Sommaire |
N° 17 du 27 décembre 2001 |
Instruction générale du 13 décembre 2001
relative aux missions et à lorganisation des services de la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes
NOR : ECOC0100000X
Le ministre de léconomie, des finances et de lindustrie et le secrétaire dEtat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à lartisanat et à la consommation à Monsieur le directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, Mesdames et Messieurs les préfets de région et de département à lattention de Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux et départementaux de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) joue un rôle fondamental de régulation, définie comme une action publique permettant de veiller à un fonctionnement loyal, efficace et sécurisé du marché, pour lensemble des acteurs de léconomie : entreprises - forces de production et distribution - et consommateurs.
Par ailleurs, ses compétences en font lune des administrations les plus concernées par les enjeux de sécurité pour tous les produits et services de consommation, notamment les produits alimentaires.
Ces deux responsabilités sont aujourdhui au cur des prérogatives de lEtat, en général, et du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, en particulier.
Les missions de la direction générale portent sur la mise en place et le développement dun environnement juridique de nature à favoriser la loyauté des transactions entre les agents économiques, à protéger la sécurité et les intérêts des consommateurs, à encourager le développement de la qualité, à instaurer la concurrence lorsquelle nexiste pas et à détecter les pratiques anticoncurrentielles.
Toutes ces préoccupations doivent être traitées dans le but de favoriser la croissance la plus forte possible des activités.
La DGCCRF est ainsi une direction de conception, délaboration dun cadre danalyse et de préparation à la décision ministérielle, par exemple pour louverture à la concurrence des monopoles et les réflexions menées avec lUnion européenne sur les problèmes de concurrence ou bien pour lexamen des fusions et regroupements dentreprises avec le contrôle des concentrations.
Elle est aussi, bien entendu, une direction de contrôle sur le terrain avec son réseau de directions, départementales et régionales, et de laboratoires, qui jouent le rôle non seulement répressif que la loi leur assigne mais aussi un rôle préventif et dissuasif, en veillant à la diffusion et à la bonne connaissance des informations et des réglementations que doivent respecter les acteurs économiques.
La présente instruction définit les missions de la direction générale et lorganisation des services mise en place pour les accomplir.
Elle abroge linstruction générale sur les missions et lorganisation du 16 mai 1980 ainsi que linstruction ministérielle relative au fonctionnement des services déconcentrés du 15 mars 1993.
S O M M A I R E
TITRE Ier
LES MISSIONS
Chapitre Ier
Le positionnement de la direction générale
Section 1
Une mission globale de contrôle
Section 2
Linformation, une mission de service public
Chapitre II
Le cur des missions
Section 1
Le libre jeu de la concurrence
1.2.1.1. Rechercher et faire sanctionner les pratiques anticoncurrentielles.
1.2.1.1.1. Le cadre général de la mission.
1.2.1.1.2. Les pratiques anticoncurrentielles en matière de commandes publiques.
1.2.1.2. Le contrôle des concentrations économiques.
1.2.1.3. La transparence du marché et le traitement des pratiques restrictives de concurrence et dautres pratiques prohibées.
Le paracommercialisme.
Section 2
La loyauté des transactions
1.2.2.1. Le cadre général de la mission.
1.2.2.2. Les interventions en matière de loyauté des transactions.
Section 3
La sécurité des consommateurs
1.2.3.1. Les actions permanentes.
Le secteur alimentaire.
Le secteur non-alimentaire.
La sécurité des prestations de services.
Les actions préventives.
1.2.3.2. Les interventions en cas durgence.
1.2.3.3. La gestion des alertes.
1.2.3.4. La gestion des crises.
1.2.3.5. Le réseau de veille et de gestion des crises et alertes.
Section 4
La protection des intérêts économiques des consommateurs
1.2.4.1. Veiller à la bonne application des textes.
Accompagner les évolutions.
Les techniques de communication à distance.
1.2.4.2. Les actions en matière de litiges de consommation.
1.2.4.3. Les actions favorisant le dialogue entre les acteurs économiques.
1.2.4.4. Le soutien financier des organisations de consommateurs.
Chapitre III
La participation à des missions de service public
Section 1
Le contrôle de légalité des marchés publics
et des délégations de service public
Section 2
Les actions en matière de commerce
1.3.2.1. Léquipement commercial.
1.3.2.2. Les soldes, les liquidations et les ventes au déballage.
Section 3
La lutte contre les contrefaçons de marques
Section 4
Les prix et tarifs publics
TITRE II
LORGANISATION DES SERVICES
Chapitre Ier
Le cadre général
Section 1
Les principes généraux dorganisation
Ladministration centrale.
Les services à compétence nationale.
Les services déconcentrés.
Section 2
Les actions internationales
2.1.2.1. Les actions communautaires.
2.1.2.2. Les actions internationales.
2.1.2.3. La coopération internationale.
Chapitre II
Lorganisation des services
Section 1
Les directions départementales
Spécificités territoriales.
2.2.1.1. Le cur des attributions : la réalisation denquêtes.
Les enquêtes.
Les prélèvements déchantillons.
Les dossiers contentieux.
Le concours apporté aux unités spécialisées.
2.2.1.2. La participation au contrôle des pratiques à caractère anticoncurrentiel.
2.2.1.3. Les autres attributions.
Attributions déconcentrées et représentation de la direction générale.
Prévention et sensibilisation.
Laccueil.
Actions dans le domaine des concentrations économiques.
Les contrôles des fruits et légumes à limportation et à lexportation.
2.2.1.4. Les relations avec les préfets.
2.2.1.5. Les relations avec les autorités judiciaires.
2.2.1.6. Les interventions hors zone daffectation.
2.2.1.6.1. Les règles de compétence nationale.
2.2.1.6.2. Le cadre juridique de lagent « assistant ».
Section 2
Les directions régionales
2.2.2.1. La structuration de la vie régionale.
2.2.2.2. Les concours régionaux liés aux enquêtes.
Les concours opérationnels.
2.2.2.3. La coordination régionale pour le contrôle des fruits et légumes.
2.2.2.4. Les directions régionales à compétence territoriale élargie.
2.2.2.4.1. Les brigades interrégionales denquête concurrence (BIEC).
2.2.2.4.2. Les brigades interrégionales denquête vins et spiritueux (BIEV).
Section 3
La direction nationale des enquêtes de concurrence,
de consommation et de répression des fraudes
2.2.3.1. Lunité des enquêtes de concurrence (UEC).
2.2.3.2. Lunité des enquêtes de consommation et de répression des fraudes (UECRF).
Section 4
La direction des laboratoires
Section 5
Lécole nationale de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes
Chapitre III
Les coordinations internes et externes
Section 1
La coordination entre les services de la direction générale
2.3.1.1. Les échanges dinformations.
Le contrôle de certains opérateurs.
Les contrôles sur lInternet.
2.3.1.2. La programmation des enquêtes.
2.3.1.3. Les réseaux de contrôle.
Section 2
Les coordinations interadministratives
2.3.2.1. La coopération avec la direction générale des douanes et des droits indirects.
2.3.2.2. Les coopérations en matière de sécurité des aliments.
2.3.2.3. Les coopérations en matière de marchés publics.
TITRE Ier
LES MISSIONS
Le titre Ier de linstruction générale présente le positionnement de la direction générale et le cur de ses missions. Il précise sa participation à des tâches de service public qui facilitent lexercice ou qui sont en relation avec le cur des missions.
Chapitre Ier
Le positionnement de la direction générale
Section 1
Une mission globale de contrôle
La mission de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes relève de textes fondamentaux (traité de lUnion européenne, notamment en matière dententes et dabus de positions dominantes, code de la consommation, livre IV du code de commerce, relatif à la liberté des prix et de la concurrence, code des marchés publics) et de très nombreux textes particuliers donnant compétence à ses agents pour intervenir dans différents domaines (consommation, sécurité des aliments, pratiques commerciales, produits industriels...).
Ce large champ de compétences conduit à des modalités dintervention diversifiées, dinitiative, à la demande des différentes autorités (ministérielles, préfectorales, judiciaires, Conseil de la concurrence, Union européenne...) ou sur sollicitations (plaintes...).
Les interventions donnent lieu à des suites administratives (décisions du ministre en matière de concentration, mesures durgence pour faire cesser un danger...) ou juridictionnelles : saisine des juridictions pénales ou du Conseil de la concurrence à la suite de constats dinfractions ou denquêtes, exécution de commissions rogatoires, interventions et productions de rapports devant les juridictions civiles (pratiques restrictives de concurrence...), contentieux devant le juge administratif (saisine par la voie préfectorale en matière de marchés publics...).
Elles peuvent également comporter :
des actions préventives, en favorisant la concertation entre les acteurs économiques, leur information et le dialogue, notamment lors de lélaboration des réglementations ;
des actions dissuasives, précisant les responsabilités des entreprises ou des collectivités locales, par exemple, lorsque la direction générale est consultée ou donne un avis dans les instances où elle est représentée.
En raison de sa compétence horizontale, autour dun métier central qui est lenquête, la direction générale développe une approche globale des contrôles et sappuie sur un réseau de relations avec un grand nombre de départements ministériels et dautorités administratives indépendantes, investis de responsabilités particulières, ainsi quavec la Commission européenne et les autres pays de lUnion européenne.
Cette mission très large appelle nécessairement une démarche de ciblage sappuyant, notamment, sur une programmation des actions et des contrôles.
Section 2
Linformation, une mission de service public
Linformation et lorientation des publics constituent un axe essentiel de la modernisation des services de lEtat.
En particulier, les droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations ont été précisés par la loi du 12 avril 2000 et ses décrets dapplication, notamment pour améliorer le traitement des demandes individuelles et faciliter laccès aux règles de droit.
Pour la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, cela implique, outre un traitement approprié des courriers, un accueil de qualité, notamment téléphonique, et un large accès à linformation, en particulier sur les lois et règlements que la direction générale a la charge dappliquer.
Pour éviter des demandes répétitives et répondre aux attentes des publics, simpose une démarche dinformation active, reposant notamment sur la mise en ligne, dans les sites Internet, dadresses utiles, de fiches dinformations sur les droits des consommateurs et de données communicables.
Naturellement, linformation déployée par la direction générale sadresse également aux entreprises et aux collectivités locales.
En outre, la direction générale doit sattacher à répondre de manière organisée à la demande sociale de transparence et dinformation sur les résultats des contrôles.
Chapitre II
Le cur des missions
La DGCCRF développe ses actions autour de quatre axes également prioritaires, la concurrence, la loyauté des transactions, la sécurité des produits et des services et la protection des consommateurs, qui impliquent des tâches de contrôle et un travail de réflexion et de conception en matière dévolution réglementaire.
Ce champ de compétences constitue un ensemble unique et indissociable.
Les convergences entre ces missions sont en effet nombreuses.
Le droit de la concurrence a pour finalité de préserver les intérêts des consommateurs qui, par des choix éclairés sur un marché transparent, sont à même de faire jouer la concurrence entre les opérateurs économiques. Il est donc essentiel de sassurer que le fonctionnement et la structure des marchés sont concurrentiels et de veiller à leur transparence, à laquelle sattache lensemble des missions de la direction générale.
Le droit de la consommation, plus individuellement, protège les consommateurs contre les excès du marché et fixe des objectifs damélioration des pratiques commerciales.
Certaines règles (soldes, liquidations...), destinées à préserver les commerçants de pratiques déloyales, protègent en même temps les consommateurs contre des sollicitations pouvant les induire en erreur sur la réalité des rabais pratiqués et leur permettent ainsi de faire jouer la concurrence de façon plus pertinente.
Dautres pratiques affectant les consommateurs peuvent réduire lintensité concurrentielle, soit par lutilisation de procédés déloyaux (publicité trompeuse), soit par la soustraction du professionnel à des obligations commerciales ou de sécurité.
Les exigences de sécurité des consommateurs, dinformation et de loyauté sont liées : la sécurité repose sur des produits fiables, mais elle passe aussi par linformation appropriée des consommateurs ; la sécurité constitue en outre un attribut de la qualité des produits.
Les entreprises peuvent être victimes, directement ou indirectement, des comportements irrespectueux des règles relatives à la sécurité, qui affectent nécessairement la concurrence et la loyauté des transactions.
Il en résulte pour la direction générale, par souci defficacité et de cohérence, la nécessité de développer une approche globale des missions, notamment :
en privilégiant, quand cela est possible, les enquêtes ou contrôles visant plusieurs aspects de la réglementation (loyauté, sécurité, protection des intérêts économiques des consommateurs, commandes publiques...) ;
en veillant à croiser les informations recueillies dans lexercice des contrôles ;
en programmant des contrôles ayant trait à la protection des consommateurs là où elle est la plus menacée (concurrence limitée, secteurs nouveaux...) ;
en associant les unités denquête et les laboratoires dans la programmation des contrôles et dans la détermination des besoins analytiques.
Section 1
Le libre jeu de la concurrence
La concurrence joue un rôle moteur dans lactivité économique, favorise linnovation et la compétitivité des entreprises et de léconomie nationale.
Linternationalisation des échanges, lEspace économique européen, la stimulation de la croissance intérieure exigent un bon fonctionnement des marchés.
Dans les secteurs où les marchés souvrent à la concurrence, cette ouverture doit se dérouler de manière satisfaisante pour les nouveaux acteurs comme pour les consommateurs, alors même que des pratiques abusives peuvent perpétuer des situations de domination figées et freiner lévolution du progrès technique ou économique.
La DGCCRF a pour mission de contrôler le respect des règles du jeu concurrentiel et de détecter les pratiques anticoncurrentielles ou restrictives, contribuant ainsi au maintien de lordre public économique.
Elle doit également veiller à ce que les concentrations ne portent pas atteinte à la structure concurrentielle des marchés.
Le contrôle des aides attribuées aux entreprises se rattache également à la « mission concurrence ».
Cette mission concerne non seulement les unités spécialisées en matière de concurrence mais aussi lensemble des agents : la direction générale veille à organiser les échanges entre laction « concurrence » et les autres actions, notamment par une organisation appropriée dans les directions départementales et dans le cadre des réunions régionales.
Il sagit de mieux faire jouer les synergies, en rapprochant différentes missions liées ou connexes (concurrence, marchés publics, pratiques commerciales restrictives...) et en développant une activité de veille économique et de recueil dindices de pratiques anticoncurrentielles.
Ces indices sont ensuite traités dans le cadre du maillage concurrence (cf. organisation des services, 2.2.2.4 : les brigades inter-régionales denquête concurrence).
1.2.1.1. Rechercher et faire sanctionner
les pratiques anticoncurrentielles
1.2.1.1.1. Le cadre général de la mission
Le rôle de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est de rechercher et de faire sanctionner les pratiques portant atteinte au fonctionnement des marchés, principalement dans le cadre du titre II du livre IV du code de commerce, relatif aux pratiques anticoncurrentielles, ou en application des articles 81 et 82 du traité de lUnion européenne.
Elle a pour mission de détecter, danalyser et dagir contre les ententes prohibées, les abus de position dominante ou de situation de dépendance économique et les pratiques de prix abusivement bas, qui altèrent le jeu de la concurrence ou menacent artificiellement lexistence de concurrents efficaces.
Elle représente lintérêt public économique devant le Conseil de la concurrence et les juridictions civiles et pénales.
A cette fin, la direction générale sinforme de la situation et de lévolution des entreprises sur leur marché afin de déterminer les facteurs structurels ou conjoncturels dun état non concurrentiel.
Elle mène des enquêtes approfondies, dinitiative, à la demande du ministre chargé de léconomie ou du Conseil de la concurrence.
