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N° 15 du 23 octobre 2001 |
Avis de mise en consultation dune demande denregistrement dune indication géographique protégée concernant des clémentines de Corse
NOR : ECOC0100371V
En application du règlement CEE no 2081/92 du Conseil du 14 juillet 1992 relatif à la protection des indications géographiques et des appellations dorigine des produits agricoles et des denrées alimentaires, une demande denregistrement de lindication géographique protégée associée à une certification de conformité a été déposée par lassociation pour la défense et la promotion de la clémentine de Corse (APRODEC), Maison Verte, 15, avenue Jean-Zuccarelli, 20200 Bastia.
Conformément aux dispositions du décret no 2000-826 du 28 août 2000 relatif aux procédures dexamen des demandes denregistrement des appellations dorigine protégées et des indications géographiques protégées, le dossier de demande, référencé IG/19/01, peut être consulté durant un délai de deux mois à compter de la date de publication du présent avis aux adresses suivantes :
Institut national des appellations dorigine, 138, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris.
Ministère de lagriculture et de la pêche (direction des politiques économique et internationale, service des stratégies agricoles et industrielles, sous-direction de la valorisation et de lorganisation des filières, bureau des signes de qualité et de lagriculture biologique), 3, rue Barbet-de-Jouy, 75340 Paris 07 SP.
Ministère de léconomie, des finances et de lindustrie (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, sous-direction protection du consommateurs [bureau Loyauté], 59, boulevard Vincent-Auriol, 75013 Paris.
La fiche de synthèse ci-après est de la seule responsabilité des professionnels.
FICHE DE SYNTHÈSE DUNE DEMANDE DENREGISTREMENT DE LINDICATION GÉOGRAPHIQUE PROTÉGÉE CONCERNANT DES CLÉMENTINES DE CORSE
Règlement CEE no 2081/92 du Conseil
Demande denregistrement dIGP, article 5
AOP ( ) IGP (X)
Numéro national du dossier :
1. Service compétent de lEtat membre :
Nom : Institut national des appellations dorigine (INAO), 138, avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris France ;
Téléphone : (1) 53-89-80-00 ;
Télécopie : (1) 42-25-57-97.
2. Groupement demandeur :
Nom : Association pour la défense et la promotion de la clémentine de Corse (APRODEC) ;
Adresse : Maison Verte, 15, avenue Jean-Zuccarelli, 20200 Bastia ;
Composition : Producteurs (X) Autres (X) : pépiniéristes.
3. Type de produit :
Produits de lannexe II du traité destinés à lalimentation humaine : classe 1.6. fruits, légumes et céréales en létat ou transformés.
4. Description du cahier des charges : (résumé des conditions de larticle 4, paragraphe 2).
4.1. Nom : « clémentine de Corse ».
4.2. Description :
La « clémentine de Corse » est une clémentine sans pépins, qui doit présenter les caractéristiques suivantes :
de couleur orangée rouge pouvant présenter jusquà 1/5 de la surface de lépiderme en vert ;
de calibre moyen à petit, avec un diamètre maximal de la section équatoriale compris entre 46 et 63 mm ;
dune teneur en jus de 42 % minimum ;
de goût acidulé ;
dune maturité interne définie par le rapport (E/A) du taux de sucre de son jus (E), exprimé en Degré Brix, avec lacidité de ce même jus (A), exprimée en grammes dacide citrique pour 100 grammes. Ce rapport E/A doit être compris entre 8 et 17, pour une acidité comprise entre 0,65 et 1,4 ;
Commercialisée avec une à deux feuille(s) attachée(s) à son pédoncule pour une proportion minimale de 30 % des fruits.
4.3. Aire géographique :
Laire géographique de production de la « clémentine de Corse » sétend au territoire ou partie du territoire de certaines communes de cantons, le plus souvent littoraux, des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La délimitation de laire géographique concernée est décrite au chapitre V de la demande denregistrement et reproduite en annexe sous forme cartographique.
4.4. Preuve de lorigine :
Chaque opérateur est préalablement contrôlé et habilité par le groupement demandeur et lorganisme certificateur. La traçabilité est assurée par une identification initiale de chaque bloc fruitier, complétée au long des différentes étapes qui aboutissent au consommateur final.
