N° 13 du 23 septembre 2001
Avis de la commission de la sécurité des consommateurs en date
du 13 juin 2001 relatif à lutilisation des lasers (ou autres sources de
puissance) dans le domaine de lesthétique
NOR : ECOC0100324V
La commission de la sécurité des
consommateurs,
Vu le code de la consommation, notamment ses articles
L. 224-1, L. 224-4, R. 224-4 et R. 224-7 à R. 224-12 ;
Vu la saisine doffice de la CSC no 99-081 et
les requêtes nos 00-014, 00-030, 00-127 et 00-157 ;
Considérant que :
Les saisines
Requête no 99-081
A la suite de la publication de lavis de
la commission du 25 juin 1999 relatif aux dispositifs à laser susceptibles
dêtre en contact avec le public, et compte tenu du fait que ces dispositifs sont
utilisés de plus en plus fréquemment par des personnes non titulaires du diplôme de
docteur en médecine en vue de « traitements » dépilation, de
« détatouage », effacement des rides, traitement de la douleur, ..., la CSC
sest saisie doffice, après avis favorable en séance plénière, le
12 décembre 1999, des risques liés à la mise en uvre de ces techniques,
en application de larticle L. 224-3 du code de la consommation.
Requête no 2000-014
Le 2 février 2000, Mme L.
saisissait la CSC à la suite de brûlures superficielles (qui auraient conduit à une
« allergie cutanée » importante) consécutives à un traitement
dépilation laser (LASER EPIL) dans un institut de beauté.
Requête no 2000-030
Le 1er mars 2000, la
société de protection juridique PACIFICA saisissait la CSC au nom dun assuré à
la suite de linefficacité dun traitement de suppression des rides par laser.
Requête no 2000-127
Le 15 juin 2000, le
docteur De Peretti, dermatologue, saisissait la CSC après avoir constaté sur
un patient des séquelles (deux cicatrices achromiques*) consécutives à
lutilisation dune lampe flash pour épilation en cabinet
desthétique (EpilNet*, à Lyon).
Requête no 2000-157
Le 19 septembre 2000, le
docteur De Peretti portait à la connaissance de la CSC le cas dun patient
qui désirait se faire « détatouer » et qui sétait adressé, pour ce
faire, au centre dEsthétique Laser Vitton à Lyon. Le traitement à laide
dun laser Yag (*) Q-Switched (*) pratiqué par une personne non-médecin a
conduit à des cicatrices qui nauraient pas dû se produire avec ce type de laser et
qui seraient dues, selon le docteur De Peretti, uniquement à une mauvaise
utilisation et à la poursuite inopportune du traitement.
Indépendamment des requêtes ci-dessus, le Conseil national de
lordre des médecins a souhaité, en date du 14 avril 2000, que les lampes
flash utilisées pour lépilation entrent également dans le cadre de lavis
préparé par la CSC.
Enfin, M. Humblot, responsable de lObservatoire sur les
fraudes aux greffes de cheveux (OFGC), organisme privé qui sest donné pour mission
de prendre toutes les initiatives appropriées afin de faire cesser des pratiques
contraires au respect et à la protection des patients, signalait à la CSC, le 1er mars 2000,
le cas de la clinique desthétique Bassano « où des employées, non
titulaires dun diplôme de médecin, pratiquaient le laser à grande
échelle ».
Il faut en outre signaler que, à la suite dun dossier
présenté à la justice par la direction départementale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes (DDCCRF) de Haute-Savoie, le responsable
dune entreprise a été condamné en première instance à la suite dun
traitement antitabac réalisé à partir dun générateur de rayonnements lasers
(appel de ce jugement a été interjeté).
Les utilisations
Le laser (de Light Amplification by
Stimulated Emission of Radiations), invention française due à Alfred Kastler, prix
Nobel, est une source de lumière cohérente, cest-à-dire monochromatique,
collimatée, et dont les ondes sont en accord de phase entre elles.
Lénergie transportée dans le faisceau peut être
concentrée par focalisation sur une surface très petite (disque de diamètre de quelques
micromètres (µm) dans certains appareils, servant aux travaux dusinage en
particulier ; elle peut être plus large dans dautres appareils, ceux servant
aux travaux dholographie par exemple.
Leur utilisation est très large et trouve en particulier des
applications dans le domaine médical (chirurgie, ophtalmologie, dermatologie...).
Les principales utilisations des lasers relatives à
lesthétique et qui seraient actuellement pratiquées par des professionnels non
titulaires du diplôme de docteur en médecine sont les suivantes :
1. Relissage ou « resurfacing » laser
Il sagit dans ce cas dune
abrasion (*) superficielle de la peau destinée à corriger différentes
imperfections cutanées bénignes. Elle est réalisée soit avec un laser C02,
soit avec un laser erbium qui associe dune part lablation de
lépiderme (*) jusquau fond des rides et dautre part une
contraction contrôlée du derme (*) afin dobtenir un collagène (*)
régénéré. Ces modifications confèrent des propriétés physiques nouvelles dans la
zone supérieure du derme susceptible de soutenir lépiderme en surface en créant
une zone de plus grande tension : ceci diminue les reliefs et relisse la peau.
2. Remodelage laser
Cette technique, qui agit sur le derme
uniquement, est une alternative au relissage. Laction thermique créée par le laser
au niveau du derme induit la production dun néocollagène. Cet apport redonne de la
tonicité à la peau et comble les rides. Lépiderme reste intact alors quil
est éliminé lors du relissage.
