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Joseph Caillaux, né le 30 mars 1863, commence sa carrière à l'Inspection générale des finances en 1888. Il se tourne ensuite vers la politique et est élu député de la Sarthe en 1898 avant d’exercer les fonctions de ministre des Finances à sept reprises (1899-1902, 1906-1909, 1911, 1913-1914, 1925, 1926, 1935) et celles de Président du Conseil entre 1911 et 1912.
Œuvrant dans un contexte d'exceptionnelle stabilité gouvernementale, il a pu modifier profondément un système fiscal dépassé. Lors de son premier passage au ministère des Finances, il réduit le nombre des budgets annexes, inaugure l'amortissement de la dette publique, et présente trois années durant des budgets excédentaires.
Ses trois mandats suivants sont principalement occupés par la longue bataille autour de l'impôt sur le revenu. Le projet, qu’il soutient, est déposé en 1907 et adopté par les députés en 1909, mais il faut attendre 1914 pour qu'il soit validé par le Sénat et 1916 pour qu'il soit appliqué. C'est dans ce climat tendu que le journal Le Figaro déclenche une violente campagne de presse qui conduira Henriette Caillaux, l'épouse du ministre, à assassiner le directeur du journal, Gaston Calmette.
Lorsque la Première Guerre mondiale débute, Joseph Caillaux est mobilisé et sert comme trésorier payeur aux armées. Ses positions politiques antérieures, hostiles à la guerre et favorables à un rapprochement franco-allemand, sont assimilées à de la trahison. La levée de son immunité parlementaire est votée en décembre 1917 et il est arrêté, le mois suivant, pour intelligence avec l'ennemi. Condamné en février 1920 à la privation de ses droits civiques, il quitte Paris où il ne reviendra qu'après la victoire du Cartel des gauches aux élections de 1924. Il est finalement amnistié en janvier 1925 et reprend sa carrière politique.
Il apparaît alors comme le plus apte à rétablir la situation très compromise des finances publiques. Mais, malgré un déplacement aux États-Unis, il ne réussit pas à obtenir un rééchelonnement des dettes de guerre. Peu favorable à un nouvel alourdissement de la fiscalité, il s'oppose à ses amis politiques sur la question de l'impôt sur le capital. Réclamant en 1926 les pleins pouvoirs financiers pour mener une politique énergique des prix, il se les voit refuser.
Le SAEF ne conserve que peu d'archives issues des cabinets ministériels de la IIIe République, mais l'activité de Joseph Caillaux y apparaît toutefois au travers de dossiers liés au budget, aux dettes de guerre, ou à la refonte des droits de succession, ainsi que dans quelques rares courriers comme celui présenté ici. Il y adresse une requête à Alexandre Millerand, ministre du Commerce, de l’industrie, des postes et télégraphes dans le gouvernement Waldeck-Rousseau, au sujet de l’exposition universelle qui allait se tenir à Paris en 1900. Manifestation emblématique de l’Art nouveau, elle vit la construction du Petit et du Grand Palais, ainsi que l'ouverture de la première ligne du métro de Paris, allant de la porte de Vincennes à la porte Maillot.