Rapport du Conseil national de la consommation
relatif aux prothèses auditives
NOR : ECOC0000082X
Rapporteurs : M. Foundoulis (CNAFAL)
pour le collège des « consommateurs et usagers » et M. Orlianges (UNAPL)
pour le collège des « professionnels ».
Dans la continuité de laction engagée par les
consommateurs dans les domaines du médical et du paramédical, un groupe de travail a
été constitué au sein du Conseil national de la consommation sur les prothèses
auditives.
Ce groupe sest réuni sept fois, entre les mois de mars et
de novembre 1999. A partir des données communiquées par les différents participants sur
létat des lieux et sur lorganisation et la méthode de travail des
professionnels, il a émis un certain nombre de propositions visant :
- à délivrer aux consommateurs une information aussi
complète que possible ;
- à leur permettre de faire jouer la concurrence en
pleine connaissance de cause ;
- à lever les obstacles psychologiques qui freinent
les consommateurs ;
- à renforcer la compétence des professionnels ;
- à améliorer les conditions de prise en charge par
les organismes sociaux pour les audio-prothèses ;
- à améliorer la prévention et la prise en compte
des surdités dès le plus jeune âge.
ÉTAT DES LIEUX
Les déficiences auditives touchent en moyenne
7 % de la population des pays industrialisés, soit 28 millions
dhabitants, pour une population dun milliard.
Cette donnée varie suivant les pays : en effet, les
Etats-Unis dAmérique comptabilisent 45 % de la population atteinte par une
déficience auditive, car ils prennent en compte les surdités dites légères (20 %
de perte auditive), ce qui nest pas le cas en France, par exemple, où lon
comptabilise entre 15 et 20 % de la population concernée par la surdité.
On quantifie de la manière suivante les différents niveaux de
surdité :
- de 20 à 40 % : surdité légère ;
- de 40 à 70 % : surdité moyenne ;
- de 70 à 90 % : surdité sévère ;
- + de 90 % : surdité profonde.
Ces surdités sont de deux sortes :
- les surdités de transmission (oreille moyenne),
susceptibles dun traitement médical ou chirurgical ;
- les surdités de perception, pour lesquelles un
appareillage est nécessaire.
En France, sur environ 2 millions dhabitants
présentant des surdités à des degrés divers, seulement 600 000 personnes
sont appareillées. Selon les professionnels, seulement deux tiers dentre elles
utilisent vraiment leur appareil.
En effet, on constate que lappareillage dun patient
atteint dune surdité de perception permet une correction de 70 à 75 % de la
perte auditive. Ceci sexplique en partie par le fait que les personnes souffrant
dune surdité attendent en général trop longtemps pour se faire appareiller
(8 cas sur 10). Actuellement, 80 % des patients suivis pour des problèmes
de surdité ont entre soixante-dix et cent ans. Leur moyenne dâge est de
quatre-vingt-cinq ans.
Par ailleurs, on constate une disparité suivant les pays
concernant la pose dimplants : 500 sont posés annuellement en Allemagne, 400
en Angleterre, et de 150 à 180 en France.
Un sondage BVA a été réalisé en 1995 auprès de
2 000 personnes. A la question posée : « Lorsque vous avez
découvert que vous aviez des troubles de laudition, quelle a été votre
réaction ? » :
40 % disent avoir consulté ;
22 % ont attendu ;
25 % nont rien fait, mais disent quils agiront si
la surdité saggrave ;
10 % disent quils ne feront rien.
Plusieurs obstacles peuvent expliquer cette situation :
- une prévention insuffisante ;
- les réticences psychologiques des patients à se
faire appareiller, qui sont plus importantes dans les pays du Sud que dans ceux du
Nord ;
- la méconnaissance importante des possibilités
dappareillage, des conditions dans lesquelles celui-ci se réalise, des résultats
envisageables ;
- le fait que le cerveau peut jusquà environ
cinquante-cinq ans compenser une part importante de la perte auditive (jusquà
30 %) ;
- enfin, le coût de lappareillage, de son
entretien et de sa maintenance, et la faiblesse des remboursements par les organismes
sociaux.
Si, en France, les prix des appareils sont plus faibles que dans
la plupart des pays industrialisés, il est indéniable que leur prise en charge par les
organismes sociaux nest pas à la hauteur des besoins.