3. Détatouage laser
Lorsquune personne souhaite faire
disparaître un tatouage, les nouvelles techniques mises en uvre font appel à des
lasers Q-Switched (rubis [*], Yag ou alexandrite [*]). Le laser induit alors un
phénomène mécanique de fragmentation des particules minérales, qui constituent le
tatouage, et qui aboutit à leur élimination transépidermique pour une part et à leur
phagocytose par les macrophages (*) pour une autre part.
4. Epilations laser
Ces techniques sont très récentes et il faut
attendre la durée dun cycle pilaire (pouvant aller jusquà
dix-huit mois) pour juger de lefficacité. On utilise pour détruire les poils
une lumière de longueur donde comprise entre 600 nanomètres (nm) et
1 100 nm. On distingue deux techniques principales : laction
électromécanique ou laction thermique.
La première est semblable à celle utilisée pour le détatouage
avec les mêmes types de laser.
La seconde, lépilation par action thermique, est la plus
fréquente. Elle utilise le principe de la photothermolyse (*) sélective. On utilise
généralement un laser Yag. Le chromophore (*) est la mélanine (*). Celle-ci
est présente dans le poil, mais aussi dans lépiderme ; il convient donc
dêtre particulièrement précis dans le pointage du laser pour éviter de détruire
la mélanine de lépiderme. Certains intervenants utilisent des systèmes de
refroidissement de la peau (circulation deau, aérosol cryogène (*) ou gel
préalablement refroidi).
Cest surtout cette dernière technique qui a fait
lobjet des investigations de la CSC, car cest la plus répandue et la plus
souvent citée dans les publicités des cabinets desthétique.
Les risques du laser daprès « Les Quatre Mécanismes
dinteraction laser-tissus vivants ». - Auteurs : Mordon (S.),
Brunetaud (J.-M.) et Beacco (C.) (centre des lasers et de loptonique de
Lille, France)
Les applications thérapeutiques des lasers peuvent être
classées selon les quatre effets suivants sur les tissus humains :
effet thermique : lénergie lumineuse est
transformée en chaleur ;
effet photochimique : la lumière induit des réactions
chimiques ;
effet mécanique : la lumière crée une onde de
choc ;
effet photoablatif : la lumière provoque une ablation
pure.
A. - Effet thermique des lasers
Leffet thermique des lasers sur les
tissus biologiques est un processus complexe résultant de trois phénomènes
distincts : une conversion de lumière en chaleur, un transfert de chaleur et une
réaction tissulaire liée à la température et à la durée déchauffement.
Cette interaction conduit à la dénaturation ou à la destruction
dun volume tissulaire variable. Les données connues sont les paramètres du laser
(forme du faisceau, puissance, longueur donde, temps et mode démission) et le
tissu à traiter (coefficients optiques, paramètres thermiques et coefficients de la
réaction de dénaturation).
1. Création de la source de chaleur
La source de chaleur est provoquée par la
conversion de la lumière laser en chaleur. La réflexion optique détermine quelle
proportion du faisceau va effectivement pénétrer dans le tissu. La connaissance précise
de la réflectivité (*) des tissus est importante car elle peut atteindre des
valeurs élevées (30 % à 50 % du faisceau sont réfléchis par la peau).
Cependant, pour les longueurs donde supérieures au visible, la réflexion tend à
diminuer considérablement.
La diffusion optique est une interaction de la lumière avec la
matière dans laquelle la direction du rayonnement incident est modifiée par des
hétérogénéités (molécules ou petites particules présentes dans le milieu). La
diffusion joue un rôle important dans la distribution spatiale de lénergie
absorbée. Lorsque la lumière est peu absorbée (rouge et proche infrarouge), la
pénétration en profondeur du faisceau serait importante si elle ne décroissait pas
rapidement à cause de la diffusion.
Labsorption est fonction du couple longueur
donde/chromophore (*). La plupart des molécules organiques ont une forte
absorption dans lultraviolet (UV). En conséquence, les profondeurs de pénétration
dans lUV sont extrêmement faibles (quelques micromètres). Dans le visible (bleu,
vert, jaune), labsorption seffectue principalement au niveau de
lhémoglobine (*) et de la mélanine. Le rouge et le proche infrarouge (0,6 à
1,2 ìm) sont peu absorbés et pénètrent profondément dans les tissus (cette
pénétration est cependant limitée par la diffusion optique). Ensuite, dans
linfrarouge moyen et lointain, cest leau qui absorbe intensément la
lumière qui a donc des effets très superficiels. Cest la conversion en chaleur de
la lumière absorbée qui est à lorigine dune source de chaleur que lon
peut appeler « primaire ».
2. Mécanismes de transfert de la chaleur
Le transfert de la chaleur dans les tissus va
tendre à augmenter le volume de cette source de chaleur « primaire ». Ce
transfert est essentiellement assuré par le mécanisme de conduction (*), car
linfluence de la circulation sanguine (transport par convection [*]) est
négligeable. La conduction peut être considérée comme un transfert dénergie par
interaction des particules du tissu. Ce transfert se fait aléatoirement des particules
les plus énergétiques vers celles qui le sont le moins et aboutit à un volume chauffé
« secondaire » plus volumineux que la source « primaire » où
sest effectuée la conversion de la lumière en chaleur. Cest ce volume
chauffé « secondaire » quil faut prendre en considération pour
étudier la dénaturation du tissu.
