Une dizaine de séances des Midi-Histoire de Bercy sont programmées en 2020.
Consultez le programme des séances à venir, inscrivez-vous aux sessions ouvertes et retrouvez, quelques semaines après chaque séance, son enregistrement audio ou vidéo.

Inscription
La participation aux Midi-Histoire de Bercy est libre sous réserve d'inscription préalable en ligne.
Horaires et lieu
de 12 h 30 à 14 h 00
Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance
Amphithéâtre du centre d'activités sportives et culturelles (CASC)
139, rue de Bercy - 75012 Paris
Les séances passées
8 décembre 2020 : Le goût des bijoux, une histoire économique : de la réalisation d’un bijou à sa mise en vente (annulé)
Par Lydwine Scordia, maître de conférences en Histoire du Moyen-Age à l’université de Rouen
Le goût des bijoux ne se résume pas au port de précieuses pièces de joaillerie. On peut étudier les étapes de sa réalisation, du dessin de l’objet au travail dans l’atelier, sans oublier sa mise en vente. Déjà au Moyen Âge, les métiers se spécialisent : orfèvres, lapidaires, patenôtiers (fabricants de chapelets). Ils le sont encore plus de nos jours (sertisseurs, polisseurs, diamantaires…).
L’histoire des bijoux est donc multiple, à la fois artistique, économique et sociale.
Petrus Christus, La boutique de l'orfèvre (1445), New York, Metropolitain Museum of Art. Iconographie extraite de l'ouvrage de Lydwine Scordia : Le goût des bijoux, du Moyen Age aux années Art Déco, Perrin, 2013.
10 novembre 2020 : Existence, persistance et résistance de «l'automobile de France» d'un siècle à l'autre (annulé)
Par Mathieu Flonneau, maître de conférences en histoire contemporaine, université Paris I Panthéon-Sorbonne, SIRICE-CRHI, Directeur IAES-EDS, Président T²M Traffic &Transport to Mobility association.
Par-delà une présentation historique il s'agira dans ce propos de s'interroger aujourd'hui sur la nature de "l'automobile de France" telle qu'elle a été identifiée aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Pays pionnier dans ce secteur industriel d'élite, puis de large diffusion, l'hexagone, avec ses marques repères vit à l'heure actuelle de nombreux bouleversements dont la chronique médiatique se fait largement l'écho. La question même de la subsistance industrielle et de l'utilité sociale et patrimoniale de ce secteur d'excellence se retrouvant posée, il conviendra de réfléchir aux portées réelles des mutations en cours dans le vaste champ de l'automobilisme contemporain.
Illustrations extraites de l'ouvrage de Mathieu Flonneau L'automobile au temps des Trente Glorieuses, Éditions Loubatières, 2018.
15 septembre 2020 : Face à la peste : les réponses des autorités politiques et médicales aux derniers siècles du Moyen Age
Par Marilyn Nicoud, professeur d'histoire médiévale, directrice du Collège des études doctorales, directrice adjointe du CIHAM-UMR 5648, responsable du master Recherche en histoire, université d'Avignon et des Pays de Vaucluse.
De manière assez constante, l’image que l’opinion retient du Moyen Âge est celle d’une longue période dominée par la toute puissance de l’Église, mais aussi celle d’une époque troublée, marquée par des guerres et des fléaux, au premier rang desquels ce qu’on a appelé, à partir du XVIe siècle, la « peste noire ». Apparue au milieu du XIVe siècle à Caffa en Crimée, cette maladie épidémique qui a suivi les circuits du commerce méditerranéen, a fait disparaître, en quelques années, entre un tiers et plus de la moitié de la population européenne. Surtout, elle s’est installée durablement et elle est devenue, lors de recrudescences régulières pour certaines très meurtrières, une compagne familière des sociétés occidentales, jusqu’à sa disparition après l’épisode de peste à Marseille et en Provence en 1720-1721. Elle reste aujourd’hui présente dans plusieurs endroits du monde.
Face à une pandémie qui a suscité l’effroi du fait de sa létalité forte (notamment dans sa forme pulmonaire) et à laquelle nul ne semblait pouvoir échapper si ce n’est en adoptant le principe galénique rappelé par les médecins (« pars loin, longtemps et reviens tard »), les chroniqueurs médiévaux ont eu tendance à dresser un portrait effrayant et critique à l’égard de ceux dont on attendrait qu’ils soient mobilisés pour prendre en charge la santé des populations : les praticiens d’un côté, généralement désavoués pour leur esprit de lucre, pour ne pas savoir guérir la peste et ne pas comprendre le principe de contagion ; les autorités publiques de l’autre. Si lorsque pour la première fois l’épidémie est apparue, on a pu constater des formes de désorganisation politique dans la vie des cités, on s’aperçoit toutefois qu’au gré de l’expérience acquise d’une peste devenue endémique, des mesures ont été prises pour prévenir la maladie ou pour la contenir (cordons sanitaires, isolement des pestiférés, quarantaines, fondations de lazarets, créations de « bureaux de santé », patentes de circulation…), sans pour autant qu’elles soient attestées partout pour le Moyen Âge. Ici, certaines cités italiennes et du littoral adriatique se caractérisent par la précocité de mise en place d’une politique d’information et de contrôle, dès la seconde moitié du XIVe siècle, à laquelle fut associé le corps médical. Des mesures principalement prophylactiques face à une maladie souvent létale, qui soulignent un souci de santé publique, mais qui se heurtent aussi aux nécessités de survie économique et aux réactions des populations : comme un lointain écho à nos préoccupations actuelles
La peste. Boccace, Le Décaméron, France, XVe siècle. BNF, département des manuscrits, 239 fol.1
19 mai 2020 : Frauder au Moyen Âge : une question de taille - session annulée
Par Anne Lemonde, maître de conférences en histoire médiévale à l'université Pierre Mendès France-Grenoble 2 et Florent Garnier, professeur des Universités, directeur du Centre toulousain d'histoire du droit et des idées politiques.