A titre de comparaison, nous indiquerons ci-dessous, pour un
certain nombre de pays industrialisés, le coût moyen en francs français dun
appareillage (appareil digital + adaptation), ainsi que les conditions de prise en
charge :
PAYS |
COÛT
de lappareillage
(en francs) |
PRISE EN CHARGE |
Hollande |
11 390 |
Sécurité sociale : 3 800 F (2 oreilles). |
Suisse |
13 500 |
75 % pour les retraités, 100 % pour les actifs (2 oreilles). |
USA |
21 000 |
Assurances privées. |
Allemagne |
11 200 |
80 % (2 oreilles). |
Espagne |
12 400 |
Pas de remboursement. |
Italie |
12 400 |
670 F (1 oreille). |
France |
9 000
à
10 000 |
1 310 F (1 oreille). |
Il faut ajouter à ce coût moyen (pour un appareil digital, dont
le coût est de 2 000 à 3 000 F plus élevé quun appareil
analogique) les frais dentretien et les piles (un forfait annuel de 240 F est
remboursé, sur justificatifs), dont le coût peut être assez variable suivant les
modèles, et que lon peut évaluer à environ 10 F par semaine.
La conséquence de ces obstacles est que seulement
225 000 appareils sont vendus en France, soit 2 à 4 fois moins que
dans dautres pays industrialisés. On constate que moins le taux de surdité est
important, moins les patients décident dun appareillage :
- pour 5 % de surdités sévères, 50 %
sont corrigées ;
- pour 20 % de surdités moyennes, 20 % sont
corrigées ;
- pour 75 % de surdités légères, 10 % sont
corrigées,
alors que plus lappareillage est précoce, meilleure sera la correction.
Lobjectif du groupe de travail du Conseil national de la
consommation sera donc de rechercher des moyens pour surmonter les difficultés
rencontrées par les patients-consommateurs atteints dune surdité plus ou moins
profonde, et démettre des propositions à légard des pouvoirs publics.
VAINCRE LES OBSTACLES
Tout au long des travaux, le groupe de travail a
pu prendre conscience quune grande partie des problèmes relatifs aux prothèses
auditives relevait essentiellement de questions psychologiques, de formation (carences de
dépistage), de procédures dinformation, de conditions de remboursement.
La barrière psychologique
La malaudition touche chacun de nous au
même titre que la malvision.
Un sondage SOFRES de novembre 1997 indiquait que sur
17 millions de Français de plus de cinquante ans :
66 % avaient une faiblesse auditive ;
24 % avaient un réel problème daudition ;
4 % seulement étaient équipés dappareils auditifs.
Sil est devenu banal dêtre porteur de lunettes ou de
lentilles, lapproche des audioprothèses est tout autre.
Il est donc essentiel :
- de dédramatiser le problème (ce nest pas une
maladie, cest une évolution quasi-normale du corps humain, et ce nest pas
honteux dêtre appareillé) ;
- de banaliser le phénomène, tant de la surdité que
de son atténuation par appareillage, notamment en insistant sur le confort social et le
bien-être que cela peut apporter, pour soi-même et pour lentourage ;
- de sensibiliser la population et lensemble du
corps médical face au dépistage de ce handicap et aux remèdes à y apporter.
Former le corps médical au dépistage
Le corps médical tout entier
Il y a actuellement carence de formation au
dépistage des problèmes auditifs au niveau de la médecine générale.
Cest cependant à ce niveau que la recherche pourra être
efficace.
Il est donc nécessaire que la sensibilisation aux problèmes
auditifs fasse lobjet dune formation obligatoire dans la formation
universitaire et pratique de médecine générale et que ce dépistage devienne impératif
dans les contrôles de santé :
- en pédiatrie ;
- en médecine scolaire ;
- en médecine du travail ;
- en gérontologie ;
- et recommandée au moins une fois par an en médecine
générale.
Les audioprothésistes
La formation actuelle est de deux ans avant la
délivrance du diplôme dEtat.
Afin, tant dharmoniser cette formation avec les textes
européens (Bac + 3) que dassurer une meilleure aptitude des praticiens,
il serait nécessaire de la porter à trois ans, comprenant une année de stage, sous la
responsabilité dun maître de stage.
Il est rappelé que cette profession est intégrée au
Livre IV du code de la santé publique comme profession paramédicale au même titre
que les masseurs-kinésithérapeutes, les pédicures et les opticiens lunetiers.
