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Catherine
Bergeal,
Secrétaire
Générale du Conseil
d'Etat
« Informer les citoyens, éclairer le
Parlement...»
Le dossier remis à la presse à l’issue du conseil des ministres le
19 mars contenait, avec le projet de loi relatif au renseignement, un
document nouveau : l’avis rendu le 12 mars par le Conseil
d’Etat.
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Ainsi était rompue, conformément à la décision prise le 20 janvier
par le Président de la République, une tradition historique,
formalisée dans la loi du 17 juillet 1978 relative aux relations entre
l’administration et le public par les dispositions suivantes : « Ne
sont pas communicables 1° Les avis du Conseil d’Etat…
».
« Informer les citoyens »
était le premier objectif. A-t-il été rempli ? Dans le tintamarre
médiatique qui a suivi l’annonce du projet et le retentissement
donné aux avis de la CNIL, du Conseil national du numérique ou des
ONG, cet avis est passé quasi inaperçu, malgré l’effort de
pédagogie fait par le Conseil, en révisant ses pratiques
rédactionnelles. Il n’appartient pas cependant au Conseil d’Etat
de faire d’autre publicité que celle du Gouvernement, d’un avis
qui, selon la Constitution, appartient à ce dernier. Faire plus que
reproduire sur son site Internet l’avis publié sur Legifrance serait
engager le Conseil dans un risque de polémique, portant atteinte à la
crédibilité et à l’autorité de sa fonction
constitutionnelle.
« Eclairer le Parlement »,
second objectif, pourrait se révéler l’apport principal de cette
révolution. L’avis devient élément du débat parlementaire. Le
positionnement institutionnel du Conseil pourrait en être modifié.
Certains y voient la dangereuse résurrection d’une troisième
chambre législative. D’autres envisagent l’éventualité d’une
remise en cause de l’articulation, au sein du Conseil d’Etat, entre
fonctions consultatives et fonctions
contentieuses.
Un nouvel équilibre politique est, peut-être,
à trouver.
Lien vers l'avis n°389754 rendu par le Conseil
d'Etat le 12 mars 2015.
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