NOR : ECOC0300001V
La Commission de la sécurité des
consommateurs,
Vu le code de la consommation, notamment ses articles
L. 224-1, L. 224-4, R. 224-4 et R. 224-7 à R. 224-12 ;
Vu les requêtes no 00-002, 00-035,
00-048, 00-065, 00-082, 00-134, 00-151, 00-162, 00-188, 01-007, 01-012, 01-017,
01-029, 01-032, 01-033, 01-084, 02-021, 02-083 et 02-107 ;
Considérant, I. - Les
travaux antérieurs de la commission La
commission avait été amenée, sur la base dune saisine
du ministre délégué aux finances et au commerce extérieur
en date du 1er août 1996, à se pencher sur
le problème des combinés de téléphones portables (ou
cellulaires). Cette saisine faisait suite à une série darticles
de presse se faisant lécho davis de scientifiques et de médecins
étrangers relatifs aux risques pour la santé que pouvaient présenter
les téléphones portables.
La commission avait rendu le 30 septembre 1997
un avis, concernant principalement les combinés de téléphones
cellulaires, dont les lignes essentielles sont les suivantes :
1. Les études épidémiologiques
liées à lexposition aux champs électriques et magnétiques
qui se sont succédé jusquà ce jour nont pas été
en mesure de mettre en évidence un risque sanitaire lié à
lutilisation de téléphones portables GSM ou DCS 1800 ;
2. A ce jour, les données disponibles
en matière dexposition aux champs électriques ou aux champs
magnétiques convergent pour écarter un effet dinitiation tumorale
ou un effet tératogène et ce, malgré la qualité des
modèles expérimentaux qui ont été utilisés ;
3. Concernant les autres troubles invoqués,
aucun effet pathogène na été jusquà présent
mis en évidence. Cependant certaines études font ressortir des modifications
concernant la sécrétion de la mélatonine, lélectroencéphalogramme,
le métabolisme de lacétylcholine, la perméabilité
de la barrière hémato-encéphalique, le cycle nycthéméral,
les enzymes hypophysaires, chez lanimal et parfois chez lhomme. Certaines
de ces modifications, comme celle de la structure du sommeil, pourraient être
considérées en première analyse comme bénéfiques ;
4. Il existe une possible action sur la réceptivité
des médicaments (potentialisation ou diminution de lefficacité),
comme le montrent certaines études ;
5. En létat actuel des techniques
utilisées, il ne semble pas possible de dégager de certitude sur
une action néfaste de lutilisation des téléphones portables
sur la santé humaine. De nombreuses recherches actuellement entreprises
seraient de nature à répondre aux interrogations des consommateurs
et il semble judicieux dêtre attentifs à leurs résultats ;
6. Enfin la commission souligne lintérêt
de toute évolution technologique tendant à diminuer la puissance
et lintensité des émissions liées aux téléphones
portables. II. - Les
craintes des consommateurs Depuis
la parution de cet avis, la commission reçoit de plus en plus dappels
de consommateurs habitant dans des immeubles en copropriétés (ou
en colocation) dune certaine hauteur, sur les toits desquels il est proposé
dinstaller une antenne cellulaire (communément appelée « base »).
Le consommateur qui interroge la commission est généralement celui
qui habite juste sous limplantation proposée par lopérateur
(SFR, Itinéris, Bouygues...) et qui sinquiète des éventuels
effets de ce type dinstallation. Cet habitant, de ce fait, se pose beaucoup
plus de questions (et est minoritaire lors des votes en assemblée générale)
que les autres copropriétaires situés plus loin de lantenne.
Dautant que ces derniers peuvent être intéressés par
le montant (versé à la copropriété) de lindemnité
dinstallation et par le loyer annuel proposé par ces sociétés.
De ce point de vue, il est dailleurs assez regrettable que cet intéressement
ne profite pas directement aux occupants des appartements concernés lorsquil
sagit de locataires.
Tumeur du cerveau, accélération du développement
des cancers, échauffement, maux de tête, insomnie, perte de mémoire,
cataracte, dérèglements du système immunitaire ou du métabolisme
cellulaire..., constituent un échantillon des effets qui ont été
prêtés depuis quelques années aux téléphones
cellulaires. Lavis susvisé a fait, sur ce sujet, un point impartial
de la situation en 1997 compte tenu des données scientifiques de lépoque.
Mais les mêmes peurs surgissent à nouveau concernant les « bases ».
Rappelons que des familles dadeptes du portable
décédés de cancers ont intenté des procès aux
fabricants aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Procès qui ont toujours
vu, même jusquà une date très récente (septembre
2002) les plaintes classées sans suite, faute de preuves scientifiques
sur des dangers avérés. III. - Les
saisines Cest
sur la base de telles craintes que la CSC a enregistré dix-neuf saisines
nouvelles entre lannée 2000 et lannée 2002,
craintes portant sur les risques pour les consommateurs liés aux rayonnements
de la téléphonie.
Sil sagit de traiter assez largement le problème
des « bases », la question de fond est similaire à
celle posée à la CSC en 1996 par le ministre et à laquelle
elle avait répondu dans son avis du 30 septembre 1997 sur les
téléphones cellulaires. IV. - La
structure du réseau La
distance entre le mobile et un équipement fixe de radiotéléphonie
est limitée par les conditions de propagation des ondes radio. Le territoire
a donc été découpé en zones (la cellule) équipées
dune station de base fixe munie de ses antennes installées sur un
point haut (château deau, clocher déglise, immeuble,
toit décole...). Cette structure permet de limiter la puissance démission
nécessaire et donc daugmenter lautonomie des mobiles.
Lors de lutilisation dun téléphone,
de même que lorsque lappareil est en veille sans quil soit à
ce moment là utilisé, le combiné mobile transmet par radio
la communication vers la station de base de sa cellule. La conversation est ensuite
acheminée de façon plus classique (câble, fibre optique...)
vers le correspondant sil est raccordé au réseau téléphonique
filaire, ou à sa station de base sil est équipé dun
mobile. La
communication entre un combiné mobile GSM et une station de base est univoque,
mais si on téléphone en se déplaçant, il est possible
de changer de cellule. Cest surtout le cas lorsquon téléphone
depuis un véhicule en mouvement. Il est nécessaire alors de changer
la station de base avec laquelle le terminal est relié tout en maintenant
la communication : cest le transfert intercellulaire ou handover.
Le mobile et la station de base interviennent dans cette
opération de changement de cellule :
Le combiné mobile GSM mesure en permanence la force
du signal radio reçu de la station de base et écoute aussi les stations
de base des cellules voisines. Lorsquil constate quil reçoit
mieux une autre station de base que celle avec laquelle il échange les
signaux, il en informe sa station de base qui « décide »
alors de passer le relais à la station de base voisine et met en uvre
la procédure de handover.
Les cellules sont en principe hexagonales mais la portée
réelle des stations dépend de la configuration du territoire arrosé
et du diagramme de rayonnement des antennes démission.
La partie la plus visible de la cellule GSM est la station
de base BTS avec sa tour équipée dun certain nombre dantennes.
Dans une cellule GSM typique (macrocellule), les mobiles
peuvent être situés jusquà 35 km de la station
de base pour le GSM900. A contrario la portée efficace peut être
réduite à 2 km (minicellule) pour le DCS1800 (puissance plus
faible, atténuation plus importante avec la distance). Pour
les piétons, qui évoluent beaucoup moins vite quune voiture
et au niveau du sol, on ajoute des sous-stations de petites dimensions sur un
site peu élevé et sur les murs des immeubles.
Dans les villes, on peut faire appel à des boucles
radio enterrées ou courant sur les murs, boucles constituées soit
de fils ou rubans de cuivre reliant des répéteurs et rayonnant au
niveau du sol.
Dans les rues encaissées, les tunnels ou les bâtiments,
on utilise aussi des câbles rayonnants dont le revêtement extérieur
est usiné de telle sorte que le champ créé par lâme
centrale puisse séchapper de place en place vers lextérieur.
Les puissances démission dun combiné
de téléphone cellulaire sont de lordre du watt (W). Celles
des bases sont évidemment plus importantes, de lordre de 20 W
(bien que les antennes puissent supporter une puissance 10 fois supérieure).
Les antennes actuellement installées ne sont pas omnidirectionnelles mais
rayonnent dans un cône (irrégulier) denviron 120o
à lhorizontale et 10o en verticale (non comptés
les lobes dits secondaires). Ces
lobes secondaires sont moins importants et moins transmetteurs dénergie
que le lobe principal (voir sur le graphique ci-dessous), la différence
est de 25 db environ. Sachant quune diminution de 3 db divise
lintensité par deux, soit par 28 = 256 dans
notre cas, on peut estimer la puissance émise à moins de 100 mW.
En principe, seuls ces lobes peuvent « interférer »
avec les occupants des appartements situés sous lantenne.
De plus lintensité du champ décroît
très rapidement avec la distance à lantenne (comme le carré
de cette distance). Ainsi le champ reçu au niveau du sol ou des appartements,
près dune station de base, serait, selon certaines sources proches
des opérateurs, de 1 000 à 10 000 fois inférieur
aux normes.
V. - La réglementation
applicable Les
normes de protection fixent les seuils dexposition du public et des travailleurs
aux champs électromagnétiques. Elles ont été élaborées
par des spécialistes indépendants appartenant aux domaines scientifiques
et médicaux.
Dans le domaine des radiofréquences, la structure
générale des normes de protection fait lobjet dun large
consensus international. 1. Principes
La Commission internationale de protection contre
les rayonnements non ionisants (ICNIRP) est reconnue formellement par lOrganisation
mondiale de la santé (OMS) pour émettre des recommandations dexposition
relatives à la santé. Cette commission vient de mettre à
jour les seuils dexposition aux champs électromagnétiques
pour les fréquences allant de 0 à 300 GHz. Elle définit
les restrictions de base pour limiter le niveau dexposition de la population
aux champs électromagnétiques et en déduit des niveaux de
référence pour simplifier leur mise en application. Ces recommandations
ont été adoptées, le 12 juillet 1999, par lUnion
Européenne. Ces recommandations ont été traduites tout récemment
en droit français par le décret no 2002-775 du 3 mai 2002.
Deux catégories de personnes sont considérées
par les normes, les travailleurs et le public. Daprès lICNIRP,
les travailleurs sont supposés être des adultes exposés dans
des conditions bien connues, informés des risques éventuels ainsi
que des moyens de protection disponibles. Le public regroupe toutes les autres
personnes dont létat de santé peut varier sensiblement dun
individu à lautre. Une marge de sécurité supplémentaire
a donc été appliquée. En général, les limites
dexposition du public sont cinq fois plus faibles que celles des travailleurs. 2.
Restrictions de base Dans
le domaine des radiofréquences, la restriction de base est définie
par le taux dabsorption massique ou DAS (dose dabsorption spécifique,
en anglais SAR [Specific Absorption Rate]) qui représente la puissance
absorbée par unité de masse. Il est exprimé en watts/kg.
Lorsque le corps entier est exposé au rayonnement, le DAS moyen est défini
comme le rapport entre la puissance totale absorbée par lindividu
et sa masse. Lorsquune partie du corps est particulièrement soumise
au rayonnement, le DAS est également évalué sur une masse
de référence (par exemple 10 g). Dans ce cas, une valeur de
DAS plus élevée peut être tolérée localement
à condition que le DAS moyen ne soit pas dépassé. Le rapport
entre le DAS moyen et le DAS local est compris entre 20 et 50, suivant
la norme et suivant la partie du corps exposée (tableau 1). 3.
Niveaux de référence Lévaluation
du DAS met généralement en uvre des techniques de mesure sophistiquées
liées à la modélisation du corps humain. Les normes de protection
ont donc défini des niveaux de référence qui sappuient
sur les mesures directes des champs électriques et magnétiques ambiants
ainsi que du flux de puissance électromagnétique. Ces mesures sont
effectuées à lendroit où une personne pourrait être
exposée. Les restrictions de base sont établies avec une marge supplémentaire
de 1/10 pour des travailleurs qui seraient totalement exposés au faisceau
et de 1/50 pour le public. Les niveaux de référence sont définis
à partir de ces valeurs par une formule de conversion maximaliste. 4.
