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Plongée au cœur d’une direction octogénaire.
Nous mettons aujourd’hui à l’honneur l’industrie et le commerce français, à travers un document atypique datant des années 1970, qui nous conduit jusqu’à Marseille !
En 1887, le ministère du Commerce et de l'Industrie crée en son sein une direction du commerce extérieur, dotée d'attributions relatives au « mouvement général du commerce et de la navigation ». A l'issue de la Première Guerre mondiale, le ministère la remplace par une direction des accords commerciaux et de l'information économique qui élargit ses compétences à la réglementation et à la gestion des échanges internationaux de la France. Cette direction reprend la dénomination de direction du commerce extérieur en septembre 1939, avant d'être intégrée en août 1940 au ministère des Finances, avec un office du commerce extérieur en « service annexe ».
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la direction du commerce extérieur subit une double transformation : par l’ordonnance du 23 novembre 1944 elle est rattachée au ministère de l'Économie nationale et refondée en une direction des relations économiques extérieures (DREE), qui regroupe en outre un certain nombre de structures administratives, telles que le service des importations et des exportations, le service de l’expansion commerciale (devenu en 1945 le réseau de l'expansion économique à l'étranger), ou encore le service de l'assurance-crédit d'État.
Avant son absorption par la direction générale du Trésor et de la politique économique (DGTPE) en novembre 2004, la DREE était organisée en trois pôles (les services centraux, les directions régionales du commerce extérieur et les postes d'expansion économique) et devait coordonner l'action d'organismes dont elle assurait la tutelle, comme la Compagnie française du commerce extérieur (COFACE) ou le Centre français du commerce extérieur (CFCE) chargé de l'information et de l'assistance aux exportateurs.
La promotion par la DREE de l’industrie et du commerce français s’appuyait également sur la participation de la France aux Expositions universelles ou internationales et le soutien aux expositions commerciales qui se tenaient dans l’Hexagone.
Ainsi, il fut envisagé une participation, coordonnée par la DREE, à l’exposition internationale des océans qui se tint à Okinawa au Japon entre juillet 1975 et janvier 1976, afin de mettre en lumière les réalisations françaises dans le domaine de l’exploration et de l’exploitation sous-marines. Il s’agissait également de trouver des développements commerciaux pour certains projets et inventions, tels que le « téléscaphe » (combinaison de téléphérique et de bathyscaphe) dont les cabines vitrées et étanches permettaient de faire découvrir les fonds marins au grand public.
Imaginé par l’ancien champion de ski James Couttet et l’ingénieur Denis Creissels, un premier prototype du téléscaphe avait été inauguré en 1967 près de Marseille, dans le Parc national des Calanques. Il promettait aux visiteurs d’effectuer un voyage sous-marin à une dizaine de mètres de profondeur sur une distance de 500 mètres aller-retour, tout en « gardant son complet veston », ainsi que l’assurait la publicité. Malgré l’engouement du public (près de 30000 visiteurs viendront plonger à bord de l’engin de jour comme de nuit), le téléscaphe méridional fut abandonné après deux années de service à cause de coûts d’exploitation et d’entretien trop élevés.
Ses créateurs espéraient qu’une démonstration de leur invention au Japon en permettrait une plus large diffusion, mais en août 1974 le ministère de l’Économie et des Finances annonce que pour des raisons budgétaires il ne sera finalement pas donné suite à l’organisation d’une représentation officielle de la France à Okinawa, mettant un terme définitif au projet du téléscaphe.