La transposition des directives de
l’Union européenne dans notre droit national est à la fois une
obligation juridique découlant des traités et un défi très concret
pour les administrations, le Gouvernement et le Parlement. Il s’agit
en effet d’assurer, dans les délais fixés, une transposition «
complète, claire, précise et transparente » pour reprendre les
termes de la Cour de Justice, sous le contrôle de la Commission
européenne.
A la demande du Premier Ministre, le Conseil d’Etat a procédé à un
examen approfondi de ces enjeux et a adopté une étude intitulée «
Directives européennes : anticiper pour mieux transposer » , qui examine comment renforcer l’efficacité de notre
processus de transposition des directives et qui formule à cette fin
trente propositions concrètes et
opérationnelles.
L’étude rappelle d’abord que, si nos
performances se sont nettement améliorées (notre « déficit de
transposition » est passé de 4,1 % à 0,6 % entre mai 2004 et mai
2014), celles de nos partenaires se sont améliorées également, alors
que de nouveaux défis apparaissent au plan national comme européen
(notamment avec la montée en puissance des actes délégués).
L’étude estime que les marges d’amélioration sont à rechercher
moins dans l’évolution des techniques de transposition elles-mêmes
(même si la définition d’une « doctrine d’emploi » des
différents instruments disponibles serait utile) que dans une
anticipation beaucoup plus forte des enjeux propres à la
transposition. Ces enjeux doivent ainsi être pris en compte dès la
négociation (et même en amont lors de la préparation du texte par la
Commission). Il apparaît notamment crucial de rapprocher ceux qui
négocient de ceux qui transposent et de favoriser une appropriation
politique précoce des enjeux de la transposition, y compris en
associant le Parlement le plus tôt
possible.
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