Le document du mois de juin 2023

Portrait de Nicolas Fouquet, 1654
(SAEF, collection musée des finances)

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Il y a 350 ans, le 25 juin 1673, disparaissait Charles de Batz de Castelmore, dit d'Artagnan. L’évocation de ce grand serviteur de l’État ne peut se détacher de celle de Nicolas Fouquet, dont le musée du SAEF détient plusieurs gravures.

Celui qui a arrêté le surintendant des finances sur l’ordre de Louis XIV, le 5 septembre 1661, moins d’un mois après les fêtes grandioses que Fouquet avait données dans son château de Vaux-le-Vicomte, ne pouvait éviter d’éprouver une étrange amitié pour un homme tel que Nicolas Fouquet.

La tenue des États Généraux de Bretagne à Nantes permet au roi permet d’acheminer de nombreuses forces armées au large de Belle-Île, alors propriété de Fouquet, sans éveiller les soupçons du surintendant  et de faire procéder à son arrestation.

D’Artagnan conduit Fouquet au château d’Angers, puis à celui d’Amboise et enfin au château de Vincennes. Les premiers mois de détention sont assez tendus. Ils partagent la même chambre. Il doit rendre compte chaque jour par écrit à Colbert.

Si le rang social, la fortune et l’obéissance due au roi les séparent, le caractère généreux de l’un - d’Artagnan - et l’affabilité de l’autre les rapprochent. Ainsi que leur âge et l’origine de leurs familles (des marchands). Mais d’Artagnan ne « fraternise » pas : il refuse de manger à la même table que Fouquet et de jouer aux cartes avec lui.

Le procès dure de novembre 1662 à décembre 1664, à Moret-sur-Loing. D’Artagnan doit assister aux entretiens de l’accusé avec ses avocats, mais assure : « Je n’ai rien compris à cette affaire. » Et prouve sa compassion : de retour à Paris, il arrête le carrosse pour que Madame Fouquet et ses enfants puissent enfin embrasser le prisonnier. Fouquet est emprisonné dans le donjon de la forteresse de Pignerol (Piémont – Italie) alors propriété de la France.

Le mousquetaire était un homme loyal. Malgré ses sentiments d’amitié contrariée pour l’ex-surintendant, il déclare, au bout de quatre ans d’un face à face quotidien avec lui : « Pour un royaume, je ne trahirais ni le roi, ni Fouquet. »

Pour le remercier de ses bons et loyaux services, Louis XIV le nomme capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires du roi.

D’Artagnan meurt le 24 juin 1673 devant Maastricht (Pays-Bas), tué par une balle de mousquet dans les reins. Le lieu de sa sépulture reste inconnu.

Il est frappant de constater qu’aujourd’hui ces deux grands serviteurs de l’Etat, chacun à leur manière, font l’objet de fortes références culturelles, littéraires et cinématographiques : Les trois Mousquetaires et le Roman du Masque de Fer d’Alexandre Dumas ayant suscité de multiples adaptations sur grand écran.

Le SAEF conserve par ailleurs un document autographe de Fouquet, un arrêt des comptes daté du 18 juillet 1654, du sieur André Lenieul, échevin de la ville de Paris et ancien inspecteur général des hôpitaux, sur lequel la signature du surintendant des finances apparaît clairement.

 

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