Dans le cadre dun réseau de contrôle coordonné par ladministration centrale, ses services détectent les indices de pratiques anticoncurrentielles, procèdent à des enquêtes dans les conditions définies par les articles L. 450-1 à L. 450-4 du code de commerce et établissent les rapports en résultant.
Elle transmet le rapport au Conseil de la concurrence lorsque celui-ci est à lorigine de lenquête.
Le cas échéant, la direction générale présente au ministre chargé de léconomie les propositions de saisine du Conseil de la concurrence, comprenant, sil y a lieu, une demande de mesures conservatoires pour rétablir rapidement le fonctionnement normal du marché. La saisine du Conseil de la concurrence concerne principalement les cas où se pose, sur un marché, un problème dune certaine importance, mais aussi ceux où sont constatés des pratiques nouvelles ou des comportements dentreprises déjà sanctionnées.
La direction générale prépare les observations écrites et orales du commissaire du gouvernement devant le Conseil de la concurrence.
Les investigations de la direction générale peuvent également conduire à :
La transmission des constatations au parquet, dans les affaires impliquant des personnes physiques, lorsque les conditions de mise en uvre de larticle L. 420-6 du code de commerce sont réunies ;
Des suites judiciaires ou la production de rapports devant les juridictions civiles, sur le fondement des articles L. 442-6 et L. 470-5 du code de commerce ; laction en responsabilité et en réparation des victimes de comportements anticoncurrentiels ou de pratiques restrictives est facilitée par les possibilités données à la direction générale, en tant que représentant du ministre chargé de léconomie, dintervenir à linstance, de déposer des conclusions ou de produire des rapports denquête, en vue dune exacte application des règles du code de commerce relatives à la concurrence et à la liberté des prix ;
Des interventions auprès des acheteurs publics, lorsque des pratiques anticoncurrentielles sont détectées en cours de procédure de commande publique ;
Sil y a lieu, des rappels écrits de réglementation, avec suivi des observations formulées.
La direction générale procède, en cas dabsence ou dinsuffisance de preuves de pratiques critiquables, au classement du dossier.
La DGCCRF poursuit ses efforts pour une meilleure effectivité du droit de la concurrence, notamment dans les secteurs nouvellement ouverts à la concurrence et dans les marchés publics.
Le rôle de la direction générale est également dassurer une large information, en diffusant la jurisprudence et en organisant des actions de sensibilisation et de formation, de nature à consolider les réflexes de concurrence, tant auprès des chefs dentreprise et des responsables de marchés publics que dans ladministration, notamment lors de lélaboration des textes législatifs ou réglementaires.
Dans le cadre des règles européennes relatives aux ententes et abus de positions dominantes, la direction générale participe activement, en prêtant son assistance, aux enquêtes et recherches conduites par la Commission européenne, nécessaires à la vérification de la correcte application des articles 81 et 82 du traité de lUnion européenne.
Elle concourt aux travaux menés sur toutes les questions de concurrence aux niveaux européen et international, notamment dans le cadre de lOCDE, de la CNUCED et de lOrganisation mondiale du commerce.
Elle assure la coopération bilatérale avec les autorités de concurrence étrangères.
1.2.1.1.2. Les pratiques anticoncurrentielles
en matière de commandes publiques
La mission de la direction générale dans le domaine des marchés publics et des délégations de service public est de veiller à lexercice dune concurrence loyale dans laccès à la commande publique.
Le droit de la commande publique et le droit de la concurrence sont complémentaires : le premier poursuit un objectif de transparence, de loyauté et de bon emploi des deniers publics, qui nécessite lexercice effectif de la concurrence, auquel sattache le second.
Une mission fondamentale de la direction générale consiste à prévenir, à détecter et à poursuivre les pratiques des entreprises qui altèrent le jeu de la concurrence lors des procédures liées aux marchés publics et aux délégations de service public.
La participation de la DGCCRF à la mission de service public que constitue le contrôle de légalité (cf. infra chapitre III, section 1) demeure un outil privilégié pour recueillir des indices de pratiques anticoncurrentielles.
La présence de droit de la direction générale aux commissions dappel doffres est de nature à faciliter cette recherche, mais la mise à jour de pratiques anticoncurrentielles nécessite souvent de regrouper les informations relatives à différents marchés de même objet ou auxquels participent les mêmes entreprises. A cette fin, la direction générale met en uvre les compétences fondées sur le titre II du livre IV du code de commerce.
La procédure durgence, pour le lancement des enquêtes de concurrence dans les marchés publics, doit permettre de mieux appréhender les comportements anticoncurrentiels pendant la phase de préparation ou juste après la conclusion de lacte dachat public.
Dès lors quil nest pas possible dassister à toutes les réunions des commissions dappel doffres, la direction générale oriente son action vers les marchés présentant un enjeu économique important ou sensible, en termes de concurrence ou pour les usagers, vers les marchés ou secteurs connus pour avoir développé des ententes par le passé et vers les nouveaux secteurs, en tenant compte du fonctionnement du marché au niveau local.
Le travail de prévention des pratiques anticoncurrentielles exercé par la direction générale passe aussi par la sensibilisation des acheteurs publics, dune part, aux procédures qui permettent la plus forte mise en concurrence des offreurs et, dautre part, aux éléments qui seraient à même de justifier une relance de la procédure du fait de la faible intensité concurrentielle.
Plus généralement, les réunions dinformation avec les acheteurs locaux doivent comporter un volet de sensibilisation aux comportements anticoncurrentiels des entreprises.
1.2.1.2. Le contrôle des concentrations économiques
Lobjectif du dispositif de contrôle des concentrations économiques, prévu par le titre III du livre IV du code de commerce, est de veiller au maintien dune structure concurrentielle des marchés, tout en préservant la liberté des entreprises, qui recherchent légitimement la taille et les contours les mieux à même dassurer leur compétitivité.
Le ministre chargé de léconomie, à qui appartient la décision en la matière, et la direction générale, chargée dinstruire les dossiers et deffectuer les recherches et enquêtes y afférentes, sont les principaux responsables de ce contrôle.
Le principe du contrôle est de sassurer quune opération de concentration ne porte pas atteinte à la concurrence (« test de marché »), notamment par création ou renforcement dune position dominante.
Avant la réalisation de lopération, les concentrations sont obligatoirement notifiées (au-delà des seuils fixés) à la direction générale, qui réalise une instruction de première phase, associant expertise interne et « test de marché », conduisant le ministre à décider :
Lautorisation simple, si lopération ne comporte aucun risque datteinte à la concurrence ;
Lautorisation avec engagements des entreprises parties à lopération, si ces engagements permettent de remédier aux problèmes de concurrence identifiés ; le délai dexamen est alors prolongé pour permettre linstruction de ces engagements ;
La saisine du Conseil de la concurrence (deuxième phase).
Lors de lexamen de lopération par le Conseil de la concurrence, la direction générale intervient en tant que commissaire du gouvernement et présente des observations écrites et orales.
Après lavis rendu par le Conseil de la concurrence, le ministre peut autoriser lopération de concentration, avec ou sans engagement, ou prendre une décision dinterdiction, par arrêté conjoint du ministre en charge du secteur intéressé.
Dans le cadre des règles communautaires du contrôle des concentrations, la direction générale participe activement à lexamen des opérations notifiées à la Commission et exprime la position des autorités françaises, notamment lors des auditions et des comités consultatifs dans lesquels elle conduit la délégation française.
Elle contribue aux travaux réglementaires communautaires en la matière.
Elle assure la coopération bilatérale avec les autorités de concurrence des autres Etats membres concernées par des opérations de concentration examinées en France.
1.2.1.3. La transparence du marché et le traitement des pratiques
restrictives de concurrence et dautres pratiques prohibées
La DGCCRF contribue à assurer la loyauté des relations commerciales entre les entreprises en détectant les abus et les pratiques restrictives de concurrence qui peuvent les affecter et en saisissant le cas échéant lautorité judiciaire compétente (pénale ou civile selon les cas).
Elle veille notamment au bon équilibre des relations entre producteurs et distributeurs.
Fondée sur le titre IV du livre IV du code de commerce, relatif à la transparence, aux pratiques restrictives de concurrence et à dautres pratiques prohibées, cette mission comporte la surveillance de la transparence des relations commerciales (obligation de facturer, de communiquer ses conditions de vente) et la recherche de comportements abusifs ou illicites dans les relations interprofessionnelles (pratiques discriminatoires, prix imposés, délais de paiement excessifs, revente à perte...).
Les dispositions des titres II (pratiques anticoncurrentielles) et IV (pratiques restrictives) du livre IV du code de commerce concernent deux aspects complémentaires, le bon fonctionnement des marchés et celui des relations contractuelles entre professionnels, qui constituent les composantes essentielles dun ordre public indivisible qui doit être pleinement respecté.
Cest pourquoi les actions de la direction générale doivent être développées en faisant jouer la complémentarité entre les deux dispositifs.
Dans ce domaine, la direction générale privilégie les actions coordonnées entre services départementaux dans le cadre dun réseau à animation régionale.
Cette approche présente lavantage doptimiser la couverture du terrain, de relever des manquements similaires au sein dun même secteur, de sensibiliser les tribunaux et dinciter les entreprises victimes, souvent réticentes à participer à la procédure, à sy impliquer.
Lun des rôles de la direction générale est de faire respecter les règles sanctionnées pénalement : facturation, revente à perte, communication des conditions générales de vente, délais de paiement pour certains produits.
Lexamen des factures est un moyen privilégié de surveillance des pratiques commerciales et de la traçabilité des produits. Les mentions obligatoires des factures (dénomination précise des produits ou services, quantités facturées, prix unitaire et réductions de prix éventuelles, date de règlement...) permettent le suivi de la régularité des transactions en amont et en aval.
Dautres pratiques, énumérées à larticle L. 442-6 du code de commerce, relèvent du régime de la responsabilité civile pour faute. Cest devant les juridictions civiles ou commerciales que les victimes de pratiques discriminatoires, dobtention davantages disproportionnés, dabus de puissance dachat ou de vente ou encore de rupture brutale de relations commerciales établies peuvent demander la réparation du préjudice causé ou la nullité de certaines conventions illicites.
Ce dispositif permet de veiller à ce que la concurrence entre distributeurs et entre fournisseurs joue en faveur du consommateur et quaucun opérateur de la chaîne, du producteur au distributeur, ne sapproprie indûment une rente.
Dans ce cadre, la direction générale, au titre du maintien de lordre public économique, peut intervenir à linstance devant les juridictions saisies de ces litiges, pour y déposer des conclusions, contribuant à lapplication exacte des dispositions du titre IV du code de commerce.
Compte tenu des réticences des entreprises à assigner leurs partenaires commerciaux, par crainte de mesures de rétorsion, larticle L. 442-6 a prévu au profit de la direction générale, pour les pratiques quil énumère, un intérêt à agir lautorisant à engager linstance afin dobtenir le rétablissement de lordre public économique et le prononcé dune amende civile.
Lapport des éléments denquête de la direction générale peut également être déterminant, en mettant en lumière certaines circonstances dont la victime na pas eu connaissance ou en contribuant à établir la réalité des arguments invoqués.
En complément de ces actions judiciaires, la direction générale mène une action préventive et assure une large information des chefs dentreprise et des milieux professionnels. Un effort particulier est entrepris en faveur des PME, qui ne disposent pas de services juridiques développés.
La direction générale mène également des enquêtes à la demande de la commission dexamen des pratiques commerciales, instance de dialogue entre les différents maillons de la chaîne, du producteur au distributeur, et de proposition de bonnes pratiques. Elle lui communique des données, sous forme générale et anonyme, relatives à lévolution des pratiques commerciales.
Le paracommercialisme
Dans le domaine particulier du paracommercialisme et des « ventes sauvages », la direction générale a pour tâche de faire respecter les règles dinterdiction, pour les associations ou coopératives, dexercer de façon habituelle une activité commerciale non prévue par les statuts et celles interdisant lutilisation du domaine public dans des conditions irrégulières pour vendre des produits ou proposer des services.
La recherche des pratiques de paracommercialisme, qui introduisent des distorsions de concurrence, est une mission pleinement impartie à la direction générale.
Section 2
La loyauté des transactions
Face à louverture des frontières et à la libre circulation des marchandises, les exigences des consommateurs et des entreprises sont clairement affirmées en matière de garantie de la qualité des produits et de linformation qui les accompagne.
Les consommateurs, pour faire face à la variété et la complexité des produits, demandent une information appropriée. Les caractéristiques des produits doivent correspondre à leur attente légitime, compte tenu de la réglementation, des usages ou de leur présentation particulière (étiquetage, publicité).
Les entreprises doivent être protégées contre les comportements déloyaux de leurs concurrents ne respectant pas les obligations réglementaires et faussant ainsi le jeu de la concurrence.
Le code de la consommation et ses textes dapplication constituent le cadre juridique fixant les exigences minimales de qualité (produits sains, loyaux et marchands) et la transparence des transactions (règles détiquetage, de composition et de dénomination des marchandises).
La surveillance de la loyauté et de la transparence des transactions est au cur des missions de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
En revanche, il ne lui revient pas dintervenir dans la définition de la politique de qualité des entreprises, qui relève de leur stratégie commerciale.
1.2.2.1. Le cadre général de la mission
La DGCCRF a pour tâche principale de vérifier la conformité des produits à leur étiquetage et à la publicité et de détecter les falsifications et les tromperies.
Ses services recherchent les comportements frauduleux et les pratiques non conformes aux textes législatifs et réglementaires fixant la définition, la composition, les traitements et létiquetage des produits.
Il sagit de vérifier que les produits sont conformes aux réglementations et normes en vigueur, quils sont aussi loyaux par rapport aux caractéristiques annoncées et exempts dallégations mensongères.
Lharmonisation européenne conduisant à limiter les textes réglementaires en matière de définition des produits, linformation du consommateur revêt une importance accrue.
La vigilance des services doit également se porter sur les allégations valorisantes de létiquetage, qui distinguent le produit des produits voisins, ainsi que sur la publicité relative aux caractéristiques et performances des produits.
La direction générale vérifie en particulier la bonne application des règles concernant les produits alimentaires, qui, au-delà des préoccupations strictement sécuritaires, demeurent un domaine très sensible.
Elle veille notamment à ce que les consommateurs soient correctement informés des spécificités et des risques des produits nouveaux (compléments alimentaires...).
En matière de métrologie, la direction générale recherche les tromperies sur la quantité des marchandises commercialisées.
Le contrôle métrologique des préemballages permet de vérifier ladéquation entre la quantité réelle (moyenne et variabilité) et la quantité nominale étiquetée, dans une grandeur donnée.
Dans le domaine de la valorisation de la qualité (normes, labels, appellations dorigine contrôlée, certifications de produits ou de services...), la mission centrale de la direction générale est dintervenir dans les cas dusurpation de ces signes didentification, cest-à-dire en lien direct avec la loyauté des transactions.
Par ses contrôles, la direction générale veille à la bonne utilisation de ces signes et sassure que les prestations des organismes certificateurs répondent aux exigences attendues. En revanche, la gestion proprement dite de ces dispositifs nentre pas dans sa mission.
La surveillance de la loyauté et de la transparence des transactions sinscrit, de plus en plus, dans un contexte européen ou mondial.
Dans le cadre communautaire, la direction générale collabore avec les instances européennes pour définir et adapter les réglementations.
Au niveau international, elle joue un rôle actif au sein du Codex Alimentarius, organisme conjoint de lorganisation mondiale de la santé et de lorganisation pour lalimentation et lagriculture (FAO), qui a pour vocation la protection de la santé des consommateurs et le respect de la loyauté des transactions commerciales dans le domaine de lalimentation.
