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Présidence française du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mois de décembre 2013

" Refonder le minstère public"

Lancement du semestre européen

Les aides d’Etat en faveur des œuvres cinématographiques et autres œuvres audiovisuelles revues par la Commission européenne

Vers une définition européenne du secret d’affaires

Législation à l’horizon sur le travail dominical

L'éducation financière pour tous

Comité economique et social européen

 


D'ici la fin de la législature européenne, la Lettre de la DAJ se propose de donner un éclairage sur l'actualité des dossiers européens et internationaux vus par les capitales européennes. Dans le prolongement de l'éditorial du 17 octobre en direct de Berlin, une série d'éditoriaux poursuivra ce tour européen en donnant notamment la parole aux Services économiques régionaux dans nos Ambassades.

Lettre de Varsovie

Jean-Marc FENET, Ministre-Conseiller- Chef du Service Economique Régional Europe Centrale et Balte - Ambassade de France en Pologne

La Pologne est décidément un pays singulier. Est-ce son histoire douloureuse et mouvementée, cette soif de vivre après avoir disparu 123 ans de la carte du monde, pour se retrouver au lendemain de la guerre en marge d’une Europe dont elle est pourtant le cœur ?

Plus question désormais de rester sur le quai quand part le train du progrès. Hier les ouvriers des chantiers navals de Gdansk changeaient la face du monde. Aujourd’hui, cette singularité s’exprime par un dynamisme et un optimisme devenus rares en Europe. Seul pays de l’Union à afficher une croissance ininterrompue depuis 20 ans, la Pologne brûle les étapes. Son revenu par tête n’est encore que de 66 % de la moyenne européenne, mais il était de 40 % à l’entrée dans l’UE. Elle bénéficie d’un puissant marché intérieur, d’un système financier sain qui a su éviter les errements de beaucoup de ses voisins, et d’une capacité à utiliser effectivement des fonds structurels européens abondants (67 Mds € sur la période 2007-2013, 75Mds sur la suivante).

Au-delà des seuls indicateurs économiques, la Pologne se veut désormais un Grand d’Europe, l’un des « big six » de l’Union. Elle se fait entendre dans les enceintes communautaires, jusqu’à irriter parfois comme sur les sujets énergétiques ou climatiques. Point de contact entre « le triangle de Weimar» (partenariat avec la France et l’Allemagne) et le « carré de Visegrad » (partenariat avec la Tchéquie, la Slovaquie et la Hongrie), elle invente de nouvelles figures géométriques pour se poser en leader de l’Europe Centrale. En attendant de renouer avec son passé ancien et d’être un pont entre l’Europe et ses marches de l’est : la déception est tangible ces jours-ci après la volte-face ukrainienne sur le partenariat oriental, mais la Pologne qui se rappelle trop bien ce que signifie un rendez-vous manqué avec l’Histoire, veut croire que celui-ci n’est pas définitif. Ses efforts actuels pour tenter de décrisper la situation doivent se lire à cette aune.

On ne peut donc que se réjouir des actuelles retrouvailles franco-polonaises, marquées il y a quelques jours par le 3ème déplacement à Varsovie du Président de la République, le 4ème pour la ministre du commerce extérieur. Une économie dynamique et solvable est là à nos portes, à deux heures d’avion de Paris. Nos grandes entreprises le savent, qui sont toutes présentes et actives. Les petites et moyennes sans doute moins, qui ne sont encore que 10 % parmi les exportatrices à se tourner vers la Pologne.

Le pays de Copernic, Mickiewicz et Chopin a toujours entretenu une relation particulière avec la France. Soyons attentifs au nouveau chapitre qui s’écrit aujourd’hui.