Le tatouage : à pratiquer avec prudence

Le tatouage : à pratiquer avec prudence

Tatouage temporaire au henné noir ou tatouage permanent, ces pratiques ne sont pas sans risque pour la santé. La DGCCRF a lancé une vaste enquête pour chacune de ces deux prestations afin de vérifier la conformité des encres de tatouage par rapport à la réglementation dont elles relèvent.

Effet de mode pendant la période estivale, les encres utilisées pour le tatouage éphémère ou temporaire peuvent contenir une substance chimique qui peut provoquer des allergies : la para-phénylène-diamine (ou henné noir).

 

Depuis 2008 les autorités sanitaires diffusent des communiqués de presse sur les risques allergiques présentés par les tatouages temporaires proposés pendant l’été.

Les encres de tatouage permanent

On entend par produits de tatouage, toute substance ou préparation colorante destinée, par effraction cutanée, à créer une marque sur les parties superficielles du corps humain à l’exception des produits qui sont des dispositifs médicaux.

Les encres de tatouage temporaire répondent à la définition des produits cosmétiques (composition, étiquetage et présentation de produits) puisqu’elles sont destinées à être mises en contact avec les parties superficielles de la peau en vue d’en modifier l’aspect. Elles doivent être sûres lorsqu’elles sont appliquées dans les conditions normales ou prévisibles d’utilisation.

A ce titre, elles ne doivent pas, en particulier, contenir de para-phénylène diamine, ingrédient autorisé exclusivement dans les teintures capillaires avec une dose maximale de 6 % (réduit à 2 % depuis le 11 juillet 2013).

Une enquête axée essentiellement sur les tatouages temporaires

Destinée à vérifier la composition des encres au henné noir et à s’assurer du respect des dispositions du règlement n°1223/2009 applicable depuis le 11 juillet 2013 aux produits cosmétiques, l’enquête a donné lieu à des prélèvements et au contrôle du dossier réglementaire auprès des prestataires spécialisés de l’établissement.

Des analyses, concernant la recherche des substances interdites ont été effectuées par le laboratoire du SCL(1) d’Oullins, sur 10 échantillons parmi 26 produits contrôlés. Seul un échantillon s’est révélé non-conforme et dangereux en raison de la présence d’un métal interdit : le zirconium.

Les autres manquements relevés portent sur l’étiquetage (mentions inexistantes sur les précautions particulières) et l’absence de constitution d’un dossier d’information sur le produit.

Le tatouage permanent, mal maîtrisé, est susceptible d’entraîner de graves conséquences sur la santé du consommateur

Les prestations de tatouage permanent peuvent faire courir au consommateur des risques graves, notamment  en cas de contamination microbiologique par des germes dangereux, en cas de non-respect des bonnes pratiques de fabrication et de la qualité des produits d’une part, et des règles d’hygiène et de salubrité d’autre part.

A la pratique du tatouage permanent s’est rajoutée, une nouvelle prestation : le maquillage permanent (contour des lèvres, ligne des sourcils, aspect courbé des cils). Si les prestataires effectuant le tatouage permanent sont, pour la plupart, bien informés de la réglementation en vigueur, il n’en est pas toujours de même pour les professionnels du maquillage permanent.

De nouvelles pratiques qui réclament une attention particulière de la part des enquêteurs

Les investigations des enquêteurs de la DGCCRF ont porté sur les produits de tatouage et de maquillage permanent.

Ce second volet a permis de vérifier la détention par le tatoueur d’un document attestant du suivi de la formation ou tout diplôme équivalent leur permettant d’exercer cette profession.

Sur 169 produits contrôlés, 52 prélèvements ont fait l’objet d’une étude approfondie par le SCL d’Oullins afin de rechercher et doser les substances interdites ou soumises à restriction et  de vérifier la stérilité des produits.

Sur la totalité des prélèvements, 7 échantillons se sont révélés non-conformes et dangereux (présence de o-anosidine, de zirconium ou de baryum) et 3 encres n’étaient pas stériles.

En matière d’étiquetage, des infractions au code de la santé publique ont été relevées (absence d’adresse en France et absence de la mention « stérile ») ainsi qu’un défaut d’affichage des prix pour les prestations proposées.
De nouvelles dispositions réglementaires sont entrées en vigueur le 1er janvier 2014 afin de renforcer la sécurité de ces produits.

Tatouage temporaire
Cible Résultats

7 régions
72 établissements visités

20 avertissements
2 procès-verbaux
1 mesure de police administrative
1 échantillon non-conforme et dangereux

 

Tatouage permanent
Cible Résultats

18 régions
387 établissements visités

317 avertissements
23 injonctions
5 procès-verbaux
1 mesure de police administrative
7 échantillons non-conformes et dangereux

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(1) Service commun des laboratoires

Les fiches pratiques