3. Mécanisme de dénaturation tissulaire
La dénaturation du tissu est le résultat
final de laction thermique. La connaissance de la cinétique (*) de cette
transformation est nécessaire pour décrire le processus de dénaturation. Cette
cinétique dépend de la température dans les tissus, de la durée de
léchauffement et de la susceptibilité du tissu à lagression thermique.
4. Résultats de leffet thermique des lasers
Laction thermique du laser peut se
résumer en trois actions principales selon le degré et le temps déchauffement
tissulaire :
Lhyperthermie : signifiant une élévation modérée de
la température, de quelques degrés centigrades, pouvant correspondre par conséquent à
des températures de 41 oC à 44 oC pendant plusieurs
dizaines de minutes et entraînant une mort cellulaire retardée par atteinte des
processus enzymatiques (*). Il sagit dun processus difficile à
contrôler qui est donc peu utilisé en pratique.
La coagulation : correspondant à une nécrose (*)
irréversible sans destruction tissulaire immédiate. La température atteinte (de
50 oC à 100 oC) pendant une durée de lordre de la
seconde produit une dessiccation (*), un blanchissement et une rétraction des tissus
par dénaturation des protéines et du collagène. Les tissus vont secondairement
séliminer (détersion) avec apparition ensuite de processus de cicatrisation. La
coagulation est utilisée soit pour détruire des petits phénomènes tumoraux qui seront
éliminés lors de la détersion, soit pour réaliser une hémostase (*).
La volatilisation : correspond à une perte de
substance (*). Les différents constituants tissulaires partent en fumée à une
température supérieure à 100 oC dans un temps relativement bref, de
lordre du dixième de seconde. On observe au niveau des berges (*) de la zone
volatilisée une zone de nécrose de coagulation car la transition thermique entre zone
volatilisée et zone saine se fait graduellement. Cest cette zone de nécrose de
coagulation qui est responsable de leffet hémostatique. Si la zone volatilisée a
une grande surface (quelques millimètres de diamètre), il est possible de détruire des
phénomènes tumoraux plus volumineux que ceux atteints lors dune simple
coagulation. Si la zone volatilisée est étroite (100 à 500 ìm), on obtient alors
un effet dincision (*).
Cette étude sur les mécanismes des lasers sert de base à la
modélisation mathématique des effets thermiques des lasers, pour leur application
pratique. Elle permet en outre de souligner limportance de plusieurs notions :
Le rôle de lirradiance (*) (puissance rapportée à
lunité de surface) dans la modification des paramètres optiques des tissus (étape
optique), et lintérêt des lasers impulsionnels (*) dans laction
thermique.
Le rôle du couple longueur donde/durée dexposition
dans le confinement ou lextension de la source primaire de chaleur (étape
thermique), et lintérêt des séquences dimpulsions pour adapter le tir au
volume à traiter.
Le rôle du couple température/temps dans la transition de phase
des différents constituants biologiques du tissu (étape biologique), et la possibilité
de contrôler le processus en suivant ces deux paramètres.
La possibilité de calculer le volume traité, ce qui ne prend
tout son intérêt que si le volume à traiter est connu, et que lon peut suivre en
temps réel le bon déroulement du traitement.
Lensemble de ces connaissances indique déjà à ce stade
une complexité dutilisation.
5. Domaine dapplication des effets thermiques
Les effets thermiques des lasers sont
utilisés dans presque toutes les spécialités médicales, essentiellement en coagulation
et en vaporisation. On peut classer les applications en fonction de la manière de diriger
le faisceau sur le site à traiter en utilisant différentes voies
dapplication :
une « pièce à main » : dermatologie,
chirurgie, odontologie (application directe) ;
un biomicroscope : gastro-entérologie, pneumologie,
urologie, gynécologie, arthroscopie ;
un guidage radiologique : angioplastie (*).
B. - Effet photochimique
La photochimiothérapie consiste à
injecter par voie générale un photosensibilisant (*) ayant une spécificité pour
un tissu pathologique puis à éclairer le tissu dans un but diagnostique (localisation)
ou thérapeutique (destruction sélective du tissu pathologique).
1. Principe
Après avoir marqué la zone à traiter par un
photosensibilisant, on éclaire le tissu par une lumière dont la longueur donde
correspond à un pic dabsorption du photosensibilisant. Labsorption de la
lumière fait passer le photosensibilisant dun état basal (*) à un état
excité. Le retour à létat basal se fait soit par échange thermique, soit par
émission dun rayonnement de fluorescence (*), soit par transfert énergétique
intramoléculaire à lorigine de réactions chimiques phototoxiques (*). Pour
le diagnostic (localisation), on utilise une lumière bleue ou verte et on détecte la
fluorescence. Pour le traitement (destruction sélective dune tumeur par effet
phototoxique), on utilise une lumière rouge afin davoir une bonne action en
profondeur. Contrairement aux effets thermiques, les effets photochimiques font appel à
de faibles densités de puissance et de longues durées dexposition.