LA PROCÉDURE DACCÈS AUX SOINS PROTHÉTIQUES
A qui sadresser ?
Il ressort des différentes enquêtes que,
outre les deux problèmes précédemment évoqués (approche psychologique et carences de
dépistage), le patient ne sait pas à qui sadresser.
Larticle L. 510-1 du code de la santé publique
prévoit en son alinéa 3 :
« La délivrance de chaque appareil de prothèse auditive
est soumise à la prescription médicale préalable et obligatoire du port dun
appareil, après examen otalogique et audiométrique tonal et vocal. »
Cest soit le médecin qui aura procédé au dépistage
sil a les compétences et les moyens nécessaires, soit le médecin spécialiste
(ORL) qui, après les examens prévus ci-dessus et en fonction de létat général
du patient, prescrira le port dune prothèse auditive.
Cest alors quinterviendra laudioprothésiste
qui, conformément à larticle L. 510-1, procédera à
lappareillage :
« Cet appareillage comprend le choix, ladaptation, la
délivrance, le contrôle defficacité immédiate et permanente de la prothèse
auditive et léducation prothétique du déficient de louïe
appareillé. »
Le rôle de loto-rhino-laryngologiste
Il existe plusieurs types de surdité :
pédiatrique, adulte, de la personne âgée (presbyacousie).
Pour établir son diagnostic, lORL procède à un examen
clinique, puis à une série de tests.
Le choix de la thérapeutique :
Elle peut être chirurgicale : certaines surdités sont
susceptibles dêtre améliorées par un geste chirurgical (cas des enfants ayant eu
des otites séreuses) ;
Il peut sagir dun appareillage : chez
ladulte, la surdité peut apparaître soit à la suite dune maladie de
lenfance, soit en raison de causes qui apparaissent avec lâge.
La presbyacousie est le vieillissement de loreille interne.
Lorsque le diagnostic conduit à prescrire un appareillage,
lORL adresse le patient à un audioprothésiste, et les deux professionnels vont
conjointement assurer le suivi du malade.
Ce suivi est de longue durée.
Chez lenfant, si lappareillage a lieu avant
lacquisition du langage, il sera accompagné dune rééducation orthophonique
et éventuellement de conditions déducation scolaire spéciales. Après quatre ans,
les conditions de lappareillage postlinguistique rejoignent les conditions de
lappareillage adulte.
Les « étapes » de laudioprothésiste
La première démarche de
laudioprothésiste est une phase découte du patient (quelle est sa demande,
quelles sont ses conditions de vie...).
La deuxième phase comprend un certain nombre de tests pour
compléter les données de laudiogramme. Cest un bilan et une orientation qui
débouchent sur une proposition dappareillage ou de non-appareillage.
Vient alors une phase de conseil pour lappareillage
unilatéral ou bilatéral, en fonction de la demande et des possibilités du patient.
Puis cest la prise dempreinte.
La séance suivante, des tests seront établis sur les appareils
conseillés. Laudioprothésiste donnera des conseils dadaptation, de
manipulation, des informations sur le changement des piles, sur les situations dans
lesquelles utiliser laide auditive.
La phase dadaptation permet deffectuer des contrôles
et de corriger certaines réactions. De nouveaux tests sont réalisés pour valider les
corrections apportées.
Une ou plusieurs séances supplémentaires seront nécessaires
pour contrôles.
Lors de la dernière rencontre, des informations relatives à la
vie quotidienne du patient lui sont données pour un confort optimal.
Enfin, il sera proposé un suivi biannuel ou annuel pour vérifier
lefficacité du dispositif.
LNFORMATION DU CONSOMMATEUR
Au-delà de linformation générale du
public, qui doit relever des missions de lEtat en matière de prévention de la
santé publique, lensemble des membres du groupe de travail a souligné, tout au
long des réunions, limportance de linformation dont doit bénéficier le
patient-consommateur, en matière dappareillage auditif. Il apparaît clairement que
la prestation qui accompagne la fourniture et ladaptation de lappareil est
essentielle, et quelle comprend en premier lieu linformation préalable à
tout appareillage. Il appartient notamment à laudioprothésiste dexpliquer au
patient ce que lon peut lui proposer (à quel prix, pour quel service rendu, en
combien de temps...), ce qui différencie les diverses propositions (différences, prix,
performances...) et enfin les limites de lappareillage en termes de correction
auditive.
