissement. Selon la même source, 44 % des victimes ont été retrouvées par les équipes de sauvetage grâce à des chiens davalanches (dont seulement 26 % de personnes ensevelies retrouvées en vie), 15 % par sondage et 15 % à laide dARVA (le pourcentage de personnes retrouvées en vie montant alors à 30 %).
En conclusion, quels que soient les progrès techniques, il ny a pas de système infaillible de prévision ni de prévention des avalanches. En fonction des types de temps, de neige ou de versant, le risque nul nexiste pas. Aussi le port de lARVA doit-il être fortement recommandé pour toute sortie ou randonnée hors du domaine skiable, quelle se fasse à skis, en snowboard, en raquettes ou à peau de phoque.
Les ARVA disponibles sur le marché
16. Les ARVA facilitent, selon M. Peteers, président du Syndicat des guides de montagne, « lauto-sauvetage », seul envisageable lorsquun groupe est hors du domaine skiable. Aujourdhui, selon lui, tous les guides de montagnes diplômés sont équipés et équipent leurs clients dARVA. Ce sont les guides qui effectuent linvestissement nécessaire (1 500 F environ). Avant le départ, le guide vérifie le matériel et létat des piles. Au moment du départ, il branche son ARVA en position de réception et vérifie que tous les autres sont en position émission.
17. Aujourdhui, les ARVA ne représentent encore quun petit marché : il sen vend environ 5 000 à 6 000 par an en France chaque année, 50 000 (7) dans le monde entier, fabriqués par huit entreprises.
Caractéristiques générales des ARVA
18. Un ARVA (8) est un émetteur-récepteur électromagnétique. Les premiers ARVA ont été mis au point par larmée canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, la première victime (décédée) davalanche a été retrouvée par un ARVA en 1979 et la première victime vivante, en 1981. La gendarmerie de haute montagne utilise les ARVA depuis le début des années 80.
Selon le représentant de lAssociation nationale des directeurs de pistes et de la sécurité des stations de sports dhiver, le nombre des victimes davalanches a diminué dun quart depuis que les ARVA sont utilisés.
Les normes relatives aux ARVA
19. Les ARVA doivent répondre à la norme française NF EN 282 davril 1992 (9), qui reprend le contenu de la norme européenne EN 282. Cette dernière impose notamment une fréquence démission (457 kHz + ou - 100 Hz) qui est la même pour tous les appareils vendus dans le monde et les rend donc compatibles, ce qui est essentiel pour le succès des secours. Le directeur de lANENA a signalé lexistence dune autre norme, NF ETS 300 718 davril 2000 (10), dont les fabricants ne semblent pas avoir connaissance, qui prévoit des tests plus sévères sur certains points, notamment de résistance aux chocs.
20. La norme NF EN 282 doit être révisée prochainement. LANENA a été saisie par lAFNOR et va participer aux travaux. Un cahier des charges pour lévaluation de la qualité des ARVA a été établi par cette association, en concertation avec les professionnels des secours, les fabricants et les importateurs. Il prévoit des situations qui navaient pas été prises en compte par la norme NF EN 282, telles que lutilisation de lARVA avec des gants ou la nécessité que les diodes restent bien visibles, même par forte luminosité. Un expert indépendant a été sollicité par lANENA sur le problème de la fréquence : en effet, certains fabricants (Nic-Impex) demandent que la fréquence autorisée soit resserrée des 457 kHz + ou - 100 kHz à 457 + ou - 50 Hz, sans que lon sache aujourdhui sil sagit dun argument commercial ou dune amélioration technique.
ARVA analogiques et ARVA numériques
21. Les ARVA fonctionnent selon le principe de la radio. Il faut que la victime et le sauveteur en soient tous deux équipés : lARVA de la victime émet une onde qui reçoit lantenne de lARVA du sauveteur. Selon les appareils, cette onde est traitée de deux façons différentes : soit de façon analogique, dans ce cas lARVA récepteur renvoie un signal sonore qui sintensifie lorsquil sapproche de lARVA émetteur ; soit de façon numérique, lARVA récepteur traite alors et restitue linformation sous forme de chiffres lumineux sur un écran incorporé. Cet affichage nindique pas la distance restant à parcourir jusquà la victime, mais donne un indice de progression dans la direction relevée.