2. Les photosensibilisants
Le photosensibilisant actuellement utilisé
est un dérivé de lhématoporphyrine (HpD, Photofrin, Porfimère sodium) qui est
préférentiellement retenu par les tissus cancéreux. LHpD nest pas le
photosensibilisant idéal. En effet, lHpD nest pas un corps pur mais un
mélange de différents constituants dont la proportion (et les effets cliniques) varie
selon le mode de préparation. Son rapport concentration-tumeur/concentration-tissu sain
nest pas très bon, ainsi que le rapport tumeur/peau, ce qui explique la
phototoxicité cutanée que présentent les malades pendant une longue période (2 à 6
semaines) après injection dHpD et lobligation qui leur est faite de ne pas
sexposer au soleil et peu à la lumière pendant cette période. Les photochimistes
travaillent sur des photosensibilisants qui ne présenteraient pas ces inconvénients et
qui sont actuellement testés sur des modèles animaux.
C. - Effets mécaniques
Les effets mécaniques des lasers sont
produits par londe de choc générée par un plasma (*) et non par la lumière
laser elle-même. En fonction du type de laser utilisé, ce plasma est créé par un effet
multiphotonique ou thermoïonique (*).
1. Effets multiphotoniques
Les flux lumineux intenses concentrés sur de
petites surfaces au moyen de lasers à impulsions picoseconde et de forte irradiance
(1 000 W/cm2) permettent la création dun plasma. A la
frontière entre milieu ionisé et milieu externe apparaît un gradient (*) de
pression qui induit la propagation dune onde de choc. Cest lexpansion de
cette onde de choc qui provoque les principaux effets destructifs. Ce plasma et cette onde
de choc sont produits par un laser Nd : Yag à émission picoseconde.
2. Effets thermo-ioniques
Lorsque lémission laser est très
brève (ìs à ns), la chaleur produite par labsorption de la lumière na pas
le temps de diffuser hors de la source de chaleur « primaire ». Si
lirradiance est suffisamment importante (100 à 1 000 W/cm2),
il va se produire un plasma dont londe de choc induira les effets mécaniques. Ce
type deffet est actuellement obtenu avec un laser à colorant émettant dans le bleu
des pulses dune microseconde, le laser à alexandrite (0,755 ìm,
150 ìs), ou le laser Nd : Yag nanoseconde.
3. Transmission du faisceau laser
Les faisceaux des lasers Nd : Yag
nano ou picoseconde ne peuvent pas être transmis par une fibre optique. En effet, il faut
focaliser le faisceau pour le faire entrer dans la fibre, ce qui produit de très fortes
irradiances et détruit lextrémité de la fibre. Le faisceau de ces lasers ne peut
être transmis que par des miroirs. Du fait de leur plus longue durée démission,
les lasers microseconde (laser à colorant pompé par flash, lasers solides comme
lalexandrite) peuvent être transmis par fibre optique.
4. Domaine dapplication des effets mécaniques
Les effets mécaniques sont utilisés en
ophtalmologie pour couper de fines membranules intraoculaires et en endoscopie pour
fragmenter des calculs rénaux ou biliaires par voie endoscopique. En ophtalmologie, on
utilise essentiellement des lasers nanoseconde. La transmission du faisceau laser par
miroirs nest pas une gêne dans cette discipline. En endoscopie, la transmission par
fibre optique est obligatoire, ce qui explique lutilisation des lasers à colorant
microseconde et les travaux de recherche pour les remplacer par des lasers solides
émettant dans la gamme 0,l à 100 µs.
D. - Effet photoablatif
Cet effet se définit comme une ablation
pure de matériel sans lésion thermique sur les berges. Il peut se produire par rupture
des liaisons des molécules organiques constitutives des tissus sous leffet du champ
électrique associé à la lumière ou par volatilisation du tissu sans diffusion
thermique sur les berges. Cet effet est réalisé avec des lasers dont la lumière est
très fortement absorbée par les tissus et dont la longueur donde est très
énergétique comme les lasers émettant dans lultraviolet (lasers
excimères [*] émettant à 0,193 ìm [ArF], 0,248 ìm [KrF] ou
0,308 ìm [XeCl]). Cet effet peut également être obtenu avec des lasers émettant
dans linfrarouge au niveau dun pic dabsorption de leau comme le
laser Erbium-Yag (2,9 ìm) et où la durée très brève du pulse évite les
phénomènes de diffusion thermique.
On utilise leffet photoablatif lorsque lon souhaite
éviter tout phénomène thermique associé à lablation comme le remodelage de la
cornée pour corriger des troubles de convergence (kératoplastie) ou langioplastie.
Les lasers utilisés en dermatologie
LASER |
LONGUEUR
donde |
APPLICATION |
CO2 impulsionnel. |
10,6 µm |
Relissage |
Erbium : YAG impulsionnel. |
2,94 µm |
Relissage |
Er : glass avec refroidissement. |
1,54 µm |
Remodelage |
Laser diode avec refroidissement. |
1,45 µm |
Remodelage |
ND : YAG avec refroidissement. |
1,32 µm |
Remodelage |
ND : YAG Q-SWITCHED. |
1,06 µm |
Dépigmentation
détatouage |
ND : YAG milliseconde. |
1,06 µm |
Epilation
vasculaire |
Diode milliseconde avec refroidissement. |
950 nm |
Remodelage |
Diode milliseconde. |
810 nm |
Epilation |
Alexandrite Q-SWITCHED. |
755 nm |
Dépigmentation
détatouage |
Alexandrite milliseconde. |
755 nm |
Epilation |
Rubis Q-SWITCHED. |
694 nm |
Dépigmentation
détatouage |
Rubis milliseconde. |
694 nm |
Epilation |
Colorant pompé par flash. |
585-595 nm |
Vasculaire
remodelage |
Vapeur de cuivre. |
578 nm
510 nm |
Vasculaire
dépigmentation |
ND : YAG doublé Q-SWITCHED. |
532 nm |
Dépigmentation
détatouage |
ND : YAG doublé milliseconde. |
532 nm |
Vasculaire
dépigmentation |
Colorant pompé par argon. |
577-595 nm |
Vasculaire |
Argon. |
514 nm
488 nm |
Vasculaire
dépigmentation |
Laser excimère. |
308 nm |
Psoriasis |
Daprès « LASER & PEAU LASER & DERMATOLOGIE
(http ://home.worldnet.fr/laserder/SM50.htm).