Contexte international Les travaux
de lInternational Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP)
(« Guidelines for Limiting Exposure to Time Varying Electric, Magnetic
and Electromagnetic Fields [Up 300 GHz] », Health Physics,
Vol. 74, no 4, pp. 499-522, avril, 1998) complètent
les recommandations dautres organismes de référence tels que :
Llnstitute of Electrical and Electronics Engineers
(IEEE C95.1-1991, « Standard for Safety Levels with Respect to Human
Exposure to Radio Frequency Electromagnetic Fields, 3 kHz to 300 GHz »,
septembre, 1991) aux Etats-Unis [3] ;
Le Comité européen de normalisation électrotechnique
(CENELEC) (ENV 50166-2 :1995, « Human exposure to electromagnetic
fields - High Frequency [10 kHz to 300 GHz] », janvier,
1995) ;
LAssociation française de normalisation (AFNOR
C18-610, « Exposition humaine aux champs électromagnétiques
hautes fréquences [10 kHz à 300 GHz] »,
novembre, 1995).
Ces recommandations ont été reprises au
niveau européen (EU - no 98/0166-March 1999) et ont finalement
abouti à la recommandation 1999/519/CE du 12 juillet 1999 relative
à la limitation de lexposition du public aux champs électromagnétiques
(de 0 à 300 GHz). 5. Principaux seuils
dexposition Le tableau ci-dessous
résume les limites fixées par les principaux documents de référence.
La valeur de DAS moyen fait lobjet dun large consensus international.
Le niveau de DAS local fixé par lIEEE est légèrement
plus contraignant mais lordre de grandeur reste cohérent avec les
autres normes.
Restrictions de base
pour lexposition du public aux rayonnements électromagnétiques
dans le domaine des radiofréquences, daprès les principales
recommandations internationales
| ICNIRP
« Health Physics »
Avril 1998 | CENELEC
ENV 50166-2
1995 | IEEE
C 95.1
1991 | Secteur dapplication | International | Europe | Etats-Unis |
Gamme de fréquence | l00
kHz-10 GHz | 10 kHz-300 GHz | 100
kHz-6 GHz | DAS moyen sur
le corps entier | 0,08 W/kg | 0,08
W/kg | 0,08 W/kg | DAS
local sur une masse de référence | 2
W/kg | 2 W/kg | 1,6
W/kg | Masse de référence | 10
g | 10 g (cube) | 1
g (cube) | DAS local pour
les mains, poignets, pieds et chevilles | 4
W/kg | 4 W/kg | 4
W/kg | Masse de référence | l0
g | l0 g (cube) | l0
g (cube) | Seuil de densité
de puissance (W/rn2) | f (MHz)/200 | f
(MHz)/200 | f (MHz)/150 |
Seuil de champ électrique (V/m) | 1,375
f (MHz)05 | 1,37
f (MHz)05 | - |
Seuil de champ magnétique (A/m) | 0,0037
f (MHz)05 | 3,64.1
0 f (MHz)05 | -
| Rappel : DAS = SAR ( Specific Absorption
Rate) = puissance absorbée par unité de masse de tissus. |
Seuils de champ électrique « E »,
champ magnétique « H » et densité de puissance
équivalente « S » pour le public suivant les principaux
organismes de normalisation
| GSM
900 MHz | GSM 1 800 MHz | ICNIRP
(avril 1998) | E (V/m) | 41 | 58 |
H (A/m) | 0,11 | 0,16 |
S (W/m2) | 4,5 | 9 |
CENELEC (ENV 50166-2 :1995) |
E (V/m) | 41 | 58 |
H (A/m) | 0,11 | 0,15 |
S (W/m2) | 4,5 | 9 |
IEEE (C95.1 - 1991) |
E (V/m) | | |
H (A/m) | | |
S (W/m2) | 6 | 12 |
6. Les textes (source ANFR) Ladoption
dune réglementation relative à la protection du public contre
les champs électromagnétiques est en cours dachèvement
en France. Le dispositif réglementaire français (décret no 2002-775
du 3 mai 2002) sappuie sur la recommandation européenne
(1999/519/CE) du 12 juillet 1999 relative à la limitation de
lexposition du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz
à 300 GHz).
Divers textes de niveaux juridiques différents,
certains en projet, dautres déjà publiés au Journal
officiel, reprennent le contenu de la recommandation européenne. Par
ailleurs, une méthode a été établie pour mesurer le
niveau de champ émis par les équipements radioélectriques
et des règles pratiques ont été préconisées
concernant linstallation des antennes. Les textes publiés
au Journal officiel Recommandation
du Conseil (1999/519/CE) du 12 juillet 1999 relative à la limitation
de lexposition du public aux champs électromagnétiques (de
0 Hz à 300 GHz).
Articles 20 et 21 de lordonnance no 2001-670
du 25 juillet 2001 portant adaptation au droit communautaire du code
de la propriété intellectuelle et du code des postes et télécommunications.
Circulaire interministérielle du 16 octobre 2001
relative à limplantation des antennes relais de radiotéléphonie
mobile.
Décret no 2002-775 du 3 mai 2002
pris en application du 12o de larticle L. 32 du code
des postes et télécommunications et relatif aux valeurs limites
dexposition du public aux champs électromagnétiques émis
par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication
ou par les installations radioélectriques. Les règles
techniques Normes harmonisées.
Protocole de mesure in situ de lANFR visant
à évaluer le niveau dexposition du public aux champs électromagnétiques
émis par les stations émettrices fixes.
Règles pratiques dinstallation des stations
de base établies par le Centre scientifique et technique du bâtiment.
La recommandation du Conseil (1999/519/CE) du
12 juillet 1999 relative à la limitation de lexposition
du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz à 300 GHz)
(publiée au Journal officiel des Communautés européennes
no 99 du 30 juillet 1999, p. 59-70) est un
acte communautaire qui ne comporte aucune obligation pour les Etats membres.
Elle leur recommande de prendre des mesures nationales
visant à limiter lexposition du public aux champs électromagnétiques
en adoptant les valeurs limites quelle fixe et qui correspondent à
des restrictions de base dont le respect est garanti par le suivi de niveaux de
référence définis en annexe.
La recommandation les incite également à
promouvoir la recherche concernant les effets sur la santé résultant
de lexposition à des champs électromagnétiques et les
encourage à informer le public du résultat de ces recherches.
Larticle 20 de lordonnance no 2001-670
du 25 juillet 2001 portant adaptation au droit communautaire du code
de la propriété intellectuelle et du code des postes et télécommunications
(publiée au Journal officiel de la République française
du 28 juillet 2001 p. 12127 à 12141) prévoit, modifiant
en ceci larticle L. 32 (12o) du code des postes et
télécommunications, que les valeurs limites que ne doivent pas
dépasser les champs électromagnétiques émis par les
équipements et installations radioélectriques sont fixées
par décret.
En application de cette ordonnance, deux textes réglementaires
sont en cours délaboration :
Le premier précise le débit dabsorption
spécifique (DAS) auquel devront répondre les téléphones
mobiles dès leur commercialisation ;
Le second définit les valeurs limites que devront
respecter les stations radioélectriques « fixes »,
y compris dans le cas des sources émettant à plusieurs fréquences.
Larticle 21 de lordonnance modifiant
larticle L. 33-1 (I, e) du code des postes et télécommunications
introduit dans le cahier des charges des opérateurs de réseaux
ouverts au public des prescriptions relatives à la protection de la santé
en plus de celles qui existent déjà concernant lenvironnement.
En conséquence, un arrêté du 14 novembre 2001
modifiant les cahiers des charges annexés aux autorisations détablir
et dexploiter des réseaux ouverts au public a été publié
au Journal officiel du 17 novembre 2001.
Le non-respect de ces prescriptions pourra donner lieu
à lapplication de sanctions administratives par lAutorité
de régulation des télécommunications pour non-respect du
cahier des charges (art. L. 36-11 du code des postes et télécommunications).
Décret no 2002-775 du 3 mai 2002
pris en application du 12o de larticle L. 32 du code
des postes et télécommunications et relatif aux valeurs limites
dexposition du public aux champs électromagnétiques émis
par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication
ou par les installations radioélectriques
Ce décret intervient dans le cadre de la définition
des « exigences essentielles », notamment lexigence
relative à la santé et à la sécurité des personnes.
Il est prévu par le dernier alinéa de larticle L. 32 (12o)
du code des postes et télécommunications, modifié par lordonnance
no 2001-670 du 25 juillet 2001, qui dispose : « Un
décret définit les valeurs limites que ne doivent pas dépasser
les champs électromagnétiques émis par les équipements
utilisés dans les réseaux de télécommunication ou
par les installations mentionnées à larticle L. 33-3,
lorsque le public y est exposé. » 1. Le
champ dapplication du décret no 2002-775
Les dispositions de ce décret sont opposables
aux exploitants et utilisateurs de toutes les stations radioélectriques
quelles quelles soient. Il sagit notamment et de manière non
exhaustive des antennes relais des réseaux ouverts au public (ex. :
GSM), des stations de base et des relais des réseaux radioélectriques
indépendants (ex. : réseaux de taxis, dambulances...),
des antennes des stations radioamateurs, des stations radioélectriques
de lEtat utilisées pour les besoins de la défense nationale
et de la sécurité publique (ex. : gendarmerie, police...),
des stations de lEtat utilisées par les administrations pour leurs
besoins propres (ex. : aviation civile, météorologie nationale...),
des émetteurs de radiodiffusion et de télédiffusion autorisés
par le CSA... 2. Lobjet du décret no 2002-775
Lobjectif de ce texte est de responsabiliser
les exploitants et utilisateurs des stations radioélectriques, que ceux-ci
soient des personnes publiques ou privées, que ceux-ci remplissent des
missions dintérêt général, quils agissent
dans un but industriel et commercial ou à titre privé.
Pour ce faire, ce décret :
- fixe les valeurs limites que ne doivent pas dépasser les niveaux
dexposition du public aux champs électromagnétiques émis
par les équipements susmentionnés ;
- pose une présomption de respect de celles-ci dès lors que
les niveaux dexposition du public aux champs électromagnétiques
émis par ces équipements sont inférieurs aux niveaux de référence
qui sont prévus par le même décret ;
- fixe des règles de calcul du niveau émis globalement par
lensemble des équipements et installations dans un lieu donné
afin de responsabiliser les exploitants et utilisateurs sur le fait que leur station
radioélectrique sinscrit dans un « paysage »
radioélectrique existant (le cumul des niveaux de champs émis par
tous les équipements concernés doit être pris en considération
avant la mise en service) ;
- prévoit une présomption de conformité aux valeurs
limites quand les normes ou spécifications techniques pertinentes régulièrement
publiées relatives à linstallation et à lexploitation
des équipements sont mises en uvre par les exploitants des stations ;
- invite à élargir les structures de concertation créées
par la circulaire du 31 juillet 1998 afin de répondre aux questions
du public en matière dexposition aux CEM et de santé. 3.
La procédure prévue par le décret no 2002-775
pour sassurer du respect de ces dispositions Pour
justifier du respect de ces dispositions, les exploitants doivent établir
un dossier attestant quils ont fait en sorte de limiter lexposition
du public aux champs électromagnétiques émis par leur station,
le cas échéant en fournissant les résultats des mesures effectuées
sur place en utilisant un protocole de mesure in situ opposable à
tous.
Par ailleurs, lorsque des établissements scolaires,
crèches, établissements de soins sont situés dans un rayon
de 100 mètres de léquipement, lexploitant doit
fournir des éléments attestant que le champ émis est aussi
faible que possible.
LAgence nationale des fréquences tient un
rôle déterminant dans la mise en uvre de ce décret par
les exploitants et utilisateurs des stations radioélectriques concernées.