22. La très grande majorité des ARVA vendus dans le monde est de type analogique, la technologie numérique nétant apparue sur le marché quil y a deux ans. Dix modèles dARVA sont disponibles dans le monde dont, sur le marché français, essentiellement 3 analogiques et 2 numériques. Il existe une forte rivalité commerciale entre les deux technologies, dont la CSC na pas à tenir compte. Ainsi, en 1998, lorsque commencèrent à apparaître les ARVA numériques, la commission internationale de ski alpin CISA-IKAR, qui regroupe les organismes impliqués dans le secours en montagne, en Europe et en Amérique du Nord, a fait réaliser des tests comparatifs, en laboratoire et en milieu naturel, qui ont conclu à une sévère mise en cause des ARVA numériques et à la recommandation de ne pas utiliser ce type dappareils, constatations qui ont sans doute freiné la progression sur le marché de la nouvelle technologie. La position de la CISA-IKAR ayant évolué, celle-ci envisage de faire réaliser de nouveaux tests, en Italie, en France, en Allemagne, en Autriche et peut-être aux Etats-Unis, dont la coordination internationale devrait être confiée à lANENA. Le plan de financement de lopération, dont le coût global est de 300 000 F (200 000 F pour les essais en laboratoire et 100 000 F pour les essais sur le terrain), nest pas encore arrêté. Une participation sera recherchée auprès des clubs alpins, des fédérations sportives, des grandes associations de pratiquants. Les fabricants sengageraient à fournir gratuitement les matériels testés.
23. Il faut signaler que, en cas de recherche multiple, à partir de 3 ou 4 ARVA ensevelis, la recherche devient très difficile avec tous les types dappareils. Daprès lun des fabricants auditionnés (11), « les appareils intégralement numériques se privilégient entre eux et ne reconnaissent un appareil analogique que dans un deuxième temps ».
Les ARVA analogiques
24. Lappareil VS 2000 : fabriqué par la société suisse Barryvox, est, en raison de son coût (2 000 F), destiné principalement aux professionnels. Il équipe larmée de terre. Le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, qui lutilise régulièrement, le juge robuste et très fiable. Cest un appareil déjà ancien, remplacé en 2000 par lOpto 3000, un ARVA numérique et le PGHM, qui rencontre désormais des difficultés pour assurer sa maintenance, commence à le remplacer par le F 1 Focus.
25. Le F1 Focus : fabriqué depuis 1985 par la société allemande Ortovox, numéro un mondial dans le secteur des ARVA. Cet appareil est distribué par la société Alizes. Il est vendu au prix public de 1 535 F avec piles, housse et écouteurs. Les écouteurs ont pour but de faciliter la recherche en évitant les bruits parasites (bruits de pas sur la neige). Lappareil est garanti 5 ans. Son poids est de 230 g. Il dispose dun système de contrôle de piles, dont lautonomie est de 300 heures. Sa mise en route seffectue automatiquement lorsquon accroche la lanière de fixation. Pour la recherche, il associe signal sonore et témoin lumineux. Il affiche une portée théorique de 80 mètres. Daprès le PGHM, son utilisation requiert un certain entraînement.
26. Le M 1 : également fabriqué depuis 1998 par Ortovox et importé par Alizes. Cet appareil est vendu 1 795 F avec piles, housse et écouteurs. Il associe une technologie analogique (signal sonore) à une technologie numérique. Son poids est de 230 g. Il comporte un dispositif visuel de contrôle de létat des piles. Il est muni dun écran interactif qui, en recherche, indique à chaque instant la manipulation que doit effectuer lutilisateur, fournit en permanence des indications sur la zone de distance et lavertit en cas derreur de manipulation ou ditinéraire. Le M 1 est difficile à débrancher ; daprès le fabricant et limportateur, il sagit dun choix délibéré pour que lutilisateur reste branché. La société Ortovox recommande une révision, pour le F 1 Focus comme pour le M 1, dans lannée suivant la date déchéance de la garantie de lappareil (5 ans). Le coût de cette révision est de 70 F.