La réglementation
Larrêté du
6 janvier 1962 précise dans son article 2.5 : « Ne peuvent
être pratiqués que par les docteurs en médecine, conformément à larticle
L. 372-1 du code de la santé publique, les actes médicaux suivants :
... tous modes dépilation sauf les épilations à la cire ou à la
pince. »
Larrêté du 30 janvier 1974 relatif à la
réglementation concernant les lasers à usage médical précise dans son
article 2 : « Les lasers à usage médical sont des appareils devant être
utilisés par un médecin ou sous sa responsabilité. »
Le code de la santé publique définit dans son article
L. 665-3 la définition dun « dispositif médical » :
Art. L. 665-3 (mise à jour septembre 1998). - On
entend par dispositif médical tout instrument, appareil, équipement, matière, produit,
à lexception des produits dorigine humaine ou autre article utilisé seul ou
en association, y compris les accessoires et logiciels intervenant dans son
fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez lhomme à des fins
médicales et dont laction principale voulue nest pas obtenue par des moyens
pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être
assistée par de tels moyens.
Les dispositifs médicaux qui sont conçus pour être implantés
en totalité ou en partie dans le corps humain ou placés dans un orifice naturel et qui
dépendent pour leur bon fonctionnement dune source dénergie électrique ou
de toute source dénergie autre que celle qui est générée directement par le
corps humain ou la pesanteur sont dénommés dispositifs médicaux implantables actifs.
Les réglementations applicables actuellement (en grande partie
anciennes et inadaptées) du ministère de la santé semblent répondre en partie à ces
préoccupations de sécurité, mais ce ministère na malheureusement jamais disposé
de moyens suffisants pour contrôler leur application.
A lheure actuelle :
les dispositifs médicaux relèvent de la compétence de
lAFSSAPS, qui dispose de pouvoirs de contrôle et peut demander des modifications.
Il existe une obligation de déclaration des incidents auprès de lAFSSAPS ;
les conditions dutilisation des lasers pour
lépilation, des interventions esthétiques... relèvent de la DGS. La DGS anime un
groupe de travail sur cette question, avec la participation notamment de la DGCCRF et de
la DECAS.
Les appareils à laser médicaux doivent satisfaire aux normes
européennes harmonisées suivantes :
EN 60601.1 : Appareils électromédicaux. - 1re partie :
Règles générales de sécurité.
EN 60601.1.1 : Appareils électromédicaux. - 2e partie :
Règles particulières de sécurité pour les systèmes électromédicaux.
EN 60601.1.2 : Appareils électromédicaux. - 1re partie :
Règles générales de sécurité. - Norme collatérale (*) : compatibilité
électromagnétique, prescriptions et essais.
EN 60601.2.22 : Appareils électromédicaux. - 2e partie :
Règles particulières de sécurité pour les appareils thérapeutiques et de diagnostic
à laser.
EN 60825-1 : Sécurité des appareils à laser. -
Classification du matériel, prescriptions et guide de lutilisation.
Depuis 1988, une dizaine de normes sur les lasers ont vu le jour.
Cest la France qui est « pilote » de ce type de norme. Ces normes sont
en cours dadoption au niveau mondial (ISO).
La norme fondamentale EN 60825-1 recommande que tous les
utilisateurs de laser de classe égale ou supérieure à 3 A aient suivi une
formation à un niveau approprié. La formation qui peut être donnée par le fabricant ou
le fournisseur du système par le responsable de sécurité laser ou par une organisation
extérieure agréée, doit comporter, sans toutefois que cette liste soit
limitative :
a) La familiarisation avec les procédures de
fonctionnement du système ;
b) Lutilisation appropriée des
procédures de contrôle du danger ;
c) Les procédures de rapport
daccident ;
d) Les effets biologiques du laser sur
lil et la peau.
Le rapport technique type 3, CEI 60825-8. - Sécurité des
appareils à laser : Lignes directrices pour la sécurité dutilisation des
appareils à laser médicaux évoque au chapitre V la nécessité dune
formation. Toutefois, ce rapport spécifie clairement quil ne concerne pas
lenseignement de protocoles thérapeutiques à une équipe médicale. Il recommande,
en annexe D, un programme général, représentant environ quatre heures de
formation, destiné au personnel susceptible dêtre en contact ou au voisinage de
lasers médicaux. Ces formations, nont quun rôle de sensibilisation et
dinformation.
Or, les matériels utilisés pour le traitement esthétique sont,
pour être efficaces, de classe 3 A ou supérieure. Néanmoins, des appareils de
classe inférieure sont susceptibles dêtre utilisés, sans grande efficacité mais
pouvant néanmoins présenter des dangers oculaires (auxquels ils convient dajouter
les risques liés à lutilisation des photosensibilisants qui sont souvent employés
concommitamment pour obtenir un résultat).
