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Le SAEF conserve dans ses fonds d'archives des documents en rapport avec les graveurs des monnaies Pierre-Joseph et son fils, Nicolas-Pierre Tiolier. Celui-ci, premier prix de Rome en 1805, est nommé à la suite de son père graveur général des monnaies par ordonnance royale en 1816, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1843. Il y encourage la mise en place de progrès techniques dans le domaine de la fabrication et participe aux commissions de réforme monétaire qui se tiennent dans la seconde moitié des années 1830.
Franc-maçon, Nicolas-Pierre Tiolier rejoint une loge du Grand Orient de France, obédience créée en octobre 1773 dans une tentative de doter la Maçonnerie française d’un centre commun et d’une autorité reconnue. Son beau-frère, Armand Jules Cléret, l'y rejoint et l'on peut voir ici un diplôme sur vélin comportant un sceau pendant en métal qui lui est délivré en 1818.
Issue de la transformation en Grande-Bretagne dans la seconde moitié du XVIIe siècle d’une ancienne société professionnelle en une association de réflexion, la Franc-maçonnerie se diffuse largement en France à partir de 1740.
En 1877 les statuts du Grand Orient prennent la forme d'une constitution définissant les grands principes de la franc-maçonnerie, complétés par un règlement général précisant son fonctionnement. La même année, il abolit l’obligation de se référer à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme, se distinguant en cela des obédiences anglo-saxonnes.
Sous la IIIe République, le Grand Orient s’investit dans les luttes politiques de l’époque et s'engage en faveur de l'organisation des mutuelles de secours et de soins, des coopératives ouvrières, des universités populaires, de l'enseignement public, laïc et obligatoire.
En application de la loi du 13 août 1940 promulguée par le régime de Vichy et portant interdiction des associations secrètes, le Grand Orient est dissout, comme l’ensemble des loges maçonniques. Un service des sociétés secrètes organisé en 1941 est chargé de classer les archives saisies dans les loges, d'orchestrer la propagande antimaçonnique et de répertorier tous les anciens francs-maçons, de les surveiller et de les radier des professions libérales comme de la fonction publique.
Si la question de l’entrée des femmes dans la Franc-maçonnerie se pose dès 1880, y compris au sein du Grand Orient, ce n’est qu’en 1893 que l’on voit se constituer la première obédience maçonnique mixte, avec la création de l’Ordre maçonnique mixte international Le Droit Humain. Il faudra attendre 2010 pour que le Grand Orient de France laisse ses loges maçonniques initier des femmes selon les mêmes règles que celles qui régissent les hommes.