27. Les F 1 Focus et les M 1 : vendus avec une notice qui explique les caractéristiques techniques du produit et donne des conseils dutilisation en insistant sur la nécessité de sentraîner à répéter les gestes qui devront être pratiqués à chaque étape de la recherche. Par ailleurs, la société importatrice organise chaque année à lautomne deux jours de formation, théorique et pratique, pour les vendeurs des magasins de sport. La même société Alizes distribue des trousses de premier secours et des sacs à dos de sécurité comprenant une pelle et une sonde télescopique (qui se déploie sur 4 mètres), qui sont proposés pour la location.
Les ARVA numériques
28. LARVA 9000 : fabriqué depuis 1998 par une société française, Option Industrie, et distribué par Nic-Impex, lappareil est vendu au prix public de 1 630 F avec une garantie de trois ans. La société préconise une révision annuelle de son appareil, à réaliser par son service de maintenance, pour un coût de 70 F. Cette révision est mentionnée dans le contrat dassurance proposé aux acheteurs par la compagnie Zurich Sports, qui a passé un accord avec Nic-Impex. Le contrat dassurance est gratuit pour la première année.
Lappareil comporte :
une boucle/sangle marche-arrêt, lARVA étant maintenu sur le skieur par une sangle de cou réglable et une sangle ventrale en élastique ;
un sélecteur émission-réception ;
une flèche directionnelle ;
un voyant de localisation ;
un afficheur de progression.
29. Les piles utilisées sont 4 piles alcalines standard LR 03. La trappe des piles peut être ouverte avec une pièce de monnaie. Leur autonomie est de 250 heures en émission. Létat des piles peut être contrôlé par un témoin clignotant. Pour un prix de 2 000 F, le client peut acheter un « pack sécurité » composé dun ARVA, dune pelle et dune sonde, le tout dans un petit sac à dos. Le PGHM de Chamonix a utilisé lARVA 9000 à la fois au cours dexercices et en interventions de secours. Il le juge efficace en recherche large mais trop long en recherche fine. Lappareil affiche des distances de portée en laboratoire (65 mètres) qui ne correspondent pas à la réalité du terrain et la notice nest pas assez claire sur la définition de la distance indiquée (puisquil sagit dune distance tangentielle à londe et non pas dune distance en ligne droite).
30. Le Tracker DTS : vendu depuis 1995 au prix public de 1 600 F, avec une garantie de trois ans, cet appareil est distribué en France par la société Ricochet qui en a vendu quelques centaines (12) pour la première saison. Il est fabriqué par une société américaine Backcountry Access Inc, à Boulder (Colorado) qui détient 60 % du marché américain des ARVA. Lappareil est vendu avec une notice qui présente ses caractéristiques techniques et des conseils dutilisation. Il fonctionne avec 3 piles bâtons classiques, dune autonomie de 250 heures. Il se fixe par des sangles, mais un bouton allume et éteint lappareil sans que les sangles soient bouclées. Au dire de limportateur, ce choix correspond à une attitude des professionnels du secours, qui enlèvent souvent les sangles. Le poids de lappareil est de 298 g, piles et sangles comprises. La réception de londe se fait sur deux antennes, ce qui assure une plus grande précision dans la recherche directionnelle. En mode réception, lappareil calcule sa position exacte (abscisse et ordonnée) sur la ligne donde transmise par lappareil émetteur et indique à lutilisateur la direction à suivre. Le maniement de lappareil est simple, avec un affichage par diodes. Toutefois, au grand soleil, celles-ci perdent de leur visibilité. Lappareil na pas besoin de révision, il fonctionne selon un système dauto-test, notamment de létat des piles et des diodes. Un dispositif est prévu pour traiter les difficultés de la recherche en cas de victimes multiples : un bouton jaune permet de capter tous les signaux et pas seulement le signal le plus fort. La société importatrice distribue également une pelle avec une sonde incorporée, en aluminium, très légère.
