NOR : ECOC0300303V
La Commission de la
sécurité des consommateurs,
Vu le code de la consommation, notamment
ses articles L. 224-1, L. 224-4, R. 224-4 et
R. 224-7 à R. 224-12 ;
Vu les requêtes no 96-105,
00-187 et 02-062 ;
Considérant que :
I. - LES REQUÊTES
Requête no 96-105
du 29 juillet 1996 :
LUnion fédérale
des consommateurs (UFC) du bassin houiller à Hombourg-Haut
(57470) a saisi la commission pour signaler un accident survenu
à une enfant âgée de 28 mois. Celle-ci
a absorbé un produit liquide allume barbecue de la
marque « FEU MAGIC », après avoir
ouvert le flacon pourtant fermé par un bouchon présenté
comme étant un « bouchon sécurité
enfant ». LUFC a appelé lattention
de la commission sur labsence dindication relative
à la composition du produit.
Requête no 00-187
du 9 novembre 2000 :
Le requérant a saisi la commission
pour signaler lincident qui lui est arrivé alors
quil utilisait son barbecue à gaz : « Quelle
na pas été ma stupeur de voir, au bout
de quelques minutes de cuisson, des flammes (assez hautes)
sélever au-dessus de lappareil.... Les
pierres de lave étant neuves car livrées avec
lappareil, le problème semble se situer dans
la profondeur de cuve qui nest pas assez grande ! »
Requête no 02-062
du 9 octobre 2002 :
Le requérant a saisi la commission
pour signaler laccident dont il a été
victime en heurtant légèrement son barbecue
électrique TEFAL AMIGO alors quil le débranchait
après usage. La réserve deau de récupération
des graisses sest renversée et lui a sévèrement
brûlé les pieds. Selon le requérant, lassise
au sol dun tel appareil, constituée de quatre
pieds de faible section est inadaptée au poids
de lensemble et à son centre de gravité.
II. - LINSTRUCTION
MENÉE PAR LA COMMISSION
Les premières
investigations ont confirmé les risques de brûlures
liés à lutilisation de barbecues à
flamme nue ainsi que lactualité du problème
des allume-feu mis à disposition des consommateurs
sans information suffisante sur leur composition ou leur origine,
rendant ainsi lintervention des services durgence
plus difficile en cas dingestion accidentelle. Elles
ont par ailleurs mis en évidence les préoccupations
de plusieurs acteurs et notamment des professionnels concernant
le devenir de lapplication obligatoire de la norme française
de sécurité sur les barbecues à charbon
de bois.
Au vu de ces éléments,
la commission a décidé de faire porter linstruction
sur les risques liés à lutilisation :
- des barbecues de plein
air : barbecues à charbon de bois, barbecues à
gaz et électrique et barbecues jetables, à lexception
des barbecues maçonnés ;
- des produits allume-feu.
Les questions de toxicité ou
de nocivité relatives au dépôt ou à
linhalation de produits sur les aliments lors de la
combustion du charbon de bois ou des allume-feu ne seront
pas complètement traitées ici en raison de la
technicité du sujet. Mais quelques conseils de prudence
semblent néanmoins pouvoir être prodigués
aux consommateurs en fonction des résultats danalyses
fournis par le LNE sur les possibilités de migration
du benzopyrène dans les aliments.
Linstruction menée par
la commission a reposé sur trois types dinvestigation :
- la collecte directe dinformations
(par exemple, les données relatives aux risques) ;
- les enquêtes de
marché, les expertises et les essais confiés
à des laboratoires spécialisés ;
- laudition de représentants
dorganismes intervenant dans le système de certification
des barbecues et de représentants des fabricants et
des distributeurs.
A. - Marché
des barbecues
1. Barbecues
et produits associés
présents sur le marché
Les
enquêtes de marché conduites par le Laboratoire
national dessai (LNE) sur les barbecues à charbon
de bois et à gaz, sur les allume-feu et sur la roche
de lave utilisée sur certains modèles de barbecues
à gaz ont permis de préciser les divers types
dappareils présents sur le marché français
et dactualiser les éléments relatifs aux
allume-feu et à la roche de lave.
Ces produits sont des produits de
loisir destinés à une utilisation en plein air.
Barbecues à charbon de bois
Les barbecues à charbon
de bois sont composés dun foyer destiné
à recevoir le combustible et une grille, placée
au-dessus, constituant la surface de cuisson sur laquelle
lutilisateur place la nourriture.
Les barbecues classiques,
dits autonomes, sont équipés dun
piétement visant à éloigner suffisamment
le fond du foyer du sol et de toute surface combustible sur
laquelle lutilisateur pourrait le poser. Ils sont conçus
pour des utilisations répétées. Ces appareils
peuvent être très simples ou sophistiqués,
démontables, avec tourne-broche, couvercle, etc. La
recharge de combustible en cours de cuisson peut savérer
nécessaire pour certaines grosses pièces de
viande.
Les barbecues à usage
unique, comme leur nom lindique, sont conçus
pour une seule utilisation. Ils ne peuvent pas être
rechargés en combustible. Ces produits sont composés
dune barquette en aluminium contenant une masse de combustible
solide (charbon de bois imprégné) surmontée
dune grille solidaire de la barquette.
Les allume-feu
Les allume-feu sont
des produits destinés à faciliter lallumage
du charbon de bois en vue de la constitution de bonnes braises.
Ils sont présentés sous forme liquide, solide
ou de gel. Ils ne doivent en aucun cas être utilisés
pour raviver le feu.
Barbecues à gaz
Les barbecues à gaz utilisent
un gaz en bouteille liquéfié (butane ou propane).
La flamme du (des) brûleur(s), placé(s) dans
une cuve en acier, chauffe une couche de pierres de
lave (ou roche de lave) placée sur une grille
ou, parfois, une plaque de métal. Ces appareils peuvent
être équipés dun piétement
ou, parfois, être encastrés dans un plan de travail
(table). Certains disposent dun couvercle. La pierre
de lave joue le rôle daccumulateur de chaleur.
Elle rayonne la chaleur. Son aspect rappelle la braise.
La surface de cuisson est constituée
dune grille qui se place juste au-dessus de la roche
de lave. Lutilisateur retrouve ainsi le principe du
barbecue à charbon de bois et bénéficie
dune grande simplicité dutilisation.
La pierre de lave est un produit naturel.
Elle est essentiellement utilisée pour des applications
industrielles (traitement de leau par exemple) ainsi
que dans le secteur du BTP (revêtement de piste de course
dans les stades). Son utilisation pour les barbecues à
gaz est donc marginale.
Barbecues électriques
Barbecue dintérieur
ou dextérieur, ces modèles sont équipés
dune résistance chauffante et dun bac à
eau ayant pour fonction de récupérer la graisse
de la viande grillée et déliminer les
odeurs. De petite dimension, ils sapparentent plutôt
aux appareils du type « pierrade » ou
à raclette. Prévus pour être posés
sur la table, ils ne sont pas toujours dotés de pieds.
Dans ce cas, lachat de ces pieds, du reste relativement
légers, est facultatif. Sur le marche français
loffre de ces appareils demeure limitée. TEFAL
y semble très majoritairement présent.
2. Données économiques
Le
marché français des barbecues dits de « plein
air » nest pas comparable à celui
des Etats-Unis et des pays anglo-saxons en général,
où lusage de ces appareils est beaucoup plus
répandu quen France. Toutefois, avec le goût
et lattention grandissante des Français pour
leur jardin, le marché français est en expansion.
Cest à la fois un marché
de premier équipement et un marché de renouvellement.
Les Français achètent
principalement des barbecues à charbon de bois. Contrairement
aux Etats-Unis, lutilisation du barbecue électrique
ou à gaz est encore assez peu répandue en France.
Une grande partie des barbecues est
présentée au Salon du jardin, de la grande distribution
et du loisir (SPOGA) qui se tient chaque année à
Cologne, fin août, début septembre. Les achats
des grossistes ont lieu à cette époque pour
une mise en fabrication en Asie en octobre-novembre. Les produits
arrivent en France vers février et sont mis en rayon
à partir du mois de mars.
Barbecues à combustibles
solides
Le marché des barbecues
à combustibles solides est très saisonnier :
80 % des appareils sont vendus aux consommateurs en quelques
mois (de mars à juin). Il est estimé à
environ 800 000 pièces.
