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Guillaume Poitrinal
,
Co-président du
Conseil de la simplification pour les
entreprises
A l’heure où elle recherche de
l’investissement, la France est entrée dans une phase de
ralentissement sans précédent pour la réalisation de ses projets
d’infrastructure publique ou privée.
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Grand Paris, Forum des Halles, Samaritaine,
Gare d’Auteuil, Ile Seguin, Laennec,…Les délais ne se comptent
plus en mois ou en années mais en dizaine d’années. Bien plus
lentement qu’avant. Bien plus lentement qu’ailleurs. Les causes
sont connues : complexité administrative croissante, multiplication
des autorités, recours judiciaires systématiques. Il faut
s’attaquer à chacun des facteurs si on veut réconcilier le pays
avec le temps juste et bénéficier d’un formidable potentiel de
croissance aujourd’hui bridé. Mieux, on peut le faire à équilibre
constant en matière de protection des libertés publiques et de
l’environnement. Pourquoi s’en priver
?
Illustration
choisie avec la « procédure intégrée pour l’immobilier
d’entreprise » (PIEM), effective depuis le 1er septembre
2014.
Plusieurs années
sont parfois nécessaires pour mettre en compatibilité un document
d’urbanisme avec une norme supérieure. Avec la PIEM, des procédures
successives peuvent être menées en temps masqué, pour diviser par
deux les délais de réalisation. La réalisation d’un grand projet
de bureaux et de commerces se situant dans un plan de prévision des
risques (PPR) et dans une zone naturelle d’un plan local
d’urbanisme (PLU) nécessitait de modifier le PPR (10 mois) et
ensuite le PLU (10 mois) : on franchira désormais ces deux étapes en
même temps. Aucune démarche n’est supprimée, aucune protection
n’est abandonnée, mais tout va beaucoup plus vite. A la fin tout le
monde gagne, car ce temps perdu, facturé à personne, ronge en secret
chaque jour davantage nos ressources publiques ou
privées.
Les travaux du
préfet Duport, ceux des services ministériels et du Conseil de la
Simplification, vont nourrir sous peu d’autres mesures concrètes de
simplification et d’accélération.
Ordonnance n° 2014-811 du 17 juillet
2014
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