31. Le PGHM de Chamonix a testé pendant un an le Tracker DTS en exercice, mais ne la jamais utilisé lors dinterventions de secours. Il estime que cet appareil, simple demploi, est plus destiné au grand public quaux professionnels. Sa faiblesse réside dans sa portée, très limitée (25 mètres théoriques, 10 à 15 mètres réels). Les diodes sont de surcroît peu visibles en cas de grande luminosité.
Les autres appareils existant sur le marché
32. Le système Recco exige la combinaison entre une pastille, fixée sur le vêtement de lutilisateur, et un appareil détecteur denvergure (qualifiée de « poêle à frire »), que doivent apporter sur place et que peuvent seuls utiliser les services de secours. Un randonneur ne peut transporter sur lui un détecteur Recco. Lutilisation de ce système est donc limitée au domaine skiable sur lequel les services de secours des stations sont en mesure dintervenir très vite. La pastille coûte dix fois moins cher quun ARVA, mais ne rend pas le même service : le dispositif ne permet pas aux randonneurs de secourir immédiatement leurs compagnons ensevelis.
33. La ceinture émettrice « Life Bip » peut être portée par chaque membre dun groupe dont au moins deux accompagnateurs sont équipés dARVA, lhypothèse étant faite que lun au moins de ces deux derniers ne sera pas enseveli. Les ceintures coûtent beaucoup moins cher que les ARVA. Lors dun sauvetage, on peut en équiper les secouristes au cas où se produirait une nouvelle coulée davalanche.
Les conditions dutilisation des ARVA
Pour que les ARVA soient utiles, plusieurs conditions doivent être réunies :
34. Avant lavalanche, il faut quau moment du départ les randonneurs aient fixé leur ARVA sous leurs vêtements (pour éviter les risques darrachement), quils aient vérifié létat des piles et laient branché en position de veille en émission. On soulignera que les piles au lithium, qui se déchargent brusquement, doivent être proscrites. En même temps que dun ARVA, les randonneurs doivent être équipés dune sonde et dune pelle téléscopiques, portées dans leur sac à dos. Les randonneurs doivent avoir appris le maniement des ARVA. Sentraîner au repérage nest pas facile pour des néophytes et le sera encore moins dans la situation de stress, voire de panique, créée par lavalanche. Tous les types dARVA nécessitent de ce fait un entraînement préalable, sans lequel il est illusoire de penser pouvoir être efficace lors dune recherche en conditions accidentelles réelles. Tous les membres dun groupe doivent être équipés puisque la meilleure hypothèse de sauvetage est que lun des membres ne soit pas enseveli et puisse déclencher son ARVA en position réception. LARVA nest pas seulement destiné aux skieurs et pratiquants de nouvelles formes de « glisse » hors pistes ; il doit être utilisé dans les randonnées en raquettes et à peau de phoque dès que lon quitte le domaine skiable, cest-à-dire sécurisé, sur lequel, en principe, ne se produisent pas davalanches.
35. Après lavalanche, il faut tenir compte du fait, comme indiqué au paragraphe 1, que la victime a 93 % de chances de survie si elle est dégagée avant 15 minutes. Dans la mesure où les ARVA permettent de gagner du temps par rapport aux méthodes traditionnelles de sauvetage (chiens), ils sont un facteur essentiel pour la survie de la victime, en particulier lorsque, sur place, une personne accompagnant celle-ci na pas été enfouie et peut aussitôt déclencher la recherche. Les ARVA ont, en milieu naturel, une portée effective qui ne dépasse pas 15 à 20 mètres, soit 5 fois moins que leur portée théorique (13). Aucun ARVA ne permet de se diriger en ligne droite vers la victime puisque lantenne réceptrice suit la ligne donde (cercles concentriques).