1.2.2.2. Les interventions en matière de loyauté
des transactions
La réalisation des objectifs précités nécessite, pour la direction générale, deffectuer des enquêtes sur les produits ou services et leurs conditions de fabrication ou de vente, à tous les stades de la production et de la commercialisation.
Cela implique une démarche de ciblage et de programmation, tenant compte notamment de limportance économique de lactivité, de la nature des risques présentés, de lintérêt économique à la fraude, des antécédents de lentreprise et de la fiabilité des procédures de maîtrise de la qualité.
Ces enquêtes peuvent comprendre des constatations directes, lexamen des installations et des produits, le recueil de déclarations, des contrôles documentaires, des prélèvements à fin danalyse, le croisement des données denquête avec les publicités et létiquetage, lappréciation de la fiabilité des procédures de maîtrise de la qualité et des autocontrôles...
La direction générale procède à la constatation des faits dans les conditions définies par le code de la consommation et établit, le cas échéant, des procès-verbaux transmis à lautorité judiciaire.
Les contrôles effectués revêtent différentes formes :
des contrôles ciblés, liés à lévénement ou à des soupçons de non-conformité ;
des contrôles dévaluation de risques de fraudes sur un secteur ou de recherche dindices par sondage dans une gamme étendue, pour orienter des contrôles répressifs plus ciblés ;
des contrôles portant sur la qualité et les conditions de vente (conformité, étiquetage, facturation...) des produits vendus aux collectivités (établissements scolaires, hospitaliers, bases militaires...) ;
de façon très régulière, des « contrôles en entreprise » (ensemble dactions menées sur le lieu dexercice dune activité professionnelle pour vérifier la bonne application des prescriptions législatives et réglementaires en matière de sécurité, de loyauté des transactions et de protection des consommateurs et pour apprécier les moyens mis en uvre par le responsable dentreprise pour sassurer du respect de ses obligations).
La direction générale mène également une action préventive, en informant les milieux professionnels et les entreprises sur les enjeux de la réglementation et sur son évolution, et en organisant des actions de sensibilisation.
Sagissant des collectivités, lattention des responsables est appelée sur la réglementation applicable, la précision des commandes et les vérifications à la livraison.
Section 3
La sécurité des consommateurs
La sécurité, en particulier dans le domaine alimentaire, est une exigence forte des sociétés modernes, qui demandent une évaluation claire des risques et une gestion maîtrisée de ceux-ci, fondée sur la mise en place de moyens pour les prévenir et sur lapplication du principe de précaution.
Dans ce domaine, lobligation générale de sécurité impose aux entreprises de sassurer que les produits ou services, dans des conditions normales - ou raisonnablement prévisibles - dutilisation, présentent la sécurité à laquelle on peut légitimement sattendre et ne portent pas atteinte à la santé des personnes.
Le rôle de la direction générale consiste à vérifier que les produits industriels et alimentaires et les services satisfont à lobligation générale de sécurité.
Elle exerce des contrôles à tous les niveaux (production, importation et distribution) et dans tous les secteurs dactivité, ce qui constitue lune de ses spécificités.
Elle se situe aussi au centre de lexercice dune mission associant différents départements ministériels et autorités administratives. Cette compétence partagée requiert la plus grande coopération possible entre les administrations chargées de gérer les risques. Cest ainsi que dans le domaine de la sécurité des aliments, la directive interministérielle du 19 juillet 2001 définit, à lusage des préfets et des chefs de service, les orientations et les objectifs assignés à cette politique publique, à mener dans le cadre privilégié des pôles de compétence (NI no 2001-109 du 10 septembre 2001).
Cette coopération sest révélée particulièrement nécessaire et utile dans le traitement de dossiers tels que lESB et les OGM.
Lexercice de la mission relative à la sécurité des consommateurs nécessite aussi des échanges dinformations et de programmes, des coordinations et des coopérations renforcées avec les autorités administratives indépendantes chargées de lévaluation des risques, notamment lagence française de sécurité sanitaire des aliments, lagence française de sécurité sanitaire des produits de santé, la commission de la sécurité des consommateurs (produits non alimentaires et services), qui analysent les dangers des produits ou pratiques dont elles sont saisies, rendent des avis pris en compte dans les décisions du Gouvernement et dans lorientation des contrôles de ladministration et peuvent demander son concours pour diligenter certaines enquêtes.
Dans un contexte de forte sensibilité des consommateurs et des médias, les pouvoirs publics doivent apporter à lattente en matière de sécurité une réponse proportionnée au risque potentiel. Pour la direction générale, cela consiste à :
appliquer une politique de prévention, par le contrôle des entreprises et des produits, et à développer la veille sur les évolutions technologiques ;
assurer une réactivité forte, en cas démergence de problèmes réels ou supposés.
1.2.3.1. Les actions permanentes
Il sagit dactions de fond et de couverture de terrain, fondées sur les dispositifs législatifs et réglementaires (code de la consommation et textes pris en son application, certaines dispositions du code rural et du code de la santé publique) - dont une part croissante transpose des directives européennes - habilitant les agents de la DGCCRF à intervenir dans ce domaine, en particulier en matière de produits alimentaires, dhygiène et de produits industriels sensibles.
Elles permettent aussi de mettre en place une organisation facilitant, malgré la diversification des provenances et la distribution en des points disséminés, la recherche rapide de produits dangereux pour porter une action curative ou préventive à travers la filière.
Ces actions de fond comprennent des contrôles ciblés, à la distribution et à limportation, des « contrôles en entreprise » (entreprises commercialisant ou incorporant des produits à risque) permettant de vérifier la mise en place dautocontrôles fondés sur la maîtrise des dangers, ainsi que des plans de surveillance, à partir de prélèvements.
Les résultats de ces plans de surveillance de contaminants, polluants ou micro-organismes pathogènes, permettent dappréhender la qualité sanitaire globale daliments ou de chaînes alimentaires, et dorienter les actions en vue de réduire les contaminations. Lorsque la démarche nest pas directement répressive, elle constitue une base dévaluation pour engager des contrôles ciblés à visée répressive.
Les actions de fond de la direction générale sont principalement orientées vers les secteurs où les anomalies ou accidents sont fréquents. Elles concernent :
la sécurité sanitaire et lhygiène des produits alimentaires ;
la sécurité des autres produits ;
la sécurité des prestations de services, en complément des actions spécifiques exercées par les autres services de lEtat concernés.
Le secteur alimentaire
Les contrôles sont particulièrement développés en matière alimentaire, compte tenu des nombreuses règles particulières concernant des domaines sensibles comme les additifs, les contaminants et les polluants, les matériaux « au contact » des produits alimentaires, lhygiène et les normes microbiologiques.
Lanalyse des échantillons de produits par les laboratoires de la direction générale, ou agréés, reste une composante forte de la surveillance des risques.
La sécurité microbiologique des aliments est un domaine de compétence partagée, principalement avec les services vétérinaires, en ce qui concerne la mise en vente des denrées animales ou dorigine animale.
Pour ces denrées, le code de la consommation habilite les agents de la direction générale à rechercher les infractions aux dispositions en matière de normes sanitaires et qualitatives prises en application du code rural.
Lhygiène des aliments doit être abordée dans sa globalité et sur toute la chaîne, jusquà la distribution, même si la surveillance de lhygiène dans les entreprises de production ou de conditionnement de denrées animales ou dorigine animale relève en priorité de la compétence des services vétérinaires.
Sont privilégiées les actions qui tendent à éviter lapparition des risques pour les consommateurs.
Dans ce domaine, la réglementation a évolué vers la prescription dobjectifs sanitaires, satisfaits par des procédures danalyse des dangers et de maîtrise de points critiques.
En complément des contrôles de premier niveau (constatations directes, contrôles de température, prélèvements pour analyse, plans de surveillance), la direction générale a pour mission de vérifier la mise en place des procédures appropriées et le bon usage des moyens qui en résultent, notamment sur la base des guides de bonnes pratiques dhygiène.
Lhygiène des locaux et des personnels constitue un aspect complémentaire de la mission.
Le secteur non alimentaire
Le secteur non alimentaire revêt, par rapport au secteur alimentaire, une plus grande difficulté dappréhension, du fait de lextrême diversité des produits et des risques.
Dans ce domaine, la direction générale veille au respect de lobligation générale de sécurité et des réglementations spécifiques ou des normes obligatoires.
Elle oriente son action vers les principaux produits à risque pour le consommateur (jouets, bricolage, matériels électriques, électroménager, matériels médicaux...), de façon coordonnée avec les autres services de lEtat concernés, en particulier avec la direction générale des douanes et droits indirects.
Les contrôles sont ciblés, en tenant compte des éléments recueillis (rapports daccidents, alertes, plaintes, données de contrôle sur les taux de non-conformité et sur les entreprises à risque sans autocontrôle performant, marquage CE...) et des avis de la commission de la sécurité des consommateurs.
La direction générale participe également à la mise en uvre des recommandations formulées par cette commission, qui implique en particulier des évolutions détiquetage, de normes ou de réglementations.
La sécurité des prestations de services
Les interventions dans ce domaine concourent à la globalité de laction de la DGCCRF en matière de sécurité des consommateurs. Elles ont pour objectif de sassurer de la sécurité des services et des produits liés à ces activités et de prévenir ainsi les dangers et les risques découlant de leur utilisation.
Les contrôles consistent à vérifier que les produits et services satisfont aux exigences essentielles de sécurité.
La direction générale intervient principalement sur initiative locale, à partir dune information (incident ou accident), ou dans le cadre denquêtes plus larges, programmées.
Compte tenu de la spécificité de certaines activités, il est souhaitable que les contrôles seffectuent en collaboration avec les autres services de lEtat concernés, et que les actions interservices sorganisent au plan local dans le cadre de la coordination assurée par le préfet.
Les actions préventives
Le rôle de la direction générale est aussi de mener des actions préventives en informant les entreprises, leurs fédérations et les élus locaux des enjeux sécuritaires, et en procédant à un travail de sensibilisation des consommateurs (communiqués de presse, dépliants...).
Laccent doit être également mis sur les responsabilités de tous dans la gestion des crises, notamment en matière de diffusion de messages dalerte et de mise en uvre doutils de traçabilité permettant des plans de retrait rapides et limités aux références en cause.
La traçabilité, que le code de la consommation a placée au rang des principes généraux de la réglementation et qui peut être rendue obligatoire pour certains produits, est en effet un enjeu majeur pour les entreprises, confrontées à la nécessité, dans certaines situations, de retrouver rapidement lorigine ou la destination dun produit, alors même que des circuits de production et de distribution sont complexes.
1.2.3.2. Les interventions en cas durgence
En coordination et coopération avec les autres services de lEtat concernés, le traitement des risques en cas durgence conduit la direction générale à mener des interventions rapides pour faire cesser les dangers avérés.
Le rôle de la direction générale est principalement fondé sur les dispositions du code de la consommation : mesures durgence à caractère judiciaire (saisies, consignations), propositions, à la suite des contrôles effectués, de mesures administratives à plus grande échelle pour faire face à des atteintes à la sécurité des consommateurs.
Ces mesures administratives (obligations dinformation, injonctions de mise en conformité, retraits de produits dangereux, arrêtés de suspension de commercialisation, décrets dinterdiction...) sont prises sur le fondement des articles L. 221-5 à 221-9 du code de la consommation par le ministre chargé de la consommation et les ministres intéressés. Certaines mesures durgence peuvent être prises par le préfet.
Elles sont proportionnées au danger et au besoin dintervention. Elles tiennent compte des mesures qui ont pu être prises avec succès face à des risques similaires.
La direction générale met en place des contrôles pour en vérifier lapplication effective.
Elle veille à organiser une bonne circulation des informations entre ses services déconcentrés dès lors que des dispositifs de retrait du marché de produits sont organisés à un niveau supra-départemental.
Des mesures administratives plus ciblées, prévues par les articles L. 218-1 à L. 218-5 du code de la consommation, sappliquent spécifiquement au domaine alimentaire.
Lorsque létablissement contrôlé est susceptible de présenter une menace pour la santé publique du fait dun manquement aux règles de loyauté des transactions ou de sécurité des aliments, ces pouvoirs de police administrative donnent aux enquêteurs la possibilité dordonner des mesures correctives sans intervention de lautorité judiciaire : demande de travaux, dopérations de nettoyage, de formation du personnel, de renforcement des autocontrôles... En cas de nécessité, le préfet peut prononcer la fermeture de létablissement ou larrêt dactivités.
Si un lot de produits est susceptible de présenter un danger pour la santé publique, le préfet, sur proposition des agents de la direction générale, peut en ordonner la consignation ou le rappel pour en permettre le contrôle.
Dans le cas dun lot non conforme à la réglementation en vigueur, les enquêteurs peuvent en ordonner la mise en conformité.
1.2.3.3. La gestion des alertes
Le traitement des risques liés à lensemble des produits et services mis sur le marché nécessite une gestion efficace des alertes, qui doit être sécurisée notamment en ce qui concerne la réception et le suivi des informations.
La gestion des alertes est exercée par la direction générale à différents niveaux. Les services déconcentrés constatent des anomalies à loccasion des contrôles et sont en contact sur le terrain avec les entreprises, les consommateurs et leurs organisations, les services durgence des hôpitaux, les centres antipoison, qui sont susceptibles de donner des signaux dalerte.
A ces signaux ponctuels, centralisés par ladministration centrale lorsque le traitement local nest pas suffisant, sajoutent les alertes relayées au niveau national, notamment dans le cadre du réseau de veille et dalerte du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, et au niveau européen.
Ladministration centrale assure la réception, la coordination et la répercussion des alertes impliquant une intervention de la direction générale.
Les éléments analysés doivent permettre de décider :
de lancer une enquête au niveau du responsable de la première mise sur le marché, puis du circuit de distribution, pour identifier les produits suspects (marque, dénomination, référence, conditionnement, date de livraison, numéro de lot, DLUO...), pour apprécier le danger et prendre les mesures qui simposent ;
de déclencher sil y a lieu le dispositif de gestion de crise, conduisant à prendre des mesures durgence immédiates, puis des décisions définitives adaptées à limportance du problème.
1.2.3.4. La gestion des crises
Pour faire face aux situations de crise, la direction générale sappuie sur ses actions de fond, son implantation territoriale, sa culture de coopération avec les autres services de lEtat et son dispositif de gestion de crise.
Le dispositif de gestion de crise, régulièrement mis à jour, formalise les procédures et définit les critères dappréciation des crises et des risques, des actions réflexes et des outils de gestion de crise.
Il permet de gérer et de se préparer à la crise : constitution dune cellule de crise chargée de lexpertise technique, de la prise de décision et de la communication, coordination entre les bureaux concernés de ladministration centrale et mutualisation de linformation, diffusion rapide dinstructions et communication interne en direction des services déconcentrés par établissement de messages daction ou dinformation.
La communication entre les unités denquête et les laboratoires doit être parfaitement assurée et porter notamment sur les grilles de compétence des laboratoires de la direction générale, ou des laboratoires agréés, les conditions de prélèvement, les possibilités de transport rapide des échantillons et les délais des analyses.
Cette organisation est déclinée par les unités déconcentrées, qui mettent en place des procédures (recueil dinformations pour apprécier la gravité de lévénement, mise en alerte, communication interne et externe, interventions de terrain, suivi de crise, fin de crise...) sappuyant sur un système documenté et mis à jour (composition de la cellule de crise, annuaire des correspondants et partenaires, liste dentreprises sensibles...).