14 avril 2020 : La société de consommation en France : de l’avènement à la remise en cause (1945-2020) - session annulée
Par Jean-Claude Daumas, professeur émérite à l’université de Franche-Comté et membre honoraire de l’Institut universitaire de France, auteur de La Révolution matérielle. Une histoire de la consommation, France XIXe-XXIe siècle (Flammarion).
L’avènement de la société de consommation après 1945 s’est traduit par une impressionnante hausse du niveau de vie des Français et un bouleversement complet de leur mode de vie. Si les Français ont plébiscité l’abondance, c’est parce qu’ils y ont vu l’expression de la modernité et la condition du bien-être. N’a-t-elle pas rendu possible la transformation en profondeur des budgets des ménages, la mécanisation du foyer, le progrès du confort, l’accroissement de la mobilité et une plus grande autonomie des individus ? Mais pas plus qu’elle ne fut synonyme d’asservissement aux choses, la consommation de masse n’a uniformisé les habitudes de consommation des différentes catégories sociales.
10 mars 2020 : Les métiers de la Seine, un haut lieu économique parisien, 1750-1850
Par Isabelle Backouche, directrice d'études à l'EHESS.
La conférence présente la grande diversité d’activités économiques qui impliquaient la population parisienne sur le fleuve au 18e siècle, du ravitaillement urbain à la variété de métiers et de services installés sur la Seine. Les motifs qui ont abouti à leur progressive disparition entre 1750 et 1850 sont décrits, justifiant qu’aujourd’hui on parle de reconquête de la Seine.
Le port Saint-Nicolas, Jean-Auguste Gagnery, 1834, Musée Carnavalet © Roger-Viollet
Écouter l'enregistrement du 10 mars 2020 (mp3 - )
11 février 2020 : Les contestations fiscales, du XXe siècle aux gilets jaunes
Par Frédéric Tristram, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris 1- Panthéon-Sorbonne.
Le mouvement des gilets jaunes trouve son origine dans la contestation d’une mesure fiscale, l’augmentation de la taxe carbone, conduisant à une hausse sensible du prix des carburants. Pour autant, dans sa sociologie, ses motivations profondes ou ses modalités d’expression, il diffère sensiblement des révoltes fiscales traditionnelles, notamment le poujadisme durant les années 1950, ou le CID-UNATI animé par Gérard Nicoud après 1969.
Cette séance aura pour objectif de dresser un parallèle entre ces différents épisodes, de montrer leurs invariants, mais aussi de comprendre leur spécificité et de les replacer dans un contexte particulier, qu’il s’agisse de la modernisation à marche forcée de l’appareil de production, de l’assujettissement des travailleurs indépendants aux assurances sociales, ou enfin de la très forte augmentation de la dépense publique et des taux de prélèvements obligatoires intervenus depuis maintenant plus de trente ans.
e Cid-Unati brûle un camion, à Toulouse, le 6 février 1978. Sources. Archives municipales de Toulouse (Fonds André Cros)
Écouter l'enregistrement du 11 février 2020 (mp3 - )
14 janvier 2020 : Les Trente Glorieuses, une révolution économique au prisme du film populaire « Les Tontons Flingueurs »
Par Olivier Coquard, Professeur d'histoire en classe préparatoire au lycée Henri IV.
Les Trente Glorieuses ont résulté d’une convergence de la croissance démographique et de la croissance économique ; à l’échelle de deux générations, cette croissance a imposé des changements culturels qui ont touché toute la population. La culture populaire a donc reflété ces changements et leurs mécanismes, ce dont peut témoigner en particulier le film Les Tontons Flingueurs, inattendu succès de l’année 1963. Son étude (scénario, protagonistes, décors, costumes, dialogues) fournit autant de clés permettant de comprendre la façon dont les contemporains ont vécu et compris les Trente Glorieuses.
C’est à travers différentes approches du film, empruntant à la fois à l’analyse cinématographique, à l’histoire comparatiste et à l’approche stylistique, que cette conférence s'efforce de montrer ce que l’historiographie des Trente Glorieuses peut retirer d’une source inattendue.
Une Citroën DS présidentielle de Charles de Gaulle datant de 1963 © Davide Oliva - Wikimedia Commons
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