36. La méthode dintervention se décompose en trois phases (14) :
la recherche primaire au cours de laquelle on recherche le premier signal de lARVA émetteur. Cette phase ne doit pas dépasser 2 à 3 minutes. On arpente la zone densevelissement en zig-zag de 30 mètres (soit la distance utile de réception de londe de part et dautre de lemplacement supposé de la victime) ; la largeur de cette bande de recherche est donc égale à deux fois la portée pratique de lARVA ;
la recherche secondaire est celle qui conduit le « chercheur » de lendroit où il a reçu le premier signal jusquà une distance denviron 1 ou 2 mètres du lieu densevelissement de la victime : dès quil y réception du signal émis par la victime, on balise un périmètre de localisation, à lintérieur duquel on sonde ; en effet, lARVA ne donne aucune indication sur la profondeur à laquelle est ensevelie la victime. Cette phase ne doit pas dépasser 1 à 2 minutes ;
la recherche tertiaire commence lorsquon se trouve théoriquement à 50 centimètres du corps de la victime quon dégage ; cest souvent la phase la plus longue pendant laquelle la sonde est souvent plus utilisée que lARVA et qui est fonction de la profondeur densevelissement. Compte tenu du poids de la neige, on ne peut quéchouer si lon ne dispose que de ses mains nues ou de ses skis. Il faut absolument disposer dune pelle.
37. Pour que ces trois phases soient menées à bien, sans panique, dans un délai de moins dun quart dheure, il est indispensable que les porteurs dARVA soient équipés en même temps dune sonde et dune pelle. Les professionnels auditionnés ont beaucoup insisté sur ce point. Il existe des sondes et pelles légères et pliantes, vendues en même temps que les ARVA.
On notera une difficulté, non résolue à ce jour, concernant la recherche simultanée de plusieurs victimes enfouies. Lorsque plusieurs ARVA émettent en même temps, il y a en effet un certain brouillage et il est plus difficile didentifier chacun deux. Il faut alors une grande habitude dutilisation, réservée aux professionnels de la montagne.
La position des associations de parents de victimes
38. Lassociation « Génération glisse snow board protection » (15) reconnaît que les ARVA permettent aux personnes épargnées par lavalanche de porter immédiatement secours à leurs camarades mais elle estime que, compte tenu de la complexité du maniement, peu de personnes sont aptes à les utiliser. Elle relève, de surcroît, le coût des ARVA, qui ne les met pas à la portée de toutes les bourses. Lassociation considère que la possession dun ARVA peut même, à linverse, produire chez son porteur un sentiment de fausse sécurité. Celui-ci peut se sentir invulnérable et prendre ou faire prendre à autrui des risques quil naurait pas pris sil navait pas été équipé dun ARVA. De ce fait, lassociation a plusieurs propositions à formuler en matière de prévention des avalanches sur les pistes ouvertes au public et dinformation des usagers. Elle estime que des postes de secours devraient être installés à des points permettant une intervention rapide (moins de 30 minutes). Elle demande que :
tous les secteurs à risques en matière davalanche soient systématiquement cartographiés sur une carte de localisation probable davalanches ;
le Plan dintervention et de déclenchement des avalanches (PIDA) soit appliqué de façon stricte, que les tirs soient effectués en nombre adéquat (il en faut généralement deux, séparés par un intervalle suffisant, pour ébranler le manteau neigeux). Lassociation estime que les tirs, pour des raisons de commodité horaire, sont parfois effectués à la suite, de manière trop rapprochée pour être efficace, avant louverture des pistes ;
les personnes en charge des tirs disposent bien de la formation et des diplômes requis ;
les remontées mécaniques soient systématiquement fermées lorsque les risques davalanches sont de niveau 4 et 5 sur léchelle européenne, même si ces prévisions concernent le massif entier.