1.2.3.5. Le réseau de veille et de gestion des crises et alertes
Ce réseau, comprenant des correspondants chargés de la coordination et du suivi des alertes, renforce la coopération entre la direction générale, les autres services concernés du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, et ceux des ministères de lagriculture et de la santé.
Pour le ministère de léconomie, des finances et de lindustrie, le réseau associe les services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, ceux des douanes, ceux de lindustrie, la direction des relations économiques extérieures et la direction des relations avec les publics et de la communication.
Il est complété par un protocole de coopération entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, et la direction générale des douanes et des droits indirects, qui prévoit un échange systématique dinformations en matière de sécurité, une orientation concertée des contrôles et forme un cadre général dalerte et de gestion de crise.
Un autre protocole renforce la coopération entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la direction générale de lalimentation et la direction générale de la santé en matière de sécurité des aliments. Il est déclinable au niveau départemental.
Il prévoit une procédure commune de mise en alerte et de mise en place dune cellule de crise, chargée de proposer les mesures à prendre, de coordonner les contrôles et de préparer la communication vis-à-vis des entreprises concernées et des consommateurs.
Ce réseau et ces protocoles doivent être mis en uvre de façon systématique et rigoureuse, comme outil assurant lefficacité et la coordination de lintervention publique.
Section 4
La protection des intérêts économiques des consommateurs
Lévolution des marchés, des techniques commerciales et des modes de consommation, la variété et la complexité des produits et services, accentuent les besoins de transparence et de loyauté dans les relations entre entreprises et consommateurs.
Dans un contexte de profusion et de renouvellement rapide de loffre, mais aussi de demande plus diversifiée et ciblée, les exigences des consommateurs saffirment. De plus en plus, ils entendent devenir des acteurs économiques réels, à même de comparer les offres commerciales et de faire jouer la concurrence.
Ce faisant, ils souhaitent être rassurés par des relations de confiance avec les fournisseurs et attendent des pouvoirs publics quils interviennent afin de prévenir ou de faire cesser les comportements déloyaux à leur encontre.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, administration de terrain, a naturellement pour mission daccompagner les consommateurs dans leur vie quotidienne, avec deux préoccupations majeures : une responsabilisation accrue des différents opérateurs économiques, professionnels et consommateurs, et une attention particulière vis-à-vis des consommateurs en situation de fragilité.
La direction générale, dont la compétence en ce domaine est horizontale, participe à lélaboration des réglementations de protection et dinformation des consommateurs : code de la consommation et ses textes dapplication, règles particulières dans certains secteurs. Elle veille à leur application.
Elle mène des actions tendant à développer le rôle des organisations de consommateurs et à favoriser le dialogue entre les acteurs économiques.
1.2.4.1. Veiller à la bonne application des textes
Le droit de la consommation a principalement pour objectif, dune part, de faciliter la comparaison des offres commerciales, avant lachat, ce qui donne aux consommateurs la possibilité de faire des choix éclairés, et, dautre part, de les protéger, lorsquil existe un déséquilibre au profit du professionnel.
La direction générale a pour mission de veiller à la bonne application de ces réglementations, en recherchant les pratiques infractionnelles et les abus de pouvoir économique (clauses abusives) à lencontre des consommateurs.
A cette fin, elle effectue toutes enquêtes utiles, procède à la constatation des faits dans les conditions définies par le code de la consommation et établit, le cas échéant, des procès-verbaux transmis à lautorité judiciaire.
Les contrôles sont orientés vers les comportements les plus préjudiciables aux intérêts des consommateurs et vers les carences significatives en matière dinformation du consommateur, mis en évidence par les réclamations et par les contrôles antérieurs.
La direction générale porte également son attention sur les pratiques déloyales répétitives, qui entraînent des pertes de confiance des consommateurs et des distorsions de concurrence entre les commerçants qui respectent les règles du droit de la consommation et ceux qui tentent dy échapper.
Les effets néfastes des pratiques déloyales peuvent être importants alors même que le préjudice individuel subi par le consommateur est faible, compte tenu du nombre important de victimes, du fait de lutilisation de moyens et supports de communication massive.
Accompagner les évolutions
La direction générale accompagne les évolutions en matière de consommation (secteurs prenant une importance croissante dans le budget des consommateurs, nouvelles méthodes de vente, nouvelles techniques de communication), qui peuvent engendrer de nouveaux problèmes et de nouvelles attentes.
La direction générale vérifie en particulier :
la bonne application des règles relatives à linformation sur les prix des produits et des services - permettant aux consommateurs de jouer un rôle actif sur les marchés - qui concernent lensemble des secteurs professionnels relevant du code de la consommation, quel que soit le lieu ou le support de vente ;
dans le domaine des services, la remise au client de notes détaillées ;
la licéité des contrats ou des pratiques commerciales réglementés (démarchage, vente à distance, crédit, voyages à forfait, multipropriété, présentation des garanties...) ;
la véracité des publicités et la loyauté des ventes promotionnelles (annonces de rabais, ventes avec prime), qui ne doivent pas être faussées par des artifices déroutant lacheteur ou par des informations fausses ou ambiguës.
Les clauses abusives alourdissent les charges pesant sur le consommateur, notamment en cas de sortie du contrat ou de survenance daléas (prestations défectueuses, sinistre, consommateur placé devant un imprévu...). Elles peuvent aussi créer, par leur nature ou leur opacité, des distorsions de concurrence.
Dans ce domaine, en lien avec lanalyse des réclamations de consommateurs, la direction générale contribue à lobjectif déquilibre contractuel, en détectant les clauses litigieuses et en saisissant, au nom du ministre chargé de la consommation, la commission des clauses abusives, chargée dexpertiser et démettre des avis sur le caractère abusif des contrats.
Laction de la direction générale en matière de clauses abusives est orientée vers les problèmes sensibles pour les consommateurs, notamment :
Ladhésion du consommateur à des conditions non communiquées ;
Les limitations imprécises ou opaques des contrats ;
Les exclusions de la responsabilité du professionnel ;
Labsence de parallélisme dans lengagement, le désengagement, la résiliation ou linexécution du contrat.
Le rôle de la direction générale est également dassurer une large information concernant les recommandations de la commission des clauses abusives, rendues publiques par le ministre chargé de la consommation.
Elle participe aux réflexions nationales et communautaires visant à moderniser le droit des clauses abusives, en tenant compte des recommandations et des rapports annuels de la commission des clauses abusives.
Les techniques de communication à distance
Les techniques de communication à distance, en particulier le « commerce électronique », modifient fortement loffre de biens et de services.
Ces procédés doivent faire lobjet dune vigilance particulière, compte tenu de labsence de contacts personnels entre vendeurs et consommateurs, de la rapidité des transactions et du caractère évolutif des méthodes commerciales (achats groupés, comparateurs de magasins...).
Il est important dassurer les conditions dun développement harmonieux et équilibré de ces marchés, dans lintérêt des consommateurs et des entreprises.
La direction générale exerce une surveillance portant notamment sur les publicités électroniques et sur les transactions réalisées directement par lInternet (contrats à distance sur la base doffres ou catalogues électroniques) ou indirectement (achats en magasin après ciblage sur lInternet).
Elle veille à la bonne application des textes de son ressort, en particulier concernant linformation du consommateur, la publicité trompeuse, les contrats à distance (information sur lentreprise, le produit concerné, son prix, la livraison, le droit de retour ou de résiliation, la recréditation du compte en cas de paiement frauduleux...), les pratiques illicites ou réglementées (cadeaux, loteries, ventes à la boule de neige, jeux ou chaînes dargent, offres demploi trompeuses...).
Dans ce domaine, une programmation nationale des contrôles et la coordination entre les unités de la direction générale sont nécessaires pour éviter les risques de doublons et les déperditions dans lactivité denquête (cf. organisation des services, 2.3.1.1).
Est également nécessaire une coopération administrative entre la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et les autres services concernés, en particulier avec ceux du ministère de lintérieur (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de linformation et de la communication), avec les services de la direction générale des douanes et droits indirects et ceux de la direction générale des impôts.
Une coopération internationale simpose aussi, notamment dans le cadre des réseaux régionaux transfrontaliers et du réseau international de contrôle de la commercialisation de lOCDE.
Ces réseaux de coopération sont particulièrement utiles, en cas de difficulté dans lidentification et la localisation géographique des opérateurs, pour compléter les premières investigations ou donner suite aux manquements constatés.
Pour les infractions spécifiques à la criminalité liée aux technologies de linformation et de la communication, loffice central précité constitue, pour la France, le point de contact central dans les échanges internationaux.
1.2.4.2. Les actions en matière de litiges de consommation
La direction générale a naturellement pour mission daider les consommateurs dans leur vie quotidienne, en lien direct avec sa mission dans le domaine de la consommation.
A cet effet, un accueil « de premier niveau », appuyé par des documentations et des formations adaptées et soutenu par des agents clairement reconnus dans cette fonction, doit rendre un réel service public dorientation et de prétraitement.
Dans le respect des missions des autres autorités ou organismes concernés, sans porter de jugement de valeur sur les prétentions des parties, le rôle de la direction générale est de donner une information sur la méthodologie en matière de litiges de consommation et une orientation :
Selon le cadre juridique du problème, pénal ou privé ;
Sur la nécessité de disposer darguments juridiques et de pièces justificatives ;
Sur les possibilités de saisine de la direction générale, en cas dindice dinfraction à une réglementation dont elle a la charge de vérifier lapplication, dêtre informé des poursuites et de se porter partie civile afin de réclamer une réparation du préjudice, si une procédure contentieuse en résulte ;
Sur les possibilités de conciliation (associations de consommateurs, conciliateurs, médiateurs) et dactions en justice, notamment simplifiées (déclaration simplifiée, injonction de faire, action en représentation conjointe), en précisant le rôle des greffes.
Au-delà des problèmes individuels, la direction générale exploite les informations recueillies, par un recensement et une analyse des réclamations faisant émerger des problèmes récurrents ou importants pour les consommateurs.
Ses plans dactions et la programmation des enquêtes tiennent compte de cette analyse.
Lexploitation des réclamations permet aussi à la direction générale de développer des actions de prévention incitant les consommateurs à une vigilance particulière face à certaines offres illusoires (gains mirifiques, garanties de résultat dans le domaine de la santé, offres opaques dactivités lucratives...).
Le règlement des litiges est un sujet sur lequel la concertation avec les autorités judiciaires doit être approfondie, notamment en ce qui concerne les suites réservées aux procès-verbaux établis par les agents de la direction générale.
Enfin, le rôle de la direction générale est aussi, en liaison avec les organisations de consommateurs et en coordination avec le ministère de la justice, de participer aux réflexions nationales, communautaires et internationales visant à simplifier la justice au quotidien pour les consommateurs, notamment par la recherche de procédures de cessation de pratiques illicites adaptées au contentieux de masse.
1.2.4.3. Les actions favorisant le dialogue
entre les acteurs économiques
Pour une efficacité accrue, la direction générale pratique un dialogue permanent avec les différents partenaires économiques, notamment dans le cadre du Conseil national de la consommation, organisme consultatif paritaire, composé de représentants des consommateurs et des professionnels et présidé par le ministre chargé de la consommation. Cette concertation a lieu également au sein des comités départementaux de la consommation.
La confrontation des opinions et la concertation pour parvenir à un consensus, lorsquil est possible (sinon à un constat réfléchi des divergences), permettent la conclusion daccords améliorant certaines pratiques commerciales (codes de bonnes pratiques) et la proposition de réformes ou daménagements réglementaires tenant compte de différents paramètres socio-économiques et pouvant être acceptés par tous.
Le cadre du Conseil national de la consommation permet aussi de valoriser des démarches professionnelles positives, consistant notamment à prévenir les difficultés courantes rencontrées par les consommateurs. De telles démarches peuvent utilement relayer laction de la commission des clauses abusives.
La concertation ne sexerce pas au seul niveau national. Il appartient à la direction générale de la favoriser également au plus près des acteurs, en particulier dans le cadre des comités départementaux de la consommation, qui réunissent les organisations locales de consommateurs et de professionnels et prolongent localement la concertation mise en uvre au niveau national.
1.2.4.4. Le soutien financier des organisations de consommateurs
La direction générale, au nom de lEtat, soutient financièrement les organisations de consommateurs en leur octroyant des subventions qui tiennent compte de leurs besoins et de leur activité dans le domaine de la consommation.
La régionalisation des subventions doit être recherchée pour simplifier la gestion des crédits daide aux organisations locales de consommateurs et aux structures de la consommation (centres techniques régionaux, centres régionaux, maisons de la consommation...)
Il sagit principalement dharmoniser au niveau régional les critères de financement des projets locaux, en liaison avec les directions départementales.
Par ailleurs, les directeurs régionaux sont les interlocuteurs des centres techniques régionaux de la consommation, ce qui évite une multiplicité dintervenants à légard de ces structures.
La conduite dune politique régionale de soutien au mouvement consommateur renforce la pertinence de la dépense publique. Lappréciation globale, portée au niveau régional, sur le financement du dispositif de consommation local permet dassurer une meilleure coordination et un meilleur suivi de lactivité des associations et structures de la consommation. Elle comporte aussi en la matière une composante importante de contrôle de la dépense publique.
Le soutien des associations concerne notamment la tenue de permanences et le règlement des litiges de droit privé, cest-à-dire loffre dun service de proximité facilement accessible et réparti sur le territoire de la région.
Les organisations de consommateurs jouent un rôle essentiel dans ce domaine alors même que le traitement judiciaire connaît des limites, en particulier dans le cas de faibles préjudices décourageant les victimes de saisir la justice.
La direction générale veille à sinformer sur cette activité sensible et sur le taux de résolution des litiges transmis aux associations de consommateurs quelle subventionne.
Elle soutient également les actions en justice des associations, en particulier les actions en suppression de clauses abusives, domaine dans lequel le rôle des organisations de consommateurs est primordial.
Chapitre III
La participation à des missions de service public
En coordination avec dautres services de lEtat, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes participe à des missions de service public présentant une forte complémentarité avec le cur de ses missions et permettant souvent denrichir ou de faciliter leur exercice.
Section 1
Le contrôle de légalité des marchés publics
et des délégations de service public
Les marchés publics et les délégations de service public, qui intéressent de nombreux secteurs dactivité, jouent un rôle important dans léconomie nationale et ont pris une dimension particulière dans la logique de la déconcentration.
Dans ces domaines, simposent des exigences de transparence de la décision publique, de liberté et dégalité daccès à la commande, defficacité de lachat public par la mise en concurrence des fournisseurs, et donc de bonne utilisation des fonds publics par lutilisation intelligente des mécanismes du marché.
En étroite complémentarité avec sa mission centrale de détection et de traitement des pratiques anticoncurrentielles (cf. 1.2.1.1.2), la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes participe à une mission plus générale de surveillance de la transparence et de la régularité des marchés publics et des délégations de service public.
En effet, le contrôle de légalité, confié aux services préfectoraux, a acquis le statut dune véritable politique publique et doit bénéficier de la coopération de lensemble des administrations qui y concourent et de la mise en commun des informations.
La détermination des priorités en matière de contrôle de légalité obéit à une logique de concertation, dans le respect de la mission particulière de la direction générale en matière de lutte contre des pratiques anticoncurrentielles.
Une coopération particulière entre les services locaux de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et ceux de la comptabilité publique doit permettre dutiliser au mieux les compétences de chacun et de favoriser lexercice de ses missions.