La question sest posée de savoir sil convenait de
dissocier, dans le devis, le prix de lappareil de celui de la prestation. Il est
apparu au terme du débat quil était de lintérêt commun des consommateurs
et des professionnels de faire clairement apparaître limportance de la prestation
par rapport à la fourniture du matériel lui-même. Toutefois, le groupe a souhaité que
soit clairement mentionné le fait que appareil et adaptation doivent être délivrés par
un même audioprothésiste.
Dautre part, il apparaît indispensable que le consommateur
ait connaissance des qualités de la personne qui le reçoit : à ce titre, il est
souhaité quune plaque apposée à lextérieur du magasin mentionne les nom et
qualité de laudioprothésiste responsable. Enfin, les différents intervenants
doivent être identifiés par un badge précisant quelle est leur compétence, à
lintérieur du magasin.
Une plaquette dinformation, détaillant les différentes
phases de ladaptation de laudioprothèse et de son suivi dans le temps,
réalisée par le groupe de travail, sera remise aux consommateurs (document en annexe).
Ce document précise également les mentions que devra inclure le devis, ainsi que les
conditions de conclusion du contrat passé entre le patient-consommateur et
laudioprothésiste.
Il indique notamment que la fourniture de lappareil et son
adaptation sont indissociables, cest-à-dire assurées par le même
audioprothésiste.
Ce devis comporte les mentions suivantes :
- la (ou les) oreille(s) appareillée(s) ;
- la marque ;
- le type ;
- le numéro dagrément ;
- le prix de vente du ou des appareils ;
- le prix total de lappareillage
(appareil + prestation) ;
- le prix du ou des embouts ;
- le prix de la ou des coques ;
- le coût indicatif des piles et leur fréquence
moyenne de remplacement ;
- le montant du TIPS enfant, le TIPS adulte.
Le devis comporte au minimum deux propositions, dont une solution
de base, dont les prix seront mentionnés.
ÉLÉMENTS DE PRISE EN CHARGE DES AUDIOPROTHÈSES
Premier élément incontournable de la prise en charge :
le « TIPS »
Quest-ce que le TIPS
Le TIPS est la procédure de prise en charge
(ce nest absolument pas une autorisation de mise sur le marché) qui détermine le
montant de remboursement de la prothèse.
Le marquage CE est fait selon la classe 2 A, qui permet
tout au plus de dire quune audioprothèse répond bien aux exigences essentielles,
mais ne permet en aucun cas dévaluer laudioprothèse en fonction de sa
performance.
En pratique, les certificats de marquage CE arrivent
essentiellement avec une certification de lentreprise qui permet de dire que le
fabricant répond à tous les critères nécessaires pour fabriquer des audioprothèses.
Afin de remédier à ce manque dévaluation, le TIPS, dont
le but est de rembourser des audioprothèses sûres et en fonction de leur niveau de
performance, a instauré une grille dévaluation des caractéristiques de
laudioprothèse.
Cette grille a été réalisée par le Laboratoire national
dessais et les fabricants. Elle est très détaillée et aboutit à la notation de
la performance de laudioprothèse. Cest une notation technique qui ne donne
pas lévaluation du service médical rendu par laudioprothèse.
La note technique de laudioprothèse est fournie au niveau
de la demande dinscription au TIPS en même temps que le prix accepté par le
ministre de léconomie. Ce prix est une mesure parallèle que les fabricants doivent
déposer en application de larticle L. 162-38 du code de la sécurité
sociale, et en application de larrêté du 17 mars 1988. Lorsque la commission
consultative des prestations sanitaires a les deux éléments
(performance + prix), elle étudie le rapport performance/prix afin de voir si
laudioprothèse doit être inscrite au TIPS. La note donnée par le LNE pour une
audioprothèse doit être supérieure à 3 (actuellement, la note la plus basse est
de 4,1). Le tarif est déterminé en fonction de la note et du prix de vente déposé
par les fabricants et accepté par la DGCCRF ; il correspond au coût de
laudioprothèse et au coût de ladaptation.
Pour couvrir le coût de ladaptation de
laudioprothésiste, il y a un coefficient multiplicateur qui fait que, lorsque
laudioprothèse nest pas très chère, laudioprothésiste aura une
rémunération moins importante et si laudioprothèse est très chère, la
rémunération de laudioprothèsiste sera dautant plus élevée.