Ce produit sachète surtout
dans les grandes surfaces alimentaires (environ 55 %
des ventes) mais aussi dans les grandes surfaces de bricolage
et les jardineries (environ 45 %). En raison du surcoût
élevé lié à lacheminement,
les barbecues sont peu vendus dans le cadre de la vente par
correspondance (1 % du marché).
Les barbecues haut de gamme
vendus en prix public à partir de 76 Euro
ne représentent quune part réduite du
marché (environ 30 %). Ils sont disponibles toute
lannée. Ils présenteraient moins de danger
car bien conçus et réalisés avec des
matériaux de bonne qualité.
Les barbecues bas de gamme
représentent environ 65 % du marché
français. Ce sont des produits dappel, vendus
entre 15 Euro et 46 Euro, le plus souvent fabriqués
en Extrême-Orient, à lorigine en Chine,
puis depuis quelques années au Vietnam et au Pakistan.
Le principal critère dachat est le prix. Selon
les experts, les points les plus sensibles en matière
de sécurité sont la diminution de lépaisseur
de la tôle du foyer, la qualité de rigidité
de lensemble, le soin apporté aux notices dinstruction
et de montage (langage compréhensible, schémas
de montage, etc.).
Les barbecues à usage
unique sont apparus sur le marché français
dans le courant des années 1990 et ne rencontrent quun
faible succès commercial en France, probablement en
raison des habitudes alimentaires. En effet, ces produits
ne permettent pas de « saisir » la viande
lors de la cuisson. En revanche, ils sont souvent utilisés
dans les pays de lEurope du Nord et en Grande-Bretagne.
Ils sont le plus souvent commercialisés
dans les boutiques dautoroute ou dans les boucheries,
plutôt en dehors des circuits de vente habituels.
Le prix des barbecues à usage
unique est de lordre de 3 à 6 Euro.
Il sagit souvent dun achat dimpulsion.
Il semblerait quune seule société
(limportateur BARBEQUICK) commercialise encore des barbecues
à usage unique sur le marché français.
Les allume-feu
Des allume-feu présentés
sous forme de liquide, gel ou bloc solide ont été
recensés dans des points de vente traditionnels et
dans des catalogues de VPC. Une attention particulière
a été portée à leur conditionnement
et aux indications figurant sur les produits.
Vingt-cinq produits ont fait lobjet
dune fiche établie par le LNE. Six fabricants
sont identifiés ; cependant, pour deux dentre
eux, ladresse est incomplète ou inexistante.
Pour les autres produits cest le nom du distributeur
qui est indiqué.
Certains produits sont vendus pour
un double usage, cheminées et barbecues.
Cinq produits classifiés « Xn-nocifs »
sont, conformément à la réglementation,
assortis de la phrase R65 : « nocif, peut
provoquer une atteinte des poumons en cas dingestion ».
Quatre portent le symbole « F » ou la
phrase R. 11 indiquant quils sont inflammables.
Certaines notices indiquent le point dinflammation.
Tous comportent des précautions
demploi codifiées de la façon suivante,
conformément à la réglementation :
S2 : ne pas laisser à
la portée des enfants ;
S13 : conserver à lécart
des aliments et boissons y compris ceux des animaux ;
S16 : conserver à lécart
de toute flamme ou source détincelle ;
S23 : ne pas respirer les vapeurs ;
S24 : éviter le contact
avec la peau ;
S62 : en cas dingestion,
ne pas faire vomir. Consulter un médecin et lui montrer
lemballage ou létiquette.
La composition du produit nest
pas toujours indiquée (fiches no 10,
11, 12, 13, 16, 20), mais elle nest pas obligatoire.
Certaines notices mentionnent toutefois les principaux constituants :
- hydrocarbures désaromatisés ;
- paraffine ;
- agent tensioactif anionique,
éthylacétate, liant, et moliant ;
- sciure de bois et paraffine ;
- alcool éthylique ;
- hydrocarbure aliphatique ;
- éthanol ;
- distillats légers
hydrotraités ;
- bois paraffiné ;
- kérosène.
La plupart des notices donnent des
conseils dutilisation et précisent, le cas échéant,
quil ne faut pas utiliser le produit pour raviver un
feu déjà allumé, ni verser sur une flamme
vive ou des braises incandescentes. Tous les produits allume-feu
présentés sous forme liquide sont munis dun
bouchon de sécurité.
Le tableau fourni en annexe 2
synthétise les résultats de lenquête
conduite par le LNE. Selon le LNE, le produit commercialisé
par le BHV ne portait que des indications en langue allemande.
Barbecue à gaz et roche
de lave
Près de 200 000 barbecues
à gaz sont vendus chaque année sur le territoire
national. Ils sont essentiellement fabriqués par la
société CAMPING GAZ (filiale dun groupe
américain) La société SOMAGIC ne détient
quune faible part de ce marché (quelques milliers
dappareils par an). Dautres fabricants américains
et canadiens sont également présents :
FIESTA, CHARBROAL, WEBER STEPHEN.
Ces appareils sont vendus en grande
distribution pour ce qui concerne les produits dappel
et les appareils de petite taille, en jardinerie pour les
produits haut de gamme et artisanaux (présents toute
lannée).
Le prix de barbecues à gaz
varie entre 152 et 230 Euro. Quelques produits dappel
sont cependant commercialisés au prix de 76 Euro.
Dix-huit points de vente potentiels
ont été visités en région parisienne
et trois catalogues de VPC ont été examinés.
La pierre de lave est présente dans six magasins. Sept
produits avec des marques commerciales distinctes ont été
repérés. Elle peut aussi être commandée
directement chez certains fabricants de barbecues à
gaz. Le prix varie dans des proportions difficiles à
cerner (de 1,5 à 6 Euro) du fait des imprécisions
de laffichage accompagnant la présentation des
produits. Deux fournisseurs ont été clairement
identifiés (LAVIA : 58700 Premery et POUZZOLANES :
63230 Saint-Ours-les-Roches).
Les indications et conseils dutilisation
figurant sur les emballages sont très variables notamment
pour ce qui concerne le remplacement des pierres usagées.
B. - Risques encourus
et facteurs de risques
1. Données françaises
Accidentologie
LInstitut national de veille
sanitaire (INVS) a fourni des indications à partir
de la base de données EPAC (Enquête permanente
sur les accidents de la vie courante, système européen
EHLASS) concernant les accidents liés à lutilisation
dun barbecue.
Entre 1995 et 2000 (les données
de lannée 2000 ne sont pas complètes),
229 accidents ont été recensés dans
une base qui en recense 300 000 au total, toutes causes
confondues.
Lanalyse des circonstances des
accidents montre que :
- 82 accidents sur 229
(soit 35,80 %) se sont produits en allumant ou en réactivant
le feu avec de lessence, du white-spirit, ou des produits
spécifiquement destinés aux barbecues ;
- 75 accidents (soit 32,75 %)
sont survenus par contact direct avec un élément
chaud du barbecue (enfant posant sa main sur la grille du
barbecue, retour de flamme, ....) ;
- 20 accidents sur 229
(soit 9,17 %) ont été causés par
lingestion dun produit destiné à
allumer ou réactiver le feu. Ces accidents concernent
tous des enfants.
Les autres accidents sont intervenus
dans des circonstances plus diversifiées (chutes de
personnes, chute du barbecue ayant entraîné des
plaies ou contusions, ...). Les accidents concernent les hommes
dans 73 % des cas. Toutes les tranches dâge
sont concernées avec cependant une légère
prédominance des 25-45 ans. Les lésions ont
touché essentiellement les membres supérieurs
(30 %), la tête (19 %), les membres inférieurs
(14 %). 35 % des accidents ont nécessité
une hospitalisation. Deux personnes sont décédées.
Nature des risques et circonstances
des accidents en France
Lattention de la Commission
a été attirée sur le fait que, depuis
lobligation de conformité des barbecues à
charbon de bois à une norme NF, les brûlures
survenant lors de lutilisation normale des appareils
sont désormais limitées.
Les causes sont le plus souvent le
renversement de lappareil ou une manuvre de réallumage
à laide généralement dun
liquide inflammable. Les éventuels défauts de
stabilité et de rigidité de lappareil,
notamment après plusieurs opérations de montage
et de démontage pour les barbecues portatifs, peuvent
être source daccidents.
Avec les barbecues à usage
unique, les risques résultent plutôt de la légèreté
du produit. Le risque de brûlure par renversement de
la barquette constituant le foyer serait important, ainsi
que celui dincendie de la végétation environnante.