Le présent décret, en effet, précise le cadre juridique des
contrôles que ses agents effectuent. Ainsi, dans le cadre de sa mission
prévue à larticle R. 52-2-1 (10o) du
code des postes et télécommunications, une fois la station mise
en service, lAgence est habilitée à :
- se faire communiquer copie des dossiers susmentionnés ;
- réaliser un contrôle de la conformité des mesures
de niveaux dexposition du public aux champs électromagnétiques
effectuées par les organismes techniques qui appliquent le protocole de
mesure in situ établi par lANFR. 4. La
date dentrée en vigueur du décret no 2002-775
Le décret est applicable depuis le 7 mai 2002.
Cependant, pour les stations dont la mise en service est antérieure à
la publication du présent décret au Journal officiel, les
exploitants ont jusquau 5 novembre 2002 pour sassurer du
respect des dispositions prévues par le texte.
La circulaire interministérielle du 16 octobre 2001
relative à limplantation des antennes relais de radiotéléphonie
mobile (publiée au Journal officiel de la République
française du 23 octobre 2001, p. 16690 à 16691) rappelle
que les limites dexposition du public aux champs électromagnétiques
définies par la recommandation européenne du 12 juillet 1999
seront dapplication obligatoire en France dès que les travaux
réglementaires seront achevés. Cette circulaire mentionne notamment
le rôle qui reviendra à lANFR de vérifier le respect
des valeurs limites dexposition dans le cadre de la procédure dautorisation
de limplantation, du transfert ou de la modification des stations radioélectriques
(art. R. 52-2-1 [5o] du code des postes et télécommunications).
Enfin, elle rappelle également les précautions
recensées par les ministères de laménagement du territoire,
de lenvironnement et de la culture relatives à la protection de lenvironnement
et invite à élargir la composition des structures de concertation
existantes, en loccurrence celles qui avaient été créées
par la circulaire du 31 juillet 1998, afin de répondre aux questions
du public en matière dexposition aux champs électromagnétiques.
Des normes harmonisées ont été
définies par le CENELEC dans le cadre de la mise en uvre
de la directive 1999/5/CE du Parlement et du Conseil du 9 mars 1999
concernant les équipements hertziens et les équipements terminaux
de télécommunications et la reconnaissance mutuelle de leur conformité.
Leurs références sont publiées au Journal officiel des
Communautés européennes. Les références dune
norme harmonisée portant sur la mesure de la conformité des téléphones
mobiles aux restrictions de base relatives à lexposition des personnes
aux champs électromagnétiques (EN 50360 :2001) ont
déjà été publiées au Journal officiel des
Communautés européennes du 26 juillet 2001 (C 208/17).
Dautres normes sont en préparation concernant
dautres types déquipements radioélectriques tels que
les stations de base, les appareils faible puissance, faible portée...
Ces normes communautaires permettent au fabricant qui
les applique de vérifier la conformité de son produit à lexigence
essentielle relative à la santé des personnes. Lapplication
de la norme harmonisée confère une présomption de conformité
à lexigence essentielle concernée. Toutefois, le fabricant
qui décide de ne pas lappliquer a lobligation de prouver la
conformité de son produit à celle-ci en ayant recours à un
autre moyen de son choix.
De son côté, lANFR a établi
un protocole de mesure in situ visant à évaluer
le niveau dexposition du public aux champs électromagnétiques
émis par les stations émettrices fixes.
Ce protocole, qui a été finalisé
à la suite dun avis au Journal officiel du 28 février 2001
relatif à un appel à commentaires, devrait bientôt faire lobjet
dune publication officielle. Ce protocole permet de vérifier sur
place le respect des valeurs limites dexposition du public aux champs électromagnétiques
émis par les stations radioélectriques installées.
Le décret no 2002-775 du 3 mai 2002
pris en application du 12o de larticle L. 32 du code
des postes et télécommunications et relatif aux valeurs limites
dexposition du public aux champs électromagnétiques émis
par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication
ou par les installations radioélectriques prévoit, pour justifier
du respect des valeurs limites dexposition du public aux champs électromagnétiques,
la possibilité de mettre en uvre un protocole de mesure in situ
dont les références sont publiées au Journal officiel
des Communautés européennes ou au Journal officiel de
la République française. Les formalités de publication au
Journal officiel de la République française du protocole
de mesure in situ établi par lAgence nationale des fréquences
(ANFR) sont en cours de mise en uvre.
Règles pratiques relatives au périmètre
de sécurité autour des stations de base des réseaux GSM issues
du rapport détude du Centre scientifique et technique du bâtiment
rendu au mois de décembre 2000
Ces règles sont mises en annexe 1 (2) de la
circulaire interministérielle du 16 octobre 2001 relative à
limplantation des antennes relais de radiotéléphonie mobile.
Il existe également des règles pratiques dinstallation
des stations de base des réseaux GSM établies par le Centre
scientifique et technique du bâtiment (CSTB) qui décrivent les caractéristiques
des principaux types de stations de base existantes et les périmètres
de sécurité à lintérieur desquels les niveaux
de référence fixés par la recommandation européenne
sont dépassés ou susceptibles dêtre dépassés,
ainsi que les règles de balisage.
Le respect de ces règles pratiques par les opérateurs
de réseaux ouverts au public fait lobjet dune déclaration
volontaire non contraignante dans le cadre de la procédure dautorisation
par lAgence des décisions dimplantation, de transfert et de
modification des stations radioélectriques prévue par larticle
R. 52-2-1 (5o) du code des postes et télécommunications VI. - Létude
des effets 1. Les
études menées jusquà présent, compte tenu des
niveaux dexposition, ont plutôt concerné lexposition
du consommateur aux ondes du combiné mobile. Le champ produit par ce dernier
est en effet normalement supérieur (× 10 au moins) à celui
reçu de la part des stations de base. Néanmoins, il sagit
des mêmes caractéristiques donde, générant des
doses dabsorption différentes. On ne peut, a priori, écarter
le fait que des éventuels résultats positifs en termes deffets
délétères recueillis lors dune utilisation du combiné
mobile pourraient avoir des répercussions pour des expositions plus faibles.
Les questions sur les effets biologiques possibles peuvent
être classées en deux catégories :
- celles relatives aux effets thermiques (échauffement des tissus) ;
- celles qui concernent les effets non thermiques (interactions avec les
tissus sans relation directe avec léchauffement).
Des recommandations internationales, telles que celles
de lICNIRP (International Commission on Non Ionizing Radiation Protection
(cf. note 1) ]), ont établi des niveaux de champs électrique et
magnétique à ne pas dépasser, ces limites garantissant une
absence déchauffement néfaste des tissus. Ce seuil dexposition
correspond à une augmentation de température de plus de 1 oC
du corps humain. En dessous, lapport dénergie est aussitôt
éliminé par la thermorégulation interne du corps.
Létude des interactions non thermiques des
ondes radioélectriques est dune grande complexité car les
champs peuvent agir au niveau moléculaire, cellulaire ou encore au niveau
des organes et des organismes. Les résultats des nombreuses études
menées de par le monde ne permettent pas actuellement de tirer de conclusions
définitives. Certes, la plupart de ces expérimentations nont
pas mis en évidence deffet pathogène lié à une
exposition quantitativement inférieure ou égale à celle des
valeurs limites imposées ; néanmoins, quelques études
conduites dans des conditions dexposition légèrement supérieures
ont démontré des effets biologiques réels. Tout en se gardant
dune position alarmiste injustifiée et en labsence de preuve
dinnocuité, ce qui ne peut être apporté scientifiquement,
ces études concluent à la nécessité de maintenir une
certaine vigilance, notamment à légard dune minorité
dutilisateurs qui pourraient présenter une sensibilité particulière
aux ondes électromagnétiques.
Ainsi, en raison du nombre sans cesse croissant dutilisateurs
de téléphones cellulaires, les éventuels effets biologiques
des ondes radioélectriques représentent un enjeu sanitaire et économique
majeur.
2. Face à la question pressante de santé
publique posée par les fabricants de téléphones mobiles,
les opérateurs et lopinion publique, de nombreux programmes de recherche
ont été initiés à léchelle nationale
et internationale.
Le rapport des experts français (dit « groupe
ZMIROU ») remis au directeur général de la santé
fait un point exhaustif de ces travaux jusquen décembre 2000 (voir
« Les téléphones mobiles, leurs stations de bases
et la santé » paru à La Documentation française
en janvier 2001, p. 71 à 180).
Le rapporteur ne croit pas inutile de citer ici les « Recommandations
pour la recherche » que le groupe dexperts avait formulées :
« Une grande partie des travaux scientifiques
mentionnés et analysés dans le présent rapport nont
quun lien indirect avec lusage des téléphones mobiles.
Pour ce qui concerne les autres données, souvent contradictoires, il savère
quune analyse comparative des résultats obtenus est parfois rendue
difficile, voire impossible, par la diversité des protocoles et des matériels
utilisés. Il apparaît donc quen raison de ces difficultés,
lévaluation des risques potentiels de la téléphonie
mobile sur la santé peut être entachée de subjectivité.
Par ailleurs, il est manifeste que certaines expertises
analysent les résultats expérimentaux au travers du filtre implicite
que les effets biologiques des micro-ondes GSM ne peuvent provenir que dune
élévation de température des tissus, alors que dautres
analyses nexcluent pas que des effets non thermiques des micro-ondes puissent
se manifester, même si le mécanisme intime de ces effets reste scientifiquement
inexplicable à lheure actuelle. Selon le poids accordé aux
expérimentations tendant à montrer des effets non thermiques, les
principaux axes de recherche envisagés par ces différents groupes
dexperts savèrent parfois assez divergents. »
Compte tenu de ces remarques liminaires, ce groupe dexperts
a formulé trois recommandations dordre général pour
ce qui concerne les investigations à entreprendre ou à compléter
dans le domaine des effets biologiques des micro-ondes GSM :
- la standardisation des protocoles et des matériels expérimentaux
employés devrait faire aussitôt que possible lobjet dune
concertation nationale et internationale afin de faciliter la comparaison des
différents résultats obtenus (ceci nétant quen
partie accompli dans le cadre des activités du programme EMF de lOMS) ;
- étant donné le très faible échauffement des
tissus constaté en usage normal des téléphones mobiles, un
effort particulier devrait porter sur les effets qui ne peuvent pas être
directement expliqués par une action thermique des micro-ondes (in
vitro et in vivo) ;
- pour diminuer le risque derreur ou de « flou »
dans linterprétation déventuels résultats, un
« monitorage » aussi complet que possible des variables
physiologiques contingentes devrait figurer dans les nouveaux protocoles proposés
(évaluation du stress chez lanimal, vérification de la vigilance
des sujets lors détudes sur lEEG...) particulièrement
pour ce qui concerne les expérimentations in vivo sur lanimal
et lhomme et tout spécialement les expérimentations destinées
à montrer ou à confirmer un effet non thermique des micro-ondes
(faibles ou très faibles puissances dexposition).
3. De plus, la revue de la littérature
scientifique disponible montre quun certain nombre de domaines de recherche
nont été que peu ou pas explorés. Cest en particulier
le cas pour ce qui concerne :
- la synergie possible entre les effets des micro-ondes et certaines pathologies
chroniques ou aiguës, préexistantes ou concomitantes (syndromes cutanés
et neurologiques en particulier) ;
- leur action sur certains tissus plus ou moins directement exposés
(méninges, vaisseaux sanguins, peau) par lutilisation actuelle majoritaire
(téléphone porté à loreille) et par une utilisation
future probable liée à larrivée de nouvelles technologies
comme Bluetooth (téléphone porté à la ceinture ou
dans une poche, ce qui induit une exposition de la peau, du péritoine,
des viscères et des organes sexuels). Pour ce qui concerne la peau, les
aponévroses, les méninges et les viscères en général,
linfluence potentielle des RF sur certaines cellules immunitaires résidentes
(mastocytes) impliquées dans de nombreuses pathologies à caractère
inflammatoire et/ou douloureux devrait recevoir une attention particulière
aussi bien in vitro quin vivo ;
- linfluence particulière des ondes GSM sur des organismes
et tissus en croissance (embryon, ftus, enfant, adolescent) ;
- linfluence possible des stations de base lors dexpositions
« corps entier » à des intensités moyennes
ou relativement fortes (personnel dinstallation et de maintenance).
