Phénix est une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui lutte contre le gaspillage alimentaire en organisant la gestion et la redistribution des invendus. Son président et co-fondateur revient sur l'attractivité du secteur de l'économie circulaire pour les entrepreneurs et les aides et financements qui leur sont proposés.
3 ans après sa création, où en est Phénix ?
Jean Moreau, co-fondateur et président de Phénix : « Aujourd’hui, Phenix c’est 70 collaborateurs répartis dans 15 villes françaises et dans plusieurs pays : la France évidemment, l’Espagne, le Portugal et le Danemark. Nous avons 500 clients, c’est-à-dire que nous collectons 500 magasins par jour. Nous sommes en lien avec plus de 350 associations caritatives, en aval, comme récepteurs. Depuis la naissance de Phénix en mars 2014, nous avons la fierté, collectivement en tant qu’équipe, de pouvoir dire que nous avons redistribué plus de 7 millions de repas. Cet impact positif à la fois sur le sociétal, l’économique et l’environnemental nous motive à venir travailler au quotidien. »
Quelles ont été vos sources de financement ?
« Nous avons eu trois sources de financement :
- Au départ, nous sommes partis avec 1 000 euros de capital donc le minimum syndical. Nous avons travaillé comme ça avec peu de moyens, nous avons fait rentrer du chiffre d’affaires et puis ensuite nous avons intéressé des gens et eu de l’aide de plusieurs personnes.
- Nous avons également eu des investisseurs privés, des fonds d’investissement en capital risque, et des fonds d’amorçage comme Stark Ouest Capital, le Comptoir de l’Innovation, ou encore Bretagne Capital Solidaire.
- Nous avons enfin été aidés par des institutions publiques : récemment, nous avons eu une subvention de la région Île-de-France, via le programme PM’up qui aide les entreprises à devenir des PME. Nous avons eu de l’aide de la Banque Publique d’Investissement Bpifrance, et de la Caisse des Dépôts et des Consignations via un grand programme d’aide au numérique et à l’innovation digitale. »
Comment expliquez-vous le succès des initiatives de l’économie circulaire et de l’économie sociale et solidaire ?
« Il y a déjà un contexte médiatique et sociétal qui fait que nous sommes au bon endroit au bon moment, car le gaspillage est de plus en plus inacceptable pour les consommateurs. Toute cette tendance fait que c’est un sujet dans l’air du temps.
Il y a également un contexte législatif qui nous aide. D’un point de vue réglementaire, il y a désormais une loi qui porte nos activités : la loi Garot du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire qui interdit par exemple aux grandes surfaces de plus de 400m² de détruire de la nourriture encore consommable. »
L’économie circulaire est-elle un secteur d’avenir pour les entrepreneurs ?
« Il y a une tendance à l’entrepreneuriat sur ce sujet et il y a encore plein de choses à faire, je peux vous le confirmer, sur le gaspillage, les déchets, leur valorisation. Ce sont vraiment des sujets d’avenir et je ne peux qu’inciter les jeunes à se lancer dans ce secteur-là. »
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