Arthur Pigou

Arthur Pigou (1877-1959) est un économiste anglais. Il est le fondateur de l’économie du bien-être et l’un des premiers auteurs à avoir réfléchi à l’économie environnementale. Il est connu par ailleurs pour avoir donné son nom à la fameuse « taxe Pigou ».

L’économie du bien-être et les externalités (1946)

Pigou est le père de l’économie du bien-être. Ce champ de l’économie étudie les conditions dans lesquelles on peut assurer le maximum de satisfaction aux individus qui composent la société.

En étudiant un certain nombre de situations non optimales (situations dans lesquelles on peut améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui d’un autre individu), Pigou met en avant le rôle déterminant des externalités.

Il est question d’externalités lorsque l’acte de consommation (ou de production) d’un agent influe positivement ou négativement sur la situation d’un autre agent, sans que cette relation fasse l’objet d’une compensation monétaire. Il peut alors s’agir d’externalités négatives (exemple : la pollution causée par une usine rejetant ses déchets dans une rivière, qui va affecter la situation des pêcheurs) ou d’externalités positives (exemple : si mon voisin est un bon jardinier et que j’aime les fleurs, à chaque fois que je passerai devant sa maison, je serai plus heureux).

Le point commun des externalités est qu’elles ne sont pas prises en compte par le marché. Ainsi, en présence d’externalités, si chacun poursuit son seul intérêt, on obtiendra une situation sous-optimale : l’usine polluera trop et mon voisin ne mettra pas assez en valeur son jardin.

La taxe Pigou (ou taxe pigouvienne)

Alors qu’il réfléchit à un moyen de réduire la pollution à Londres, Pigou développe un mécanisme permettant d’intégrer les externalités au coût des activités.

Le principal effet des externalités est que le coût privé diffère du coût pour la société. Par exemple, quand une usine pollue, son coût (dit privé) est plus faible que le coût social, puisqu’elle n’intègre pas la pollution qu’elle génère dans ses coûts. Raisonnant uniquement sur le coût privé (qui est faible), elle va produire plus que si elle prenait en compte le coût social (qui intègre le coût de traitement des déchets). L’externalité négative va donc engendrer une surproduction.

Pigou propose de mettre en place une taxe du montant de l’externalité, afin que le coût social soit le coût effectif pour la firme. La mise en place d’une telle taxe devrait ainsi réduire les effets négatifs.

A titre d’exemple, un raisonnement du même type a été appliqué dans le cadre de la taxe carbone : en taxant les pollueurs, on s’attend à ce que ces derniers réduisent leur pollution