En outre, il semble aussi important daccompagner
lévolution de cette technologie et dentreprendre dès
aujourdhui des recherches sur les effets potentiels des nouvelles gammes
de fréquence qui seront utilisées dans un futur proche (UMTS, Bluetooth...).
Enfin, la rareté des études épidémiologiques
autres que celles ciblées sur une possible cancérogénèse
céphalique incite à promouvoir différents types détudes
aptes à révéler la possible influence des micro-ondes GSM
sur dautres pathologies, en particulier sur lapparition de céphalées,
que ce soit chez des utilisateurs « quelconques » ou chez
des utilisateurs ayant des états physiologiques pouvant les rendre plus
sensibles.
4. Le programme Communications Mobiles et Biologie
(COMOBIO) répond en partie seulement à ces recommandations.
Un panel détudes menées sous ce vocable
fédérateur a permis de répliquer un certain nombre détudes
médicales pour connaître réellement leffet sanitaire
des champs électromagnétiques de faible intensité. Il a été
lancé début 1999 dans le cadre du RNRT (réseau national de
recherche en télécommunications) et les résultats ont été
présentés lors dun colloque organisé le 21 décembre 2001
(voir un résumé des conclusions en annexe, voir également
en ligne : http://www.tsi.enst.fr/comobio/resultats/resultats.html).
Le projet COMOBIO constitue la contribution ciblée
et significative déquipes françaises à létude
des effets sanitaires des radiotéléphones. Dans la définition
des priorités, les participants du projet COMOBIO ont tenu compte des recommandations
de lOMS ainsi que de celles émises par le groupe dexperts de
la DG XIII en 1996. Participent au projet : Alcatel, Bouygues Telecom,
Cegetel, ENST de Paris et de Brest, France Télécom, IRCOM Limoges,
Sagem, Supélec, universités de Bordeaux, Marseille, Nîmes,
Orsay, Rennes.
Les différentes études proposées
pour une durée du projet de deux ans à partir du 10 mai 1999
sont les suivantes :
1. Certification des radiotéléphones
- C. Grangeat - Alcatel ;
2. Dosimétrie des systèmes dexposition
- J. Wiart - CENT ;
3. Potentiels évoqués auditifs
(homme) - G. Faucon & J.L. Coatrieux - U-Rennes ;
4. Métabolisme cérébral
et comportement (rat) - B. Bontempi - U-Bordeaux ;
5. Mémoire et apprentissage (rat) -
T. Jay, J.M. Edeline - U-Orsay ;
6. Barrière hématoencéphalique
et migraine (rat) - P. Aubineau - U-Bordeaux ;
7. Oreille interne (cobaye) - Y.Chalan, J.M.
Aran & D. Dulon - U-Bordeaux ;
8. Neurotransmetteurs (rat) - A.L. Mausset
& R. de Seze - U-Nîmes.
Certaines de ces études ont donné des résultats
positifs, cest-à-dire qui laissent présager des effets biologiques
pouvant se révéler néfastes. Il semble que les résultats
de létude no 6, effectuée chez le rat, soient
les plus préoccupants en regard des risques éventuels pour la santé
humaine. Dune part, ils accréditent la possibilité dinduire
des maux de tête (action sur lendothélium vasculaire engendrant
un processus inflammatoire localisé de la dure-mère) chez les personnes
prédisposées ou non. Dautre part, ils confirment la perméabilisation
de la barrière hémato-encéphalique pour des niveaux de dose
absorbée (DAS) de lordre de 2 W/kg (leffet est nettement moins
sensible pour un DAS de 0,5 W/kg) moyenné sur lensemble du cerveau
(donc compatibles a priori avec les émissions des téléphones
mobiles GSM). Ce dernier point pose le problème de lexposition du
cerveau, réversible ou non, à des composés exogènes
dont il est normalement protégé, toutefois il est difficile dextrapoler
les valeurs de DAS du rat à lhomme. Ainsi, le docteur de Seze a apporté
un certain nombre de précisions sur les différents aspects à
prendre en considération pour le calcul du DAS :
« 70 % de la puissance absorbée
chez un utilisateur de téléphone mobile lest dans un volume
de 100 g environ, dont la majorité dans la peau et les autres tissus
superficiels (muscle, graisse, os, liquide cérébro-spinal). Seule
une faible partie de lordre de 10 % est absorbée dans le cerveau
et les méninges.
Chez lanimal, la puissance correspondante avec un
système dexposition conventionnel serait absorbée dans la
tête entière et même en partie dans le thorax. Lutilisation
de lantenne-boucle mise au point et développée au PIOM permet
de mieux simuler chez le rat la répartition de la puissance absorbée
existant dans la tête dun utilisateur, mais une absorption équivalente
de 70 % de la puissance se fait malgré tout sur lensemble du
crâne, et principalement dans le cerveau.
Chez un utilisateur de téléphone mobile
émettant à sa puissance maximale de 2 W crête ou 250 mW
en moyenne, ce qui nest pas le cas la plupart du temps, le DAS moyenné
sur 10 g produit par un téléphone est de 1 W/kg dans les
tissus superficiels. Dans le cerveau, plus en profondeur, le DAS moyenné
sur 10 g est de 0,3 W/kg. Dans les méninges auxquelles appartient
la dure-mère, le DAS local ponctuel peut être évalué
à 0,5 W/kg.
Un DAS de 0,75 W/kg moyenné sur le cerveau
chez le rat, dun poids de 1 g à 2 g, peut être évalué
en raison de la décroissance rapide du champ à un DAS local ponctuel
dans la dure-mère quatre fois plus élevé, soit 3 W/kg.
Cette valeur, superficielle, est difficile à calculer et à mesurer,
et nécessite des confirmations.
Enfin, dans le cas dun utilisateur de téléphone
mobile, seule une faible partie du cerveau est exposée, tandis quune
grande partie lest chez le rat ; le DAS moyenné sur toute la
masse du cerveau chez lhomme serait inférieur à 0,01 W/kg.
Autrement dit, seule une très petite partie du cerveau chez lhomme
serait exposée à un niveau de champ comparable à celui auquel
une grande partie du cerveau du rat serait exposée. On ne peut donc pas
directement extrapoler les résultats obtenus chez lanimal à
ceux que lon pourrait obtenir chez lhomme (cf. note 2) .
Il nous faut par ailleurs préciser que des calculs
récents ont montré que le DAS était plus élevé
quil na été indiqué initialement (la valeur indiquée
pour le DAS moyenné sur le cerveau du rat de 0,5 W/kg est en fait
de 0,75 W/kg ; 3 W/kg au lieu de 2 W/kg, etc.). Létude
dAubineau montre donc des effets nets, consistant en une perméabilité
de la barrière hémato-encéphalique, à un DAS moyenné
sur le cerveau du rat de 3 W/kg ; ces effets sont très peu marqués
à un DAS de 0,75 W/kg, qui peut donc être considéré
comme la valeur seuil de cet effet, ce dernier point restant à confirmer.
Pour un téléphone produisant un DAS moyenné
sur 10 g proche de la valeur limite recommandée dans les normes de
2 W/kg dans les tissus superficiels, le DAS local ponctuel dans la dure-mère
serait de 1 W/kg. Il semble donc a priori que le seuil indiqué
précédemment, sil est identique chez lhomme par rapport
au rat, ne soit pas atteint dans ces conditions conservatrices.
Cependant, cet effet est indicateur dun risque pour
la santé, ce qui nécessite de préciser la dosimétrie
comparative chez le rat et chez lhomme et la valeur seuil à laquelle
il apparaît. Il convient de plus, dune part, de sassurer que
de tels effets napparaissent pas aux niveaux moyens dexposition auxquels
sont soumis les usagers (0,4 W/kg en superficie), dautre part, de vérifier
sils apparaissent au niveau maximum qui satisferait les normes (2 W/kg
en superficie), en tenant compte des incertitudes liées notamment aux possibles
variations individuelles de sensibilité.
Il reste par contre tout à fait invraisemblable
quun tel effet puisse se produire aux niveaux dexposition provenant
des antennes des stations de base. »
Les autres études nont pas mis en lumière
deffets biologiques particuliers ou néfastes. Certaines dentre
elles ont dune certaine manière permis de quantifier linfluence
des « variables physiologiques contingentes » (stress, vigilance...).
Une étude, il est vrai controversée, menée
par Madeleine Bastide, professeur émérite au laboratoire dimmunologie
et parasitologie de la faculté de pharmacie de Montpellier a mis en évidence
une augmentation importante de la mortalité embryonnaire du poulet et une
augmentation significative du taux dhormones de stress chez la jeune souris
sous leffet des champs électromagnétiques émis par
les téléphones mobiles. Ces résultats sont tout à
fait originaux et uniques dans la littérature scientifique internationale
et demandent à être confirmés.
Le groupe Zmirou concluait sur cette étude :
« A ce titre, ils suscitent évidemment un grand intérêt,
mais imposent absolument des réplications indépendantes avant de
pouvoir être pris en considération, dautant plus que les protocoles
expérimentaux mis en uvre sont décrits de façon très
succincte, et ne semblent pas correspondre à des conditions dexposition
réalistes. »
Dans ces conditions, il apparaît nécessaire
que cette étude soit répliquée dans le cadre de COMOBIO afin
de lever le doute sur la base de résultats incontestables.
La société Bouygues Telecom a dailleurs
fait savoir à la commission quune réplication de cette étude
est actuellement en cours, dans les conditions suivantes : Bouygues Telecom
a accepté la demande que lui a formulée Madeleine Bastide à
lissue du colloque organisé en 1999 par M. le député
Aschieri à lAssemblée nationale. Les chercheurs qui ont accepté
de participer à cette réplication sont les suivants :
Docteur René de Sèze de lINERIS (coordonnateur
du projet) ;
Jocelyne Léal de lhôpital Ramon Y Carrai
de Madrid (exposition des ufs) ;
Florence Batellier de lINRA à Tours (exposition
des ufs) ;
Dominique Picard de lEcole supérieure délectricité
(Supélec, mesures des champs et contrôle de la température) ;
Madeleine Bastide, chargée de garantir quil
sagit bien dune réplication de son expérience.
Le contrat a été signé en mai 2001,
pour un montant total denviron 150 000 Euro. Les résultats
sont attendus pour la fin de lannée. VII. - Létude
du DAS Lorsque
le corps entier est exposé au rayonnement, le DAS moyen est défini
comme le rapport entre la puissance totale absorbée par lindividu
et sa masse.
Lorsquune partie du corps est particulièrement
soumise au rayonnement, le DAS est également évalué sur une
masse de référence (par exemple 10 g). Dans ce cas, une valeur
de DAS plus élevée peut être tolérée localement
à condition que le DAS moyen ne soit pas dépassé. Le rapport
entre le seuil de DAS moyen et le DAS local est compris entre 20 et 50, suivant
la norme et suivant la partie du corps exposée. 1.
Ordre de grandeur du DAS global La
norme impose pour les travailleurs un maximum de 0,4 W/kg et pour le public,
un seuil de 0,08 W/kg. Le cas le plus défavorable est celui où
la personne capte toute la puissance rayonnée. Cette situation est très
peu probable. En effet, si une personne se trouve devant lantenne, de telle
sorte quelle capte toute lénergie rayonnée, le fonctionnement
de lantenne se trouve extrêmement perturbé et la puissance
rayonnée par lantenne diminue considérablement.
Dans ces conditions, les limites dexposition sont
respectées quelle que soit la distance pour tout travailleur de masse supérieure
à 50 kg exposé au rayonnement avant dune antenne dont
la puissance transmise est inférieure à 20 W. De même,
les limites dexposition sont respectées quelle que soit la distance
pour toute personne de masse supérieure à 20 kg exposé
au rayonnement avant dune antenne dont la puissance transmise est inférieure
à 1,6 W. En comparant ce résultats aux calculs du tableau 1,
nous constatons que les distances de sécurité calculées daprès
les niveaux de référence prennent une marge supplémentaire
considérable par rapport aux restrictions de base. 2.