Chaque exploitation dispose dun « Inventaire verger » où sont identifiés les parcelles plantées en clémentiniers et les blocs fruitiers. Un « Cahier de lexploitant » permet de suivre la nature des interventions par exploitant et par bloc fruitier. Chaque lot de fruits récoltés est identifié par producteur et par bloc fruitier. Il conserve ce numéro didentification pour la livraison en station de conditionnement, lors de lagréage « Entrée » et « Sortie » station, et lors de lexpédition et du transport.
Lors de la mise en rayon, les unités de vente sont ainsi identifiées par un numéro reprenant le numéro de lot conditionné, le numéro de station, le numéro de lexploitation et du bloc fruitier doù provient le lot.
4.5. Méthode dobtention :
Le système de production pratiqué par les agrumiculteurs de Corse est basé sur une gestion agronomique par bloc fruitier.
On appelle « bloc fruitier » un ensemble de clémentiniers satisfaisant aux conditions suivantes : composé dune seule variété (parmi celles acceptées par le cahier des charges), regroupés dans une zone homogène (sols, exposition, altitude), gérés de façon uniforme et indépendante des autres blocs fruitiers de lexploitation (périodes et méthodes dintervention en matière de fertilisation, dirrigation, de protection sanitaire, de traitement divers, de taille, de récolte...)
Les arbres font lobjet dune taille annuelle unique qui doit être réalisée entre début janvier et le 15 juin.
Une fertilisation spécifique est réalisée dont les doses sont modulées en fonction des analyses de feuilles et de sols, régulièrement réalisées. Dans les conditions de la Corse, on est particulièrement attentif aux doses dazote, dont lexcès a un effet dépressif sur le calibre et la qualité du fruit (coloration, acidité, vitamine C) et aux doses de potassium (dont lexcès se traduit par une production de trop gros fruits, à peau et pulpe grossières, manquant de jus et trop acides). Quelques oligo-éléments (zinc, manganèse, fer), dont certaines carences sont observées en Corse sur clémentinier, font lobjet dun suivi particulier.
Malgré le déficit hydrique annuel constaté en Corse, lirrigation doit être limitée. En effet, les excès deau provoquent une dilution des sucres et des acides dans le fruit, ce qui nuit à sa qualité organoleptique. Ils contribuent au développement de maladies fongiques et phytophtora, principalement sur les arbres, et à la mauvaise tenue des fruits après récolte. La dose totale annuelle apportée doit être de 200 à 350 mm deau en sol nu, en fonction de la pluviométrie et du type de sol. En sol enherbé, les apports sont augmentés denviron 20 à 30 %. Pour lirrigation par « goutte à goutte » ou « micro-jet », la période dapport débute plus tôt, au printemps, et finit plus tard, à lautomne. La dose annuelle est denviron 10 à 20 % inférieure à la dose apportée par aspersion.
Malgré les problèmes de coloration externe des fruits rencontrés en Corse, lutilisation dactivateur de coloration nest pas autorisée. Le fruit doit atteindre sa coloration naturelle et sa maturité sur larbre.
Avant le début de la récolte, des analyses doivent être effectuées sur chaque bloc fruitier. La qualité des fruits est évaluée par estimation visuelle et analytique. Les fruits sont récoltés à partir de niveaux de qualité externe (coloration) et interne (jutosité, goût acidulé) donnés, correspondant aux spécificités de la « Clémentine de Corse » à maturité.
En Corse, la récolte est exclusivement manuelle et réalisée en plusieurs passages (au moins deux). Elle permet la cueillette des fruits au niveau de coloration caractéristique requis. La pratique de plusieurs passages permet dêtre plus en phase avec lévolution physiologique des fruits et entraîne une plus grande homogénéité des lots récoltés. Un maximum de fruits doivent être récoltés avec feuilles, de façon à obtenir le pourcentage minimum fixé en « sortie de chaîne » de conditionnement (30 %).
Une fois les fruits récoltés, aucun traitement chimique nest autorisé. Lors de la phase de conditionnement, les fruits sont uniquement enrobés dune cire naturelle.
La récolte cesse dès que les analyses donnent des résultats qui indiquent une maturité trop avancée des fruits, incompatible avec le niveau de qualité retenu pour les fruits certifiés.