Lattention de la commission
a également été attirée sur limprégnation
du charbon de bois facilitant lallumage de ces appareils.
La qualité du charbon de bois
pourrait avoir elle aussi un impact sur la sécurité
de lutilisation des barbecues. La durée de maintien
en température nécessaire à la cuisson
peut varier de 3 à 20 minutes. Lutilisation
de charbon de bois bas de gamme impose de recharger lappareil
plus souvent, opération qui nécessite lenlèvement
de la grille où sont placées les pièces
à cuire. Lopération de rechargement en
cours de cuisson est source de risques de brûlures.
Les allume-feu peuvent être
classés dans les produits « nocifs ».
Ils sont évidemment inflammables. Leur présentation
sous forme solide, liquide ou gel, joue un rôle important
dans la probabilité dingestion.
En résumé, les risques
liés à lusage des barbecues, répertoriés
et examinés au cours de linstruction sont :
- les risques de brûlures
par contact ou par flamme (pouvant aller jusquà
lincendie, en particulier pour les barbecues à
usage unique) ;
- les risques dingestion
avec les allume-feu ;
- les risques alimentaires,
selon la composition du combustible ;
- les risques dintoxications
légères au monoxyde de carbone en cas dutilisation
abusive dans un local.
2. Données anglaises
et américaines
En
1998, le département britannique du commerce et de
lindustrie (Department of Trade and Industry) a effectué
une enquête sur les accidents liés aux barbecues.
Le DTI a estimé le nombre de ces accidents à
1055 pour la seule année 1998.
Létude a notamment permis
didentifier les facteurs contribuant à la survenance
des accidents, la population la plus exposée et le
type de blessure le plus fréquemment rencontré.
Deux populations « à
risques » ont été identifiées :
- les enfants de moins
de 7 ans jouant à proximité dun barbecue.
Les
blessures sont provoquées par un contact avec un élément
chaud du barbecue. Elles sont le plus souvent assez graves
pour nécessiter une hospitalisation et concernent principalement
les bras, les mains et les doigts. Les accidents surviennent
dans le jardin familial. Le facteur de risque supplémentaire
est constitué par labsence de vigilance de la
part des parents ;
- les hommes de 20-35 ans,
catégorie semblant apprécier lutilisation
du barbecue pour cuisiner.
Les
blessures sont provoquées par des contacts avec des
surfaces chaudes du barbecue ou des retours de flammes. Elles
sont, là aussi, suffisamment graves pour nécessiter
fréquemment le recours à un service durgence.
Ce sont les bras, les mains, les doigts et le visage qui sont
le plus souvent brûlés.
Les facteurs aggravants sont lutilisation
dun produit allume-feu, un manque dinformation
sur les mesures durgence à appliquer en cas de
feu et de brûlures, ainsi que le taux dalcoolémie
de laccidenté.
Le DTI estime que les risques liés
à lutilisation ou lingestion de produits
allume-feu devraient se résorber compte tenu de lutilisation
croissante des barbecues à gaz. Toutefois, les risques
de contact avec des surfaces chaudes, qui constituent une
part importante des accidents, demeurent.
Constatant le succès croissant
des barbecues comportant une gamme étendue daccessoires,
les auteurs de lenquête indiquent quune
complexité accrue du dispositif dutilisation
des barbecues pourrait entraîner une augmentation des
accidents.
Les résultats de lenquête
menée en Grande-Bretagne ont été comparés
aux données américaines répertoriées
sur la base de données NEISS (National Electronic Injury
Surveillance System). Cette comparaison est intéressante,
dautant que lutilisation des barbecues est beaucoup
plus répandue aux Etats-Unis quen Grande-Bretagne.
En effet, 75 % de ménages américains possèdent
et utilisent régulièrement un barbecue.
Nombre daccidents et fréquence
PAYS |
ESTIMATION
nationale (1998) |
FRÉQUENCE DACCIDENTS
pour 100 000 personnes |
Grande-Bretagne |
1 055 |
17,6 |
Etats-Unis |
15 872 |
57,4 |
Comparaison des accidents
selon le sexe, lâge et la nature des blessures
|
|
GRANDE-
BRETAGNE
(%) |
ÉTATS-UNIS
(%) |
Sexe |
Hommes. |
69 |
57 |
|
Femmes. |
31 |
43 |
Age |
< 7 ans. |
37 |
26 |
|
Entre 20 et 35 ans. |
28 |
22 |
Blessures |
Contusions internes. |
5,5 |
6,5 |
|
Plaies. |
22 |
30 |
|
Brûlures. |
55,5 |
53 |
La proportion de femmes
parmi les accidentés est supérieure aux Etats-Unis :
lutilisation des barbecues y est de fait une occupation
moins masculine quen Grande-Bretagne, en partie parce
que les ménages américains sont bien équipés
en barbecues à gaz, dusage plus pratique quun
barbecue à charbon de bois.
Les enfants de moins de 7 ans
et les 20-35 ans sont moins exposés aux accidents
aux Etats-Unis quen Grande-Bretagne. Lutilisation
des barbecues à gaz contribue, en effet, à réduire
le nombre des accidents dus à lutilisation dun
produit allume-feu (ingestion, brûlure), qui constitue,
en Grande-Bretagne, la principale cause daccident chez
les 20-35 ans. Par ailleurs, lutilisation, très
courante aux Etats-Unis, des barbecues et la bonne qualité
des produits expliqueraient le plus faible pourcentage denfants
victimes daccident, les personnes étant davantage
rompues aux opérations de manipulation.
Par contre, chaque année, 25
personnes décèdent aux Etats-Unis dun
empoisonnement au monoxyde de carbone après avoir utilisé
un barbecue à charbon dans un endroit non ventilé.
C. - Cadre réglementaire
et normatif
Le cadre réglementaire
et normatif est loin dêtre stabilisé. Les
travaux de normalisation européens menés au
sein du comité technique CEN/TC 281 « Appareils,
combustibles solides et allume-feu pour la cuisson au barbecue »
sont en cours. Ils couvrent tous les types de barbecues de
plein air à charbon de bois connus sur le marché
européen, les métalliques autonomes, les barbecues
maçonnés et les barbecues à usage unique.
1. Barbecues à combustibles
solides
a) Le cadre actuel
Les barbecues à
combustibles solides font, depuis 1984, lobjet dune
réglementation nationale, larrêté
du 24 octobre 1984 portant mise en application obligatoire
de normes, modifié par les arrêtés du
10 janvier 1985 et du 26 janvier 1994,
imposant :
- soit, la conformité
à la norme NF D37-101 (décembre 1981) « Barbecues
autonomes utilisables en plein air fonctionnant au charbon
de bois » et privilégiant la certification
NF Barbecue ;
- soit, la conformité
à la norme allemande DIN 66-077 (octobre 1990)
« Appareils barbecues pour utilisation en plein
air - Sécurité - Exigences et essais »
(traduction libre).
(Selon les représentants de
lATITA, du LNE et de SOMAGIC, la norme allemande impose
moins de contraintes aux fabricants, en particulier les épaisseurs
de tôle [0,7 mm au lieu de 0,8 mm] peuvent
être plus faibles.)
Par ailleurs, la marque NF constitue
aussi une présomption de preuve de conformité
dans la mesure où lattribution de la marque NF
nest possible que si le produit répond aux spécifications
de la norme NF D37-101.
A défaut de marque NF, une
attestation dagrément du produit en cours de
validité, délivrée par le secrétariat
dEtat chargé de lindustrie, est nécessaire
(article 4 de larrêté du 24 octobre
1984).
Un accord entre les administrations
française et allemande (décision du 23 février
1994) reconnaît également comme mode de preuve
de conformité à la réglementation, la
certification GS ou la présentation dun certificat
de conformité délivré par certains TUV
sur la base de la norme allemande DIN 66-077.
Lorganisme certificateur « TUV »
est constitué de plusieurs entités aux compétences
spécifiques. Tous les TUV ne seraient pas habilités
à délivrer la certification précitée
pour les barbecues à combustibles solides. Les deux
cités comme étant compétents sont Hambourg
et Cologne.
b) Les évolutions
attendues
Les travaux de normalisation
européens menés au sein du comité technique
CEN/TC 281 « Appareils, combustibles solides et
allume-feu pour la cuisson au barbecue » sont désormais
achevés sagissant du groupe de travail no 1
« Barbecues à combustibles solides ».