39. Lassociation AVAL 98 a été constituée par les familles des neufs enfants, élèves du collège Saint-François-dAssise à Montigny-le-Bretonneux, qui sont morts dans lavalanche du col du Lauzet, le 23 janvier 1998, ainsi que par les familles du professeur et de laccompagnatrice, également victimes de lavalanche. Lassociation sest portée partie civile et le jugement a été rendu le 13 janvier 2000 par le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes). Le guide accompagnateur du groupe denfants a été condamné à une peine de deux ans de prison avec sursis. Les trois autres prévenus ont été relaxés. Le procureur général près la cour dappel de Grenoble na pas fait appel du jugement. Le président de lassociation a rappelé, entre autre, que la sortie avait eu lieu alors que le risque davalanche annoncé était de 4 et que les membres du groupe étaient dépourvus dARVA. Lassociation, dans le document remis à la Commission, préconise notamment :
lobligation pour les organisateurs de séjours denfants et dadolescents à la montagne de décrire aux parents de manière détaillée non seulement le projet pédagogique mais également les mesures de sécurité qui seront prises. Cette information, rendue obligatoire pour les établissements scolaires du premier degré par une circulaire du ministère de léducation nationale publiée le 16 septembre 1999, devrait être généralisée aux établissements du second degré, aux établissements denseignement privé et aux centres de vacances et de loisirs ;
linformation et la formation des enseignants déducation physique sur les paramètres à connaître pour organiser une sortie parfaitement sécurisée lhiver ou lété. Sans que cette liste soit exhaustive : il pourrait sagir de dénivelés supportables par les enfants en fonction de leur âge et de leur condition physique, de la reconnaissance préalable du site, du temps nécessaire aux ascensions, de la consultation de létat de la neige et la météo rendant impossible une sortie quand le risque davalanche atteint le niveau 3 sur léchelle de risque davalanche, de la vérification du ravitaillement et du matériel de sécurité, de lobligation de prévenir systématiquement les secours en montagne, des sites et itinéraires des sorties en hors piste... ;
lobligation pour toute sortie « hors piste » dutiliser un matériel de secours : ARVA, pelles, sondes, couvertures de survie et obligation pour chaque accompagnant dêtre équipé dun téléphone portable ;
une meilleure coordination de lintervention des personnes, autorités ou organismes en charge de lorganisation des secours afin que leur intervention sur les lieux soit rapide et que léquipement nécessaire pour dégager les victimes et apporter les premiers secours aux rescapés soit préalablement inventorié et suffisamment adapté en qualité et en nombre.
La position de ladministration
40. Le secrétaire
dEtat au budget (ministère de léconomie, des finances
et de lindustrie), par lettre du 28 avril 1999, a notifié
au président de lANENA limpossibilité de faire bénéficier
les ARVA dune exonération ou dune baisse de la TVA en se
fondant sur les principes de lharmonisation européenne : « Aucune
des rubriques de lannexe H à la sixième directive, qui énumère
les biens et services susceptibles dêtre soumis au taux réduit
de la taxe sur la valeur ajoutée, nautorise, même avec une
interprétation large, la taxation au taux réduit de ce type de
biens, quelle que soit la qualité de lacquéreur ou de lutilisateur.
Lexonération ou lapplication du taux réduit de la
taxe sur la valeur ajoutée à ces opérations nécessiterait
donc une modification de la sixième directive qui devrait être
approuvée à lunanimité des Etats membres et dont
linitiative appartient en tout état de cause à la seule
Commission européenne. Au demeurant, le prix dacquisition hors
taxe de ce matériel est de lordre de 2 000 F. Lapplication
du taux réduit ne réduirait pas le prix toutes taxes comprises
dans des proportions telles quil pourrait en résulter une incitation
effective à lachat. »
41. La direction des sports (ministère
de la jeunesse et des sports) a, par lettre du 29 février 2000,
précisé que : « Lutilisation de lARVA,
notamment, fait lobjet dun enseignement théorique et pratique
dispensé aux guides de haute montagne, aux moniteurs de ski, aux accompagnateurs
en moyenne montagne et aux pisteurs-secouristes au cours du stage obligatoire
quils suivent à lEcole nationale de ski et dalpinisme.
Pour tous ces professionnels, lexamen conduisant au brevet dEtat
de guide, de moniteur ou daccompagnateur, ou au brevet national de pisteur-secouriste,
comporte une épreuve pratique éliminatoire faisant apparaître
la capacité du candidat à maîtriser lutilisation de
lARVA. Par ailleurs le ministère de la jeunesse et des sports,
qui sattache à suivre lévolution des nouvelles pratiques,
a rendu obligatoire lutilisation de lARVA pour les sorties en raquette
à neige des centres de vacances et de loisirs, hors des secteurs sécurisés,
par arrêté du 30 novembre 1998 modifiant larrêté
du 8 décembre 1995 fixant les modalités dencadrement
et les conditions dorganisation et de pratique, dans les séjours
de vacances déclarés et dans les centres de loisirs sans hébergement
habilités, de certaines activités physiques et sportives » (16).