Ordre de grandeur du DAS local Lanalyse
du DAS local peut être réalisée de façon expérimentale,
suivant des méthodes proches de lanalyse des téléphones
mobiles. Ce type de mesure est très délicat à mettre en uvre
pour de grandes antennes et pour de fortes puissances. Dans une première
étape, il est donc préférable de réaliser des simulations 3D.
Prenons le cas dune antenne alimentée avec
une puissance de 10W, fonctionnant à 900 MHz. Le niveau dexposition
le plus fort correspond au cas où il sagit dune antenne de
petite taille (par exemple 30 cm). Les simulations 3D montrent que pour
une distance inférieure à 30 cm de lantenne, le DAS local
reste inférieur à la norme imposée pour les travailleurs.
Le public, quant à lui, ne doit pas sapprocher à moins de
20 cm de lantenne. Toutefois, ce type dantenne est plus couramment
utilisé à des niveaux de puissance plus faibles, de lordre
de 1 W. Dans ce cas, le seuil de DAS local nest pas dépassé,
autant pour les travailleurs que pour le public. VIII. - Les
mesures effectuées in situ
1. Les mesures de lAgence
nationale des fréquences ANFR Dans
le cadre de ses missions (voir en annexe) lAgence nationale des fréquences
(ANFR) a été chargée de procéder à une campagne
de mesures des valeurs des champs électromagnétiques.
Conformément aux préconisations du rapport
du groupe ZMIROU, lagence a été chargée de deux missions :
- dune part, recenser les sites sensibles (ceux qui sont situés
à moins de 100 mètres et dans le lobe principal de lantenne)
et adapter la procédure COMSIS (Commission consultative des sites et servitudes) ;
- dautre part, conduire une campagne de mesures supplémentaires
dune centaine de sites typiques de lieux accessibles au public et proches
dune antenne (GSM, radiodiffusion, radio professionnelle).
Un résumé sous forme de tableau recensant
les 133 sites mesurés figure en annexe. Dans ce tableau figurent les données
suivantes :
Distance = Valeur de D en mètres du croquis
ci-dessous ;
Hauteur = Valeur de E en mètres du croquis ci-dessous ;
Les résultats complets sont consultables
sur le site de lANFR : www.anfr.fr, rubrique « Radiocommunications
et santé ».
LANFR conclut à la suite de cette campagne :
« Mis à part un cas aberrant dû à une radio
étrangère et immédiatement signalé à ladministration
concernée, il ny avait pas de sites accessibles au public où
les limites de la recommandation européenne seraient dépassées.
Sur les sites où les niveaux cumulés ne sont pas dérisoires
par rapport à ces limites, ces niveaux sont le plus souvent dus à
des stations beaucoup plus anciennes (typiquement de radiodiffusion) dont lexistence
na jamais perturbé lopinion publique. »
Les résultats de ces mesures appellent plusieurs
remarques.
Très peu de points de mesures (11 au maximum) correspondent
à des situations similaires à celles ayant fait lobjet des
mesures effectuées pour le compte de la CSC par lINERIS, cest-à-dire
correspondant aux appartements situés sous ou à proximité
immédiate de lantenne. Il faut rappeler que cette situation est pourtant
celle qui motive le plus grand nombre de saisines de la Commission.
DÉPARTEMENT | V
I L L E | DISTANCE
(D) | HAUTEUR
(E) | EmaxGSM | EmaxTOTAL | VALEUR
limite | 13 | Marseille | 5 | 4 | 3,15 | 3,52 | 43 |
17 | La
Rochelle | 33 | 2 | 0,24 | 4,59 | 27 |
31 | Toulouse | 0 | 20 | 0,29 | 0,38 | 28 |
31 | Toulouse | 8 | 17 | 2,29 | 2,30 | 42 |
75 | Paris | 15 | 5 | 4,67 | 4,73 | 28 |
78 | Le
Perray | 0 | 0 | 0,18 | 0,21 | 42 |
78 | Vélizy | 3 | 3 | 0,90 | 1,33 | 42 |
78 | Vélizy | 3 | 3 | 1,21 | 1,26 | 59 |
83 | La
Seyne-sur-Mer | 8 | 6 | 1,74 | 2,12 | 42 |
93 | Aubervilliers | 15 | 5 | 0,50 | 0,57 | 42 |
Les « contributions GSM »
pour ces points de mesure sont très différentes en dépit
de similitudes de distances fréquentes (comparer Paris 4,67 et Aubervilliers
0,50). Cela voudrait dire que, au moins en champ relativement proche, le critère
de distance seul nest pas discriminant. Cela est dailleurs confirmé
par les mesures du site de Vélizy, par exemple, qui, bien que plus proche
de lantenne, donne des valeurs intermédiaires entre celles de Paris
et dAubervilliers.
Toujours concernant ces « contributions GSM »,
quatre mesures sont de lordre de plusieurs volts par mètre (2,29,
3,08, 3,15 et surtout 4,67), qui sont donc de lordre de grandeur des mesures
relevées pour le compte de la CSC.
Soulignons que les mesures de la CSC ont été
faites avec un matériel plus léger et certainement moins discriminant
que celui utilisé par lANFR, qui sappuie de plus sur un protocole
métrologiquement très performant (voir en annexe le document
de lANFR intitulé Protocole de mesure in situ ANFR/DR-15,
édition 2001) mais lourd et onéreux à mettre en uvre.
La mise en uvre de ce protocole paraît au rapporteur hors de portée,
au moins pécuniairement, du consommateur moyen qui aura dès lors
du mal à faire reconnaître les mesures quil aurait pu faire
effectuer pour son compte.
Il a été porté à la connaissance
de la Commission que les trois opérateurs français sétaient
entendus pour financer conjointement toute mesure demandée par les consommateurs.
Ces mesures seraient évidemment effectuées par un organisme indépendant.
Les modalités exactes de cet accord nont pas été portées
à la connaissance du rapporteur.
La comparaison de ces mesures en zone urbaine notamment
fait ressortir que seule une mesure in situ (en particulier à cause
des réflexions sur les différents immeubles qui peuvent conduire
à des augmentations importantes des valeurs de champ) peut donner un ordre
didée des champs et que toute mesure basée sur des simulations
simples serait caduque.
Bien que ne faisant pas intrinsèquement partie
du présent dossier, notons néanmoins que le champ mesuré
total (EmaxTotal) fait apparaître des valeurs
qui, bien que toujours inférieures aux limites de la recommandation européenne,
peuvent être importantes : Antibes = 18,86 V/m, Muret = 12,54 V/m,
Saint-Paul-sur-Yenne = 9,35 V/m. Ces valeurs sont toutes dues aux
contributions dautres gammes de fréquences que celles du GSM, notamment
les liaisons HF (1-30 MHz) et la télévision.
Un des reproches parfois fondé qui est fait à
certaines études « biologiques » sur les effets des
ondes électromagnétiques est que le profil des ondes appliquées
est très particulier et précis mais quil ne correspond pas
toujours à des conditions réelles dutilisation et que la diversité
même rend parfois la comparaison des résultats difficile.
Mais quelle est la mesure importante pour le consommateur
qui habite sous une base de téléphone ? La seule contribution
GSM ou le champ total (efficace) tel que mesuré plus haut (bien que les
fréquences qui y contribuent soient multiples et que les effets biologiques
éventuels soient certainement aussi fonction de ces différentes
fréquences).
Pour importante que soit la diffusion sur internet des
résultats de lANFR, il est bien évident que ceux-ci sont largement
illisibles pour le consommateur moyen comme pour une majorité de citoyens
non spécialistes délectromagnétisme, sauf à
se limiter à la synthèse des résultats figurant en fin de
fiche de chacun des sites mesurés et qui est bien mise en lumière
dans la présentation générale de la fiche de mesure (voir
en annexe). 2. Les mesures de la CSC
Il a semblé important au rapporteur que
des mesures soient effectuées, dans la mesure de ses moyens, certes très
limités, par la CSC elle-même.
Il a dailleurs été assez difficile
dobtenir laccord des personnes qui se plaignaient de la proximité
des antennes lorsquil sest agi de prendre des mesures dans leurs appartements
(peur du quen-dira-t-on ? mésentente entre copropriétaires
et/ou colocataires ?...).
Néanmoins, la CSC a pu obtenir laccord concernant
une implantation située à Paris, rue de la Croix-Nivert. Ce type
dimplantation peut être considéré comme celui cumulant
les effets négatifs (antennes placées bas sur le toit, appartement
proche avec balcon et terrasse baignés par les lobes secondaires des antennes,
appartements placés en vis-à-vis...).
Les mesures ont été effectuées par
lINERIS (Institut national de lenvironnement industriel et des risques)
le 29 novembre 2000. Le rapport final de cet organisme (voir lintégralité
en annexe) fait état de mesures effectuées en particulier dans lappartement
situé immédiatement au-dessous des antennes de la base téléphonique.
A noter que ce rapport a été réalisé avant létablissement
du protocole de lANFR et quen conséquence les valeurs mesurées
ne sont pas directement comparables à celles relevées par cet organisme.
Néanmoins, les mesures relevées dans lappartement même
sont du même ordre de grandeur que celles mesurées par lANFR
lors de sa campagne de mesure.
Le laboratoire conclut :
Les mesures de champ réalisées dans le
cadre de cette étude ont pour but danalyser les risques induits par
des bases de radiocommunications situées en toiture de limmeuble
au 128 rue de la Croix-Nivert, à Paris.
Les niveaux dexposition de référence
pour les champs électriques de la recommandation 99/519/CE sont :
FRÉQUENCE
MHz | LIMITE POUR E
V/m | LIMITE POUR H
A/m | LIMITE EN DENSITÉ
de puissance
(W/m2) | 900 | 41 | 0,11 | 4,5 |
1 000 | 58 | 0,15 | 9 |
Le champ maximum mesuré est
de 2,4 V/m pour lappartement situé sous lantenne. Il est
de 4,6 V/m sur la terrasse de limmeuble en face, ce qui correspond
à une densité de puissance de 0,02 W/m2 et 0,06 W/m2.
Les champs mesurés sont ainsi très en dessous
des niveaux dexposition de référence, définis pour
le public dans la recommandation 99/519/CE. 3. Les
mesures des opérateurs Au
vu des plaintes récurrentes des riverains des installations de bases et
à la suite de la parution du rapport Stewart, certains opérateurs
ont entrepris deffectuer des campagnes de mesures de champ dans les habitations
ou des lieux publics, notamment des écoles.
Ainsi, à Paris intra muros, ont été
effectuées entre le 7 août 2000 et le 1er septembre 2000,
dans le créneau horaire compris entre 9 heures et 17 heures,
des mesures dintensité de champ électromagnétique dans
soixante-neuf établissements scolaires sur les bandes suivantes FM (88-108 MHz),
TV (450-550 MHz), 900 MHz (SFR Itinéris) et 1 800 MHz
(Bouygues).
Pour chaque implantation, trois positions de mesures ont
été utilisées :
- centre de la cour de récréation ;
- centre du bâtiment à lintérieur ;
- hall dentrée.
Les résultats sont consignés dans les tableaux
suivants (léchelle en ordonnée représente un pourcentage
par rapport aux niveaux fixés par la recommandation européenne du
12 juillet 1999). Les
distances entre les bases de téléphone et les implantations sont
comprises entre 30 et 400 mètres.
Pour la bande FM, les valeurs sont comprises entre 1/100 000
et quelques pour cent de la norme (28 V/m) ;
Pour les bandes TV et GSM 900, les valeurs sont comprises
entre 1/100 000 et 1/1 000 de la norme (respectivement 31 et 41 V/m) ;
Pour la bande GSM 1 800, les valeurs sont comprises
entre 1/100 000 et 1/10 000 de la norme (58 V/m).
Concernant les bandes GSM (900 et 1 800 MHz),
les mesures relevées sont pour leur grande majorité très
inférieures au millième de la norme, soit inférieures à
0,041 V/m pour le GSM 900 et à 0,058 V/m pour le GSM 1 800.
