Robert Thomas Malthus

Pasteur anglican, Malthus (1766-1834) observe avec inquiétude l’extension de la pauvreté en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle.

Un problème

Il est simple : « la population progresse plus vite que les subsistances » ce qui engendre un « déséquilibre croissant ». Il part d’un constat pour lui évident qui est que les surfaces cultivables s’additionnent alors que les bouches à nourrir se multiplient. En langage de son époque, il dit que les subsistances augmentent de façon "arithmétique" et les besoins de façon "géométrique". En langage moderne, on parle dans le premier cas d’évolution "linéaire" et dans le deuxième d’évolution "exponentielle".

La solution

Il faut réduire le nombre de naissances. Comment ? En respectant « des contraintes morales » : en retardant l’âge du mariage et en observant une chasteté absolue avant la bénédiction nuptiale. Chaque famille doit, par ailleurs, se limiter « au nombre d’enfants qu’elle est certaine de pouvoir entretenir ». Et l’État ne doit surtout pas s’en mêler en octroyant des aides sociales : « Le peuple doit se considérer comme étant lui-même la cause principales de ses misères » et « aider les pauvres, c’est multiplier la pauvreté ».

Par extension, le « malthusianisme » définit une politique ou une attitude craintive qui considère que les capacités de développement sont limitées. Concrètement, en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande être "malthusien" revient à vouloir réduire la demande et être "anti-malthusien" suppose de chercher à remonter l’offre.

Malthus est un ardent défenseur du protectionnisme absolu, à savoir la mise en place de tous les dispositifs visant à préserver une économie nationale de la concurrence étrangère.