C’est sur le
thème, "votez pour nous pour pouvoir vous prononcer sur l’Europe"
que le parti conservateur fait campagne. David Cameron entend répondre
à la forte fraction de son parti très europhobe, dans un contexte de
montée en puissance du parti souverainiste UKIP. L’opposition
travailliste, moins eurosceptique, n’a pas pris parti mais court le
risque d’être le parti qui ne permettrait pas aux Britanniques de se
prononcer sur ce
sujet.
David Cameron
espère obtenir des réformes conséquentes à Bruxelles pour
démontrer que, grâce à lui, l’UE fonctionne désormais dans
l’intérêt du Royaume. C’est un pari risqué puisqu’il dépend
de l’attitude des autres pays de l’UE, France et Allemagne au
premier chef, qui ont réservé un accueil frais aux velléités
britanniques de changer le
traité.
C’est toutefois
le referendum sur l’indépendance de l’Ecosse, prévu en septembre,
qui attise les passions. Le scenario d’une indépendance « en
douceur » du First Minister Alex Salmond est mis à mal. Le maintien
de la Reine comme chef d’Etat d’un royaume indépendant n’est pas
contesté mais il y d’autres
questions.
L’Ecosse veut
garder la livre, essentielle pour son secteur financier ébranlé par
la crise et rassurante pour la population mais pour Londres, et les
trois partis "unionistes" sont d’accord, la monnaie unique et
l’intervention de la Banque d’Angleterre supposent une politique
budgétaire commune, incompatible avec
l’indépendance.
Le maintien de
l’Ecosse dans l’UE n’a rien d’automatique comme l’a rappelé
brutalement le Président de la Commission européenne : l’unanimité
sera nécessaire pour débuter et clôturer un processus d’adhésion
ce qui, dans le contexte des aspirations séparatistes de la Catalogne
par exemple pourrait ne pas aller de
soi.
Beaucoup
d’inconnues donc d’ici la prochaine Présidence britannique de
l’UE prévue au second semestre
2017...
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