42. La direction de lenseignement scolaire
(ministère de léducation nationale) a, par lettre du 15 mai 2000,
indiqué que : « Le ministère de léducation
nationale ne peut être que favorable à toutes les mesures tendant
à renforcer la sécurité des élèves. Toutefois,
la loi no 83-663 du 22 juillet 1983 modifiée
met à la charge des communes les dépenses déquipement
et de fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires
et met les dépenses afférentes aux collèges à la
charge des départements et celles des lycées à la charge
des régions. En conséquence lacquisition de ce type de matériel
serait à la charge des collectivités locales qui se montreraient
très vraisemblablement réticentes à engager de telles dépenses
nouvelles » (17),
Emet
lavis suivant :
1. En ce qui concerne la fiabilité
des ARVA :
Il résulte des constatations faites par la Commission
que les ARVA proposés à la vente sur le marché français
disposent dans lensemble dun assez bon degré de fiabilité.
Les critères de choix pour le consommateur entre
ARVA analogiques et numériques napparaissent pas déterminants.
Les ARVA analogiques, éprouvés depuis longtemps, impliquent un
entraînement préalable à la reconnaissance par signal sonore.
Les ARVA numériques semblent dusage plus simple en raison des informations
visuelles quils donnent. De toute évidence, la technologie continuera
dévoluer, notamment en terme de précision de repérage.
Dans lattente dune évolution des normes en vigueur, la Commission
ne prend pas parti pour lune ou lautre des deux technologies.
La Commission rapelle que lARVA nest quun
instrument de localisation des victimes et non de prévention des avalanches.
Il ne dispense pas du respect de consignes de sécurité, la première
dentre elles étant que toute sortie en dehors des pistes sécurisées
et balisées doit se faire sous la responsabilité dun accompagnateur
diplômé.
2. En ce qui concerne le taux de TVA :
La Commission ne peut que prendre acte du refus du ministère
de léconomie, des finances et de lindustrie. La Commission
saisira les ministères concernés et les associations françaises
et européennes de consommateurs en vue dobtenir de la présidence
de lUnion européenne que soit engagée une réflexion
sur léventualité de linstauration dun taux réduit
de TVA sur les ARVA comme sur dautres équipements de protection
individuelle tendant à protéger les personnes de dangers mortels.
3. En ce qui concerne la normalisation des
ARVA :
La Commission sétonne de la coexistence
de deux normes fixant des spécifications techniques et ergonomiques différentes
pour la conception et lutilisation dun ARVA. Cette situation ne
peut quêtre source de confusion et dinterrogations chez les
fabricants et les consommateurs. Elle recommande quà loccasion
de la révision rapide de la norme NF EN 282 de 1992 soient
prises en compte les dispositions de la norme ETS 300 718 de 2000
afin que les deux normes soient harmonisées, notamment en ce qui concerne
les questions de fiabilité, de résistance aux chocs et à
une source de rayonnement solaire, de poids et dergonomie.
4. En ce qui concerne lutilisation
des ARVA :
La commission fait les recommandations suivantes :
toute personne quittant le domaine
skiable et quel que soit son mode de déplacement (ski ou nouvelles techniques
de « glisse », raquettes, ski avec peau de phoque, alpinisme),
devrait être équipée dun ARVA dont elle aura au préalable
appris le maniement et, au moment du départ, vérifié létat
des piles et mis en marche le mode « émission » ;
lARVA doit être porté
sous les vêtements. La personne doit en même temps, impérativement,
transporter dans un sac à dos une pelle et une sonde sans lesquelles
le sauvetage est pratiquement voué à léchec ;
avant toute sortie en montagne, les
bulletins météorologiques adaptés et linformation
donnée sur les risques davalanches doivent être consultés
pour en tirer les décisions qui simposent, notamment celle de reporter
ou dannuler la sortie envisagée.