Les dangers
Les effets thermiques des lasers peuvent
donc se résumer en trois actions principales :
Hyperthermie : élévation modérée de température de
quelques degrés centigrades entraînant une mort cellulaire retardée par atteinte des
processus enzymatiques.
Coagulation : correspond à une nécrose irréversible sans
destruction tissulaire immédiate. La température atteinte (50 à 100 oC
pendant une durée de lordre de la seconde) produit une dessiccation, un
blanchissement et une rétraction des tissus par dénaturation des protéines et du
collagène. Les tissus vont secondairement séliminer.
Volatilisation : correspond à une perte de substance. Les
différents constituants tissulaires partent en fumée à une température supérieure à
100 oC dans un temps relativement bref de lordre du dixième de
seconde.
Le risque principal est évidemment constitué par des brûlures
qui peuvent atteindre le troisième degré, immédiatement après lexposition ou
ultérieurement par nécrose des tissus.
Lexistence de brûlures est conditionnée :
par les caractéristiques démission du laser
(puissance, focalisation (*), durée dimpulsion...) ;
par les caractéristiques de la peau ou plus généralement
de la partie à traiter.
Une bonne utilisation suppose donc de la part du manipulateur une
bonne connaissance de lappareil et de son principe de fonctionnement.
Des risques collatéraux, oculaires notamment, existent si le
manipulateur ne prend pas toutes les précautions nécessaires (par exemple, port, par le
patient et par le manipulateur, de lunettes protectrices adaptées au laser
utilisé) (1).
Les conclusions du groupe de travail
mis en place par la CSC
Afin dexplorer les différents
aspects du problème, un groupe de travail a été constitué, présidé par la CSC et
réunissant les personnes et organismes suivants :
la CSC ;
lADAL (Association pour le développement des
applications laser), qui regroupe les industriels du laser. Elle représente les
professionnels dans les instances de la normalisation ;
la SFLM (Société française des lasers médicaux),
composée à la fois de médecins et de scientifiques ;
le Dr Levy, du Centre laser dermatologique à Marseille et
membre de la SFLM ;
M. Aït, de la société ALIS (Advanced Laser
Industrial System), également membre de lADAL et de la SFLM ;
le Dr Colchen, de lhôpital Foch ;
M. Courant, théoricien des lasers au Commissariat à
lénergie atomique ;
MM. Ancolio et Suisa représentant la Chambre syndicale du
matériel esthétique.
Les conclusions de ces discussions peuvent se résumer
ainsi :
Concernant la normalisation des techniques lasers en général
La norme principale sur les lasers est en
cours de révision (pour la rendre plus accessible au non-spécialiste). Des normes
dérivées particulières vont voir le jour (lune delles, concernant les
lasers de spectacle, est parue) du fait de la nécessaire puissance de leur alimentation.
Une autre norme à létude concerne « les lasers et la compatibilité
électromagnétique » (les lasers générant des parasites).
Devant le refus de lAllemagne de mettre en place des normes
« verticales » pour les lasers, une norme purement française a été
élaborée, puis présentée au niveau européen.
Concernant lépilation
En ce qui concerne les lasers pour
lépilation, le code de la santé nautorise leur utilisation que sous
surveillance médicale. Or, on trouve dans ce domaine beaucoup décarts par rapport
à cette règle. Certains types de laser sont inefficaces, dautres conduisent à des
lésions (brûlures). En revanche, certains lasers (rubis, C02) donnent de
très bons résultats.
Concernant la dermatologie
Outre lépilation, les lasers subissent
un fort développement en dermatologie (« resurfacing », enlèvement des
rides...). LADAL se propose de procéder à un recensement de tous les lasers
existants et de les classifier dune part en fonction de leurs caractéristiques
techniques et dautre part en fonction de leur utilisation. Ces résultats seront mis
sur linternet, à disposition de certaines personnes uniquement (médecins...).
Concernant la classification des lasers
Le critère à retenir pour classer les lasers
et autoriser leur utilisation par telle ou telle personne semble devoir être
lénergie par unité de surface.
A lheure actuelle, la seule classification
« officielle » est celle définie par la norme EN 60825-1, à savoir
celle donnée par le graphique suivant :

Les lasers sont rangés en cinq classes de
risques (1, 2, 3 A, 3 B et 4).
Concernant la surveillance médicale
Les participants sont tombés daccord
pour que le vocable « surveillance médicale » recouvre la présence effective
dun médecin formé aux techniques lasers qui doit poser le diagnostic et indiquer
le meilleur moyen thérapeutique avant le début du traitement (quel quil soit).
En effet, il a été rapporté lors de linstruction de ce
dossier que, assez souvent, ce médecin est absent lors de la première visite du client
et lors des séances suivantes où une surveillance des effets secondaires est
nécessaire.
Concernant lutilisation de lampes de forte puissance
nutilisant pas de rayonnement laser
Il existe également des traitements pour
lépilation utilisant non plus des lasers, mais une lumière (spectre assez large)
se focalisant sur une assez grande surface de peau (environ 2,8 cm2) et
présentant des risques de brûlures non négligeables. Ces procédés, souvent dénommés
« lampes flash », tendent à se développer (ex. Epilight) et il
conviendra de les encadrer comme les lasers.
