De quoi s'agissait-il ?
Les « 100 milliards de dollars par an » sont un engagement conjoint des pays développés pris à Copenhague en 2009 afin de mobiliser, à partir de 2020, des financements publics et privés, y compris de sources innovantes, en faveur des pays en développement pour financer leurs actions de lutte contre le changement climatique. Aucune méthodologie de comptabilisation de ces financements n’était agréée au moment où cet engagement a été pris, ni ne l’est aujourd’hui, bien que le besoin d’une définition unique de la finance climat soit systématiquement rappelé par les parties.
Quel était l'objectif ?
Michel Sapin et son homologue péruvien ont demandé en juillet 2015 à l’OCDE et au think tank Climate Policy Initiative, de préparer un rapport fournissant une estimation robuste des financements versés en 2013 et 2014. Ce rapport s’appuie notamment sur les travaux sur les définitions et les méthodes menés par les pays donateurs en 2014 et 2015, ce qui devrait permettre d’obtenir une estimation plus précise.
Ce rapport, disponible sur le site de l'OCDE (en anglais), indique que les financements publics et privés mobilisés par les pays développés à l’appui d’actions climatiques dans les pays en développement ont atteint 62 milliards de dollars en 2014 contre 52 milliards de dollars en 2013.
Mise en œuvre de l'engagement de Copenhague
*Source : rapport OCDE/CPI du 7 octobre 2015
Un certain nombre d’Etats et de banques multilatérales de développement ont annoncé leur intention d’augmenter leurs financements consacrés au climat à horizon 2020 :
► L’Allemagne a annoncé en juin 2015 un doublement de ses financements climat à horizon 2020 ;
►Le Royaume-Uni a annoncé qu’il augmenterait de 50% ses contributions financières à la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres, ce qui représentera 5,8 milliards de livres (8,8 milliards de dollars) en cumulé sur la période 2016-2021 ;
►La France a annoncé lors de l’Assemblée Générale des Nations-unies une augmentation de 2 milliards d’euros de ses financements climat à l’horizon 2020, qui passeront ainsi de 3 à 5 milliards d’euros ;
►La Banque Asiatique de Développement fera plus que doubler ses financements climat (atteignant 6 milliards de dollars en 2020), à travers l’augmentation globale de son activité et la hausse significative de la part de son portefeuille consacré au climat (30 % contre 18 % actuellement) ;
►La BERD, dont le tiers de l’activité est dédiée à la « finance verte », augmentera cette part jusqu’à 40 %. Les engagements annuels seront alors de 4 milliards de dollars en 2020.
La contribution française
En 2014, les financements internationaux de la France pour le climat dans les pays en développement étaient de 3 milliards d’euros. Le Président de la République a annoncé le 28 septembre 2015 lors de l’Assemblée générale des Nations Unies que nos financements internationaux pour le climat dépasseront 5 milliards d’euros à l’horizon 2020, soit une augmentation de plus de 2 milliards d’euros.
Cet effort conséquent s’inscrit dans le cadre d’une hausse plus large de notre aide au développement, qui augmentera de 4 milliards d’euros en 2020. Cette hausse s’engagera dès l’an prochain. L’augmentation de l’aide se fera par des prêts et des dons. La France participe par ailleurs à hauteur d’environ 1 milliard de dollars au Fonds vert pour le climat.
Zoom sur... le Fonds vert
Le Fonds Vert pour le Climat, doté de 10,2 milliards de dollars, a pour objectif de financer la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. L’objectif est d’allouer à terme ses ressources de manière équilibrée entre atténuation et adaptation, avec 50% des ressources de l’adaptation qui seront affectées aux plus vulnérables.
Moins d’un an après sa capitalisation, l’adoption des 8 projets, qui va permettre des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger les populations des pays les plus vulnérables face aux impacts du dérèglement climatique, est une nouvelle étape vers la COP21.
Voir le communiqué de presse : 6/11/2015 - Fonds Vert pour le Climat : huit premiers projets approuvés pour un montant de 168 millions de dollars
Dates clés
- 2009 : COP15 Copenhague : volonté politique de la création d’un Fonds vert
- 2010 : COP16 création officielle du Fonds vert
- 2014 : Capitalisation initiale de 10.2 milliards de dollars (La France y participe à hauteur d’environ 1 milliard de dollars).
- Novembre 2015 : Approbation de 8 premiers projets par le Conseil du Fonds vert
Le Fonds Vert a adopté 2 projets en Afrique, 3 en Asie et dans le Pacifique, 3 en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Ce sont 168 millions de dollars qui seront affectés à la lutte contre le dérèglement climatique. Plus de 30 projets sont à l’étude et seront présentés lors des prochains conseils d’administration, courant 2016.
> plus d'infos sur cop21gouv.fr et greenclimate.fund (anglais)
© Illustrations France diplomatie
Les étapes
- 2009 Cop15 Copenhague : engagement collectif des pays développés, de mobiliser 100 Mds de $, publics et privés, par an d’ici 2020 pour aider les pays du Sud à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre ou s’adapter aux changements climatiques.
- Fin 2014 - 1er rapport biennal du « Standing committee on finance » de la CCNUCC, publié lors de la COP20 avec une fourchette approximative de 40 à 175 Mds de $.
- 31 mars 2015 : accord sur la comptabilisation des financements de l’atténuation lors de la réunion des Banques multilatérales de développement et des banques bilatérales de développement (comme l’AFD ou la KFW) organisée à Bercy.
- 9 octobre 2015 à Lima : présentation du rapport par l’OCDE.
- 6 novembre 2015 : approbation des premiers projets par le Conseil du Fonds vert
L'exemple français
Afin d’augmenter les capacités financières de l’Agence française de développement (AFD), le Président de la République a annoncé à la Conférence des ambassadeurs qu'elle sera adossée au groupe Caisse des dépôts (CDC).
« J’ai décidé d’engager une réforme importante en rapprochant l’Agence française de développement du groupe de la Caisse des dépôts (CDC). Elle s’appuiera sur la puissance financière combinée du groupe CDC et de l’Etat » - François Hollande, 25 août 2015
> plus d'infos sur afd.fr et caissedesdepots.fr
Climat : à quoi sert une agence de développement ? (AFD)
Plus de liens
- La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)
- Fonds vert sur le climat (en anglais)
- Banque mondiale (en anglais)
- Plateforme NAZCA (en anglais)
- Plateforme des investisseurs (en anglais)