La parution de la norme EN 1860-1
« Appareils, combustibles solides et allume-feu
pour la cuisson au barbecue - Partie 1 : Barbecue utilisant
les combustibles solides - Exigences et méthodes dessai »
est imminente. Cette norme fixe des exigences pour les appareils
en vue de réduire les risques pouvant se présenter
pendant la grillade au barbecue.
La CSC a réalisé une
comparaison des deux référentiels, français
et européen. Elle constate une quinzaine de points
favorables à la future norme européenne, 10
points déquivalence et 4 points en faveur de
la norme française. Lun dentre eux savère
important pour la sécurité, il sagit de
lépaisseur de la tôle du foyer, laquelle
est de 0,8mm dans la norme française et peut descendre
jusquà 0,5mm (avec revêtement) dans le
référentiel européen.
Un problème se pose désormais
avant que la publication de la norme européenne ne
rende caduque la norme française et par ricochet la
certification NF. Il ny aura plus désormais
dobligation de conformité à une norme,
ni de recommandation de certification. Dans ces conditions,
larrêté de 1984 qui rendait la norme
obligatoire doit-il être relayé par un texte
nouveau instituant une obligation similaire vis à vis
de la norme européenne ? La directive relative
à la sécurité générale
des produits est-elle désormais suffisante pour garantir
la sécurité des consommateurs sur ce type de
produits ?.
En outre, la question de lavenir
de la marque « NF Barbecue » est, elle
aussi, posée puisque sans la possibilité de
se référer à une norme obligatoire, cette
certification de produits sera plus que jamais une marque
volontaire et lestampille « NF Barbecue »
risque ainsi de perdre de son attractivité.
2. Barbecues à usage
unique
a) Le cadre actuel
Les barbecues à
usage unique peuvent être commercialisés, par
autorisation dérogatoire à la norme NF D37-101
sous réserve de conformité à la norme
expérimentale XP D37-102, laquelle impose notamment
la fourniture avec le produit dune bouteille deau
pour lextinction des braises et le respect dexigences
techniques (équipements, information).
En pratique, une demande de dérogation
à la norme doit être faite, avant toute mise
sur le marché, à la préfecture du lieu
de première mise sur le marché. Enfin ladministration
doit être informée des incidents liés
à son utilisation.
Sur ce dossier un contentieux a opposé
la France à la Commission européenne. La première
souhaitait interdire ces produits en raison notamment du risque
dincendie. La Commission a estimé quune
interdiction absolue était une mesure disproportionnée.
Doù la solution retenue actuellement - tant par
la DGCCRF que les services du ministère de lindustrie
- dautoriser la vente de ces produits sous certaines
conditions et notamment que ces produits soient « en
conformité avec les prescriptions du projet de norme
européenne EN 1860-4 (cf. note 1) (barbecue
à usage unique utilisant les combustibles solides :
exigences et méthodes dessais, actuellement soumis
au vote formel. »
b) Les évolutions
attendues
Le groupe de travail
du CEN, no 4 « Barbecues à
usage unique » a terminé la mise au point
du projet de norme EN 1860-4, basé entièrement
sur la norme expérimentale française XP D37-102
« Barbecues à usage unique - Exigences et
méthodes dessais » publiée
en décembre 1999. Le projet est en cours de dépouillement.
La norme ne devrait pas être prête avant fin 2004.
3. Allume-feu
a) Le cadre actuel
Les produits allume-feu
sont visés par la réglementation relative aux
substances et préparations dangereuses. Larrêté
du 20 avril 1994 précise les règles
relatives à la déclaration, la classification,
lemballage et létiquetage des substances
dangereuses.
La classification vise à identifier
toutes les propriétés physico-chimiques, toxicologiques
et éco-toxicologiques des substances ainsi que les
propriétés physico-chimiques et toxicologiques
dune préparation pouvant constituer un risque
lors de leur manipulation ou de leur distribution normale.
Après identification de chaque propriété
dangereuse, la substance ou préparation doit être
étiquetée de manière à indiquer
le ou les dangers afin de protéger, lors de lutilisation,
le grand public et lenvironnement.
Létiquetage des produits
et substances dangereuses est précisément réglementé.
Létiquette doit être apparente, lisible
et indiquer :
- le nom de la substance ;
- le nom et ladresse,
y compris le numéro de téléphone du fabricant,
du distributeur ou de limportateur responsable de la
mise sur le marché ;
- le cas échéant,
du symbole F (facilement inflammable) ;
- les phrases type indiquant
les risques particuliers (comme la phrase R. 11 « facilement
inflammable » ou R. 65 « Nocif
- peut provoquer une atteinte des poumons en cas dingestion »
relevées sur certains des produits recensés
par le LNE) ;
- les phrases type indiquant
les conseils de prudence (comme par exemple, les phrases S2,
S3, ...).
Lindication de la composition
nest pas obligatoire.
Lemballage des produits allume-feu,
et notamment des produits liquides, doit être conçu
de manière à empêcher toute déperdition
du contenu et ne pas être susceptible dêtre
attaqué par le contenu ni de former avec ce dernier
des composés dangereux. Les produits allume-feu doivent
être munis, comme tous les produits toxiques ou corrosifs
non destinés à un usage uniquement professionnel,
dune fermeture de protection pour les enfants.
Il nexiste pas en France de
norme concernant les allume-feu. Certains produits recensés
par le LNE font référence à une norme
allemande.
b) Les évolutions
attendues
Des travaux européens
sont inscrits au programme du CEN/TC281, groupe de travail
no 3. Le projet de norme est en cours denquête
probatoire pour une adoption définitive au quatrième
trimestre 2003.
Ce projet de norme traite de lutilisation
et de lemballage des produits allume-feu. Il porte également
sur les émissions de composés volatiles, lemballage
et les indications devant y figurer. Les indications suivantes
devraient ainsi figurer sur lemballage, dans la langue
officielle locale :
- le nom et ladresse
du fabricant et du fournisseur ;
- la désignation
du produit permettant lidentification sans équivoque
des allume-barbecue ;
- les indications nécessaires
à lutilisation efficace et sûre du produit ;
- lindication de
la conformité à la norme ;
- « les allume-feu
doivent être entièrement brûlés
avant de placer des aliments sur le barbecue » ;
- « mettre hors
de portée des enfants ».
A ce stade, la norme ne prévoit
pas dindiquer la composition du produit.
4. Charbon de bois
a) Le cadre actuel
Le charbon de bois nest
pas soumis à une réglementation particulière.
Il existe cependant une norme française
NF D 35-001 « Choix dun appareil
de chauffage indépendant (combustibles solides, liquides
et gazeux) en fonction du volume à chauffer »
qui fixe les caractéristiques du charbon de bois. Elle
nest pas dapplication obligatoire.
b) Les évolutions
attendues
Le CEN/TC281 Groupe
de travail no 2 traite des « charbons
de bois et briquettes à charbon de bois pour barbecues ».
Cette partie 2 de lEN 1860 sera soumise à
une enquête CEN au cours de lannée 2003.
5. Barbecues à gaz
Les
barbecues à gaz entrent dans le champ dapplication
de la directive 90/396/CEE dite « directive appareils
à gaz » (DAG), transposée en droit
national par larrêté du 12 août 1991
modifié par les arrêtés du 5 juillet 1994
et du 4 mars 1996. Lapposition du marquage
CE sur ces appareils atteste du respect des dispositions administratives
et techniques de la directive.
Les appareils conformes aux normes
harmonisées sont présumés conformes aux
exigences de la réglementation.
La norme applicable aux barbecues
à gaz est la norme NF EN 498 « Spécifications
pour les appareils fonctionnant exclusivement aux gaz de pétrole
liquéfiés. - Barbecues utilisés en plein
air ».
Parmi les organismes notifiés
par les Etats membres, figure AFNOR, notifié par lEtat
français.
Pour les barbecues à gaz, le
dispositif en place est globalement stable. Il repose sur
le triptyque réglementation européenne, norme
harmonisée, conformité des modèles et
contrôle de la production selon les procédures
définies dans la directive appareils à gaz (intervention
dun organisme notifié en loccurrence).
Aucune évolution de la norme
EN 498 susceptible davoir une incidence sur les
barbecues à gaz nest actuellement à lordre
du jour.