Concernant la formation
La chambre syndicale du matériel esthétique
se déclare favorable à une formation sérieuse (définie réglementairement) des
personnels des cabinets desthétique dans le cas ou ceux-ci seront autorisés à
utiliser certains appareils dépilation laser.
Pour leur part, les médecins peuvent recevoir une formation
spécialisée : depuis deux ans, un diplôme universitaire de spécialisation a été
mis en place à Lille pour les médecins désireux dutiliser les lasers. Une
vingtaine de personnes par an prépare ce DU. Il est donc paradoxal de constater que les
personnels les plus compétents (médecins) peuvent obtenir une spécialisation et que la
même exigence nest pas fixée pour les esthéticien(ne)s.
Emet
lavis suivant :
Considérant la similitude des risques pour le consommateur entre
les dossiers concernant « lutilisation dappareils émetteurs de
rayonnement UVA à des fins de bronzage et à leur association éventuelle avec certaines
substances chimiques photosensibilisantes » (avis émis par la CSC le
8 février 1995) et « lutilisation des lasers dans le domaine de
lesthétique » ;
Considérant la grande diffusion de publicités faisant état
dépilation laser définitive, de remodelage, deffacement des
rides, etc., émises par des cabinets desthétique ;
Considérant que ces techniques sont mises en uvre par des
personnels non médicaux (esthéticien[ne]s, coiffeurs...) ;
Considérant que lusage des lasers par un non-médecin
sapparente à lexercice illégal de la médecine en létat actuel du
code de la santé publique ;
Considérant que les risques générés, tant physiquement
quen terme de coût social, par la mauvaise pratique des techniques lasers tels
quils ont été précisés (indication, utilisation) précédemment, ne peuvent
être supprimés quen prenant un certain nombre de mesures ;
Considérant que le consommateur na pas la compétence pour
sélectionner le bon opérateur ;
Considérant que la CSC a été informée par le commissaire du
Gouvernement de lexistence dun groupe de travail sur ce sujet, sous
légide de la direction générale de la santé comprenant notamment des
représentants de la direction des entreprises de commerce, artisanat et service au
ministère de léconomie, des finances et de lindustrie et des représentants
du ministère de léducation nationale et quil est donc opportun de lui faire
des propositions concrètes,
La CSC demande de :
1. Faire appliquer, dans lattente dune
modification de la réglementation, les textes existants, notamment larrêté du
30 janvier 1974, et en conséquence interdire lusage des lasers utilisés
sur le corps humain par des personnels nayant pas de compétence médicale ou
nexerçant pas sous la responsabilité effective dun médecin.
2. Procéder à une mise à jour de la réglementation
et de la normalisation concernant les lasers ou les lampes flash afin de reclassifier les
différents dispositifs de lasers médicaux ou paramédicaux en fonction des utilisations
thérapeutiques ou esthétiques.
3. Distinguer les applications qui seraient
exclusivement réservées au corps médical de celles qui pourraient faire lobjet
dune délégation à des personnels non médecins, étant entendu que le médecin
resterait seul juge du traitement à appliquer (en tenant compte de contre-indication
éventuelle que seul un médecin peut signaler) et des conséquences annexes liées
éventuellement audit traitement. Un traitement par laser, dans ce cas, devrait
obligatoirement faire lobjet dune consultation médicale préalable.
Au cas où des applications laser pourraient être, réellement et
sans danger, conduites en cabinets desthétique hors de toute présence médicale,
ces applications et le type de matériel devront faire lobjet dun texte
réglementaire précis et mis à jour régulièrement.
4. Exiger de la part des personnes mettant en
uvre les techniques utilisant les lasers et les lampes flash des connaissances
minimales qui pourraient être prodiguées dans le cadre dune formation faisant
lobjet dune réglementation (procédure qui a déjà été utilisée avec
succès pour les centres UVA). Cette formation devrait être obligatoire même si le
cabinet est sous la « responsabilité » effective dun médecin,
lui-même ayant reçu une formation adaptée.
5. Elaborer un texte réglementaire qui permettrait à
différents services de contrôle dintervenir sur le terrain, tant sur les
personnels que sur les matériels.
Recommande aux consommateurs de consulter un médecin compétent
préalablement à toute intervention mettant en jeu des appareils à laser ou à lampe
flash,
Décide :
Dadresser cet avis à lAFSSAPS en lui demandant de
proposer la coordination de la mise en application des mesures retenues par les pouvoirs
publics, celles-ci nécessitant la contribution dun nombre important dacteurs.
Adopte au cours de la séance du 13 juin 2001 sur le
rapport de Alain Croisy, assisté de Alain Bardou, directeur de recherches à
lINSERM, conformément à larticle R. 224-7 du code de la
consommation, et de Jacques Bedouin et Jean-Michel Maignaud, conseillers techniques de la
CSC, conformément à larticle R. 224-4 dudit code.