Le conditionnement des fruits doit être réalisé dans laire géographique de production retenue pour lIGP. Dans les stations, vitesse et débit des chaînes de triage sont adaptés à un tri sélectif manuel des fruits et à lélimination dun pourcentage plus important des fruits avec défauts visuels externes. Les normes de calibrage sont celles retenues par le Comité économique de bassin fruits et légumes de la Corse (CEBLF Corse), plus strictes que les normes européennes fixées pour les clémentines et retenues dans les autres zones de production. En particulier, elles évitent les chevauchements entre limites de calibres et permettent une référence plus stricte à un calibre donné. Pour les fruits certifiés sous IGP, le Groupement Demandeur propose de conserver cette échelle en la limitant aux calibres 1 à 5.
4.6. Lien :
Si la culture du clémentinier joue aujourdhui un rôle important dans léconomie insulaire, la culture des agrumes en Corse est très ancienne. Certains auteurs datent son introduction au tout début de lère chrétienne avec des vergers surtout situés sur les terrasses des piedmonts de la côte orientale jusquau cap Corse et en Balagne. En dehors du cédratier, dont la culture commerciale a disparu à la suite daccidents climatiques exceptionnels dont les conséquences ont été amplifiées par une conjoncture économique défavorable, le vieux verger agrumicole de lîle comprend aussi des plantations dorangers, de mandariniers ou de citronniers, auxquels de nombreux auteurs font référence et qui existent encore çà et là comme témoins du passé agrumicole de lîle.
Dès les années 20 et la découverte du clémentinier en Algérie, des plants sont amenés et plantés en Corse. Longtemps au seul nombre de deux ou trois, ces vergers vont écouler leurs produits sur le marché local. Les années 60 vont voir se mettre en place un verger commercial à la suite de deux séries dévénements : la définition, en 1957, dun plan daction régionale pour le développement de la Corse, basé sur lagriculture et le tourisme, et lévolution de la situation en Afrique du Nord.
Celle-ci va en effet entraîner le rapatriement dun certain nombre de chercheurs et de techniciens spécialisés en agronomie des agrumes qui vont mettre en place, en 1959 à San Giuliano, une Station Expérimentale dAgrumiculture. Dans le même temps, les lotissements agricoles réalisés vont permettre daccueillir en Corse un certain nombre de producteurs dagrumes rapatriés du Maroc et de lAlgérie. Forts de ces compétences diverses, et après des essais, vite abandonnés, de plantations dorangers, ces derniers vont participer, avec les agriculteurs corses retrouvant leur culture agrumicole, à la plantation dun verger de clémentiniers qui va atteindre plus de 2 000 hectares.
Aujourdhui, on peut affirmer que la réputation de la clémentine de Corse est patente et que la feuille qui lui est attachée est fortement associée à son origine. Cest, pour les grossistes, réceptionnaires ou consommateurs, le principal critère de reconnaissance de la clémentine de Corse. Pour la majorité dentre eux, lorigine « Corse » implique un produit régional aux caractéristiques propres. Il est généralement considéré comme un produit « rustique » dans son conditionnement et sa présentation, mais spécifique dans ses qualités (calibre, goût, jutosité, coloration).
Cela étant, ces qualités spécifiques, qui permettent de la distinguer de celles des autres origines, si elles sont liées aux hommes qui la produisent, trouvent aussi leur source dans certaines particularités liées aux sols et au climat de lîle, comme à son insularité elle-même.
Les sols agrumicoles de Corse se distinguent en effet des sols fréquemment rencontrés en Méditerranée par leur origine granitique et schisteuse et par leur caractère souvent plus acide et moins lourd, plus proche de sols de climat tempéré océanique. Ces sols corses permettent de développer des porte-greffes, type Poncirus et hybrides, qui confèrent aux fruits des caractéristiques de qualité particulières, ce que ne peuvent pas forcément pratiquer les autres origines.
Ces particularités géologiques et pédologiques sont doublées de spécificités climatiques liées à la position de la Corse en Méditerranée. Le caractère montagneux de lîle influence son climat et la distingue de ses voisines de la Méditerranée occidentale ou des autres zones de production agrumicole méditerranéennes. Laire géographique de production bénéficie donc à la fois de linfluence maritime et de la présence voisine de reliefs montagneux. En conséquence, la température est plus tempérée et la pluviométrie, comme lhygrométrie, est plus élevée que dans les aires de production de clémentines dautres origines.