6. Barbecues électriques
Ces
appareils doivent être conformes aux exigences de la
directive européenne dite « basse tension »
(décret basse tension 3 octobre 1995) et
entrent dans le champ de la norme européenne EN 60335-1
« Sécurité des appareils électrodomestiques
et analogues » et EN 36 035-2-9 ainsi
que la norme EN 36 035-2-78.
Cette norme prévoit des essais
de stabilité sur plan incliné, pouvant aller
jusquà 15o.
Aucune évolution normative
nest à lordre du jour pour ces appareils.
D. - Expertises réalisées
en 2003
Réalisée
en 2003 par le LNE pour le compte commun de lINC et
de la CSC, une série dessais sur la sécurité
des barbecues a permis de mettre en lumière quelques
insuffisances de certains produits et, sur certains aspects,
des normes elles-mêmes.
Lessai a porté sur 9
modèles dont 2 électriques, 3 au gaz et 4 au
charbon de bois. Il sagit de modèles courants
que lon peut trouver toute lannée en magasin
et non de modèles saisonniers (one shot). On peut donc
supposer quils savèrent en théorie
plus respectueux des référentiels de sécurité
que les produits saisonniers.
1. Essais de stabilité
de rigidité effectués
sur barbecue à combustible solide à gaz et électrique
a) Stabilité
Sur
plan incliné :
Un essai de stabilité a été
effectué sur un plan incliné de 20o,
soit 10o de plus que les préconisations
normatives. Même si la valeur retenue peut paraître
excessive, elle a le mérite de montrer que les appareils
montés sur une colonne unique ou sur trois pieds basculent
bien plus vite que les appareils reposant sur quatre pieds.
Stabilité
à lhorizontale :
Un essai de stabilité a été
réalisé en exerçant une force latérale
sur le point le plus défavorable du barbecue afin de
mesurer la valeur suffisante pour un basculement.
Ainsi, on a pu observer quune
force de seulement 10 newtons (soit environ 1 kg),
appliquée à lhorizontale (essai non prévu
dans la norme NF pas plus que dans le projet de norme européenne)
suffit à faire basculer un barbecue électrique.
Plus inquiétant - car il peut contenir des braises
brûlantes - une force de 20 newtons a été
suffisante pour le basculement dun barbecue à
charbon de bois.
b) Rigidité
Une déformation
apparaît sur un barbecue à charbon de bois (bas
de gamme) après une force de seulement 71 newtons
(essais non normatifs).
2. Marquage
Des
écarts importants ont été enregistrés
par rapport à la norme sur les barbecues à gaz
(jusquà 18 écarts pour un modèle)
tant sur les appareils, lemballage que sur la notice.
3. Analyse sur le taux
de benzopyrène
Le
benzopyrène (hydrocarbure aromatique polycyclique),
dont les effets cancérigènes sont connus, a
été dosé dans différents types
daliments après cuisson. Ainsi, pour ne retenir
que les extrêmes, il a été observé
que la cuisson sur barbecue électrique dune viande
peu grasse, comme par exemple lentrecôte, ne révélait
aucune trace détectable, alors que la cuisson dune
viande très grasse sur un barbecue à charbon
de bois non épuré (avec un taux de carbone fixe
< 85 %) révèle une teneur en benzopyrène
de 0,5 microgramme par kg.
En valeur relative, les doses absorbées
par un consommateur moyen demeurent faibles. Ainsi, pour absorber
la même quantité de benzopyrène quun
fumeur moyen (fumant un paquet par jour), il faudrait consommer
280 steaks de 250 grammes par an (cuits au barbecue à
charbon de bois).
4. Analyse sur les produits
allume-feu
La
recherche des composés nocifs dégagés
au cours dune combustion dun produit allume-feu
(sous forme de gel) a été faite à partir
de lextraction des effluents gazeux contenus dans un
aliment type (échine de porc). On peut ainsi détecter
dans cet aliment la présence de formaldéhyde,
qui présente des effets cancérigènes
pour lhomme.
Toutefois, la dose enregistrée
(1,5 mg/kg) demeure très inférieure au niveau
fixé par lOMS (soit pas plus de 10 mg/jour
et par personne).
E. - Expertise sur
barbecue à gaz réalisée en 2001
En 2001, la
CSC a donné mission au laboratoire professionnel des
gaz liquéfiés (LPGL) deffectuer lexpertise
du barbecue à gaz de marque Somagic, référence
Vulcano TOM 346847, dont le fonctionnement avait été
jugé dangereux par un requérant.
Le LPGL constate que lappareil
est en état de marche avec son détendeur butane.
Il est livré sans son support et système dallumage
démonté. Néanmoins la quantité
de pierre de lave qui laccompagne (3,5 kg), remise
avec lappareil par le requérant, ne permet pas
de couvrir de manière homogène et satisfaisante
la surface de la grille destinée à la cuisson.
Un essai de fonctionnement à
vide, puis deux séries de tests de cuisson avec des
aliments gras ont été réalisés :
une cuisson avec répartition correcte des pierres de
lave (surface limitée de la grille), une cuisson avec
une répartition des pierres de lave sur toute la surface
de la grille.
Dans les deux configurations, des
flammes résultant de la combustion des graisses se
déposant sur les pierres de lave ont pu être
observées, néanmoins de manière sporadique.
Le fonctionnement est semblable à celui des autres
appareils de cette catégorie.
En conclusion, les deux types dessais
effectués par le LPGL ont donné deux résultats
similaires à ceux des appareils de cette catégorie.
Les flammes assez hautes dont sest plaint le requérant
nont pu être reproduites.
F. - Auditions
Depuis 2001,
la Commission a auditionné différents organismes
intervenant dans le système de certification des barbecues
à gaz et à combustibles solides ainsi que des
professionnels (fabricant dappareils et distributeur
proposé par la Fédération du commerce
et de la distribution) :
- un représentant
dAFNOR Certification ;
- un représentant
de lAssociation technique des industries thermiques
et aérauliques (ATITA) ;
- un représentant
du Laboratoire national dessais (LNE) ;
- deux représentants
de la société Somagic ;
- un représentant
de la société Cora.
La centrale dachat Opera a été
également contactée, mais na pas répondu
à linvitation de la Commission.
Ces auditions ont notamment conduit
la Commission :
à préciser
les informations sur les marchés ainsi que quelques
autres données économiques concernant notamment
les circuits de fabrication et de distribution, lincidence
sur les coûts du mode de preuve de conformité
choisi par le fabricant ;
à cerner plus précisément
les risques liés à lutilisation des barbecues
(appareils et produits associés) ;
à distinguer les
dispositifs (réglementations applicables, normes et
modes de preuve de conformité) destinés à
prévenir les risques et à assurer la sécurité
des utilisateurs pour chaque type de barbecues (à charbon
de bois et à gaz), avec leurs forces et leurs faiblesses.
La plupart des éléments
recueillis lors des auditions sont intégrés
dans les chapitres appropriés. Néanmoins, les
quelques points spécifiques mis en lumière à
cette occasion sont rappelés ou résumés
ci-dessous.
1. AFNOR Certification
Le
responsable rencontré dAFNOR Certification, M. Lacome,
après avoir rappelé les missions dAFNOR
Certification, a précisé que létendue
de son propre champ de compétences couvre directement
les appareils à gaz (marquage CE et marque « NF
Gaz ») et indirectement la marque « NF
Combustibles solides et liquides » applicable
notamment aux barbecues à charbon de bois, AFNOR Certification
ayant délégué le secrétariat technique
de cette dernière à lATITA.
Sur la requête concernant le
barbecue à gaz, M. Lacome a indiqué
que le phénomène constaté est dû
à la combustion de la graisse provenant de la nourriture.
Le risque pour lutilisateur nest pas important,
selon lui. Il précise que les pierres de lave de ces
appareils doivent être réparties en une seule
couche de manière uniforme et sans interstices afin
déviter que les graisses tombant directement
sur un brûleur ne provoquent lapparition de flammes
au niveau de la surface de cuisson. Quand la couche de pierre
de lave est uniforme et bien faite, la graisse ne brûle
pas puisquelle nentre pas en contact avec le(s)
brûleur(s). Une deuxième couche de roches de
lave ne saurait être recommandée dans la mesure
où elle aurait pour effet de réduire le rendement
du brûleur. Selon son expérience, la quantité
de pierre de lave livrée avec les appareils est raisonnable.
