Le Médiateur des entreprises

Renforcer la confiance entre les acteurs économiques

5 questions à Isabelle de Maistre

"C'est un métier de passion et c'est cette exigence qui a été le fil conducteur de ma vie professionnelle"

Isabelle de Maistre est Médiateur national délégué depuis 2010. Elle fait partie des pionniers de l'équipe des médiations nationaux délégués.

photo isabelle de Maistre - Médiateur national délégué : C'est un métier de passion et c'est cette exigence qui a été le fil conducteur de ma vie professionnelle

 

Isabelle de Maistre est Médiateur National Délégué depuis 2010, c’est-à-dire depuis le début. Elle fait partie des pionniers d’une équipe de 60 médiateurs nationaux délégués et régionaux basés sur tout le territoire. Elle a accepté de répondre à nos quelques questions qui permettent ainsi de découvrir une personnalité attachante et totalement investie.

 

  • Quel fut votre parcours avant d’arriver au Médiateur ?

Pendant 37 ans, j’ai été chef d’entreprise sous-traitante de la mode et du luxe. C’est un secteur qui demande une extrême rigueur, car les clients attendent de nous le même niveau d’excellence qu’ils s’imposent à eux-mêmes. C’est un métier de passion et c’est cette exigence qui a été le fil conducteur de ma vie professionnelle.

  • Comment avez-vous connu la médiation et pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure ?

J’ai connu la Médiation en 2009. Au moment de la crise économique et après les Etats Généraux de l’industrie, le Ministre de l’Economie de l’époque a demandé à ce qu’un CSF (Comité Stratégique de Filière) soit créé pour aider la filière textile Française. Etant sous-traitant du Luxe moi-même, j’ai été sollicitée pour convaincre, non sans mal, les sous-traitants de venir autour de la table face aux grands donneurs d’ordre. Après un an et demi d’échanges musclés et à la demande pressante du Ministre, les grands donneurs d’ordres ont rapatrié de l’étranger suffisamment de charges de travail pour éviter un nombre important de fermetures d’usines et donc de licenciements. J’ai rencontré Jean Claude Volot au cours de ces réunions et il m’a convaincue de le rejoindre lors de la création de la Médiation des Entreprises, j’ai accepté sans hésitation. Apporter mon expérience en aidant les entreprises, c’était la suite logique de ma carrière.

  • Votre parcours et votre expérience sont-ils un atout dans votre activité de médiation ?

Le métier de chef d’entreprise n’est pas « un long fleuve tranquille ». C’est la résolution de conflits latents en permanence : conflits avec les clients, avec les fournisseurs, avec les ateliers, avec le personnel ; il faut garder ses clients, garder ses fournisseurs, garder ses ateliers et son personnel avec comme objectif d’aller toujours vers l’excellence. Je pense qu’il n’y a pas de meilleure formation pour la médiation.

  • Les médiations étaient-elles compliquées au début ?

 J’ai eu peur au début : ma première médiation concernait une entreprise de fabrication de compresseurs. Le compresseur litigieux était à torche en plus !! pas vraiment le monde de la mode ! J’ai visité l’entreprise : ce fut une découverte passionnante, j’ai visité également le donneur d’ordre, grand chimiste mondial pas content du compresseur livré qui n’atteignait pas les performances exigées, la conséquence était la retenue des paiements. Le sujet est classique, le même dans tous les métiers, qu’il s’agisse de vêtements, de moteurs, de jouets etc… Je sais donc aujourd’hui que les conflits sont les mêmes partout, plus rien ne me fait peur. J’aime ces patrons et ces entreprises que je peux aider en les rassurant et grâce à mon expérience.

  • Que faut-il selon vous pour que les entreprises françaises recourent davantage à la médiation ?>



    Les médiateurs nationaux délégués sont des bénévoles, les médiateurs régionaux exercent cette activité en plus de leurs missions habituelles. Nous sommes toutes et tous des passionnés et transmettre cette passion est un élément important de notre métier. La qualité de notre service mais aussi la manière dont nous le rendons doit être valorisée davantage, c’est ce qui poussera aussi certains à venir nous voir. Nous proposons un service gratuit, rapide et efficace. Ce postulat de départ est forcément très positif, il faut donc le promouvoir toujours plus et toujours mieux.