GLOSSAIRE
TERME |
DÉFINITION |
Abrasion |
Enlèvement par raclage superficiel de certains tissus.
|
Achromie |
Absence de coloration normale, surtout de pigmentation
de la peau.
|
Alexandrite |
Barreau constitué dun chrysobéryl : aluminate
naturel de béryllium (ce laser récent a une longueur absorbée sélectivement
par la mélanine).
|
Angioplastie |
Opération visant à réparer ou remodeler un vaisseau.
|
Basal |
Qui concerne ou constitue la base dun organe.
|
Berge |
Bord de la partie traitée.
|
Chromophore |
Molécule qui se trouve colorée sous leffet de
labsorption dune radiation de longueur donde adaptée.
|
Cinétique |
Vitesse des réactions chimiques ou enzymatiques.
|
Collagène |
Protéine fibreuse de la substance intercellulaire
du tissu conjonctif.
|
Collatéral |
Qui est latéral (à côté) par rapport à quelque chose.
|
Conduction |
Diffusion (par exemple de chaleur) de proche en proche
à travers et par la matière.
|
Convection |
Diffusion (par exemple de chaleur) par les mouvements
de la matière (et notamment par lair ambiant).
|
Cryogène |
Qui produit du froid.
|
Derme |
Tissu conjonctif habituellement lâche en périphérie
et plus dense (fibreux) en profondeur. Il est situé sous lépiderme.
|
Dessiccation |
Elimination de lhumidité dune matière.
|
Endoscopie |
Examen de lintérieur des organes au moyen dun
endoscope (tube optique muni dun éclairage).
|
Enzyme |
Substance protéique qui catalyse, accélère, une réaction
biochimique.
|
Epiderme |
Couche la plus superficielle de la peau.
|
Excimère |
Laser utilisant un état excité dune molécule
nexistant pas à létat fondamental ; constitue les sources
lasers UV les plus puissantes.
|
Fluorescence |
Luminescence (émission de lumière par un corps non
incandescent) dune substance due à une transition spontanée
des molécules dun état excité vers un état fondamental.
|
Focalisation |
Concentration (dune lumière notamment) en un
point (foyer).
|
Gradient |
Taux de variation dune grandeur physique en
fonction de la distance.
|
Hémoglobine |
Protéine contenue dans les hématies (globules rouges)
qui assure le transport de loxygène.
|
Hémostase |
Arrêt dune hémorragie (écoulement de sang) par
coagulation.
|
Incision |
Coupure allongée, fente ; entaille faite par un instrument
tranchant.
|
Irradiance |
Appelée aussi éclairement énergétique, cest
le flux énergétique reçu par unité de surface, exprimé généralement
en watts par centimètre carré (autres termes employés : densité de
puissance surfacique ou superficielle, débit de dose).
|
Lampe flash |
Lampe alimentée en régime pulsé et qui fournit des
éclairs (tube à éclairs ou lampe à éclats).
|
Laser impulsionnel |
Fonctionnant par brève impulsion (de lordre
de la nanoseconde).
|
Macrophage |
Grosse cellule intervenant dans les processus immunitaires
en phagocytant (absorbant et neutralisant) des corps étrangers volumineux.
|
Mélanine |
Pigment brun foncé qui donne la coloration normale
à la peau, aux cheveux, etc.
|
Nécrose |
Altération dun tissu consécutive à la mort de
ses cellules.
|
Perte de substance |
Tissus manquants (dans une plaie).
|
Photosensibilisant |
Substance qui, sous laction de la lumière, provoque
une réaction biochimique.
|
Photothermolyse |
Destruction thermique du follicule pileux associée
à une absorption par la mélanine du poil.
|
Phototoxique |
Se dit dun rayonnement conduisant à une destruction
dune cellule.
|
Plasma |
Fluide composé de molécules gazeuses, dions
et délectrons.
|
Q. - SWITCHED |
Autre nom des lasers pulsés déclenchés qui génèrent
des impulsions géantes, courtes et très intenses.
|
Réflectivité |
Rapport de lénergie réfléchie à lénergie
incidente totale.
|
Rubis |
Milieu amplificateur constitué dun barreau synthétique
avec un dopage en chrome dans une proportion de 1/10 000 en proportion
atomique.
|
Thermoïonique |
Effet dû à lémission dions par les métaux
incandescents.
|
YAG |
Laser dont le barreau amplificateur est un cristal
: grenat daluminium et dyttrium.
|
RAPPEL SUR LES UNITÉS DE MESURE
1 µn = 1 micromètre (naguère appelé
micron) = 10-6 m = 0,000001 m = unité de longueur.
1 nm = 1 nanomètre = 10-9 m.
1 ns = 1 nanoseconde = 10-9 s = unité de temps.
1 W = 1 Watt = unité de puissance.
1 mW = 1 milliwatt = 10-3 W = 0,001 W.
1 MW = 1 mégawatt = 106 W.
1 GW = 1 gigawatt = 109 W.
1 MHz = l mégahertz = 109 hertz = unité de
fréquence.
1 rad = 1 radian = unité dangle plan (360o =
2 o rad).
(*) Les mots suivis dun astérique renvoient au
glossaire figurant en annexe.
(1) La CSC a reçu, par le canal du Dr Levy, un
brevet concernant un dispositif adaptable sur la « pièce à main » qui a pour
objet de couper le rayonnement laser dès quil ny a plus contact entre la peau
et le dispositif laser.
Bien que perfectible, ce dispositif peut être envisagé et
« mérite un développement pour permettre son usage par un opérateur
non-médecin » (Dr Levy). Toutefois, sil supprime le risque
denvoyer un faisceau laser dans lil, il nempêche pas les risques
de brûlure de la peau ou lapplication dans une zone voisine de la zone à traiter
(épilation par exemple).
© Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
- DGCCRF - 03 décembre 2001
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