Néanmoins, il a émis quelques réserves
sur la facilité dapprovisionnement au détail,
lorsque la pierre de lave doit être renouvelée.
Enfin il a formulé quelques recommandations pour un
meilleur usage de ces appareils, recommandations reprises
dans les propositions du rapporteur.
Pour les barbecues à
charbon de bois, M. Lacome a attiré lattention
de la Commission sur lévolution attendue de la
réglementation, au plus tard en 2002, qui pourrait
conduire à labrogation de larrêté
de 1984. Cette modification serait motivée par le changement
de la réglementation des autocuiseurs visés
par la directive équipement sous pression dont lapplication
a été rendue obligatoire en 2002. La conséquence
pour les barbecues à charbon de bois serait alors la
disparition de lobligation de conformité à
une norme, aujourdhui assortie de facto dune certification
par tierce partie (AFNOR ou TUV) (voir ci-dessous).
2. ATITA
LATITA
est une association composée de personnes morales regroupant
des professionnels du domaine du génie climatique.
Elle assure linspection, laudit, la gestion directe,
le mandatement, le secrétariat technique de toutes
certifications techniques de produits dans les domaines relevant
du génie climatique ainsi que les procédures
du marquage CE et NF et, à ce titre, participe à
lélaboration des normes des appareils thermiques,
aérauliques et frigorifiques, ainsi quà
la définition des règles dessais de ces
appareils.
La mise en uvre pratique du
dispositif réglementaire actuellement en vigueur, notamment
les procédures de certifications en France (NF) et
en Allemagne (GS délivrée par les TUV de Hambourg
et de Cologne), présentée de façon très
précise par M. François, son directeur,
est décrite en annexe.
LATITA a indiqué que
les acheteurs des centrales dachats semblent de plus
en plus sensibilisés aux questions de sécurité
et au respect de la réglementation des barbecues à
charbon de bois. Aussi, lATITA partage la préoccupation
dAFNOR sur lévolution du dispositif actuel.
Son expérience du secteur lui
fait en outre redouter des dérives dans la qualité
des barbecues à charbon de bois préjudiciables
à la sécurité des utilisateurs. Cest
dans ce contexte quelle souhaiterait le renforcement
du référentiel technique actuel sur les points
suivants :
- rigidité de lensemble ;
- vérification du
maintien des qualités après démontages
et remontages, en particulier pour les modèles portatifs ;
- renforcement de lépaisseur
de la tôle du foyer (0,8 mm) ;
- essais dendurance
et rédaction claire des notices explicatives.
3. LNE
Un
ingénieur du LNE, spécialisé dans le
domaine de lénergie, du chauffage et de lenvironnement
a, pour sa part, appelé lattention sur les risques
liés à lutilisation des barbecues à
charbon de bois, notamment ceux à usage unique. Le
représentant du LNE insiste plus particulièrement
sur les différences entre référentiels
(français, allemand et projets européens) et
sur les points de ces référentiels quil
souhaiterait voir améliorer, tels que lépaisseur
minimale de tôle du foyer, la facilité de montage
et démontage après plusieurs cycles de fonctionnement
et dune manière générale lendurance
des appareils.
Il a également fait observer
que les brûlures directes résultant de lutilisation
des barbecues ont quasiment disparu du fait, selon lui, de
lobligation de conformité à une norme.
A lheure actuelle, les accidents survenant avec les
barbecues occasionnent le plus souvent des brûlures
liées à un renversement de lappareil ou
sont consécutives à une manuvre de ré-allumage
à laide généralement dun
liquide inflammable.
Selon lui, les principaux risques
avec les barbecues à usage unique sont dus à
la légèreté du produit. Le risque de
brûlure par renversement est important, ainsi que celui
dincendie de la végétation environnante,
car les barquettes peuvent être de mauvaise qualité
ou dépaisseur trop faible dont le fond se perce
pendant la combustion.
Ces appareils à usage unique
présentent souvent les défauts suivants :
- le foyer en aluminium,
dont lépaisseur est trop faible, fond pendant
la cuisson, ce qui empêche lappareil de remplir
sa fonction jusquau terme de la cuisson ;
- la stabilité nest
pas assurée en raison du faible poids de ce qui demeure
une simple barquette juste tenue par le repliement de sa partie
supérieure.
Le LNE a, par ailleurs, fait état
de risques dintoxications oxycarbonées en cas
dusage abusif à lintérieur dun
local.
4. SOMAGIC
La
société SOMAGIC barbecues (56 personnes)
est basée en Saône-et-Loire. Le directeur général,
Mme Chevrot, et le directeur général adjoint,
M. Guillemot, ont été auditionnés.
Un des rares fabricants français de barbecues à
charbon de bois, la société SOMAGIC se présente
comme leader sur ce marché avec 75 % des ventes.
Lessentiel de son chiffre daffaire (21,34 millions
dEuro) est réalisé sur le marché
français par les barbecues à charbon de bois
et, dans une moindre mesure, par les barbecues à gaz.
Cette société fabrique une grande partie des
produits quelle commercialise. Elle sous-traite néanmoins
une partie des fabrications de barbecues à charbon
de bois ainsi que, depuis quelques mois, la fabrication des
barbecues à gaz. Ses ventes sont réalisées
uniquement par les réseaux de distribution (GSA, GSB,
jardineries...).
La société SOMAGIC sest
fortement impliquée dans les travaux de normalisation
européens et français (PR EN 1860-1,
PR EN 1860-4 et XP D 37-102) visant les
barbecues autonomes métalliques et maçonnés
ainsi que les barbecues à usage unique. Ayant souligné
que, sur ce marché, la concurrence sexerce essentiellement
par le prix, elle souhaite que ces textes constituent le socle
dun nouveau cadre réglementaire français
dénué dambiguïté, garant de
la sécurité des utilisateurs, qui pourrait servir
de référence tant aux fabricants quaux
distributeurs.
Selon la société SOMAGIC,
les qualités de charbon de bois pouvant être
très différentes, la durée de maintien
en température nécessaire à la cuisson
peut varier de 3 à 20 minutes. Lutilisation
de charbon de bois bas de gamme impose de recharger lappareil
plus souvent, opération qui nécessite lenlèvement
de la grille où sont placées les pièces
à cuire et augmente le risque de brûlure.
5. CORA
La
Commission a audité M. Baureche, du service marketing
de la société CORA, société qui
fait partie du groupe BOURRIEZ. Les achats de barbecues sont
effectués par la centrale dachat OPERA, qui intervient
aussi pour les enseignes TRUFFAUT et GEANT CASINO. La réglementation
relative aux barbecues à charbon de bois est perçue
comme complexe.
M. Baureche na pas eu connaissance
daccidents dûs à lusage des barbecues.
Les seules remontées de problèmes par les consommateurs
concernent le montage des barbecues, qui est souvent beaucoup
plus long que celui indiqué sur les notices et, selon
ses informations, parfois assez difficile.
Pour ce qui concerne les produits
allume-feu disponibles dans les surfaces de vente CORA sous
forme liquide, en gel ou solide, aucune information sur des
accidents nest parvenue à la société,
qui est cependant consciente de la dangerosité liée
à lingestion de ces produits.
III. - LA NATURE ET
LA GRAVITÉ DES RISQUES
Les risques confirmés
au terme de cette instruction sont les risques de brûlures
(flamme nue ou contact) liées tant aux appareils quà
lutilisation des allume-feu ainsi que les risques dingestion
dallume-feu.
Les données recueillies montrent
que, lorsquun accident survient, lhospitalisation
est en général nécessaire.
Les investigations de la CSC, aidée
par les essais du LNE, ont permis de repérer des problèmes
de stabilité de certains types de barbecues.
A. - Barbecues à
combustible solide
Larrêté
du 24 octobre 1984, qui a rendu obligatoire la conformité
des barbecues à combustible solide à la norme
NF D 37-101, a probablement contribué à
la limitation du nombre daccidents dû à
ces appareils, dautant quils ont connu depuis
cette époque un véritable engouement de la part
des consommateurs français.
Lentrée en vigueur imminente
de la norme européenne EN 1860-1 bouleverse
fortement le contexte réglementaire et normatif. Dapplication
a priori non obligatoire - comme le veut la philosophie
européenne de la nouvelle approche - ce référentiel
serait susceptible de réduire le niveau actuel de sécurité
autour de ces produits. Les professionnels français
sont très favorables au maintien du caractère
obligatoire du nouveau référentiel. Cette procédure
est en théorie possible au niveau européen sous
réserve dinformation de la Commission (trois
mois dobservation pour les autres états membres,
etc.). En pratique, cette application contraignante ne devrait
pas rencontrer dobstacle dans la mesure où la
norme est le fruit dun consensus entre principaux fabricants
européens.