Le préfet peut sappuyer sur les capacités dexpertise de la direction générale afin dappréhender les marchés publics sous plusieurs angles (concurrence, régularité des procédures) lors de la mise en uvre du contrôle de légalité, en sappuyant, notamment, sur les irrégularités au regard du droit de la concurrence pour mettre en uvre les procédures de déféré ou de référé auprès des tribunaux administratifs. Il transmet pour expertise aux services de la DGCCRF les dossiers qui présentent un enjeu économique important en termes de concurrence.
Il demeure que les actes effectués dans lexercice des pouvoirs denquête prévus par le livre IV du code de commerce relatif à la liberté des prix et de la concurrence appartiennent à la procédure juridictionnelle.
Dans les commissions dappel doffres, lorsque le représentant de la direction générale décèle des irrégularités dans la procédure, celui-ci fait des observations au procès-verbal de la réunion, lequel est transmis au contrôle de légalité. En cas dirrégularité grave, le directeur départemental de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes alerte sans délai le préfet afin de permettre le déclenchement de la procédure appropriée.
Linformation et la prévention, relayées par les moyens répressifs, constituent aussi une voie permettant dassurer la bonne application des règles concernant les marchés publics.
Laction préventive contribue à la bonne compréhension des règles de mise en concurrence, à la sécurité juridique des décisions, et peut conduire lacheteur public à reprendre sa procédure. Elle facilite aussi le contrôle et son efficacité.
Les services des préfectures, les services déconcentrés de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et ceux de la comptabilité publique doivent être en mesure dapporter un appui aux décideurs locaux.
Par ailleurs, lexercice de cette mission conduit parfois à mettre en lumière des éléments relatifs aux comportements des acheteurs ou des entreprises, susceptibles de constituer des infractions pénales et, dès lors, transmis sans délai, par rapport au procureur de la République, en application de larticle 40 du code de procédure pénale.
Enfin, le rôle de la direction générale en matière de marchés publics et de délégations de service public est aussi de participer aux réflexions visant à moderniser le droit de la commande publique (décret no 2001-210 du 7 mars 2001).
Section 2
Les actions en matière de commerce
Diverses missions en matière de commerce incombent à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, en lien direct avec ses missions fondamentales. Elles concernent léquipement commercial, les soldes, les liquidations et les ventes au déballage.
1.3.2.1. Léquipement commercial
Afin déviter une croissance désordonnée de la grande distribution au détriment des autres opérateurs, louverture et lextension des surfaces de vente dépassant les seuils réglementaires est soumise à lautorisation préalable de la commission départementale déquipement commercial.
Dans ce domaine, le rôle de la direction générale est :
au niveau départemental, dinstruire les demandes dautorisation, sous la forme dun rapport mettant en évidence les problèmes de concurrence et de consommation dans la zone de chalandise et permettant dapprécier si limplantation projetée répond aux critères définis par la loi ;
De présenter aux séances des commissions départementales déquipement commercial le rapport dinstruction et de donner un avis sur les dossiers déposés, notamment sur les conditions dexercice de la concurrence dans la zone de chalandise ;
Dexposer devant lobservatoire départemental déquipement commercial lévolution du commerce dans le département et de présenter le fichier annuel départemental déquipement commercial ;
De constater les infractions aux dispositions de larticle L. 720-5 du code de commerce (dépassement illicite de surface de vente ou du nombre de chambres dans les hôtels) ;
Au niveau national, démettre un avis, au nom du ministre chargé de léconomie, sur les dossiers faisant lobjet dun recours auprès de la Commission nationale déquipement commercial.
1.3.2.2. Les soldes, les liquidations et les ventes au déballage
Pour maintenir les conditions dune concurrence loyale dans le commerce de détail, certaines ventes à caractère très attractif pour les consommateurs (soldes, liquidations, ventes au déballage) sont soumises à une réglementation reposant sur un régime dautorisation préfectorale - ou municipale dans certains cas (liquidations, ventes au déballage) - et sur la détermination de périodes autorisées (soldes).
Dans ces domaines, le rôle de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ne porte pas sur linstruction des demandes dautorisation mais consiste à veiller à la bonne application de ces dispositions, sanctionnées pénalement.
Section 3
La lutte contre les contrefaçons de marques
Laction de la direction générale en matière de contrefaçon de marques se situe en lien direct avec ses missions spécifiques : veiller à la loyauté de la concurrence, à la protection du consommateur et à la qualité et la sécurité des produits.
Les enquêtes visent à remonter les filières de contrefaçon jusquau premier responsable de la mise sur le marché français. Si les produits sont reconnus comme contrefaits, il convient dinformer le titulaire de la marque afin de lui permettre de se porter partie civile. Lorsque des stocks importants de produits de contrefaçon sont mis en évidence, les enquêteurs peuvent, sur autorisation judiciaire, consigner les produits.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes lutte contre les contrefaçons en étroite collaboration avec les services de lEtat compétents.
Les contrôles sont coordonnés avec ceux effectués par la direction générale des douanes et droits indirects, les services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes privilégiant les interventions liées à la sécurité et à la tromperie du consommateur.
Il peut être également fait appel aux services de police et de gendarmerie, notamment pour mieux gérer les interventions difficiles.
Les affaires dépassant souvent le cadre national, la direction générale développe des relations avec ses homologues étrangers pour lutter plus efficacement contre les contrefaçons, en particulier par lintermédiaire de son réseau pour les relations transfrontalières.
Section 4
Les prix et tarifs publics
Les prix sont libres, déterminés sous la seule responsabilité des entreprises. Toutefois, des exceptions demeurent :
Dans les secteurs exclus du champ dapplication du livre IV du code de commerce relatif à la liberté des prix et de la concurrence (transport par fer, tabac...) ;
Dans ceux où la concurrence ne joue pas pour des raisons de structure du marché (monopoles, difficultés dapprovisionnement, dispositions réglementaires restreignant la concurrence : péages sur autoroutes, médicaments remboursables...) ;
Lorsque des hausses excessives se produisent pour des raisons conjoncturelles graves, les prix pouvant alors être réglementés temporairement.
Dans ces secteurs ou ces situations, la direction générale recueille des renseignements sur létat des marchés et sur les composantes des coûts, participe à lélaboration des textes, en liaison avec les ministères techniques compétents, et en surveille lapplication.
Dans le très large domaine où les prix sont libres, la mission de la direction générale est essentiellement conjoncturelle, mais indispensable, et concerne des situations particulières susceptibles daffecter le bon fonctionnement des marchés ou les intérêts des consommateurs.
Elle comporte, en tant que de besoin, des enquêtes dinformation économique, danalyse de formation des prix ou dobservation de lévolution des prix, pour apprécier les conditions de fonctionnement des marchés et intervenir, sil y a lieu, sur la concurrence ou sur des aspects particuliers de linformation ou de la protection des consommateurs.
TITRE II
LORGANISATION DES SERVICES
Le présent titre précise lorganisation des services mise en place pour laccomplissement des missions définies au titre Ier.
Il développe :
Les attributions et le fonctionnement des services relevant de la direction générale ;
Les aspects de la nécessaire coordination entre ces services ;
Les principales coopérations interadministratives intéressant la direction générale, qui appellent aujourdhui des cadres plus formels.
Chapitre Ier
Le cadre général
Lorganisation et le fonctionnement des services relevant de la DGCCRF sont fixés par :
Un ensemble de dispositions réglementaires et leurs arrêtés dapplication du 12 décembre 2001 (JO du 13 décembre 2001) : décret no 2001-1178 relatif à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, décret no 2001-1179 relatif aux services déconcentrés de la DGCCRF, décret no 2001-1180 relatif à la direction nationale des enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes, arrêté relatif à la direction des laboratoires de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, arrêté relatif à lEcole nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes ;
Le décret no 2001-1181 du 12 décembre 2001 relatif à diverses mesures de fonctionnement de la DGCCRF (JO du 13 décembre 2001).
Ces textes dorganisation et de fonctionnement intègrent et précisent la mise en uvre de la déconcentration au niveau départemental et au niveau régional.
Ils assurent la sécurité juridique des enquêtes, compte tenu des règles de compétence territoriale des enquêteurs, notamment celles fixées par larticle L. 450-1 du code de commerce et par larticle L. 215-1-1 du code de la consommation (compétence sur lensemble du territoire national) et celles fixées par larticle 3 du décret no 2001-1179 précité.
Section 1
Les principes généraux dorganisation
En application des dispositions législatives et réglementaires régissant les domaines concernés, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes mène une action publique permettant un fonctionnement concurrentiel, loyal et sécurisé du marché, sans préjudice des attributions des autres ministères et directions (cf. titre I, les missions).
Sa mise en uvre tient compte des besoins et attentes des usagers et des consommateurs ainsi que de la nécessité de rationaliser et de valoriser les procédures, les processus et les actions.
Ladministration centrale
Pour la mise en uvre de la politique gouvernementale et des lois et règlements, dans les limites des missions de la DGCCRF, ladministration centrale de la direction générale définit les orientations générales des contrôles et des actions et exerce la responsabilité de lanimation, du pilotage et de lévaluation des services déconcentrés et des services à compétence nationale.
Dans le domaine des produits alimentaires, les axes de contrôles sappuient sur les analyses de risques prévues par les dispositions communautaires concernant les contrôles officiels.
Ladministration centrale prépare, pour le gouvernement, les orientations législatives et réglementaires, les textes dapplication (décrets, arrêtés, circulaires, instructions...) et les décisions ministérielles dans les domaines de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Elle coordonne les actions des services relevant de la direction générale, en contrôle les résultats et se saisit des difficultés éventuelles.
Elle sassure de lunité de la doctrine administrative et de son application ainsi que de léchange réciproque dinformations entre les unités.
Elle veille à la prise en compte à léchelon national des impératifs de concurrence, de loyauté commerciale et de protection des consommateurs dans les décisions des autres administrations auxquelles elle est associée.
Elle assure, dans ces domaines, la représentation technique de la France dans les instances internationales et communautaires ainsi que dans les cadres de coopération bilatérale avec les autorités homologues des autres pays.
Les services à compétence nationale
Les services à compétence nationale comprennent la direction nationale des enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes, la direction des laboratoires et lEcole nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Ils exercent des missions à caractère opérationnel ou de gestion (recrutement, formation, documentation) présentant un caractère national, dans le cadre des instructions ou orientations données par ladministration centrale.
Ils développent une coopération et des échanges dinformation réguliers avec les autres unités et apportent, en tant que de besoin, leur concours aux services déconcentrés.
Les services déconcentrés
Les services déconcentrés relevant de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sont organisés en directions départementales et directions régionales.
Dans les domaines daction de la DGCCRF, ces services assurent la mise en uvre des politiques nationales et communautaires au niveau local.
Ils constituent lélément principal du dispositif de contrôle, qui a pour objet de rendre effectives, au quotidien, les conditions du bon fonctionnement des marchés.
Les services déconcentrés apportent, en tant que de besoin, leur concours aux services à compétence nationale.
Section 2
Les actions internationales
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes traite les affaires internationales et communautaires se rapportant à ses attributions.
2.1.2.1. Les actions communautaires
Limportance du droit communautaire dans le domaine de la concurrence, les nombreux textes législatifs ou réglementaires issus de directives communautaires ou de règlements en matière de qualité, de sécurité et de protection du consommateur marquent laction internationale de la DGCCRF, inscrite prioritairement dans le cadre de lUnion européenne.
Dans ses domaines de compétence, la direction générale intervient dans les négociations communautaires préparant lélaboration des textes ainsi que dans les travaux de transposition et de mise en uvre de ces textes au plan national.
Elle en contrôle la bonne application et met en uvre les actions prévues par la réglementation ou les décisions communautaires (exercice et coordination des contrôles officiels, relations entre les corps de contrôle...).
Elle est, en particulier, le point de contact du réseau dalerte organisé par la directive générale sur la sécurité des produits.
En matière de concurrence, la direction générale est porte-parole de la France dans les négociations européennes au Conseil. Elle apporte sa contribution active à limpulsion du droit communautaire.
Elle suit les procédures communautaires de contrôle des concentrations et maintient une liaison étroite et constante avec la Commission sur ce sujet.
Elle conduit la délégation française lors des auditions des comités.
Elle intervient dans les travaux relatifs à laménagement des règles et procédures communautaires en matière de concurrence.
Elle assure la représentation française au sein des comités consultatifs en matière dententes et de positions dominantes, de concentrations et au sein des comités dexperts amenés à se prononcer sur ces affaires communautaires.
La direction générale participe au dispositif de coopération de préadhésion mis en place par lUnion européenne auprès des pays candidats.
2.1.2.2. Les actions internationales
Dans le cadre international, la DGCCRF participe aux travaux de diverses instances, notamment :
LOCDE, en particulier en ce qui concerne les travaux du comité du droit et de la politique de la concurrence, les travaux en matière de loyauté et de sécurité des aliments et ceux relatifs à la protection des consommateurs ;
Le Codex Alimentarius, placé sous légide de lOrganisation des Nations unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) et de lOrganisation mondiale de la santé, qui établit des normes internationales en matière de denrées alimentaires et dhygiène, ayant valeur de références dans le cadre de lOrganisation mondiale du commerce (OMC) ;
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, dans son action en matière de pratiques restrictives de concurrence ;
LOMC, en ce qui concerne les interactions entre le commerce et la concurrence.
2.1.2.3. La coopération internationale
La direction générale entretient des relations régulières avec les services homologues ou similaires des autres pays, fondées notamment sur des dispositifs et accords de coopération, des échanges dinformations, des rencontres et des aides techniques (accueil de missions étrangères, envoi dexperts, formation de stagiaires étrangers...).
Elle désigne des points de contact et participe activement aux réseaux de coopération mis en place (réseau de contrôle de la commercialisation des pays de lOCDE, réseau transfrontalier de coopération...), notamment pour favoriser une approche commune des problèmes et pour prévenir et faciliter le règlement des litiges transfrontières de la consommation.
Les réseaux de coopération permettent également de mutualiser les informations sur les différents pays (réglementations, structures administratives, secteurs à risque...) et de centraliser les demandes de renseignements.
Chapitre II
Lorganisation des services
Section 1
Les directions départementales
La direction départementale constitue la structure de base de lorganisation administrative de la DGCCRF, tout en privilégiant lindispensable articulation entre le niveau départemental et le niveau régional.
Les directions départementales assurent dans le ressort territorial du département la mise en uvre de toutes les missions dévolues à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Cela implique, pour les agents, une plurivalence dans les fonctions, qui est celle du métier denquêteur, ouvrant des capacités dadaptation et de mobilisation en période de crise.
Un équilibre est à rechercher avec la spécialisation des agents liée à la répartition des attributions, qui tient compte des spécificités locales et de la complexité de la réglementation.
Selon limportance locale des effectifs, les directions départementales peuvent comprendre plusieurs sections, opérationnelles, de gestion ou de support aux missions (contentieux, accueil...).
Cette organisation doit garantir les pratiques déchanges, de coopération et de renfort temporaire entre les sections et éviter la segmentation excessive des actions.
Spécificités territoriales
Les agents affectés dans les unités infradépartementales (antennes ou secteurs hors du chef-lieu du département) sont placés sous lautorité du chef de service du département et ont vocation à intervenir sur lensemble de ce département.
Le ressort territorial de certaines directions départementales (annexe I du décret relatif aux services déconcentrés de la DGCCRF) est étendu à une ou plusieurs communes de départements limitrophes pour les activités liées à des zones dactivités particulières (zones de protection des marchés dintérêt national, zones aéroportuaires dOrly et de Roissy).
Les chefs de service désignés sont responsables des missions de la direction générale pour ces activités particulières et prescrivent les enquêtes directement liées.