Ces recommandations feront lobjet dune information
adaptée aux publics visés.
En ce qui concerne la location des ARVA :
La Commission recommande, pour les séjours brefs
en montagne, la location dun ensemble de sécurité associant
ARVA, sonde et pelle assortie dune démonstration effective par
le loueur qui aura auparavant vérifié la bonne marche de lappareil
et en particulier létat des piles.
Adoptée au cours de la séance du 13 septembre
2000, sur le rapport de Michèle Dayries, assistée de Odile Finkelstein,
Patrick Mesnard et Anne-Marie Pasco-Labonne, conseillers techniques de la commission,
conformément à larticle R. 224-4 du code de la
consommation.
(1) LANENA est une association, reconnue dutilité
publique en 1976, constituée entre des représentants des pratiquants
de sports dhiver, des professionnels de la montagne, des collectivités
territoriales et six ministères concernés. Elle regroupe 123 personnes
morales et 527 personnes physiques. Elle est agréée par lEtat
pour assurer la formation des artificiers, déclencheurs davalanches
et des maîtres-chiens ; elle travaille, en collaboration avec le
CEMAGREF, sur la mise en place dune base de données documentaire
à caractère juridique sur les problèmes posés par
les accidents davalanches, participe aux instances nationales (Conseil
supérieur des sports de montagne) et internationales (son directeur présidera
la sous-commission « avalanches » de la commission internationale
de secours alpin CISA-IKAR à partir doctobre 2000) et assure
une mission dinformation (diffusion dune revue à plus de
1 600 exemplaires et de brochures sur la sécurité en
randonnées, à peau de phoque ou en raquettes).
(2) 30 000 F dinvestissement
pour le logiciel + 15 000 F par saison + le personnel.
(3) Source : les cahiers du CSSM, no 14,
avril 2000, page 23.
(4) Larticle 9 de larrêté
modèle de la circulaire NOR/INT du 6 novembre 1987 relative à
la sécurité de ski alpin et de ski de fond prévoit que
soit hissé pour un danger localisé un drapeau à damiers
jaune et noir ; pour un danger généralisé, un drapeau
noir supplémentaire sur le même mât.
(5) Cf bilans des victimes davalanches
de lANENA et de la CISA-IKAR en annexe 1.
(6) Cf. annexe 2.
(7) Alors quil se vend 500 000
paires de ski dans le monde.
(8) Le terme est générique.
On dit en Suisse francophone DVA (détecteur de victimes davalanche)
et dans les pays germanophones LVS (Lawinen Verschütteten Suchgeräte).
(9) Norme relative aux appareils de recherche
de victimes davalanches (ARVA). Systèmes émeteurs-récepteurs.
(10) Télécommunications, Equipements
et systèmes radioélectriques. Balises davalanches. Systèmes
émetteurs-recepteurs.
(11) Il sagit de la société
Ortovox, qui fabrique des ARVA analogiques et numériques. Linformation
est donc donnée sous bénéfice dinventaire.
(12) A titre de comparaison, il se vend 7 000 paires
de ski de randonnée en France par an.
(13) La portée est la distance à
laquelle se produit un premier signal entre un appareil en émission et
un appareil en réception. La portée maximale théorique
est la portée maximum entre appareils de même modèle, avec
piles neuves et antennes parallèles. Cest elle qui est généralement
indiquée par le constructeur (de lordre de 100 mètres).
La portée pratique est la portée minimum entre deux appareils
dont les antennes sont perpendiculaires.
(14) Qualifiées par les professionnels
de primaire, secondaire, tertiaire.
(15) Qui avait été auditionnée
une première fois pour la préparation du rapport sur la sécurité
des pistes.
(16) Cette sage mesure a été
prise suite à laccident du col du Lauzet (NDR).
(17) On ne peut que souligner la différence
dapproche entre le ministère de la jeunesse et des sports et celui
de léducation nationale... (NDR).
© Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie-
08 janvier 2001