On constate donc que, par le biais de ce tarif, il y a un lien
très étroit entre le coût de lappareil et la rémunération de
laudioprothésiste.
Par ailleurs, il a été constaté des remises excessivement
importantes dans certains cas qui peuvent, peut-être, sexpliquer en raison des
volumes achetés. Le coefficient multiplicateur qui va aboutir à la rémunération de
laudiprothésiste est fondé sur le prix déposé auprès de la DGCCRF.
Lécart de la remise est encaissé par laudioprothésiste, mais ne bénéficie
pas à lassurance maladie. Ce système nest satisfaisant ni pour les patients,
ni pour lassurance maladie, ni pour une moralisation du secteur.
Pour cette raison, aussi bien les consommateurs que le ministère
de la santé sont favorables à la séparation du prix de lappareil et de la
rémunération de laudioprothésiste.
Que laudioprothésiste soit rémunéré en fonction du
niveau des prix du matériel apparaît inconcevable, pour maîtriser les dépenses de
santé, ainsi que pour les patients.
Aujourdhui, diverses pistes sont étudiées par le
ministère, afin daméliorer la prise en charge :
1. Amélioration de la prise en charge des consommables
et des réparations ;
2. Poursuite de la prise en charge de la stéréophonie
lorsque le patient en a bénéficié avant seize ans ;
3. Revalorisation du tarif adulte ;
4. Prise en charge, même très partielle, de la
stéréophonie pour les adultes afin que les mutuelles puissent également la prendre en
charge.
Pour les consommateurs, toutes ces pistes sont positives,
cependant, dire que lon pourrait prendre partiellement en charge léquipement
stéréophonique des adultes non équipés avant seize ans, pour permettre un
remboursement par les mutuelles, est difficile à accepter. Les personnes âgées, dont le
revenu peut être légèrement au-dessus du seuil prévu pour bénéficier de la CMU, sont
les premiers clients des audioprothésistes.
Il nest pas possible, pour les consommateurs, de laisser
dire que la bonne piste est de rembourser un petit peu pour que les mutuelles puissent
agir. Il y a véritablement là une inégalité, et un transfert de responsabilités
inacceptables. Enfin, « lautocensure » de certains médecins
prescripteurs qui ne prescrivent que ce qui est partiellement pris en charge, a un effet
cumulatif en défaveur de lappareillage de la deuxième oreille. Etre appareillé
dune seule oreille lorsque les deux sont déficientes revient à avoir une oreille
qui ne fonctionne pas.
La prise en charge par les organismes sociaux
Les audioprothèses doivent être prescrites
par un médecin.
Pour les plus de seize ans, la prise en charge est de
851,50 F, soit 65 % de la base forfaitaire de 1 310 F.
Le remboursement ne seffectue que pour une seule oreille.
Pour les enfants, jusquà seize ans, la prise en charge est
égale à 100 % dun tarif de responsabilité variable selon le type
dappareil, et pouvant aller jusquà 9 000 F. Elle peut être
doublée si les deux oreilles sont appareillées.
Le tarif de responsabilité couvre lachat de
lappareil, son adaptation et son suivi par laudioprothésiste ; il inclut
la TVA à 5,5 %.
Les audioprothésistes ne sont pas tenus daligner le prix de
vente de leurs appareils sur le tarif de responsabilité.
LE CONSEIL NATIONAL DE LA CONSOMMATION DEMANDE
Conformément au mandat proposé, le Conseil
national de la consommation demande que soient mises en place les modalités
selon lesquelles il sera possible daméliorer linformation préalable
des consommateurs, ainsi que les moyens pour résoudre les problèmes dappareillage
auditif.
Pour ce faire, il propose :
- que la formation des personnels de santé
inclut une meilleure sensibilisation à la prévention, et une meilleure formation
en harmonie avec les textes européens ;
- que linformation des consommateurs
en la matière soit mieux assurée : « qui est qui, et qui fait quoi » ;
- que les pouvoirs publics intègrent prioritairement
le dépistage et la prise en charge des deux oreilles.
Afin de réaliser ses ambitions, le Conseil national
de la consommation propose lavis ci-joint.
© Ministère de l'économie, des Finances et de l'Industrie-
1er avril 2000