2.2.1.1. Le cur des attributions : la réalisation denquêtes
Dans le cadre des orientations définies par ladministration centrale et par le projet territorial de lEtat, qui précise la stratégie globale dintervention de lEtat dans le département et les coordinations interservices importantes, les directions départementales déterminent leurs priorités daction et établissent une programmation des tâches locales.
Par exception, pour répondre aux exigences de cohérence et dunité de cette mission sensible, les enquêtes relevant des pratiques anticoncurrentielles obéissent à une organisation particulière, le « maillage concurrence » qui définit notamment le rôle des directions départementales dans ce domaine (cf. 2.2.1.2 et 2.2.2.4.1).
Les enquêtes
Les directions départementales réalisent les enquêtes prévues par les programmes nationaux et locaux ainsi que les enquêtes liées à lévénement ou à des soupçons de non-conformité ou de fraude.
Elles participent, par leurs investigations, à maintenir un niveau élevé de protection des consommateurs.
La programmation départementale des enquêtes tient compte des secteurs sensibles ou « à risques », des antécédents de non-conformité ou de fraude ainsi que des informations et réclamations faisant ressortir des problèmes récurrents ou importants pour les consommateurs, pour les professionnels ou pour les acheteurs publics.
Des marges dinitiative sont reconnues aux enquêteurs dans la conduite des interventions.
Les enquêteurs des directions départementales relèvent les infractions et les manquements dans le cadre des pouvoirs qui leur sont attribués et leur donnent les suites judiciaires ou administratives qui simposent.
Lorsquune enquête concerne une entreprise située hors de leur ressort territorial ou que celle-ci doit faire lobjet dune action contentieuse (demande de document, envoi dun rappel de réglementation, volonté de dresser un procès-verbal), la direction départementale contacte la direction départementale territorialement compétente qui intervient pour son compte (cf. linstruction générale denquête et de contentieux qui précise les modalités de cette procédure).
Cette intervention se justifie aussi par le fait que la direction départementale territorialement compétente est la mieux adaptée pour intervenir ou pour donner un avis préalable.
La direction départementale territorialement compétente répond systématiquement et rapidement aux demandes, surtout lorsquil existe un risque pour la sécurité.
Les prélèvements déchantillons
Les enquêtes peuvent comprendre des prélèvements déchantillons soit lorsque le recours à lanalyse scientifique permet de conclure ou de confirmer les manquements relevés, soit pour obtenir une information sur le produit concerné ou une vue du marché, soit encore pour orienter les contrôles ultérieurs.
Les prélèvements qui ne sont pas destinés à la recherche et à la constatation dinfraction peuvent être opérés dans le cadre des pouvoirs de police administrative prévus par larticle L. 218-2 du code de la consommation (produits alimentaires).
Les directions départementales veillent à ce que les prélèvements (sondages thématiques, plans de surveillance, contrôles à la production...), en dehors des prélèvements orientés liés à des enquêtes ponctuelles, sopèrent de préférence dans le cadre de programmations concertées entre les services denquêtes, les laboratoires et, le cas échéant, ladministration centrale.
Les prélèvements de matériels industriels programmés au niveau national requièrent une coordination particulière entre les directions départementales afin déviter les prélèvements identiques. A cet effet, ils sont concentrés sur un nombre limité de directions départementales.
Les dossiers contentieux
Pour accroître lefficacité de laction pénale, lorsque lenquête conduit à dresser un procès-verbal dinfraction, les directions départementales veillent tout particulièrement au strict respect des règles de fond et de forme.
Dans ce cadre, les agents chargés du contentieux exercent une fonction de conseil et de vérification juridique.
Le concours apporté aux unités spécialisées
En tant que de besoin, les directions départementales prêtent leur concours aux unités spécialisées : direction nationale des enquêtes et brigades interrégionales denquête.
2.2.1.2. La participation au contrôle des pratiques
à caractère anticoncurrentiel
La mission de contrôle des pratiques à caractère anticoncurrentiel implique lensemble des enquêteurs, sagissant dune activité transversale des autres missions de la direction générale (cf. titre Ier, chapitre 2).
Elle est mise en uvre en sappuyant sur le « maillage concurrence » associant ladministration centrale, la direction nationale des enquêtes, les brigades interrégionales denquête concurrence et les directions départementales.
Les directions départementales recherchent les indices de comportements anticoncurrentiels dans le cadre de leurs tâches régulières ou de leurs interventions dinitiative (contrôles, collectes dinformations économiques, contacts avec les entreprises, interventions en matière de marchés publics, relations avec les collectivités locales) et sur la base du programme national dactivité.
Selon les besoins, les directions départementales apportent leur concours à la réalisation denquêtes confiées à la direction nationale des enquêtes ou aux brigades interrégionales denquête concurrence.
Elles formulent des suggestions sur la programmation des enquêtes de recherche dindices, en prenant appui sur leur connaissance du tissu économique local.
Ladministration centrale peut décider daffecter une enquête à une direction départementale lorsquelle peut être menée efficacement au plan strictement local. La brigade interrégionale denquête concurrence lui apporte le soutien nécessaire.
2.2.1.3. Les autres attributions
Attributions déconcentrées et représentation de la direction générale
Les directions départementales exercent les attributions de la direction générale impliquant des décisions déconcentrées.
Elles représentent la direction générale dans les instances départementales et locales.
Avec pour objectif de rendre effectif le jeu de la concurrence, elles participent aux commissions dappels doffres et de délégations de service public (cf. missions, 1.2.1.1.2, et chapitre 3, section 1) et aux commissions départementales déquipement commercial (cf. missions, 1.3.2.1).
Elles apportent un concours technique et économique aux préfets, en lien avec les missions de la direction générale (cf. missions, notamment le chapitre 3, la participation à des missions de service public).
Prévention et sensibilisation
En complément des actions judiciaires et administratives, les directions départementales mènent des actions dinformation et de sensibilisation des consommateurs, des chefs dentreprise, des milieux professionnels et des acheteurs publics (cf. missions).
Elles soutiennent la réalisation des actions des partenaires de la consommation, en particulier celles des organisations de consommateurs (cf. missions, 1.2.4.3 et 1.2.4.4).
Laccueil
Le cadre de proximité offert par les directions départementales constitue un élément important de leur rôle en matière de service rendu au public.
Laccueil doit être un point de convergence, dobservation de lévolution des pratiques commerciales et dexploitation des informations, au cur de lactivité des directions départementales (cf. missions, 1.2.4.2).
Actions dans le domaine des concentrations économiques
A la demande de ladministration centrale, les directions départementales peuvent être amenées à intervenir dans le cadre dopérations de concentration économique, notamment relatives à la grande distribution, pour effectuer des recherches et enquêtes sur les conséquences économiques locales.
Les contrôles des fruits et légumes à limportation et à lexportation
Comme pour les autres missions de la DGCCRF, les directions départementales ont une compétence générale dintervention en matière de fruits et légumes.
Les directions départementales assurent également les contrôles à limportation et à lexportation, et la délivrance obligatoire des documents y afférents, conformément aux règlements communautaires, ainsi que linformation régulière des responsables régionaux sur la situation dans le département.
2.2.1.4. Les relations avec les préfets
Pour les questions qui relèvent de leur compétence, les directeurs départementaux informent les préfets en raison des pouvoirs qui leur sont reconnus par les lois et règlements relatifs à la déconcentration. Ils recueillent et appliquent les directives du représentant de lEtat.
Nonobstant, les actes relevant des pouvoirs de police judiciaire, qui seffectuent conformément aux règles de procédure pénale, sont soumis au seul contrôle de lautorité judiciaire et lui sont obligatoirement et directement transmis (cf. instruction générale denquête et de contentieux).
2.2.1.5. Les relations avec les autorités judiciaires
La nature des missions de la direction générale conduit les services denquête à relever et à poursuivre de nombreuses infractions auxquelles les parquets décident des suites à donner.
Dans le cadre des procédures de recherche des auteurs dinfractions, les services denquête collaborent étroitement avec les autorités judiciaires et leur fournissent toutes les précisions dont elles peuvent avoir besoin.
Dans le cas de crises sanitaires ou de sécurité, avérées ou potentielles, ces éléments permettent dapprécier la situation dans sa globalité, notamment la gravité de lévénement, les retombées possibles sur les consommateurs et sur les entreprises ainsi que les mesures administratives ou réglementaires engagées, ou à engager, compte tenu de la nature et de lampleur du problème concerné.
Dune manière générale, les relations régulières entretenues avec les parquets donnent aux services la possibilité de présenter la dimension économique des dossiers contentieux, de donner une issue plus rapide aux procédures et dobtenir des retours dinformation systématiques sur les suites réservées aux procès-verbaux.
Ces relations gagnent à être formalisées par des conventions qui favorisent leur maintien durable, notamment en cas de changement daffectation des agents ou des magistrats concernés.
Ces conventions permettent également de préciser les modalités de recours à lordonnance pénale ou à lavertissement judiciaire, procédures simplifiées de nature à améliorer leffectivité du droit.
Les interventions des services aux audiences sont importantes pour expliquer les objectifs et les enjeux économiques des infractions et faciliter la prise de conscience par lautorité judiciaire de leurs effets néfastes.
Les rencontres avec les magistrats et les journées détudes communes, réalisées en tant que de besoin avec les directions régionales et les services spécialisés, permettent de présenter les missions de la direction générale, dexaminer les réglementations et leurs objectifs et de sensibiliser les magistrats sur les litiges de la consommation et le contentieux de masse qui en résulte parfois en raison de lévolution des marchés et des techniques de commercialisation.
2.2.1.6. Les interventions hors zone daffectation
Les principes defficacité de laction des services de lEtat et de rationalité dans lexercice des contrôles conduisent les enquêteurs, dans certains cas, à intervenir en dehors de leur zone daffectation.
Le cadre général de ces interventions est précisé ci-après. Le cas particulier des concours opérationnels régionaux, apportés aux enquêtes à la demande des directions départementales, est développé au point 2.2.2.2.
2.2.1.6.1. Les règles de compétence nationale
Les règles de compétence sur lensemble du territoire national sont fixées par les articles L. 450-1 du code de commerce et L. 215-1-1 du code de la consommation.
Sont à respecter les conditions de fond et de forme (autorité responsable, information préalable du chef de service territorialement compétent, présentation des enquêteurs dans les entreprises, rédaction des procès-verbaux) précisées par linstruction générale denquête et de contentieux.
Ces interventions doivent être motivées par :
La qualification des agents sollicités par le chef de service territorialement compétent pour réaliser des enquêtes présentant une technicité particulière ;
Un besoin de renfort temporaire des unités pour faire face, notamment, à des situations de crise, à des événements particuliers ou à des « pointes de contrôles » ;
La nécessité de conduire des enquêtes lourdes ou des contrôles conjoints en cas durgence (notamment pour appréhender des stratégies délibérées de fraudes concernant plusieurs départements et lésant gravement les intérêts des consommateurs...) ;
La compétence acquise par un agent sur un dossier denquête complexe, qui rend souhaitable que lenquête soit poursuivie par le même agent dans un autre ressort territorial.
2.2.1.6.2. Le cadre juridique de lagent « assistant »
Pour les procédures non couvertes par les règles de compétence territoriale nationale, les agents territorialement compétents ont la possibilité dêtre assistés, dans la conduite de leurs enquêtes, par tout autre agent de la direction générale (décret relatif à diverses mesures de fonctionnement).
Toutefois, cet agent ne peut réaliser dactes de procédure pénale ou de police administrative et il est tenu de ne pas divulguer les informations dont il a eu connaissance.
Lorsque la nature de lenquête lexige, le cadre juridique de lagent « assistant » permet aux agents enquêteurs de solliciter le soutien, purement technique, dagents dautres unités, dagents des laboratoires ou dinformaticiens (notamment pour la communication de données numérisées), désignés par leur chef de service.
Il permet également dassurer concrètement la formation à la conduite des enquêtes des stagiaires issus de lEcole nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes au cours de leurs stages pratiques en direction.
Section 2
Les directions régionales
Les directions régionales assurent des fonctions spécifiquement régionales : représentation de la direction générale auprès des instances régionales, animation et organisation de la coordination des directions départementales de la région et des relations régionales avec les laboratoires.
Le niveau régional constitue, en particulier, un niveau pertinent pour animer le développement de la modernisation de la direction générale.
Dans les départements des chefs-lieux de région, les directions régionales assurent en outre la mise en uvre des missions dévolues à la direction départementale.
2.2.2.1. La structuration de la vie régionale
La région est le niveau naturel et privilégié déchanges et de coopération entre les unités, départementales et régionales, qui la composent.
La direction de région organise les relations, la concertation entre les directions départementales et veille à la structuration effective de la vie régionale, en sassurant du fonctionnement efficace du collège des directeurs, des conférences régionales, des groupes régionaux de programmation ainsi que des journées techniques régionales.
Le collège des directeurs est investi dune autorité collégiale lui permettant de décider et dagir en vue de coordonner et danimer les différents aspects de la vie et des actions régionales.
La région veille en particulier à la mise en place de plans daction régionaux et de systèmes de pilotage fiables.
Le plan daction régional pluriannuel, validé par le collège des directeurs, traduit la volonté de rassembler toutes les unités de la région dans un projet commun qui définit des actions prioritaires à mettre en uvre à moyen terme. Il est décliné dans une programmation annuelle détaillée.
La région suit la vie économique régionale, dispose dune base de données économiques à visée opérationnelle, organise la coopération régionale interdirectionnelle et interadministrative ainsi que la coopération transfrontalière et transfrontière qui la concerne.
Sans remettre en cause le rôle du département, structure de base de lorganisation de la direction générale, la fonction régionale ouvre des possibilités doptimiser et de valoriser les moyens humains et budgétaires dans certains domaines.
Ce faisant, elle renforce les conditions dune déconcentration efficace.
Léchelon régional est notamment celui de la déconcentration de la formation, en liaison avec les directions départementales et lEcole nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (cf. infra, section 5).
En tant que de besoin, des protocoles daction ou des plans dactions régionaux déterminent les conditions dans lesquelles sopère la participation des agents des départements de la région à des tâches régionales.
Parallèlement, les régions à effectifs départementaux réduits peuvent conclure des protocoles daction interrégionaux, à partir dactions ou dactivités précises, avec les régions voisines.
Chaque région établit un rapport annuel dactivité.
2.2.2.2. Les concours régionaux liés aux enquêtes
Dans le cadre de la coordination des directions départementales de la région, les directions régionales déterminent avec ces unités la programmation régionale des enquêtes et en organisent la mise en uvre.
Elles peuvent être chefs de file denquêtes régionales confiées par ladministration centrale ou demandées par des directions départementales en relais ou appui de leurs actions.
Elles apportent, à la demande des directions départementales (demande ponctuelle ou formalisée dans un plan daction, un programme régional ou une décision du « collège des directeurs départementaux »), les concours techniques, juridiques et opérationnels nécessaires à lexercice des missions de ces dernières (cf. décret relatif aux services déconcentrés de la DGCCRF).
Il peut sagir, notamment, déchanges de compétences et de coopérations concernant des questions techniques ou juridiques complexes, de soutiens en matière de contentieux ou de méthodologie denquête ou de concours opérationnels.
Les concours opérationnels
Les concours régionaux opérationnels sont particulièrement pertinents pour gérer des situations de crise sécuritaire, pour couvrir des manifestations exceptionnelles, sportives, culturelles ou commerciales et pour organiser des enquêtes lourdes ou des opérations rapides et concertées en cas durgence.
Ils peuvent être également motivés par la nécessité de rationaliser lexercice des contrôles, notamment en faisant appel à des agents spécialement formés pour réaliser des enquêtes présentant une technicité particulière.