Le rapporteur appuie la demande des
fabricants français ainsi que de lATITA ( organisme
de contrôle de la certification qui délivre la
marque NF Barbecue). Cela permettra de conserver un bon niveau
de sécurité sur ces produits tout en conférant
à la certification NF une force supplémentaire.
En revanche, si le rapporteur se satisfait
des nombreux points positifs du futur référentiel
européen (essai de perforation du foyer) il regrette,
sur trois points ayant trait à la sécurité,
les insuffisances de la norme européenne :
- les bords, surfaces et
coins accessibles lors du montage et de lutilisation
ne doivent présenter ni arêtes vives, ni aspérités
dangereuses, précise la norme française. Cette
exigence figure dans la norme européenne dans des termes
moins explicites, davantage comme une obligation de moyen
que de résultat ;
- comme la norme française,
la norme européenne préconise un essai de charge
sur le gril de 0,5 kg/dm2 sur le gril. On
peut sinterroger sur la pertinence dun tel essai.
Neut-il pas été préférable
de concentrer une charge plus importante sur le centre du
gril pour refléter lusage réel plutôt
que de la répartir uniformément ?
- lépaisseur
de tôle du foyer est fixée dans la norme française
à 0,8 mm (sans que lépaisseur de
revêtements éventuels soit prise en considération).
La future norme européenne autorise en revanche, pour
les barbecues dont la grille a un diamètre ou dont
la dimension du plus grand côté est inférieur
ou égal à 40 cm, une épaisseur de
revêtement inférieur à 0,7 mm, voire
0,5 mm sils sont émaillés de verre
ou de porcelaine sur les deux côtés.
Sur ce dernier point, le rapporteur
regrette un recul du niveau de sécurité. Du
point de vue des consommateurs, on peut difficilement admettre
que lélaboration des référentiels
normatifs européens se fasse par le bas. Les consommateurs
français sont en effet en droit dattendre un
niveau de sécurité au moins égal à
leur référentiel national.
B. - Allume-feu
Les allume-feu
pour barbecues relèvent dune réglementation
précise applicable aux substances dangereuses.
La mention dinformations relatives
à la composition en cas dingestion accidentelle
améliorerait la sécurité des utilisateurs
et de leurs enfants.
Si les essais réalisés
par le LNE révèlent, après combustion
du produit, une présence limitée dans les aliments
de formaldéhyde, il est probable que dautres
aldéides (type acroléine) sy trouvent.
Il serait intéressant que dautres organismes,
comme lAFSSA ou lINSERM, poursuive les investigations
dans ce sens.
C. - Charbon de bois
Lenquête
de la Commission na pas révélé
de problème majeur de sécurité lié
à lutilisation du charbon de bois. Toutefois,
au regard du problème du benzopyrène, il semble
raisonnable de préconiser lusage de charbon de
bois épuré (à forte dose en carbone)
plutôt que le charbon de bois ordinaire.
D. - Barbecues à
gaz et électriques
Les investigations
menées sur les barbecues à gaz, notamment auprès
de lorganisme certificateur, conduisent à conclure
que le problème soulevé par lun des requérants
dans ce dossier est isolé et que, par ailleurs, lensemble
du dispositif en vigueur dans le cadre de la directive relative
aux appareils à gaz permet dassurer de façon
plutôt satisfaisante la sécurité des utilisateurs
de ces appareils à gaz de plein air.
Néanmoins, la Commission pourrait
faire sienne les suggestions du représentant dAFNOR
Certification, relatives à linformation sur lutilisation
de la pierre de lave.
Tant pour les barbecues à gaz
que pour les barbecues électriques, la CSC peut proposer
que soient insérés dans les normes européennes
sur ces produits des essais de stabilité sur un plan
horizontal.
E. - Barbecues à
usage unique
Il ne faut pas
négliger les risques inhérents aux barbecues
à usage unique, risque pesant directement sur lutilisateur
pour dévidente raison dinstabilité,
ou risque indirect dincendie de lenvironnement.
Que penser en effet de la sécurité
dun four - puisquil sagit bien de cela -
que lon peut poser à même le sol, dans
lenvironnement hautement inflammable du sud de la France.
Le fait que ces appareils soient parfois livrés avec
une bouteille deau nest dailleurs pas fait
pour rassurer. Certes, la possibilité existe toujours
pour les autorités préfectorales dinterdire
temporairement lusage de ces produits,
Emet
lavis suivant :
Considérant que les essais
effectués pour le compte de la CSC par le LNE ont montré
le caractère instable des barbecues reposant sur un
seul pied ou sur trois pieds ;
Considérant que ces essais
ont montré que certains modèles, même
reposant sur quatre pieds sont susceptibles de basculer dès
lors quon leur applique une force latérale minime,
comprise entre 10 et 20 Newton ;
Considérant que les normes
actuelles, tant les normes françaises que les projets
de normes européennes, ne prévoient pas dessais
de chocs latéraux sur les différents types de
barbecues (quils soient électriques, à
gaz ou à combustible solide) ;
Considérant quil est
raisonnablement prévisible quun barbecue soit
soumis à des forces (coup de vent) ou des chocs minimaux
(impact dun ballon) ;
Considérant que lindication
des éléments entrant dans la composition des
produits allume-feu constituerait une garantie de sécurité
supplémentaire en cas dingestion, notamment pour
lidentification par les centres anti-poison de la nature
du produit et ladoption des mesures curatives appropriées ;
Considérant les essais réalisés
par le LNE sur les possibilités de migration du benzopyrène
dans les aliments ;
Après avoir entendu en séance
la société SOMAGIC à sa demande,
Décide :
La Commission recommande :
1. Aux pouvoirs publics
Sagissant
de la sécurité des barbecues à combustible
solide, la Commission constate que le caractère obligatoire
de la norme française a constitué jusquà
présent une garantie de sécurité de ces
produits. En conséquence, elle demande aux services
du ministère de lindustrie de prendre un nouvel
arrêté rendant la norme EN 1860-1 dapplication
obligatoire, nonobstant le principe de « reconnaissance
mutuelle » et en raison des risques évidents
pour la santé publique que représente la commercialisation
dappareils non conformes.
Par ailleurs, elle forme le vu
que la future norme européenne sur les barbecues à
usage unique (EN 1860-4) fasse elle aussi lobjet
dune application obligatoire, en raison de la dangerosité
que représentent ces produits pour leurs utilisateurs
et lenvironnement.
La Commission demande aux pouvoirs
publics, notamment aux autorités préfectorales,
dencadrer strictement lusage et la distribution
de ces produits.
2. Aux professionnels
La
Commission constate quaucun dispositif normatif ne prévoit
dessais de chocs latéraux sur les barbecues.
En complément des essais sur plan incliné, la
CSC recommande donc aux autorités française
chargés de la normalisation dengager dans les
meilleurs délais la révision des normes européennes :
NF EN 498 (barbecues à gaz), NF EN 60335-1
(appareils électrodomestiques et analogues) et NF EN 1860-1
(appareils à combustible solide) pour quy soient
envisagés des essais de stabilité de ces appareils
sur un plan horizontal.
Par ailleurs, la Commission recommande
aux autorités françaises chargées de
participer à lélaboration de la future
norme européenne sur les produits allume-feu de demander
que soit mentionnée sur lemballage de ces produits
leur composition précise.
La Commission recommande aux fournisseurs
de pierre de lave pour barbecues à gaz et aux fabricants
de ces appareils de renforcer linformation des utilisateurs
sur la quantité de pierre de lave (poids ou volume)
nécessaire pour une utilisation sûre (nécessité
de répartition uniforme, entretien, nombre approximatif
dutilisation, etc.).
3. Aux consommateurs
En
vertu du principe de précaution et afin déviter
laccumulation dans lorganisme de certains produits
dangereux, dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP), tels que le benzopyrène, la Commission recommande
aux consommateurs qui font un usage fréquent du barbecue
à charbon de bois déloigner autant que
possible la grille du barbecue de la source de chaleur ou
dopter pour un modèle de barbecue à cuisson
verticale, cela afin de limiter lingestion de doses
trop importantes dhydrocarbures aromatiques polycycliques.