Située la plus au nord des zones de production dagrumes de Méditerranée, la Corse est même à la limite septentrionale de la zone de culture des agrumes. Ainsi, les conditions climatiques moyennes font que lon obtient généralement un fruit qui a une coloration particulière et un goût (plus acide, moins sucré) que nont pas dautres clémentines obtenues sous dautres latitudes.
Par ailleurs, le fait que la Corse soit une île est essentiel. Dabord, dun point de vue sanitaire. Ainsi, aujourdhui, on constate labsence de nombreuses maladies graves à virus ou à mycoplasmes, telles la Tristeza, lExocortis ou le Stubborn, grâce, en premier lieu, à son isolement. De même pour des maladies moins graves, mais qui affectent la qualité interne ou externe des fruits. Ensuite, la petite taille des vergers, liée aux conditions de relief et de structures des exploitations, permet dassurer une meilleure maîtrise de la dynamique dévolution des parasites qui pourrait affecter le clémentinier et ses fruits. Cette taille est importante quant aux moyens de lutte éventuels car elle permet un nombre moindre de traitements et la mise en uvre dune lutte raisonnée.
Toutes ces raisons font que laire géographique a été définie pour les zones où lon rencontre réunies ces conditions de sol et de climat, en commun avec un certain nombre de critères distinctifs de localisation, facilement identifiables, qui sont :
laltitude : ne sont retenues que les zones situées entre 2 mètres et 300 mètres. En effet, en dessous de 2 mètres, les sols sont systématiquement défavorables (salés, hydromorphes, tourbeux, trop sableux). Au-dessus de 300 mètres, pente et climat sont défavorables ;
la pente : elle doit être inférieure à 25 % ;
la distance à la mer : elle doit être inférieure à 15 km, limite pour bénéficier des effets de linfluence maritime.
4.7. Structure de contrôle :
Nom : CERTIPAQ. Centre de certification des produits agricoles et alimentaires de qualité, organisme certificateur agréé sous le numéro CC 14 et accrédité par le COFRAC sous le no 7-10/97.
Adresse : 9, avenue George-V, 75008 Paris.
4.8. Etiquetage :
Les conditionnements spécifiques à lexpédition des fruits sous IGP « clémentines de Corse » et les étiquettes particulières figurant sur ces emballages sont validés par lorganisme certificateur, la Commission nationale des labels et de la certification et lInstitut national des appellations dorigine contrôlées.
Outre les mentions obligatoires répondant aux exigences commerciales réglementaires, doivent figurer sur létiquette ou le « complexe » fermant lunité de conditionnement :
Le nom du produit : « clémentine de Corse »,
Le logotype IGP ou la mention : « Indication géographique protégée »,
Le logotype de loganisme certificateur,
Le numéro didentification permettant dassurer la traçabilité,
Les caractéristiques certifiées communiquées au consommateur, à savoir :
origine Corse ;
fruits ayant atteint leur coloration naturelle et leur maturité sur larbre ;
fruits récoltés à la main avec leurs feuilles ;
sans traitement chimique après récolte.
4.9. Exigences communautaires et nationales :
Règlement (CEE) no 920/89 de la Commission du 10 avril 1999 (JOCE du 11 avril 1989, rectificatif du 15 juin 1989) fixant les normes de qualité pour les carottes, les agrumes et les pommes et poires de table et modifiant le règlement no 58, annexe II (Normes de qualité pour les agrumes).
Directive 93/110/CE de la Commission du 9 décembre 1993 (JOCE du 10 décembre 1993) modifiant certaines annexes de la directive 77/93/CEE du Conseil concernant les mesures de protection contre lintroduction dans la Communauté dorganismes nuisibles aux végétaux et produits végétaux et contre leur propagation à lintérieur de la Communauté.
Arrêté du 10 juillet 1995 (JORF du 21 juillet 1995) portant extension des règles édictées par le comité économique agricole Fruits et légumes de Corse.
Arrêté du 24 février 1999 (JORF du 19 mars 1999) portant extension des règles édictées par le comité économique Fruits et légumes de la région Corse (voir annexe 2 D).
No CE :
Date de réception du dossier complet :
A N N E X E 40 C
DÉLIMITATION DE LAIRE GÉOGRAPHIQUE IGP
« CLÉMENTINE DE CORSE » PAR COMMUNE
© Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie - DGCCRF - 05 décembre 2001 |