Dans ces cas, les agents que le directeur régional affecte à ces concours disposent dune pleine compétence territoriale, toutes missions denquête confondues, sur lensemble des départements de la région (cf. article 3 du décret précité).
Les concours opérationnels peuvent revêtir plusieurs aspects :
La préparation des investigations : mise en commun des renseignements, mise au point de la méthodologie de contrôle, ciblage des opérateurs, organisation des contrôles ;
La réalisation proprement dite des contrôles dans le ou les départements concernés ainsi que leur synthèse.
2.2.2.3. La coordination régionale
pour le contrôle des fruits et légumes
Les particularismes de cette mission (caractère périssable de la marchandise, existence de crises économiques, importations et exportations conjoncturelles, nécessité dorganiser des interventions rapides, coordonnées et harmonisées) requièrent la mise en uvre dune organisation en réseau, dont le pilotage densemble est assuré par ladministration centrale, lanimation et la coordination régionales des contrôles étant confiées, sous lautorité des directeurs de région, aux inspecteurs techniques régionaux « fruits et légumes ».
Ladministration centrale :
Définit les axes de contrôle, en concertation avec les unités denquêtes, organise les programmes nationaux dactivité et en vérifie la réalisation ;
Elabore la doctrine et diffuse aux services déconcentrés les informations utiles ;
Assure les relations avec les corps de contrôles étrangers, en liaison avec les directeurs régionaux responsables des coopérations transfrontalières.
Au-delà de sa fonction essentielle denquêteur, le rôle de linspecteur technique régional consiste en lanimation et la coordination régionales des interventions comprenant linformation des agents des départements de la région contrôlant le secteur et la participation à leur formation.
Si besoin est, les directions départementales font appel à linspecteur technique régional pour les enquêtes lourdes ou demandant une technicité particulière.
Dans les régions où se trouve le siège dun comité de bassin économique « fruits et légumes », le directeur de région est le représentant de la direction générale auprès du comité et son interlocuteur privilégié.
A ce titre, il a pour mission dorganiser, assisté de linspecteur technique de cette région, les échanges dinformation (situations observées, comptes rendus des comités, informations utiles à lorientation des enquêtes), la coordination des actions dans le bassin et les modalités de collaboration avec les régions et départements de la zone que recouvre le comité de bassin.
Cette coordination impose, en particulier, la tenue de réunions régulières entre les inspecteurs techniques régionaux concernés, la préparation collégiale du programme dactivité dans le bassin (cellule interrégionale de programmation) et lharmonisation des méthodes et de la doctrine dans le bassin.
2.2.2.4. Les directions régionales à compétence territoriale élargie
La compétence territoriale de huit directions régionales est élargie à dautres régions (cf. annexes II et III du décret relatif aux services déconcentrés de la DGCCRF) pour concourir à la réalisation denquêtes dans deux domaines particuliers, compte tenu de la nature des pratiques commerciales concernées ou des circuits de mise en marché :
Les pratiques à caractère anticoncurrentiel ;
Les produits viti-vinicoles, tels que définis par les règlements communautaires, les spiritueux, les boissons à base de produits viti-vinicoles, y compris les produits et matériels susceptibles dêtre utilisés pour lélaboration, le traitement et la manipulation de ces produits.
Dans ce dernier domaine, quelques modifications territoriales sont prévues pour tenir compte des réalités de léconomie viti-vinicole.
Ces missions particulières sont respectivement exercées, sous lautorité des directeurs de région concernés, par les brigades inter-régionales denquête de concurrence (BIEC) et par les brigades interrégionales denquête sur les vins (BIEV).
Lexercice de ces missions interrégionales implique la mise en uvre de coordinations et déchanges dinformations avec la direction nationale des enquêtes et avec les directions départementales (cf. 2.3.1.1).
Appelées à intervenir dans un département, les brigades inter-régionales denquête en avisent préalablement le directeur local, ce qui leur permet de bénéficier de la connaissance du tissu économique local dont dispose lautorité départementale et dorganiser, si nécessaire, des contrôles conjoints.
Les brigades interrégionales denquête peuvent intervenir en dehors de leur ressort territorial conformément aux articles L. 450-1 du code de commerce et L. 215-1-1 du code de la consommation (cf. 2.2.1.6.1, interventions hors ressort).
2.2.2.4.1. Les brigades interrégionales
denquête de concurrence (BIEC)
Afin dassurer lefficacité et la cohérence de laction de la direction générale dans une mission essentielle au bon fonctionnement des marchés, la réalisation des enquêtes de concurrence sinscrit dans le cadre du « maillage concurrence ».
Ce fonctionnement implique, en amont des enquêtes, que les différentes unités du « maillage concurrence », spécialisées ou non, participent à la recherche dindices de comportements anticoncurrentiels qui seront enrichis par des informations complémentaires et élargis à des marchés connexes ou similaires par voie de recoupement.
Les BIEC constituent les relais principaux de ce maillage à travers lequel circulent de manière ascendante et descendante informations, initiatives et suggestions.
Elles jouent un rôle dimpulsion et danimation de laction des départements, notamment en organisant des programmes de recherche active et coordonnée dindices dans des secteurs économiques.
Elles centralisent les indices détectés par les directions départementales, élargissent le champ dinvestigation à des pratiques connexes ou similaires dans dautres départements, apprécient lopportunité de saisir ladministration centrale et formulent les propositions de suites à donner. Les directions départementales sont informées, en retour, des suites données aux indices transmis.
Laction des BIEC est principalement orientée vers les enquêtes complexes ou impliquant des interventions étendues, y compris à la demande du Conseil de la concurrence ou en assistance aux enquêteurs de la Commission européenne.
Elles effectuent des investigations tendant à rechercher la preuve de pratiques à caractère anticoncurrentiel.
Les rapports denquête sont adressés à ladministration centrale, qui décide des suites à leur donner et les en informe.
Pour réaliser les enquêtes nécessitant lautorisation de visite et saisie prévue à larticle L. 450-4 du code de commerce, le responsable de la direction régionale concernée demande cette autorisation au juge, par délégation du ministre chargé de léconomie, après accord de ladministration centrale.
Les BIEC peuvent également être amenées à intervenir dans le cadre dopérations de concentration économique, de collecte dinformations économiques ou devant les juridictions civiles ou pénales pour déposer des conclusions (articles L. 442-6 et L. 470-5 du code de commerce).
2.2.2.4.2. Les brigades interrégionales
denquête sur les vins (BIEV)
Le dispositif de contrôle des vins et spiritueux concerne :
les produits visés par la réglementation communautaire sur lorganisation commune du marché viti-vinicole ;
les spiritueux ;
les boissons contenant des produits viti-vinicoles ;
ainsi que tous les produits (additifs, produits de traitement de la vigne, produits nologiques ou autres) et matériels utilisés à quelque titre que ce soit pour lobtention de lune ou lautre de ces boissons.
Le dispositif de contrôle repose sur un fonctionnement en réseau organisé autour de structures spécialisées dintervention et de coordination dénommées « brigades interrégionales denquêtes sur les vins » (BIEV). Les directions départementales conservent naturellement leur compétence générale dintervention en matière de vins et spiritueux. Dans ce dispositif, les BIEV réalisent des enquêtes et contrôles spécifiques et apportent en tant que de besoin un soutien aux directions départementales.
La BIEV oriente son action principalement sur le contrôle de la qualité-sécurité des produits et de la loyauté des transactions. Elle contribue également à lapplication des autres réglementations, notamment économiques, qui relèvent de la compétence générale des agents de la DGCCRF.
Ladministration centrale :
Définit les axes de contrôles, en concertation avec les unités denquête ;
Organise les programmes nationaux dactivité et en vérifie la réalisation ;
Elabore la doctrine et diffuse aux services déconcentrés les informations utiles ;
Assure les relations avec les corps de contrôle étrangers par lintermédiaire de la commission interministérielle des corps de contrôle et en informe les directeurs régionaux chargés de la coopération transfrontalière.
Les directeurs régionaux des huit régions concernées par le découpage territorial propre à la BIEV coordonnent, harmonisent et animent lactivité de contrôle des vins et spiritueux dans leur zone de compétence. Ils sont assistés par des inspecteurs techniques inter-régionaux. A cet effet, ils :
Assurent la mise en uvre des programmations nationales et des enquêtes conduites par la BIEV ;
Favorisent la mise en place des programmations denquêtes locales ;
Coordonnent les actions menées par la BIEV dans les départements ;
Organisent lassistance technique et juridique des départements et lanimation du réseau, notamment par la mise en place de formations ou de journées techniques ;
Harmonisent laction contentieuse.
Ces mêmes directeurs arrêtent avec les autres directeurs de la région étendue et ladministration centrale les modalités de fonctionnement et de coordination.
Les agents de la BIEV interviennent en tous points du ressort territorial de la région étendue définie par le décret précité relatif aux services déconcentrés de la DGCCRF.
Le directeur départemental est informé préalablement des interventions prévues dans son département et, dans les plus brefs délais, des constatations faites et des suites envisagées.
Des contrôles communs entre agents des départements et agents de la BIEV peuvent être mis en place à la demande des directeurs départementaux ou du directeur régional BIEV notamment pour des enquêtes lourdes ou réclamant une technicité particulière.
Les directions départementales assurent la couverture du terrain qui doit permettre la détection des indices et anomalies. Elles sont les interlocuteurs privilégiés des administrations et des professionnels du département et tiennent à jour, à ce titre, les dossiers dentreprises du secteur. Les renseignements ainsi collectés servent de base à laction de lensemble des agents du dispositif de contrôle.
Section 3
La direction nationale des enquêtes de concurrence,
de consommation et de répression des fraudes
La direction nationale des enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes (DNECCRF) a compétence pour réaliser sur lensemble du territoire national, sous lautorité du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, des enquêtes, y compris celles à caractère communautaire ou effectuées à la demande du Conseil de la concurrence, qui nécessitent des interventions géographiquement étendues.
Elle comporte deux unités opérationnelles :
Une unité des enquêtes de concurrence (UEC), chargée de la recherche et de la constatation de pratiques à caractère anticoncurrentiel ainsi que la collecte dinformations économiques ;
Une unité des enquêtes de consommation et de répression des fraudes (UECRF), chargée de la recherche et de la constatation des infractions aux règlements communautaires et aux règles concernant la qualité et la sécurité des produits et services, la loyauté des transactions et la protection des intérêts des consommateurs.
Le directeur de la DNECCRF assure lexécution des missions des deux unités et lorganisation du contentieux, de la logistique et des services généraux.
Il lui revient, en particulier, de mettre en uvre les orientations nationales et les demandes denquêtes de ladministration centrale, du Conseil de la concurrence ou de lautorité judiciaire.
Il lui incombe également de favoriser la mise en uvre déchanges dinformation (savoir-faire, connaissance des entreprises...) entre les deux unités.
Il adresse au directeur général un rapport annuel sur lactivité de la DNECCRF.
2.2.3.1. Lunité des enquêtes de concurrence (UEC)
LUEC est chargée denquêtes concernant des comportements dentreprises ou dorganismes disséminés en divers points du territoire, dont les effets sapprécient sur les marchés national ou communautaire (ententes et positions dominantes visées par le traité de lUnion européenne), et qui impliquent des interventions géographiquement étendues.
Sous lautorité du directeur de la DNECCRF, lUEC agit principalement à la demande de ladministration centrale, du Conseil de la concurrence, prescripteur denquêtes par lintermédiaire de la direction générale, ou de lautorité judiciaire pour exécuter les commissions rogatoires délivrées ou pour produire des expertises ou des avis.
Elle effectue des investigations, généralement lourdes ou complexes, tendant à rechercher la preuve de pratiques à caractère anticoncurrentiel.
Elle intervient également :
Sur des opérations de concentration économique ;
Pour collecter des informations économiques ;
Devant les juridictions civiles ou pénales pour déposer des conclusions (articles L. 442-6 et L. 470-5 du code de commerce).
LUEC prête son assistance :
Aux juges dinstruction, pour lexécution de commissions rogatoires ;
Aux agents de lUnion européenne, pour lapplication des articles 81 et 82 du traité relatifs aux ententes et abus de position dominantes.
Pour réaliser les enquêtes nécessitant lautorisation de visite et saisie prévue à larticle L. 450-4 du code de commerce, le responsable de la direction nationale des enquêtes demande cette autorisation au juge, par délégation du ministre chargé de léconomie.
Les rapports denquête de lUEC sont adressés à ladministration centrale, qui décide des suites à leur donner et en informe lUEC :
Transmission au Conseil de la concurrence, pour les enquêtes quil a demandées ;
Classement ;
Saisine par le ministre ;
Autres mesures (rappel de réglementation, suggestions de modifications de dispositions contraires aux règles de concurrence) ;
Suites civiles ;
Suites pénales (article L. 420-6 du code de commerce).
LUEC informe les services départementaux des interventions prévues dans les entreprises de leur ressort territorial.
2.2.3.2. Lunité des enquêtes de consommation
et de répression des fraudes (UECRF)
Sous lautorité du directeur de la DNECCRF, lUECRF est une unité de contrôle à vocation nationale et à caractère polyvalent, permettant à la direction générale de disposer dune capacité de mobilisation sur des enjeux urgents ou à forte incidence sur les marchés ou sur les consommateurs.
Sa mission est de procéder aux enquêtes ou aux évaluations de situations qui présentent des conditions particulières de mise en uvre (interventions simultanées, méthodologie complexe...) ou qui dépassent les possibilités ou capacités des services déconcentrés, compte tenu des limites territoriales et des plans de charge locaux.
Elle conduit des enquêtes de filières aux ramifications géographiquement dispersées (fournisseurs de matières premières, sous-traitants, producteurs, grossistes, détaillants, réseaux de vente directe aux consommateurs...).
Dans le cadre des orientations définies par la direction générale, lUECRF effectue des enquêtes sur initiative propre, à partir des informations transmises par les services déconcentrés, des indices de pratiques déloyales recueillis ou des interventions exploratoires.
Elle participe à la mise en uvre des programmes nationaux dactivité.
Elle procède, à la demande de ladministration centrale, à des interventions coercitives, à des interventions présentant un caractère durgence ou à des contrôles en vue dorienter laction de la direction générale.
LUECRF intervient également dans le cadre de la surveillance de la « filière viandes » (contrôle des procédures réglementaires de traçabilité, recherche des produits interdits, des informations commerciales...).
Elle prête son assistance aux juges dinstruction pour lexécution de commissions rogatoires.
Laction de lUECRF implique des échanges dinformations (cf. 2.3.1.1) et une coordination avec les services déconcentrés qui prend notamment appui sur le dispositif de programmation nationale dactivité de la direction générale (cf. 2.3.1.2).
Les interventions sur le terrain de lUECRF sont conduites après information préalable des chefs de service territorialement compétents.
Section 4
La direction des laboratoires
Pour contrôler la sécurité et la qualité des produits, la DGCCRF a besoin de moyens dexpertise analytique : cest le rôle de la direction des laboratoires, qui regroupe les laboratoires relevant de la direction générale et une unité de direction.
Ces laboratoires, chargés dune mission de contrôle officiel, sont organisés en unités techniques regroupant des activités analytiques homogènes.
Conformément aux articles R. 215-18 et R. 215-20 du code de la consommation, les missions des laboratoires sexercent au plan national, notamment du fait de la nécessaire spécialisation de leurs activités respectives.