A titre subsidiaire, nous relèverons que, ce faisant, les niveaux relevés
sont aussi très inférieurs à la norme la plus contraignante
adoptée par des pays européens, qui est de 6 V/m.
De plus, de mars 2001 au 11 juillet 2002, à
la demande de riverains, de bailleurs ou délus, Bouygues Télécom
a fait réaliser 443 mesures sur plus de 250 sites par des bureaux
de contrôle indépendants. Il est important de noter que ces mesures
faisaient suite à des préoccupations du public et que, par conséquent,
elles ont été réalisées à vue des antennes
ou à proximité immédiate de celles-ci, dans des zones ouvertes
au public. Les résultats de ces mesures, dont les rapports ont tous été
transmis à lAgence nationale des fréquences, figurent en annexe.
Une analyse quantitative simple met en évidence deux résultats intéressants
(source Bouygues Télécom) :
- dune part, le niveau dexposition dû au réseau
GSM (900 ou 1 800) le plus fort relevé localement, aux rares moments
où les émetteurs fonctionnent à pleine puissance (pendant
les pointes de trafic où le réseau est saturé) est, en moyenne,
de lordre du millième des seuils définis par le décret
du 3 mai 2002, cest-à-dire quen moyenne le réseau
GSM le plus puissant localement délivre une puissance de lordre de
quelques millionièmes des normes ;
- dautre part, lexposition causée par le réseau
GSM le plus puissant relevé en chacun des 443 points a une puissance
en moyenne 600 fois inférieure à celle des ondes « non
GSM » relevées au même point (le plus souvent il sagit
de la radio FM). 4. Autres mesures
4-1. Nous avons vu que la perméabilité
de la barrière hémato-encéphalique (BEH) était perturbée
pour des DAS de lordre de 0,5 W/kg à 2 W/kg. Rappelons
la conclusion des chercheurs de luniversité Bordeaux-II et du PIOM :
« Lexposition de la tête des
rats à un signal de type GSM 900 MHz à des niveaux de SAR de
2 W/kg moyennés sur lensemble du cerveau peut induire une perméabilisation
des vaisseaux sanguins intra-crâniens, aussi bien dans la méninge
que dans le cerveau. Cette perméabilisation est très importante
chez les rats rendus prédisposés à linflammation méningée
par la dégénérescence de leur innervation sympathique crânienne
qui favorise le développement de structures pro-inflammatoires comme les
mastocytes et les innervations sensitives et parasympathiques. Ceci peut induire
des modifications dans les cellules vasculaires elles-mêmes (muscle lisse
et tissu adventiciel). Pour lexposition des rats à des niveaux de
SAR cérébral de 0,5 W/kg, linfluence des ondes se réduit
considérablement dans le cerveau mais demeure importante dans la dure-mère. »
« Bien quune partie de ces résultats
soient encore préliminaires quant à leur analyse, ils suggèrent
dans leur ensemble que les champs électromagnétiques de type GSM
900 MHz pourraient agir sur lendothélium vasculaire, pourvu
ou non de jonctions serrées (BHE), et engendrer ainsi un processus
inflammatoire localisé, en particulier dans la dure-mère. Cette
action des ondes GSM sur la dure-mère pourrait être en relation avec
le développement de crises de migraine chez des personnes prédisposées. »
Cette conclusion est particulièrement prudente
car elle ne met pas trop en avant les conséquences prévisibles de
la perméabilisation des vaisseaux du cerveau. Le sang humain transporte
de nombreuses molécules potentiellement dangereuses pour le cerveau. Citons
à titre dexemple les sels daluminium contenus dans nombre de
déodorants corporels (et dont les consommateurs ignorent le plus souvent
la présence puisque les règles détiquetage ne prévoient
pas lobligation de les mentionner) dont laccumulation au niveau cérébral
a été évoquée comme une cause possible du vieillissement
pathologique cérébral de type Alzheimer.
4-2. Une étude publiée en février
2001 dans 60 Millions de Consommateurs (no 347) faisait
état de son côté de mesures de DAS des modèles de téléphones
portables présents sur le marché.
Deux chiffres sont donnés correspondant en haut
au DAS GSM 900 et au-dessous au DAS 1 800. Afin déviter toute
contestation, il convient de préciser que la méthode de mesure décrite
dans larticle ne correspond pas en totalité aux méthodes de
mesures actuellement préconisées et qui font suite en particulier
aux travaux effectués dans le cadre du sous-projet 1 de COMOBIO. Néanmoins,
elle sen rapproche suffisamment pour que les résultats puissent être
considérés comme valables au moins en ordre de grandeur.
Ces résultats montrent que les DAS des différents
appareils sont très variables (de 0,04 W/kg à 0,74 W/kg
pour le GSM 900 et de 0,11 W/kg à 1,51 W/Kg pour le GSM 1 800).
Hormis pour les DAS les plus faibles, les DAS mesurés
sont de lordre de grandeur de ceux qui ont donné des résultats
positifs lors de létude citée ci-dessus, bien que se situant
en majorité aux alentours de 0,5 W/kg, valeur pour laquelle les chercheurs
reconnaissent que « linfluence des ondes se réduit
considérablement dans le cerveau mais demeure importante dans la dure-mère ».
Cette extravasation (passage de lintérieur
des vaisseaux vers le cerveau) conduit à une accumulation des molécules
exogènes dans le cerveau (doù un effet cumulatif évident).
Les chiffres ci-dessus montrent que certains des mobiles
testés ont un DAS très faible (qui de ce fait devrait avoir très
peu dinfluence sur la perméabilité de la BHE), de lordre
du 1/10 de W/kg, et même moins. Les fabricants sont donc parfaitement
capables de construire des combinés à faible DAS et qui fonctionnent
de manière tout à fait normale. Il convient de ce fait de privilégier
ce type de fabrication au détriment des appareils à fort DAS (1,50 W/kg !).
De plus, ce DAS devrait évidemment être annoncé
au consommateur afin de servir de critère de choix au moment de lachat.
Un texte réglementaire français devait imposer cet affichage mais,
pour des raisons qui nous sont inconnues, sa parution na, à notre
connaissance, toujours pas eu lieu.
Une autre solution destinée à diminuer le
DAS « absorbé » par le cerveau est déloigner
lantenne de la tête. Cela peut être réalisé par
exemple au moyen de « kits piétons » ou « kits
main libre » qui, convenablement fabriqués (et isolés),
devraient diminuer de manière notable les doses absorbées. En outre,
les constructeurs, au moins pour les appareils pliants « haut de gamme »,
optent de plus en plus pour une antenne centrale nettement plus éloignée
de la tête que celle des modèles conventionnels.
Rappelons que les « protections dantennes »,
sortes de puces de formes diverses que lon colle à proximité
de celles-ci, nont jamais fait la preuve dune quelconque efficacité.
Conclusions :
1. Concernant les stations de bases des téléphones
mobiles :
a) Du fait que les instruments de modélisation
restent à affiner, il paraît préférable, pour linstant,
de conserver la pratique de mesures in situ pour répondre aux inquiétudes
des consommateurs, en particulier de ceux qui résident à proximité
immédiate des bases ;
b) Cependant, et cest là
le plus important, toutes les mesures effectuées à ce jour montrent,
comme lavait dailleurs annoncé le rapport Zmirou, que les niveaux
de champ sont toujours inférieurs (voire très inférieurs)
aux valeurs limites définies par la recommandation. Il faut dailleurs
souligner que certains consommateurs proches démetteurs anciens (HF,
TV...) subissent depuis fort longtemps une exposition importante sans que des
conséquences néfastes aient pu être détectées.
A titre dexemple, rappelons que les émetteurs FM et TV de la tour
Eiffel équivalent à environ 300 000 bases de téléphonie
mobile, soit léquivalent de la quasi-totalité des bases installées
en France.
De ce fait, aucun risque pour le consommateur ne peut
être mis en évidence sur la base des données scientifiques
disponibles aujourdhui.
2. Concernant les téléphones
mobiles, en revanche, il convient de prendre en compte à la fois les
données scientifiques et les données pratiques qui relèvent
du comportement :
a) Les récentes études
(COMOBIO notamment) ont montré que des risques ne sont pas à exclure
et que le conseil « dévitement prudent » formulé
par le groupe Zmirou demeure dactualité.
En effet, comme nous lavons évoqué
précédemment, le sous-projet COMOBIO 6 concernant « Barrière
hémato-encéphalique et migraine chez le rat », met
en lumière un effet potentiellement délétère qui ne
peut pas être ignoré. Soyons clair, à la date du présent
avis, aucune conséquence néfaste de cet effet nest avérée
(au sens scientifique du terme), ne serait-ce que parce que lessentiel des
études reste à mener.
Bien quune partie des résultats du sous-projet
COMOBIO 6 soient encore préliminaires, ils suggèrent dans leur ensemble
que les champs électromagnétiques de type GSM pourraient agir sur
lendothélium vasculaire, pourvu ou non de « jonctions
serrées » (BHE), et engendrer ainsi un processus inflammatoire
localisé, en particulier dans la dure-mère. Cette action des ondes
GSM sur la dure-mère pourrait être en relation avec le développement
de crises de migraine chez des personnes prédisposées.
Lors de linstruction du premier dossier de la Commission
relatif aux téléphones portables, le problème posé
par certains sels daluminium (présents notamment dans certains déodorants
corporels) avait été évoqué dans la mesure où
leur accumulation dans le cerveau semblait être corrélée avec
lapparition de lésions cérébrales de même nature
que celles observées dans la maladie dAlzheimer. Cette hypothèse
na pas été confirmée pour linstant et le rôle
des sels daluminium (entre autres éléments métalliques)
dans les pathologies neurodégénératives fait toujours lobjet
dune controverse scientifique importante. Il apparaît donc particulièrement
nécessaire détendre les analyses futures à ce type
de problème.
Selon les informations portées à la connaissance
de la Commission par le ministère de la santé, il apparaît
quune suite appelée COMOBIO + doive être donnée
au programme COMOBIO. Il est maintenant probable que ce nouveau programme pourra
démarrer prochainement. Toutefois, en létat actuel du projet,
aucune étude biologique nest prévue, alors que la partie « biologie »
de COMOBIO a démontré son utilité. Daprès les
renseignements fournis à la Commission, plusieurs sous-programmes distincts
seraient prévus, en particulier :
ADONIS, consacré à la dosimétrie
des mobiles de 3e génération et qui semble en cours
de réalisation (crédits obtenus). Rappelons que la dosimétrie
constituait une part importante du premier programme COMOBIO et que la France
est leader dans ce domaine ;
EM3D, consacré aux études de simulations
3D des champs émis notamment par les bases. Ce programme nest pas
encore labellisé (retenu).
Afin de ne pas arrêter les recherches biologiques
sur les champs électromagnétiques, les rapporteurs estiment donc
indispensable que le futur programme COMOBIO + prenne en charge la suite
des expérimentations biologiques, notamment en regard des conséquences
possibles de la perméabilisation des vaisseaux sanguins intra-crâniens,
aussi bien au niveau des méninges que dans le cerveau.
Il convient de remarquer que létude montre
que la diminution du DAS des téléphones permet de limiter fortement
cette perméabilisation (cas des DAS de 0,5 W/kg). Lattitude
« dévitement prudent » préconisée
par le rapport Zmirou apparaît de ce fait particulièrement judicieuse
et lemploi doreillette devrait limiter voire supprimer cette éventuelle
perméabilisation ainsi que ses possibles conséquences.
b) Les données comportementales :
Si les résultats scientifiques ne permettent pas
de mettre en évidence des effets délétères sur les
consommateurs, en revanche, il apparaît très clairement que les risques
aujourdhui connus relèvent davantage des comportements : lusage
du téléphone mobile en voiture constitue un exemple particulièrement
dangereux,
Emet lavis suivant : Mieux
informer les consommateurs. -
Former les professionnels de la santé Concernant
les bases de téléphones :
- à la lumière des connaissances actuelles, aucun risque pour
la santé publique ne peut être mis en évidence ;
- linstauration dune instance de médiation pour linstallation
des stations de bases semble en cours de mise en place à la demande des
consommateurs (circulaire interministérielle du 16 octobre 2001),
il est donc nécessaire que celle-ci permette effectivement de concilier
les intérêts de couverture du territoire par les opérateurs
et les légitimes préoccupations des habitants ;
- indépendamment de cette instance de médiation, une information
préventive devrait être effectuée auprès des habitants
du site concerné avant linstallation. Ces installations, présentes
ou futures, doivent être strictement conformes à la réglementation
en vigueur, notamment concernant les distances de sécurité et le
balisage.
