Boissons spiritueuses : recherche des substances indésirables

 

Chaque année depuis 2010, la DGCCRF procède au contrôle de la teneur en substances indésirables dans les eaux-de-vie et surveille l’évolution de la teneur en carbamate d’éthyle dans les eaux-de-vie de fruits à noyaux. Le pilotage de cette enquête est assuré par les enquêteurs des Brigades interrégionale d’enquêtes vins (BIEV).

 

 

Carbamate d'éthyle

La recommandation 2010/133 de la Commission européenne fixe une valeur de cible de 1 mg/l de Carbamate d’éthyle dans les eaux-de-vie de fruits à noyaux.

En 2011, afin de vérifier la mise en place de mesures appropriées pour atteindre cet objectif, la DGCCRF a prélevé et a demandé l’analyse de différentes boissons (kirsch, prune, mirabelle, abricot, prunelle, etc.), puis transmis ses données à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

 

 

Constatations

Les principales anomalies concernent le titre alcoométrique volumique (TAV) réel qui diffère du TAV mentionné sur l’étiquetage (8 % des produits concernés contre 39,7 % lors de la précédente enquête). Cette amélioration est intervenue après une campagne de communication menée auprès de la fédération des professionnels qui a sensibilisé les petits opérateurs sur ce sujet.

Le seuil réglementaire pour l’acide cyanhydrique a été fixé à 10 mg/l pour les eaux-de-vie de fruits distillées avant 2010, puis à 7 mg/l pour les eaux-de-vie distillées après cette date.
  2009 2011
Seuil règlementaire 10 mg/l 7 mg/l
Produits non-conformes 17 % 3 %
En cas de dépassement de ce seuil, le produit est retiré du marché puisque non-conforme. Les distillateurs ont pris en compte l’abaissement du seuil de contamination par l’acide cyanhydrique.      

Quant à la contamination par le carbamate d’éthyle, plus de la moitié des échantillons analysés présentent un taux de contamination supérieur à la recommandation (1 mg/l).

Suites à donner

Les opérateurs sont conscients des dépassements récurrents des taux de carbamate d’éthyle, mais la maîtrise de cette teneur se révèle problématique :

  • les qualités gustatives des eaux-de-vie de fruits sont liées aux composés présents dans le noyau, dont le carbamate d’éthyle serait un dérivé/ produit de dégradation.
  •  les cahiers des charges des indications géographiques prévoient des pratiques qui sont, pour certaines, contraires à celles indiquées par la recommandation européenne,
  • les pratiques recommandées ne donnent pas nécessairement les résultats escomptés.

De plus, la majorité des opérateurs respectent un savoir-faire ancestral et produisent de toutes petites quantités d’eau-de-vie.

Pour améliorer la situation, les opérateurs regroupés au sein d’une fédération professionnelle (la Fédération Française des Eaux de vie de fruits) ont mis en place une collaboration étroite, en juillet 2012, avec l’Institut de la vigne de Colmar pour déterminer de nouveaux paramètres qui permettraient de réduire la teneur en substances indésirables des eaux-de-vie tout en préservant leurs qualités gustatives. Les premiers résultats seront connus en 2014.

A la lumière des résultats obtenus dans le cadre de l’application de la recommandation, la Commission européenne et les États membres examineront s'il est opportun de définir des teneurs maximales réglementaires.

 

 

 

 

 

Liens utiles

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cible

Résultats

85 établissements répartis sur
27 départements.
98 prélèvements
13 suites

 

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