Service à compétence nationale placé sous lautorité du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la direction des laboratoires est chargée :
Danalyser, prioritairement, les échantillons prélevés et adressés par les services denquêtes de la direction générale (dans le cadre de procédures contentieuses ou pour aider à prendre des mesures adaptées ou à faire évoluer les réglementations) par dautres administrations et, le cas échéant, ceux adressés par des tiers ;
Dadapter et de mettre au point des méthodes danalyses et dessais nécessaires aux missions de la direction générale et permettant deffectuer les analyses demandées ou susceptibles dêtre demandées par les services denquêtes ;
Dapporter un appui technique et scientifique aux autres services de la direction générale dans lélaboration des normes et réglementations ou dans le ciblage, la préparation ou la réalisation des enquêtes ;
De contribuer aux actions détude ou de coopération nationale et internationale en relation avec ses missions.
Le rôle de lunité de direction est notamment de :
Coordonner, harmoniser et animer laction des laboratoires, conformément aux orientations nationales ;
Mettre en uvre les mesures destinées à assurer lefficacité du réseau des laboratoires ;
Assurer linterface avec les autres directions ministérielles et avec les instances nationales ou internationales de son domaine de compétence ;
Assurer la coordination entre ladministration centrale et le réseau des laboratoires et son intégration opérationnelle au sein de la direction générale ;
Conduire la politique daccréditation des laboratoires et veiller au respect des règles dassurance de la qualité ;
Gérer les agréments des laboratoires sous-traitants et la sous-traitance.
Le directeur des laboratoires propose, met en uvre et rend compte des activités réalisées dans le cadre des orientations définies par la direction générale.
Il adresse au directeur général un rapport annuel sur lactivité de la direction des laboratoires.
Le conseil des laboratoires, instance consultative, propose des orientations sur la politique générale suivie par la direction des laboratoires.
Placé auprès du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et présidé par lui, ce conseil examine les objectifs à atteindre et les plans daction à mettre en uvre. Il se prononce sur les grandes options stratégiques de la direction des laboratoires.
Larticulation de laction de la direction des laboratoires avec celle des autres unités de la direction générale implique une démarche déchanges et de coordination.
Cette démarche sappuie notamment sur :
Les processus de programmation, nationale, régionale et locale, des enquêtes et des prélèvements ;
Lassistance technique des agents des laboratoires dans la conduite des enquêtes (cf. 2.2.1.6.2) ;
Lexistence de relations régulières entre les services déconcentrés et les laboratoires : échanges sur les possibilités analytiques et les plans de charge, sur les prélèvements, sur la « chaîne prélèvements-analyses », formations et informations réciproques, participation des laboratoires aux instances régionales...
Section 5
LEcole nationale de la concurrence,
de la consommation et de la répression des fraudes
LEcole nationale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (ENCCRF) est un service à compétence nationale rattaché au sous-directeur chargé de la gestion de la direction générale.
Dans le cadre des objectifs et des orientations définis par ladministration centrale, cette école assure les missions suivantes :
Organisation des concours et des épreuves de sélection des agents des corps propres aux services relevant de la direction générale ;
Mise en uvre de la formation initiale de ces agents, compte tenu de leur niveau de qualification et du transfert de savoir-faire indispensable à leur prise de fonction ;
Participation à la mise en uvre de la formation continue, facteur damélioration des contrôles, en veillant à larticulation entre les formations déconcentrées et nationales, et en réponse aux demandes des services (formation sur site, assistance du réseau des formateurs, création de modules spécifiques, diffusion de supports pédagogiques...) ;
Participation à lorganisation daccueils, de sessions détudes ou de formations à lintention de fonctionnaires ou de magistrats européens ou étrangers ;
Participation à la mise en uvre de la politique documentaire.
Dans le cadre de ses missions, lécole veille à développer la synergie entre les fonds documentaires et les outils mis au point par les acteurs de la formation.
LENCCRF est placée sous lautorité dun directeur qui propose et réalise le programme dactivité, dans le cadre des orientations définies par la direction générale, et adresse au directeur général un rapport annuel sur lactivité de lécole et sur lexécution du budget.
Le conseil dorientation, instance de réflexion et de proposition, émet des avis sur les projets et réalisations de lécole ainsi que sur la coopération avec dautres organismes publics de formation.
Un conseil détablissement formule des avis sur le contenu des programmes pédagogiques et sur leur exécution.
Chapitre III
Les coordinations internes et externes
Section 1
La coordination entre les services de la direction générale
Létendue et la globalisation des marchés, la complexité des pratiques et des circuits commerciaux rendent nécessaire, pour le bon accomplissement des missions, lexercice de coordinations et de coopérations entre les services de la direction générale concernés par un sujet commun.
Ce principe dorganisation, reposant en particulier sur des échanges dinformations pertinentes, permet de rationaliser la surveillance des marchés en mettant en uvre un ensemble dactions cohérentes et en élargissant, si nécessaire, les champs dinvestigation.
2.3.1.1. Les échanges dinformations
Les échanges dinformations entre les unités intéressées simposent notamment :
Chaque fois que des renseignements sont susceptibles dêtre exploités ou de conduire à des actions organisées ;
Pour faire connaître aux autres unités les faits marquants les concernant ;
Pour assurer un retour dinformation sur les suites réservées aux indices quelles ont transmis ;
Pour éviter des prélèvements identiques (cf. 2.2.1.1).
Pour sa part, ladministration centrale informe les services à compétence nationale et les services déconcentrés des principales actions ou réflexions, de portée nationale, engagées ou qui vont être engagées.
Elle diffuse les réponses de principe, méthodologiques ou de doctrine, apportées aux services demandeurs.
Elle informe les unités concernées des décisions ou positions prises vis-à-vis des entreprises situées dans leur ressort territorial.
Le contrôle de certains opérateurs
Une organisation du travail collective est particulièrement requise pour le contrôle des établissements relevant du même centre décisionnel, pour le contrôle de filières dont les opérateurs sont dispersés géographiquement ainsi que pour la surveillance des pratiques du commerce à distance.
Elle permet une lisibilité et une efficacité accrues de laction de la direction générale vis-à-vis de groupes qui travaillent et programment en réseaux géographiquement étendus.
Les contrôles sur lInternet et autres médias électroniques proposant des offres commerciales requièrent une coordination renforcée entre les services déconcentrés, la direction nationale des enquêtes et ladministration centrale pour éviter les déperditions dans lactivité denquête.
A cet effet, le « centre de surveillance du commerce électronique » est chargé dune mission dorientation, de contrôle et de veille sur lInternet et les autres médias électroniques.
Il joue un rôle dimpulsion et danimation de laction des départements dans lactivité de contrôle du commerce électronique à destination des consommateurs ou interentreprises ainsi que dans celle de veille (problèmes rencontrés par les publics, application du droit de la consommation, questions juridiques, pratiques commerciales...).
Dotée à cette fin dun cadre plus formel, une coordination plus étroite entre les services relevant de la direction générale est mise en uvre selon deux types de dispositifs présentés ci-après, la programmation des enquêtes supradépartementales et les réseaux de contrôle.
2.3.1.2. La programmation des enquêtes
La programmation des enquêtes de portée supradépartementale est organisée selon un processus de concertation entre ladministration centrale, les laboratoires et les services denquêtes, qui constatent directement les dysfonctionnements sur les marchés, reçoivent les réclamations des consommateurs et des professionnels et ont en charge la conduite effective des investigations sur le terrain.
Cette programmation prend en compte les priorités gouvernementales et les grands sujets de fond et dactualité en recherchant une couverture optimale des secteurs sensibles et un certain équilibre des contrôles entre les grandes missions de la direction générale.
La programmation peut comporter des objectifs pluriannuels permettant létalement dans le temps de programmes thématiques importants.
Le processus sappuie sur la programmation collégiale des régions (groupe régional de programmation) et sur la connaissance du terrain des services déconcentrés qui proposent des enquêtes susceptibles dextension nationale et participent à lexamen des différentes propositions émanant des bureaux de ladministration centrale ou des services denquêtes.
Les résultats des enquêtes adressés à ladministration centrale font lobjet dun retour dinformation vers les services déconcentrés, sous forme dune synthèse des rapports communiqués.
2.3.1.3. Les réseaux de contrôle
Les réseaux de contrôle formalisent les échanges et la coopération entre les différentes unités concernées (membres ou associées) ainsi que la définition du rôle de chacune, en vue doptimiser lactivité denquête et la couverture du terrain dans des domaines sensibles où il est nécessaire de mettre en uvre une coordination resserrée.
Ce mode de fonctionnement améliore en particulier la pertinence de la programmation et la cohérence des interventions.
Certains réseaux, à caractère national, couvrent lensemble du territoire et permettent le suivi de marchés particuliers (marché viti-vinicole, fruits et légumes...), de domaines dévaluation complexe (pratiques anticoncurrentielles, pratiques restrictives de concurrence, sécurité microbiologique des aliments...) ou de catégories particulières dopérateurs (grandes enseignes de la distribution).
Le réseau de contrôle autoroutier permet de rationaliser lexercice des missions (notamment le contrôle des commerces, stations-service et aires de jeux installés sur les tronçons dautoroutes) par une coordination précise des interventions et par léchange dinformations utiles à lorientation des enquêtes (situations observées, indices recueillis, réclamations des consommateurs, relations avec les administrations concernées et avec les professionnels...).
Dautres réseaux ne concernent quun nombre plus ou moins limité de départements, en fonction de laire géographique de lactivité économique contrôlée. Ces réseaux ouvrent la possibilité déchanges renforcés dinformations et de compétences entre agents concernés par des questions communes, sans diluer la responsabilité des chefs de service départementaux de leur ressort. Les enquêtes y afférentes sinscrivent dans les programmations locales, régionales et nationales.
Section 2
Les coordinations interadministratives
Lefficacité de laction de lEtat dans lexercice de missions associant différentes administrations et la bonne réalisation des tâches de service public requièrent la mise en uvre de coordinations opérationnelles entre les services de la direction générale et certains autres services du ministère de léconomie, des finances et de lindustrie ou dautres départements ministériels.
Ces coordinations doivent sexercer de façon équilibrée sur la base des complémentarités entre les missions et dans le respect de lidentité des services, des règles de procédures et de celles concernant le secret professionnel.
La clarification des rôles et la répartition des interventions permettent déviter les contrôles redondants dans les domaines de recoupement et de parvenir à une couverture du terrain plus complète.
La coopération interservices peut résulter de décisions prises à léchelon national, mais elle est aussi une responsabilité locale, sans attendre nécessairement des instructions de ladministration centrale.
A léchelon local, elle peut être définie, dans les domaines prioritaires, par les projets territoriaux de lEtat, dont la mise en uvre est facilitée par les systèmes dinformation territoriaux (SIT).
Les directions départementales de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sont particulièrement impliquées dans les actions de coopération relatives à la sécurité des aliments et au contrôle de légalité dans les marchés publics et les délégations de services publics.
La coopération interservices se traduit par :
Des échanges de programmes et de bilans permettant denvisager des actions concertées et des contrôles coordonnés ;
Des échanges dinformations susceptibles davoir une incidence sur lactivité de lautre service ou sur la coopération ;
Des journées dinformation ou de formation thématiques ou portant sur la connaissance des missions de chaque service.
Les démarches de coopération formalisées par des protocoles présentent lavantage de faciliter les contacts et la pérennité des relations et dobtenir plus de transparence dans léchange dinformations.
2.3.2.1. La coopération avec la direction générale des douanes
et des droits indirects
La coopération entre les services des deux directions générales est essentielle dans les domaines de la protection des consommateurs et de la sécurité des produits, notamment en ce qui concerne la gestion des alertes et des crises (cf. missions, 1.2.3.5).
Elle est mise en uvre, en particulier, par la désignation de correspondants, par un dispositif dalerte et de gestion de crise, par des échanges dinformations et par des programmes denquêtes communes ou coordonnées (contrefaçon de marque, produits industriels dorigine tierce...).
Elle revêt des aspects spécifiques dans certains secteurs (contrôles routiers sur la chaîne du froid, secteur viti-vinicole, « filière viandes », produits alimentaires, commerce électronique...).
Dune manière générale, les coordinations opérationnelles et les échanges dinformations sous forme de fiches de liaison (listes et coordonnées dimportateurs ou dintroducteurs, traçabilité des produits, informations sur les quantités importées et sur les produits, identification de produits dangereux, indices dinfraction...) permettent daccroître lefficacité des contrôles, notamment :
En intervenant plus en amont, pour éviter la dispersion sur le marché de produits dangereux ou non conformes ;
En ciblant plus précisément les interventions.
Par des rencontres régulières, il revient aux responsables locaux dorganiser la mise en uvre de la coopération, en fonction des besoins de chaque service ou pour conduire des enquêtes communes ou coordonnées.
Il leur incombe également détablir un bilan des actions de coopération et des échanges au plan local.
Parallèlement, les coopérations techniques et organisationnelles entre les deux réseaux de laboratoires doivent se renforcer et faire lobjet de bilans réguliers.
2.3.2.2. Les coopérations en matière de sécurité des aliments
En matière de sécurité des aliments, les exigences de cohérence et defficacité dans la gestion des risques rendent nécessaire la mise en uvre rigoureuse des protocoles fixant, dune part, les relations avec lAgence française de sécurité sanitaire des aliments et, dautre part, les modalités de coopération entre les administrations concernées : direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, direction générale de lalimentation, direction générale de la santé, direction générale des douanes et des droits indirects.
Ces protocoles précisent notamment les modalités de coordination des contrôles dintérêt national, les règles dinformation réciproque sur les enquêtes et les rapports dactivité ainsi que les procédures de gestion des alertes et des crises (cf. missions, 1.2.3.5).
En outre, cette coopération implique dassocier tout autre service dont la compétence peut être utile au traitement du dossier.
La coopération en matière de sécurité des aliments est déclinée localement dans le cadre de la coopération interservices mise en place par les préfets, généralement sous la forme de pôles de compétence, qui permettent, dans le respect de lidentité des services, de mettre en place les actions collectives indispensables (programmes daction dans les domaines dintérêt commun, contrôles coordonnés, échanges dinformations et de bilans, gestion des alertes et des crises...).
2.3.2.3. Les coopérations en matière de marchés publics
Le contrôle de légalité des marchés publics et des délégations de service public obéit à une logique de coopération interservices (en particulier, entre services préfectoraux, services de la comptabilité publique et ceux de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et de mise en commun des informations (cf. missions, chapitre 3, section 1).
Les modalités sont précisées localement dans les cadres de coopération mis en place par les préfets, le plus souvent sous la forme de pôles de compétence de « coopération juridique » : désignation de correspondants, partages documentaires, échanges dinformations, de compétences et dexpertise, sessions de formation communes en direction des élus...
*
* *
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est une administration de contrôle dont lactivité est indispensable à la régulation des marchés et au maintien de la confiance des consommateurs.
Cette activité doit être centrée sur le cur des missions que sont la concurrence, la loyauté des transactions, la sécurité et la consommation, ainsi que sur les missions de service public présentant une forte complémentarité avec ces missions fondamentales.
Dans le cadre de la coordination des services déconcentrés de lEtat, les préfets veillent à cette cohésion des missions, gage defficacité de laction de la direction générale, et sassurent que les autres actions auxquelles elle pourrait être associée ne portent pas préjudice à ses priorités daction et à lexercice de ses missions spécifiques.
Le directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes est chargé de lexécution de la présente instruction, qui sera publiée au Bulletin officiel de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Fait à Paris, le 13 décembre 2001.
Le ministre de léconomie, des finances et
de lindustrie, Laurent Fabius |
Le secrétaire dEtat aux petites et moyennes
entreprises, au commerce, à lartisanat et à la consommation, François Patriat |
© Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie - DGCCRF - 16 janvier 2002 |