La cuisson des viandes grasses au barbecue doit être
limitée en fréquence.
Elle recommande à ces gros
utilisateurs de consommer de préférence du charbon
de bois épuré (contenant plus de 80 % de
carbone) afin de limiter la formation de benzopyrène
lors de la cuisson.
Enfin, elle rappelle aux utilisateurs
quil est imprudent de raviver la flamme dun barbecue
à charbon de bois avec un produit allume-feu ou avec
tout autre produit inflammable. Elle recommande déviter
tout usage intérieur de ces appareils en raison du
risque dintoxication par monoxyde de carbone, quil
sagisse de barbecues à gaz ou à combustible
solide.
Tant pour des raisons de sécurité
que dhygiène, elle leur conseille de bien entretenir
leur matériel, en nettoyant régulièrement
les grilles de cuisson et les bacs de récupération
des graisses des barbecues électriques.
Enfin, elle rappelle quen raison
des risques dincendie, un barbecue ne doit pas être
utilisé dans une enceinte fermée (tel un garage),
ni en cas de vent et que les enfants doivent impérativement
être éloignés. Le feu doit être
surveillé et bien éteint après usage.
Adopté au cours de la séance
du 2 juillet 2003 sur le rapport de M. Jean-Pierre
Stephan, assisté de M. Guy Le Goff, conseiller
technique de la Commission, conformément à larticle
R. 224-4 du code de la consommation.
A N N E X E 1
PROCÉDURES DE CERTIFICATION
(Procédures, coûts et délais)
PROCÉDURE AFNOR « NF BARBECUES »
Pour
délivrer la certification NF, ATITA procède
en deux phases :
Le contrôle du produit :
chaque modèle de barbecues à charbon de
bois ayant fait lobjet dune demande de certification
est testé selon la norme NF D37-101 par un des
laboratoires agréés (CTIF, LNE, IMQ-PRIMACONTROL
Italie).
La visite dusine : afin
de sassurer que le fabricant est apte à reproduire
en grandes séries le matériel qui a été
présenté aux essais, une visite des usines de
production est organisée au cours des périodes
de production.
La marque NF est accordée,
pour un modèle donné, quand les résultats
des deux phases du contrôle sont positifs.
La surveillance : la surveillance
de la production a lieu tous les ans.
Des prélèvements dappareils
peuvent également être faits dans le commerce.
Coûts et délais :
Lobtention de la marque
NF demande un délai denviron 4 mois et un
coût de lordre de 3 100 Euro par modèle
pour une première mise sur le marché. Par ailleurs,
un essai complet de matériel, selon le référentiel
de la marque NF, revient entre 770 et 840 Euro.
A ces sommes, il convient dajouter
les frais forfaitaires annuels de lordre de 1 000 Euro
augmentés des frais de déplacement pour les
visites dusines. Ces coûts sont dautant
plus élevés que lorganisme de contrôle
est éloigné des lieux de production.
COMMENTAIRES
Le coût de la
certification est à mettre en rapport avec limportance
des séries qui peuvent atteindre 50 à 100 000
produits : moins de 0,15 Euro/appareil pour une
série de 50 000. Cependant, il nest pas
négligeable pour les produits bas de gamme dont le
prix, départ dusine, est de lordre de 3 Euro.
Les rythmes de fabrication et de contrôle
sont décalés par rapport aux rythmes de la certification.
Le respect des délais est impératif.
PROCÉDURE TUV
Le(les) TUV sont une
structure de certification allemande délivrant la marque
de sécurité GS (Gepruft Sicherheit soit « sécurité
prouvée »). Cette structure est constituée
de plusieurs entités aux compétences spécifiques.
La plupart des établissements sont implantés
en Allemagne. Il en existe aussi en Asie.
Selon nos informations, les TUV reconnus
dans laccord franco-allemand intéressant les
barbecues sont les TUV de Cologne et de Hambourg.
Les procédures de certification
de la marque GS sont semblables à celles de la marque
NF : essais techniques et suivis de la production. Cependant,
deux points au moins diffèrent. Dune part, lépaisseur
minimale requise pour la tôle du foyer est inférieure
à celle du référentiel NF. Dautre
part, le coût des visites de contrôle des sites
de production serait plus compétitif du fait dune
fréquence moindre et dune plus grande proximité
géographique.
A N N E X E 2
TABLEAU ALLUME-FEU
MARQUE |
DISTRIBUTEUR |
FABRICANT |
TYPE
de produit |
COMPOSITION |
PRÉCAUTIONS
demploi |
CONSEILS
dutilisation |
|
Auchan. |
Auchan. |
Auchan. |
Gel. |
OUI |
S2, 24, 62. |
OUI |
2 |
Auchan. |
Auchan. |
Auchan. |
Blocs. |
OUI |
S2, 16, 62. |
OUI |
3 |
Braisal. |
Bricomarché. |
SCA. |
Cubes de bois. |
OUI |
S2. |
OUI |
5 |
Braisal. |
Bricomarché. |
SCA. |
Gel. |
OUI |
S2. |
OUI |
6 |
Campador. |
Auchan. |
Auchan. |
Liquide. |
OUI
Xn-nocif |
S2, 23, 24, 62, 16,
R65. |
OUI |
1 |
Carrefour. |
Carrefour. |
|
Blocs. |
OUI |
S2, 16, 62. |
OUI |
7 |
Diablotin. |
Leroy Merlin. |
|
Gel. |
OUI |
R11, S2, 16, 24,
62. |
OUI |
17 |
Diablotin. |
Leroy Merlin. |
|
Blocs. |
NON |
R11, S2, 13, 24,
62. |
OUI |
20 |
Diablotin. |
Leroy Merlin. |
|
Bois. |
OUI |
NON |
OUI |
21 |
Diablotin. |
Leroy Merlin. |
|
Liquide. |
OUI
Xn-nocif |
R65, S2, 23, 24,
62. |
OUI |
22 |
Favorit. |
Samaritaine. |
Eurofix. |
Liquide. |
OUI
Xn-nocif |
R65, S2, 23, 24,
62. |
OUI |
26 |
Garden Max. |
Leroy Merlin, BHV,
Castorama et Truffaut. |
|
Gel. |
OUI |
S2, 62. |
OUI |
18
8 |
Garden Max. |
Leroy Merlin, BHV,
Castorama et Truffaut. |
|
Liquide. |
OUI
Xn-nocif |
S2, 23, 24, 62, R65. |
OUI |
19
8 |
Garden Max. |
Leroy Merlin, BHV,
Castorama et Truffaut. |
|
Blocs. |
OUI |
S2, 13, 13. |
OUI |
23
8 |
Garden Max. |
Leroy Merlin, BHV,
Castorama et Truffaut. |
|
Allumettes. |
OUI |
S2, 13, 16. |
OUI |
24
8 |
Garden Max. |
Leroy Merlin, BHV,
Castorama et Truffaut. |
|
Blocs. |
OUI |
OUI |
OUI |
25
8 |
Hoogan. |
Leclerc. |
Alcool, pétrole,
chimie. |
Gel. |
OUI |
R11, S2, S46. |
NON |
14 |
Onyx. |
Leclerc. |
Alcool, pétrole,
chimie. |
Liquide. |
OUI |
R65, S2, 23, 24,
62. |
OUI |
15 |
PAT. |
Jardinerie. |
Werner et Metz. |
Liquide. |
OUI
Xn-nocif |
R65, S2, 24, 62. |
OUI |
13 |
Plein feu. |
Intermarché. |
Harris. |
Cubes |
Non indiqué
Non toxique |
S2. |
NON |
10 |
Plein feu. |
Intermarché. |
Harris. |
Liquide. |
NON |
S2, F. |
OUI |
11 |
Plein feu. |
Intermarché. |
Harris. |
Blocs. |
NON |
S2, 62, F. |
OUI |
12 |
Plein feu. |
Leclerc. |
Harris. |
Blocs. |
NON |
F, S2. |
NON |
16 |
|
Intermarché. |
Harris. |
Gel. |
OUI |
OUI, F. |
OUI |
9 |
Nota. - Selon
la fiche no 4 les produits BHV sont commercialisés
avec des indications en langue allemande.
NOTE (S) :
(1) A noter que ce projet de norme sinspire fortement
de la norme expérimentale française.
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