Les champs mis en uvre à proximité
des habitants, même ceux proches de lantenne (notamment au-dessous)
sont bien inférieurs (toutes méthodes de mesure confondues) à
ceux émis par les combinés eux-mêmes. Il est raisonnable den
déduire que les doses effectivement absorbées par ces habitants
sont aussi bien plus faibles, bien que reçues 24 heures sur 24. Rappelons
que la « contribution » GSM est en moyenne sur le territoire
français 600 fois inférieure (1 200 fois à Paris) à
la contribution des bandes FM et TV. Cette contribution ne peut donc être
considérée comme susceptible dinduire des effets biologiques
délétères. Aussi, afin de rassurer les consommateurs :
- les habitants proches de ces antennes devraient recevoir une information
précise (découlant de mesures réelles in situ) sur
les niveaux de champs générés par ces bases (et éventuellement
par dautres émetteurs dondes électromagnétiques).
Les professions médicales et paramédicales ainsi que les élus
devraient recevoir une formation ou une information précise et scientifiquement
correcte afin de pouvoir servir utilement de relais auprès des populations
concernées ;
- pour rendre cette information possible, des mesures devraient être
obligatoirement effectuées par les opérateurs lors de linstallation
de stations de bases, à la demande des riverains ou de linstance
de médiation. Des contrôles aléatoires ultérieurs devraient
être effectués régulièrement par des organismes indépendants
en relation avec les structures de concertation locales. Les mesures doivent être
basées sur une méthodologie identique, fiable et reproductible,
tel que le protocole de mesure de lANFR ;
- il devrait, enfin, revenir aux opérateurs, par lintermédiaire
dune fondation indépendante (dont les lignes budgétaires pourraient
être abondées par lensemble des partenaires) de contribuer
au financement de campagnes dinformation destinées aux consommateurs
ainsi éventuellement que des études susceptibles déclairer
les éventuelles implications de la téléphonie mobile sur
la santé. Poursuivre les recherches sur les effets
des ondes électromagnétiques Concernant
la poursuite des recherches sur les effets des ondes électromagnétiques,
la Commission considère que, en plus des pistes décrites par le
rapport Zmirou, et sans prétendre à lexhaustivité,
il conviendrait que les scientifiques se penchent sur les problèmes suivants :
- affinage des mesures et interprétation très précise
des implications médicales de la modification de la perméabilité
de la BHE ;
- poursuite des études épidémiologiques de cohorte
afin déviter les biais des études « cas/contrôle »
et en les élargissant à dautres pathologies que les cancers.
Utiliser des combinés à faible DAS, améliorer
la couverture du territoire, utiliser un kit piéton, limiter les appels,
pas dutilisation du téléphone en conduisant ou dans les stations-services
Concernant les téléphones mobiles (combinés)
eux-mêmes :
- dans la mesure où leur usage est désormais socialement acquis
et peut se révéler en outre fort utile dans certaines circonstances
de la vie, il serait illusoire de vouloir en restreindre autoritairement lusage.
Aussi, afin de minimiser au maximum les risques, les autorités devraient
encourager les fabricants à produire des combinés de téléphonie
mobile à très faible DAS et les opérateurs à améliorer
la couverture du territoire afin de rendre ces combinés utilisables par
tous ;
- les fabricants devraient fournir systématiquement, lors de lachat,
un accessoire (du type kit piéton par exemple) permettant déloigner
lantenne des parties sensibles du corps humain (tête, gonades, implants
cardiaques...), en outre, la valeur du DAS devrait être obligatoirement
indiquée de manière intelligible sur le combiné et sur les
publicités. Il serait aussi hautement souhaitable que les fabricants fournissent
les DAS des téléphones cellulaires déjà en service ;
- les pouvoirs publics devraient enjoindre aux personnes proposant des solutions
visant à diminuer les ondes émises par les combinés de soumettre
leurs produits à des laboratoires indépendants et reconnus afin
den déterminer lefficacité réelle.
Dans lattente des progrès techniques permettant
de minimiser les puissances émises, la Commission invite les consommateurs
et notamment les enfants utilisateurs de téléphones portables, à
limiter lutilisation de ces mobiles aux communications vraiment utiles.
Pour ces derniers, les parents pourraient leur faire utiliser des téléphones
nautorisant quun nombre de numéros restreint préenregistrés.
Les utilisateurs, en application, à titre personnel, du principe de précaution,
devraient utiliser tout moyen, notamment le kit piéton, éloignant
lantenne de toute partie sensible du corps humain (tête, gonades,
implants cardiaques...).
La Commission rappelle aux consommateurs que les diverses
solutions miracles pour diminuer la nocivité des ondes électromagnétiques
que lon peut trouver sur le marché nont toujours pas fait lobjet
dune évaluation positive par des organismes indépendants reconnus
et que, de ce fait, elles constituent une fausse sécurité. En conséquence,
elle en déconseille formellement lutilisation.
La Commission met en garde les consommateurs sur les messages
alarmistes de personnes ou associations dont les conclusions - du fait notamment
de la non-représentativité des échantillons évoqués
- ne peuvent présenter un quelconque caractère scientifique de véracité
et de fiabilité. Ces messages alarmistes non fondés sont susceptibles
de générer eux-mêmes des pathologies ou symptomatologies diverses
chez des personnes particulièrement sensibles (anxiété, angoisse,
troubles du sommeil...).
Par ailleurs, elle insiste sur le fait que le principal
facteur de risque de la téléphonie mobile clairement identifié
à ce jour demeure lassociation de lusage du téléphone,
avec ou sans kit main libre, et de la conduite dautomobiles, de moto et
même de vélo, du fait de linattention qui en résulte.
Cette inattention entraîne une conduite inadaptée et perturbe les
réflexes. Il est impératif que les consommateurs en prennent conscience
et adaptent leur comportement en conséquence (un rapport de lINRETS
en date doctobre 2001 fait le point sur ce problème).
De plus, la Commission est conduite à demander
aux personnes susceptibles de côtoyer des vapeurs très inflammables
(solvants, hydrocarbures...) de couper préalablement leur téléphone
portable. En effet, ces vapeurs (lors de la prise dessence dans une station
par exemple) peuvent être enflammées par leur téléphone
portable (micro-étincelle électrique lors du démarrage de
la sonnerie ou du vibreur ou lors des prises de contact périodiques avec
les stations de base par exemple). Dans certains pays européens, cette
interdiction est déjà en vigueur.
Enfin, la CSC ne peut quapprouver les conclusions
et les préconisations formulées par loffice parlementaire
dévaluation des choix scientifiques et technologiques dans son rapport
relatif à lincidence éventuelle de la téléphonie
mobile sur la santé (cf. note 3) , pour ce qui concerne les actions à
destination de la population, linformation des élus locaux et les
améliorations à apporter aux sites des antennes-relais.
Adopté au cours de la séance du 4 décembre 2002
sur le rapport de MM. Alain Croisy et Bertrand Raux, assistés de M. Jean-Michel
Maignaud, conseiller technique de la Commission, conformément à
larticle R. 224-4 du code de la consommation.
A N N E X E S
ANNEXE 1
DONNÉES SCIENTIFIQUES RÉCENTES
Données épidémiologiques
Lanalyse critique de lensemble
des résultats épidémiologiques relatifs à léventuelle
relation entre cancer et téléphonie mobile a fait lobjet,
en septembre 2002, dun rapport au SSI (agence de radioprotection suédoise)
(cf. note 4) .
Parmi les dix études actuellement publiées,
seules les trois réalisées par le groupe suédois de Hardell
ont mis en évidence une association « significative »
entre lutilisation de téléphones portables analogiques et
la survenue de tumeurs cérébrales latéralisées du
côté le plus exposé au combiné téléphonique.
Aucune des sept autres études na confirmé ces observations
qui semblent être biaisées au niveau des critères de choix
des cas retenus.
Le rapport SSI, annexé au présent avis,
conclut que, à lheure actuelle, il nexiste aucune évidence
de risque cancérogène associé à lusage de la
téléphonie mobile mais que dautres études sont nécessaires
pour évaluer les effets à long terme, dans la mesure où le
recul actuel nest peut-être pas suffisant.
Laugmentation du risque de mélanome oculaire
associée à lexposition aux radiofréquences, rapportée
par Stang et collaborateurs (cf. note 5) , na pas non plus été
confirmée par une étude basée sur le registre du cancer danois
pour la période 1943-1996. En effet, sur cette période, lincidence
du mélanome oculaire est demeurée constante malgré lapparition
de la téléphonie mobile à partir du début des années
1990 (cf. note 6) . Cependant, là encore, le recul est probablement très
insuffisant pour permettre dêtre totalement affirmatif. Effets
sur les fonctions neuronales La
modification transitoire dun certain nombre de fonctions neuronales par
les champs radiofréquence a été confirmée sans quil
soit possible, pour linstant, de conclure à un risque réel
pour la santé (cf. note 7) (cf. note 8) . Une étude très
récente a même démontré que lexposition au champ
électromagnétique dun téléphone mobile (900 MHz)
induisait une augmentation des performances dans des tests neuropsychologiques
(cf. note 9) . Symptômes suggestifs
Une nouvelle études de « provocation »
a été effectuée sur des volontaires, « hypersensibles »
aux téléphones portables. Les sujets ont été soumis
en double aveugle aux ondes issues de téléphones mobiles placés
à proximité de loreille. Cette étude sest avérée
négative, en effet, les sujets ont bien déclaré lapparition
de symptômes, mais ces observations nont pas été corrélées
au fonctionnement des téléphones mobiles (allumés ou éteints)
(cf. note 10) .
De même, aucune corrélation na pu être
mise en évidence entre lexposition au champ RF dun téléphone
et laugmentation de la pression sanguine ou des variations du statut hormonal
du système nerveux (cf. note 11) .
En revanche, concernant les bases de téléphonie
mobile, une enquête réalisée récemment par Santini
et coll. (cf. note 12) portant sur les symptômes subjectifs ressentis par
des riverains de stations relais de téléphonie mobile a été
conduite au moyen dun questionnaire adressé à 530 personnes
recrutées par voie de presse. Elle a pris en compte deux paramètres :
la distance à lantenne et le sexe. La distance était rapportée
par les personnes et classée en catégories (moins de 10 m,
..., plus de 300 m). Les symptômes rapportés sont : nausées,
perte dappétit, perturbations visuelles, difficultés de déplacement,
irritabilité, tendance dépressive, difficultés de concentration,
perte de mémoire, vertiges, baisse de la libido, maux de tête, perturbations
du sommeil, sentiment dinconfort, problèmes cutanés, fatigue,
ménopause prématurée, perte dappétit, tendance
dépressive et perturbations visuelles. La prévalence de la plupart
de ces symptômes diminue avec la distance de la station de base pour disparaître
totalement à partir de 300 m. Toutefois, cette étude comporte
de nombreux biais méthodologiques au point que ses résultats peuvent
difficilement être retenus. En effet, contrairement aux règles de
lépidémiologie, les personnes interrogées savaient
dès le début de lenquête que létude portait
sur le rapport entre leur distance à lantenne et des symptômes
subjectifs. Dautre part, la diminution de lapparition des symptômes
avec la distance est en contradiction avec la répartition de la puissance
reçue en fonction de la distance : en effet, cette puissance est nulle
au pied de lantenne, croît jusquà 200 m environ
puis décroît. La prévalence des symptômes peut raisonnablement
être attribuée aux craintes, qui sont pour la plupart inversement
proportionnelles à la distance, quaux ondes émises par les
stations de base. Effets biochimiques
Des études récentes conduites
in vitro sur des cellules endothéliales humaines ont confirmé
lactivation des protéines de stress hsp27/MAP kinase 38 en
réponse à lexposition, pendant une heure, à une
onde GSM de 900 MHz (cf. note 13) .
