Midi-Histoire de Bercy 2023

Dix séances des Midi-Histoire de Bercy sont programmées sur l'année 2023.

Elles ont lieu en ligne et en direct, de 12 h 30 à 13 h 30.

Consultez le programme des séances à venir et inscrivez-vous (gratuit mais obligatoire). Vous pourrez retrouver un enregistrement vidéo quelques semaines après chaque séance.

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Mardi 12 décembre : Mythologies, croyances et rituels autour de l'or

par Bérénice Geoffroy-Schneiter, historienne de l'art, critique d'art et commissaire d'exposition.

De l'Egypte antique aux civilisations précolombiennes, en passant par les Scythes, les Grecs et les Etrusques, nombreux sont les peuples qui ont prêté à l'or des vertus magico-religieuses. Par son éclat et son caractère imputrescible, le précieux métal jaune fut bien souvent associé à l'astre solaire et à la chair des dieux.

Bien avant d'être un instrument d'échange et de thésaurisation, il fut ainsi un symbole de pouvoir et d'éternité à travers les âges et les cultures.

 

 

Séances passées

 

Mardi 24 janvier : L'histoire en tant que ressource dans le luxe

par Bertrand Blancheton, professeur de sciences économiques, doyen de la Faculté d’Économie, Gestion et AES.

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(durée : 00:01:04)

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La conférence traite de l’usage de l’histoire dans les maisons de luxe, en tant que facteur de différenciation, de crédibilité et d’amélioration de la qualité perçue.
Elle se fonde sur les entretiens conduits auprès d’une vingtaine de maisons de luxe en France ainsi que sur les récents travaux du World Economic History Congress de Paris.

 

Vendredi 17 février : Les révoltes du ciel. Une histoire longue des pensées du changement climatique (XVe-XXe siècle)

 

par Fabien Locher, historien, chargé de recherche au CNRS et spécialiste de l’histoire environnementale des mondes contemporains.

Regardez la conférence (durée : 00:58 :44)

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De l’aube de l’époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. On ne se préoccupait alors ni de CO2 ni d’effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifieraient les pluies, les températures, les saisons. Cette conférence reviendra sur cette histoire : celle des angoisses et des espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques en les liant à des débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l'État, la nature et le capitalisme.

Source : revue Les Annales Européennes, décennie 1820

Mardi 28 mars : Naissance d’une histoire des femmes 

Par Michelle Perrot, historienne, écrivaine, professeure émérite de l’Université Paris-Diderot.

Regardez la conférence (durée : 01:03)

Longtemps les femmes ont été absentes du récit de l’Histoire, écrit par les hommes et centré sur les évènements publics. Née du mouvement des femmes des années 1970, et des mutations de l’historiographie auxquelles elle a contribué, l’histoire des femmes constitue aujourd’hui un champ reconnu et dynamique, renouvelé par la problématique du genre.

On évoquera sa genèse, ses difficultés, ses changements, ses effets, sa situation actuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

© Editions Grasset 

Mardi 11 avril : La vie à crédit. Les classes populaires parisiennes et la consommation à Paris à la Belle Époque

par Anaïs Albert, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris-Cité.

Regardez la conférence (durée : 01:04)

À Paris à la Belle Epoque, les classes populaires accèdent à des biens nouveaux – armoire à glace, machine à coudre ou bicyclette par exemple – grâce notamment à des grands magasins, tels ceux de Georges Dufayel, vendant à crédit qui ont largement recours à la publicité pour vanter cette « vie moderne » et désirable. Ces objets sont au cœur de multiples transactions économiques dans les classes populaires : achetés à crédit ou d’occasion, ils peuvent être mis en gage au Mont-de-piété, saisis par des propriétaires exigeant le paiement du loyer, ou encore volés.

À travers cette histoire matérielle se dévoile donc le rapport au monde économique des plus précaires comme de celles et ceux qui cherchent à s’intégrer, via la consommation, à la société parisienne.

© Anaïs Albert

 

Mardi 23 mai : Réformer les pensions au XVIIIe siècle : de la fin de la grâce royale à la naissance du droit à la retraite pour les serviteurs de l'État

par Benoît Carré, chercheur post-doc en histoire moderne à l’Université de Trèves. Projet ERC "Pamphlets and Patrons".

Regardez la conférence (durée : 01:00)

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La monarchie d'Ancien Régime disposait d'un système de grâces royales pécuniaires très élaboré et qui lui permettait de récompenser les services rendus au roi et à l'État. Les pensions royales formaient, au siècle des Lumières, un poste de dépense particulièrement important et impopulaire. Pour combler les déficits, les commis des bureaux du Contrôle général des finances rivalisèrent d'inventivité pour proposer aux ministres des solutions destinées à réformer les pensions de la monarchie afin de les rendre moins coûteuses. La mise en oeuvre de celles-ci se heurta souvent aux contraintes inhérentes aux fondements socio-politiques du régime et à l'absence de gestion publique des finances. En revenant sur les succès et les échecs du Contrôle général des finances, et en faisant dialoguer le politique et le social, cette conférence propose de porter un autre regard de l'histoire de l'administration des finances dans la France du XVIIIe siècle et de revenir sur les origines du premier régime de retraite de la fonction publique d'État.

Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Mardi 27 juin : Jean de Largentaye (1903-1970), un inspecteur des Finances non conformiste. De la traduction de la Théorie générale de J.-M. Keynes à la critique du système monétaire international.

par Hélène de Largentaye, économiste (University of Cambridge, Royaume-Uni),

avec Laure Quennouëlle-Corre, historienne économiste, directrice de recherche au CNRS et membre du Comité pour l'histoire économique et financière de la France (CHEFF).

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Jean de Largentaye (1903-1970), inspecteur des finances, découvre la Théorie générale de J.-M. Keynes en 1937 et, ébloui, la traduit peu après. En 1944, avec Pierre Mendès France, il participe à la conférence de Bretton Woods. Administrateur français du FMI de 1946 à 1964, il dénonce l’injustice du système monétaire international fondé sur l’étalon-dollar. Membre du Conseil économique et social (1960-1965), il défend des positions contraires aux dogmes courants tels que la prétendue insuffisance de la liquidité internationale.

Convaincu que la monnaie fiduciaire est incapable de concilier plein emploi et stabilité des prix, il défend une monnaie gagée sur des marchandises.

Une quarantaine de textes inédits seront publiés dans l’ouvrage à paraître au premier semestre 2023 chez Classiques Garnier et dont l’intervenante, fille de Jean de Largentaye, est l’autrice.

Source : archives privées

Vendredi 22 septembre : L’Orient-Express. Le projet, l’histoire, la marque.

par Blanche El Gammal, agrégée de Lettres classiques, docteur en Littérature comparée des Universités de Strasbourg et de Bruxelles, enseignante dans le secondaire et chargée de cours à l’Université de Paris-Nanterre.

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L’Orient-Express, lancé en 1883, connaît un succès immédiat, pour deux raisons au moins : il est à la fois le premier train de luxe et le premier train international européen. Conçu et perçu comme un hôtel sur rail, il est pour ses passagers une sorte de tapis magique reliant Paris à Constantinople en un peu moins de trois jours.

L’histoire du train le plus connu au monde n’en est pas pour autant simple et paisible et cette conférence permettra de revenir :

- tout d’abord sur l’ambitieux projet de son créateur, l’ingénieur liégeois Georges Nagelmackers, mais aussi sur les acteurs et les promoteurs de l’entreprise, ainsi que la clientèle et le parcours du train,

- puis sur les maintes évolutions et vicissitudes après la Première puis la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à sa disparition en 1977,

- et enfin, sur les projets de résurrection du train qui ne manquent pas à partir des années 1980 et dont il est d’ailleurs plus que jamais question aujourd’hui. 

Source : gravure de l’Orient-Express, L’Illustration, 7 juin 1884

Mardi 17 octobre : Penser un monde sans ressources : que pouvons-nous apprendre de la croissance médiévale ?

par Mathieu Arnoux, professeur à l’Université Paris Cité, directeur d’études à l’EHESS.

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La notion de ressources est tellement essentielle pour penser l’économie que l’on juge le plus souvent inutile de la définir, comme si elle allait de soi. Dans son sens actuel, le mot et la notion qu’il signifie sont pourtant jeunes : pas plus de deux siècles, l’âge de la Révolution industrielle et des combustibles fossiles.

Et avant ? La croissance et le développement des sociétés anciennes n’ont pas suscité de notions comparables. Plus que la disponibilité de biens naturels susceptibles de répondre aux désirs des acteurs économiques, c’est la satisfaction des besoins des membres de la société qui importait, et qui formait le cadre même de la pensée économique.

À partir de l’exemple de la croissance européenne des XIe-XIVe siècle, cette conférence essaiera de montrer que les théories anciennes des besoins permettent d’éclairer l’évolution des systèmes techniques et des modes de consommation, et de mieux comprendre le fonctionnement des sociétés renouvelables.

 

© Albin Michel 

 

Mardi 21 novembre : Conter à crédit. La puissance des représentations de l’argent chez Balzac

par Alexandre PÉRAUD, professeur en littérature française, université Bordeaux Montaigne.

Regardez la conférence (durée : 57:09)

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On a coutume de considérer Balzac comme le « romancier de l’argent », réputation légitimement et précocement acquise puisque Marx, en dépit des positions réactionnaires du père de La Comédie humaine, pouvait confier à Engels qu’il avait plus appris dans les romans balzaciens que dans les traités économiques de l’époque.

Cette conférence s’intéressera donc moins aux expériences et déboires économiques de Balzac qu’à la puissance de ses représentations de l’argent. Si La Comédie humaine salue « l’omniprésence, l’omnipotence et l’omniconvenance de l’argent » (La Maison Nucingen), elle en décrit surtout soigneusement les formes, les acteurs et institutions. Mieux encore, Balzac comprend, en ce XIXe siècle où triomphe le capitalisme, le rôle déterminant et obsédant du crédit, « puissance » qui devient une véritable matrice romanesque. Décrivant un monde où chacun, modeste ou puissant, vit à crédit, La Comédie humaine nous permet d’accéder au vécu subjectif de l’argent.

C’est en cela qu’elle livre, par-delà le caractère obsolète des institutions économiques et financières qu’elle représente, un témoignage très contemporain sur le rapport de l’individu à l’argent.

Source : Illustration du personnage de Gobseck pour l'édition Furne de La Comédie humaine de Balzac (1842).

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