Le droit de préemption commercial permet aux communes d'acheter baux commerciaux, fonds artisanaux ou fonds de commerce pour les rétrocéder à un commerçant ou un artisan.
Afin de maintenir les petits commerces de proximité en centre ville, souvent menacés par des activités de service plus rapidement rentables, les municipalités ont souhaité pouvoir préempter les locaux commerciaux.
Il en va de même dans les grandes villes, où les maires souhaitent introduire un peu de mixité dans certains quartiers ayant développé des monoactivités sectorielles.
Les principes du droit de préemption commercial
L'article 58 de la loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des PME (dite loi Dutreil) a introduit un droit de préemption pour les municipalités. Il permet aux mairies de préempter les baux commerciaux, les fonds artisanaux et les fonds de commerce. Le décret n° 2007-1827 du 26 décembre 2007 en a permis la mise en œuvre.
Le conseil municipal peut ainsi délimiter un périmètre de sauvegarde du commerce d’artisanat de proximité au sein duquel tout vendeur de fonds de commerce devra faire une déclaration préalable à la mairie. La commune dispose alors de deux mois pour préempter et se porter acquéreuse du fonds de commerce.
Conformément à l'article L214-2 du code de l'urbanisme, la commune doit, dans un délai de deux ans (trois ans en cas de location-gérance), rétrocéder le fonds ou le bail à une entreprise, avec pour objectif d'assurer la diversité commerciale ou artisanale du périmètre concerné.
Les évolutions du droit de préemption commercial
Le décret n° 2009-753 du 22 juin 2009 étend le droit de préemption des maires aux terrains portant ou destinés à porter des commerces d'une surface de vente comprise entre 300 et 1 000 mètres carrés.
La loi n° 2014-626 du 18 juin 2014 relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, facilite le droit de préemption pour les communes :
- Possibilité de déléguer le droit de préemption à un établissement public ou un concessionnaire
- Extension de deux à trois ans du délai dont dispose la commune pour identifier un repreneur du fonds de commerce en cas de mise en location-gérance
Elle a par ailleurs introduit une expérimentation du contrat de revitalisation commerciale permettant aux communes d'intervenir en matière de dynamisme commercial. Ce type de contrat a été mis en œuvre par le décret n° 2015-815 du 3 juillet 2015 modifié.
- Le décret n° 2015-815 du 3 juillet 2015 relatif aux contrats de revitalisation artisanale et commerciale (CRAC), commenté par un communiqué de presse du 7 juillet 2015 (pdf - 330 ko)
- Le décret n° 2015-914 du 24 juillet 2015 permet aux communes de déléguer le droit de préemption à des établissements publics, sociétés d'économie mixte, concessionnaires ou titulaires d'un CRAC
- Le décret n° 2016-384 du 30 mars 2016 fixe les conditions de délégation de l'exercice du droit de préemption urbain par les organes délibérants des organismes d'HLM
- Code de l'urbanisme : articles L214-1 à L214-3
- Code de l'urbanisme : article R214-1 à R214-19
Ressources complémentaires sur le droit de préemption
- Service public propose une fiche sur le droit de préemption commercial des communes
- Le droit de préemption commercial (DP commercial). outil2amenagement.cerema.fr
- Qu'est-ce que le droit de préemption commercial ? lyon-metropole.cci.fr
- Droit de préemption artisanal et commercial. Agence technique départementale Haute-Garonne Ingénierie
- Le droit de préemption commercial des communes. notaires.fr
- Fiches du Cerema sur la revitalisation des centres-bourgs
Modifié le 27 août 2024
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