En revanche, sur lembryon de poulet, une irradiation
identique conduit à un abaissement du taux de hsp70, ce qui conduit
à une diminution de la résistance cellulaire à lhypoxie
(cf. note 14) .
Enfin, sur des fibroblastes humains en culture, on a observé,
dans des conditions expérimentales analogues, une altération de
la morphologie cellulaire associée à la surexpression du TGFb, de
BAX, un gène impliqué dans lapoptose, et de gènes intervenant
dans la transduction de signaux mitotiques (MAPKK-3, cycline G1) (cf.
note 15) .
De tels effets, sils devenaient chroniques, pourraient
être à même de favoriser certains mécanismes de loncogénèse
(cf. note 16) . ANNEXE 2
RESTRICTIONS DE BASE ET NIVEAUX DE RÉFÉRENCE Pour
lapplication de restrictions fondées sur lévaluation
deffets sanitaires éventuels des champs électromagnétiques,
il convient de faire une distinction entre restrictions de base et niveaux de
référence.
Restrictions de base. - Les restrictions concernant
lexposition à des champs électriques, magnétiques et
électromagnétiques variables dans le temps qui sont fondées
directement sur des effets sanitaires établis et des considérations
biologiques sont qualifiées de « restrictions de base ».
En fonction de la fréquence du champ, les grandeurs physiques utilisées
pour spécifier ces restrictions sont linduction magnétique (B),
la densité de courant (J), le débit dabsorption spécifique
(SAR) de lénergie et la densité de puissance (S). Linduction
magnétique et la densité de puissance peuvent être aisément
mesurées sur des individus exposés.
Niveaux de référence. - Ces niveaux
estimés sont fournis aux fins de lévaluation de lexposition
dans la pratique pour déterminer si les restrictions de base risquent dêtre
dépassées. Certains niveaux de référence sont dérivés
des restrictions de base concernées au moyen de mesures et/ou de techniques
de calcul et certains ont trait à la perception et à des effets
nocifs indirects de lexposition aux champs électromagnétiques.
Les grandeurs dérivées sont lintensité de champ électrique
(E), lintensité de champ magnétique (H), linduction
magnétique (B), la densité de puissance (S), et le courant induit
dans les extrémités. Les grandeurs qui concernent la perception
et dautres effets indirects sont le courant de contact (IC) et, pour les
champs pulsés, labsorption spécifique (AS). Dans une situation
dexposition particulière, des valeurs mesurées ou calculées
de ces grandeurs peuvent être comparées avec le niveau de référence
approprié. Le respect du niveau de référence garantira le
respect de la restriction de base correspondante. Si la valeur mesurée
est supérieure au niveau de référence, il nen découle
pas nécessairement un dépassement de la restriction de base. Dans
de telles circonstances, néanmoins, il est nécessaire détablir
si la restriction de base est respectée.
ANNEXE 3
QUELQUES VALEURS DE CHAMPS
(Source opérateurs) Champs
électriques Dans
le corps humain (cerveau) : 5 mV/m.
Dans le corps humain (cur) : jusquà
50 mV/m.
Habitation (sauf près des appareils ménagers) :
jusquà 20 V/m.
Dans un wagon de train électrique : jusquà
300 V/m.
A proximité des lignes HT : 20 V/m.
Ecrans ordinateurs (à 5 cm) : de 1 à
10 V/m.
Pré en atmosphère calme : de 100 à
200 V/m.
Moquettes (à 5 mm, en atmosphère sèche) :
de 200 V/m à 20 kV/m.
Pré pendant un orage : jusquà
100 kV/m.
Emissions radio FM à quelques mètres dune
antenne démetteur FM : qq V/m. Champs
magnétiques Dans
les appartements :
- à distance dappareillage 0,002 µT ;
- à 1 m des appareils ménagers jusquà 200 T.
A laplomb dune ligne haute tension :
20 T.
Dans une rame de métro : 30 T.
Champ terrestre (géomagnétique) : entre
30 et 70 T.
Dans un wagon de train électrique : 50 T.
Détecteurs de métaux (aéroports) :
jusquà 100 T. Emissions GSM A
proximité dune station de base : jusquà 0,03 T.
A proximité de lantenne du mobile :
0,3 T. ANNEXE 4
SITES INTERNET Résultats COMOBIO :
tsi.enst.fr/comobio.
Commission européenne : www.europa.eu.int/comm/index.html.
Commission internationale de santé au travail :
www.icoh.org.sg.
International Radiation Protection Association :
www.irpa.net.
OMS : International EMF Project : www.who.int/peh-emf.
Independent Expert Group on Mobile Phones and Health :
www.iegmp.org.uk.
Joint Research Centre of European Commission : www.jrc.org.
Direction générale de la santé :
www.sante.gouv.fr.
Agence nationale des fréquences : www.anfr.fr.
ICNIRP (International Commission on Non-Ionising Radiation
Protection) : www.icnirp.de. ANNEXE 5
DÉFINITIONS Au sens de la présente
note, lexpression « champs électromagnétiques »
comprend les champs statiques, les champs dextrêmement basses fréquences
(EBF) et les champs de radiofréquences (RF), notamment les micro-ondes,
sur lensemble de la gamme de fréquences comprise entre 0 Hz
et 300 GHz. Grandeurs physiques
Dans le contexte de lexposition
aux champs électromagnétiques, huit grandeurs physiques sont couramment
utilisées :
1. Le courant de contact entre une personne et
un objet est exprimé en ampères (A). Un objet conducteur dans un
champ électrique peut être chargé par ce champ ;
2. La densité de courant (J) est définie
comme le courant traversant une unité de surface perpendiculaire au flux
de courant dans un volume conducteur comme le corps humain ou une partie du corps,
exprimée en ampères par m2 (A/m2) ;
3. Lintensité de champ électrique
est une grandeur vectorielle (E) qui correspond à la force exercée
sur une particule chargée indépendamment de son déplacement
dans lespace. Elle est exprimée en volts par mètre (V/m) ;
4. Lintensité de champ magnétique
est une grandeur vectorielle (H) qui, avec linduction magnétique,
définit un champ magnétique en tout point de lespace. Elle
est exprimée en ampères par mètre (A/m) ;
5. Linduction magnétique (densité
de flux magnétique) est une grandeur vectorielle (B) définie
en termes de force exercée sur des charges qui circulent, et elle est exprimée
en teslas (T). Dans lespace libre et dans les matières biologiques,
linduction magnétique et lintensité de champ magnétique
peuvent être utilisées indifféremment selon léquivalence :
1 A/m est équivalent à 4 107 T ;
6. La densité de puissance (S) est la grandeur
appropriée utilisée pour des hyperfréquerices, lorsque la
profondeur de pénétration dans le corps est faible. Il sagit
du quotient de la puissance rayonnée incidente perpendiculaire à
une surface par laire de cette surface ; elle est exprimée en
watts par m2 (W/m2) ;
7. Labsorption spécifique (AS) de
lénergie est définie comme lénergie absorbée
par une unité de masse de tissus biologiques et est exprimée en
joules par kilogramme (J/kg). Dans les recommandations, elle est utilisée
pour limiter les effets non thermiques des rayonnements micro-ondes pulsés ;
8. Le débit dabsorption spécifique
de lénergie (SAR) moyenne sur lensemble du corps ou des
parties du corps est définie comme le débit avec lequel lénergie
est absorbée par unité de masse du tissu du corps et elle est exprimée
en watts par kilogramme (W/kg). Le SAR pour lensemble du corps est une mesure
largement acceptée pour établir le rapport entre les effets thermiques
et lexposition aux radiofréquences. A côté du SAR moyen
pour lensemble du corps, des valeurs de SAR locales sont nécessaires
pour évaluer et limiter un dépôt excessif dénergie
sur des petites parties du corps résultant de conditions dexposition
spéciales.
Parmi ces grandeurs, linduction magnétique,
le courant de contact, les intensités de champs électrique et magnétique
et la densité de puissance peuvent être mesurées directement. Unités
Champ électrique E, (LMT-3I-1).
Quotient de la force exercée par le champ électrique sur une charge
électrique, par cette charge.
Volt par mètre (V/m) - 1V/m = 1 m.kg.s-3.A-1.
Champ magnétique H, (L1I). Le
champ magnétique est une grandeur vectorielle axiale dont le rotationnel
est égal à la densité de courant, comprenant le courant de
déplacement. En ampère par mètre (A/m) - 1 A/m
= 1 m-1.A.
Induction magnétique ou densité de flux
magnétique B, (MT-2I-1).
Linduction magnétique est une grandeur vectorielle axiale telle que
la force exercée sur un élément de courant est égale
au produit vectoriel de cet élément par linduction magnétique.
En tesla (T), 1T = 1Wb/m2 ou 1 V.s/m2 ou 1 kg.s-2.A-1. ANNEXE
6
GLOSSAIRE ACTH : Adreno CorticoTropic
Hormone : Hormone corticosurrénalienne (dite hormone du stress).
AM : Amplitude Modulation : Emission codée
par modulation damplitude.
BHE : Barrière Hémato-Encéphalique.
CEI : Comité Electrotechnique international.
CEM : Compatibilité Electromagnétique :
Aptitude dun émetteur électromagnétique à ne
pas perturber les autres émetteurs.
CENELEC : Comité Européen de Normalisation
ELECtrique.
COMOBIO : Programme de recherche en Communication
Mobiles et BIOlogie.
CW : émission continue (de langlais
« Continuous Wave) :une émission peut être continue
(CW) ou pulsée (PW).
DAS : Débit dAbsorption Spécifique
(en anglais = SAR : Spécific Absorption Rate).
EBF ou ELF : Extrêmement Basse(s) Fréquence(s)
(en anglais Extremely Low Frequency). Fréquences comprises entre O Hz
et 300 Hz, comprenant principalement la fréquence industrielle et
domestique, 50 Hz en Europe et 60 Hz en Amérique du Nord.
ELF : Voir EBF.
EPP : Extravasation de Protéines Plasmiques.
FM : Frequency Modulation : Emission codée
par modulation de la fréquence.
Hg : symbole chimique du mercure = manière
obsolète dindiquer une valeur de pression (en mm de Hg).
GABA : Acide gamma-amino-butyrique.
GFAP : Glial Fibrillary Acidic Protein.
Hz symbole du hertz = unité de fréquence.
MHz = million de Hz.
ICNIRP : International Commission on Non-Ionizing
Radiation Protection.
IEEE : Institute of Electrical and Electronics Engineers
aux Etats-Unis.
IRM : Imagerie par Résonance Magnétique :
Technique dimagerie médicale utilisant le principe physique de résonance
magnétique nucléaire (permet dobtenir in vivo des « coupes »
dun corps vivant).
NT : NeuroTransmetteurs.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PEA : potentiels évoqués auditifs.
PIOM : Laboratoire de lEcole Nationale Supérieure
de Chimie et de Physique de Bordeaux.
RF : Radio fréquence.
RNRT : Réseau National de Recherches en Télécommunications.
SNC : Système Nerveux Central.
W : Symbole du watt = unité de puissance.
NOTE (S) : (1) Cette commission rassemble la plupart
des experts internationaux.
(2) Cest nous qui soulignons.
(3) Rapport présenté par MM. J.-L. Lorrain et D. Raoul, sénateurs.
Rapports no 52 du Sénat et no 346 de lAssemblée
nationale.
(4) J.D. Boice, JR. & J.K. McLaughlin, Epidemiologic Studies of Cellular Telephones
and Cancer Risk - A Review - SSI Report 2002 :16, September 2002 (ISSN
0282-4434).
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radiation in the development of uveal melanoma, Epidemiology, 2001, 12, 7-12.
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